Prologue

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Déménager ailleurs n’était jamais facile. Cependant, Aspasia avait apprécié le déménagement en dehors de la ville où elle habitait depuis sa plus tendre enfance.

Dorénavant, ils se trouvaient à plusieurs centaines de kilomètres de la ville. La demeure que les parents d’Aspasia avaient acheté à un bon prix, était située à moins de quinze kilomètres d’un village. Ce dernier avait été construit quelques siècles auparavant dans un style gothique. Ses parents avaient quitté leur boulot respectif pour démarrer une enseigne à Cailloux rouge - nom du village.

L’adolescente prenait son vélo et parcourait les quinze kilomètres jusqu’au village quelques fois durant la semaine depuis son déménagement. Aspasia avait entendu un bon nombre de rumeurs à Cailloux rouge à propos de la demeure construite au dix-septième siècle par une famille connue de la région. Le manoir était vieux et lugubre, il donnait froid dans le dos cependant l’adolescente ressentait une certaine chaleur qu’elle ne pouvait pas expliquer. C’était comme si quelqu’un enveloppait leurs bras autour de ses épaules.

Il y avait quelque chose d’étrange dans cette demeure, une forme de vie que ses parents n’étaient pas enclins à croire. Contrairement à eux, Aspasia croyait aux esprits ayant déjà eu des expériences paranormales.

On entendait parfois les rires cristallins d’enfants retentir à travers les murs de cette vieille bâtisse. Divers évènements avaient lieu depuis l’arrivée de la famille d’Aspasia. Parfois, il lui arrivait de retrouver des objets à différents endroits, que des choses tombent, que des voix se fassent entendre. Aspasia ne s’en souciait pas même si ça la terrifiait. Elle se réveillait souvent la nuit sentant ses pieds être touchés par quelque chose ou quelqu’un pourtant il n’y avait personne.

Il était dix-neuf heures trente. Ses parents n’étaient pas à la maison car ils assistaient à un dîner au village. Aspasia avait prévu de retrouver ses amis. L’adolescente se regardait dans le miroir, ignorant les chuchotements commentant ce qu’elle faisait. Sa tenue était parfaite, songea-t-elle brièvement, se sentant pour une fois normale, comme tous les autres adolescents de son âge. La jeune fille attrapa son sac à dos qui contenait ses papiers, une bouteille d’alcool achetée par ses parents - pour l’anniversaire de l’une de ses nouvelles amies - un cadeau d’anniversaire et de l’argent.

Il était vingt-trois heures lorsque l’adolescente revint à la demeure familiale, complètement dépitée. La fête s’était finie plus tôt que prévu. Si son amie avait apprécié le cadeau, elle n’avait pas aimé la bouteille d’alcool - pourtant celle-ci lui avait dit de ramener de l’alcool. Aspasia n’avait pas compris sur le moment cependant en revenant, l’adolescente avait compris que sa nouvelle amie ne l’était pas vraiment. Donc, Aspasia était partie de la fête avec la bouteille sans un mot à personne.

Le manoir était terrifiant la nuit. Aspasia s’approcha des portes sachant parfaitement que ses parents n’étaient pas encore rentrés. Elle prit la clef cachée dans le pot de fleur, déverrouilla la porte et entra. Le silence l’accueillit. Aspasia enleva ses chaussures après avoir fermé la porte derrière elle, les rangea sur une étagère dans l’entrée et se dirigea vers le grand escalier menant aux étages.

  • Aspasia ! cria brusquement une voix épicène la faisant sursauter.

L’adolescente cessa sa montée dans l’escalier, regardant autour d’elle nerveusement cependant elle ne vit personne. Puis, elle secoua la tête. Elle devait être plus fatiguée qu’elle ne le pensait.

  • As...pa...sia… chuchota lentement une voix rauque dans le creux de son oreille gauche, lui provoquant un frisson.

Elle bondit sur le côté, manquant de se ratatiner dans les escaliers en bois, son corps heurta le mur et sa tête frappa le bas d’un cadre. Aspasia grimaça de douleur. En levant les yeux, l’adolescent aperçut le visage effrayant d’une silhouette humanoïde. Ses jambes refusaient de bouger; la sueur perlait son front, elle resta figée, les yeux rivés sur l’esprit.

  • Le passé n’attend que toi, Aspasia, murmura ce dernier en posant ses mains sur ses épaules.

Elle n’eut pas le temps de répondre. Son monde s’effaça, un autre prit place.

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