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CllZoR

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œuvres
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défis réussis
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"J'aime" reçus

Œuvres

CllZoR
A la croisée des réalités se dressent les Arpenteurs de l'Occulte, mystérieux gardiens de l'équilibre tumultueux entre des puissances éternellement conflictuelles. S'ils ont survécu à travers les âges et permis de maintenir un status quo vital pour tous à l'échelle planétaire, les défis présentés par un monde du XXIIème siècle en bout de course pourraient bien mettre en péril leur survie, ainsi que celle du reste de l'humanité.
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CllZoR

Elegante et ondulante telle une exquise poésie profonde et insaisissable, tu ruisselles avec grâce devant nos yeux rêveurs. Tes courbes frémissantes sont les vagues d'une mer éphémère et clairsemée qui s'étale sous qui sait l'admirer, pour mieux refléter avec malice les secrets du monde, de ses cieux et de nos âmes. Il n'est nullement surprenant d'observer l'admiration que les grands maîtres te vouent, eux qui s'éprennent toujours de la pureté de tes ondes, et tentent ingénuement d'immortaliser tes présences sur leurs toiles nacrées.
Parfois, tu noies mon regard de l'onctuosité de tes ondes vrombissantes, le long de chemins de campagne automnaux. Tu exprimes ton caractère sous des tapis de feuilles impétueuses, en innondant les terres de tes filets cristalins. Augure de bonne santé et de fertilité de nos sols, tu es signe de la bonté du climat qui nous caresse. Mais notre ingratitude nous pousse cependant à t'attendre avec impatience lors des jours ternis de sécheresse, puis à te rejeter nonchalement et espérer ton départ lorsque tu te rends trop présente.
Lorsque vient l'été, je songe déjà à ton retour, ne retrouvant dans les herbes roussies et le sable brûlant le réconfort des ruisseaux que tu fais naître. En hiver, je m'amuse puis m'attriste lorsque tu te romps fragilement sous mes pieds. Lorsque le printemps capricieux ne parvient à te porter à mes yeux, j'accorde ma confiance à l'automne qui saura à coup sûr rompre grâce à toi une année monotone.
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Défi
CllZoR

05:30 du matin, les réveils sont de plus en plus difficiles à mesure que le temps passe, et que je répète jour après jour la même routine. Mais je me rassure, car Je suis après tout un modèle de réussite moderne, voire plutôt un hors-série exceptionnel, convoité et chassé dans mon domaine comme nul autre. J'allie avec brio, selon les dires de mes pairs, l'aisance en public d'un grand orateur, l'intelligence des affaires d'un trader de marge, la hargne et la détermination d'un vendeur de canapé, le relationnel d'un directeur commercial en SSII, mais également la classe raffinée d'un disciple distingué des hauts lieux de la Défense. Je n'ai jamais connu l'échec, et si je l'ai connu, il n'a fait que me rendre toujours plus compétitif, plus désireux de me surpasser, mais surtout de surpasser les autres. Vous me voyez souvent en haut des tableaux des performances des ventes, mes résultats vous paraissent inaccessibles. Les systèmes de rémunérations variables sont bridés à cause de moi. Les plans de carrière à évolution rapide existent simplement pour que je ne m'ennuie pas trop vite et continue à produire et enrichir ceux qui auront été dignes de mon engagement. Je vous salue, dans votre petite Clio, depuis ma flamboyante berline allemande. Mes voyages exotiques, certes courts, sont souvent issus des prix et récompenses dont on me couvre.
Sur l'autel du succès, j'ai déposé le solde de tout compte de mes heures de loisirs et d'oisiveté. Je ne dors plus beaucoup, à quoi bon diminuer ma productivité, et suis d'ailleurs adepte et promoteur du sommeil polyphasique; étant moi-même devenu un gourou reconnu de l'Uberman. Ma situation économique vaut bien quelques sacrifices. Après tout, votre salaire est sans doute égal ou inférieur au loyer de mon sublime duplex refait à neuf l'an dernier à Neuilly. Mon dressing principa s'étale sans doute sur la supérficie de votre séjour, pour une centaine de fois sa valeur au mètre carré. Je ne vous parlerai pas de ma maison de campagne à Deauville, de sa piscine d'architecte, de son patio motorisé conçu pour s'adapter aux saisons, et de son sauna en authentique bois issu directement de sublimes contrées nordiques qui vous sont sans doute inconnues, ce serait indécent.
Mais voila. Je suis devenu un blob. C'est irrémediable, et affreux. Mon miroir, chaque matin, me renvoie une image de moi-même que je ne saurais plus cacher ou travestir. Mon double menton résiste au rasage et aux barbes les plus fournies. Mes triceps dégoulinants recouvrent à présent une partie de mon coude lorsque je fléchis mes membres tel un bodybuilder retraité sur des plages californiennes. Mon torse semble monté à l'envers. Je ne sais plus discerner mes pectoraux de ma protubérance frontale, que j'appelle tendrement mon bidon. Mes poignées d'amour se sont transcendées en poignées de passion ardente, que nulle chemise à coupe large ne saurait rendre plus agréable à l'oeil. Je ne mentionnerai pas mes sous-vêtements, auxquels je ne prête plus aucune attention, depuis que ceux-ci sont systématiquement ensevelis par une armée de bourrelets aux allures de sables mouvants. Mes pantalons à la coupe toujours plus haute souffrent le martyr lorsque je décide de camoufler maladroitement mon bas ventre. Alors j'ose le bariolé, l'extravagant, pour rajouter des couleurs à ce triste tableau.
Mais ni mes chemises à fleurs, ni mes pantalons pourpres ne sauraient dissimuler l'anarchie de mon anatomie. Je me prends souvent à admirer les poitrines de mes collègues dans l'espoir d'en trouver de plus fournies que la mienne. Je reluque les femmes enceintes dans l'espoir de découvrir des cuisses aussi fondantes que les miennes lorsqu'elles glissent disgracieusement sur mes épais mollets. Je compare avec une fausse fierté les hectolitres de boissons alcoolisées emmagasinées dans ma panse avec d'autres collègues masculins.
Baisser les yeux devant ce maudit miroir ne me rassure pas non plus. Si j'ai abandonné l'espoir de profiter d'une vision phallique virile et réconfortante au petit matin, depuis que j'ai remplacé l'eau par le vin et la bière au quotidien, je ne distingue à présent même plus mon nombril, prisonnier entre deux plis boursouflés irréconciliables, à mon grand dam. Ma balance prend la poussière aussi vite que la pile de mes abonnements répétés aux salles de sport parisiennes, ainsi qu'aux programmes minceur trop ambitieux. J'ai pris tellement de photos "avant" de moi-même lorsque je songeais à reprendre des activités physiques, que j'ai à ma disposition un reportage détaillé de moi-même m'arrondissant allégrement chaque jour, jusqu'à devenir une boule.
Alors je me rassure comme je le peux, en enfilant ma Rolex, en étalant mon eau de Cologne hors de prix sur mon torse à la toison depuis longtemps laissée en friche, puis en appliquant mon after shave au mélange onctueux de chocolat et de mandarine après avoir fait travailler les cinq lames de mon rasoir hybride, pour enfin vider mon pot de Pento sur ma chevelure en déclin. Cette dernière mèche que je rabats en arrière me rappelle mes jeunes années, cette frange fournie de playboy qui faisait tomber, depuis la caissière jusqu'aux tops models les plus sollicitées. Aujourd'hui, aucune des deux ne m'accompagne plus ni ne se retourne sur moi au quotidien. De toute manière, où trouverais-je le temps pour quelqu'un d'autre si je dois en premier lieu optimiser chaque seconde du mien?
J'ai vécu à 200 à l'heure, en oubliant sur le chemin du succès et de la richesse cet adage que l'on me répétait si souvent sans que je n'en saisisse vraiment l'importance: un esprit sain dans un corps sain. Alors je me prends à regarder une dernière fois ce qu'il reste de ce dernier, tout en glissant adroitement d'élégants boutons de manchettes sur ma chemise Burton, et me demande, après tant d'années de sacrifices et de maltraitance de mon enveloppe charnelle. Ai-je au moins l'esprit?
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Questionnaire de l'Atelier des auteurs

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