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Medecrit

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C'était bien le 10e appels sur mon portable. Je ne voulais pas y répondre mais j'ai quand même cèdé .
Allo ?
Pourquoi tu ne réponds pas , c'est urgent pauvre imbécile.
Qu'est ce que tu veux
Ramènes ton c.. tout de suite
Je suis pas bien
Tout de suite où tu vas le regretter
Elle a coupé.
Je suis malade , complètement malade .
Je ne suis pas bien , mais je décide quand même d'y aller.
J'enfile 2 ou 3 trucs , je siffle le fond d'une vieille tasse de café qui manque de me faire vomir et sors.
Pas la force de conduire , je prends un taxi .
Au 15 , Apple street , ça grouille .comme d'habitude.
Je monte au 2e étage , bureau de la secrétaire au chef , c'est elle qui m'a appelé.Elle avait une bonne tête , mais rusée comme une mangouste, elle me fait signe d'entrer .
Il y a le boss , bedonnant avec 2 lascars du FBI Elton et John dans leurs costumes identiques , d'enquêteurs spéciaux.
Nos enquêtes à nous sont ordinaires , pour eux c'est toujours spécial .Trouver le chat de la voisine c'est pour nous , celui de la 1ere dame , c'est eux qu'on appelle.
Le boss :
Assieds toi et ouvre grand tes oreilles à ce que vont te dire ces messieurs du FBI .On a pas de temps à perdre .
Sans même un salut , Elton commence à me débiter une histoire , qui je l'avoue avait bien du mal à passer.
-Vous connaissez le département des affaires internes du FBI
- Non , je devrais?
- Pas forcément.Bref , on a été informé il y a quelques jours de fuites , dans certains de nos dossiers.
Moi: Quoi comme dossier?
Elton jeta un regard vers le chef , pour savoir s'il pouvait me dévoiler le fin fond de l'histoire.
Le chef: Au point où on en est , lui confirma-t-il.Elton poursuivit:
Bien entendu , tout ceci est classé , secret défense .
Accouches pensais-je
Le département est chargé d'enquêter , sur le fonctionnement des services du FBI , notamment des fuites sur des dossiers sensibles.C'est maintenant le service lui même qui cache une taupe.
Moi: Une fuite dans la fuite
Le chef : Ta gueule et écoutes
John prend le relai: Les dossiers en question concernent une 30aines d'acalfeutrésAgents spéciaux , dans 10 états .Ils ont tous eu affaire de près ou de loin au Plombier.
En me disant cela , il poussa vers moi un dossier.Je l'ouvris sur une photo d'un type , du genre oriental , flanqué d'une barbe de quelques jours, portant un uniforme d'ouvrier et un sac en bandoulière. La photo de mauvaise qualité avait du être prise par une caméra de surveillance d'une rue de Manhattan.
Tout le dossier ne contenait que les mêmes photos du même gars à différents endroits.
John poursuivit: chaque photo est prise dans un état, et dans chacun d'eux il a eu contact avec au moins un agent du bureau.
Celle-ci, (me montrant l'une d'elles pas plus intéressante que les autres), est prise au bas du siège du bureau interne.
Nous ne savons pas qui il est , nous ne pouvons pour le moment interroger nos agents , tant que nous n'en savons pas plus.
Moi: Et ...
Elton repris : la seule info qu'on a pu avoir , c'est qu'il aurait à un moment traîné du côté de Brooklyn avec une prostituée qu'on appelle la Nonne.
Qu'est ce que vous attendez de moi ?
Le chef: tu connais bien le milieu , tu vas trainer ta frimousse dans le coin et tâcher de nous ramener le maximum d'infos , tout ce qui peut, de près ou de loin rattacher au Plombier.Que tu me rapportes directement.
Tu as 3 jours , et si tu en parles à qui que ce soit , je m'occuperai personnellement de ta carrière, on t'acceptera même pas comme guide dans les chiottes de la prison du canton.
J'espère avoir été clair.
Oui chef , vous avez l'art de la motivation.
Dégages
J'ai dégagé de suite , d'autant que je commençais à me sentir fiévreux .
Je passais au drugstore à quelque pas de là avant de reprendre une course à mon appartement.
J'ai quand même pris une douche , avalé 2 ou 3 cachets et me suis effondré dans le canapé/lit du salon /chambre.
J'ai dû partir toute l'après-midi , il était déjà pas loin de 19h à mon réveil.Ca allait mieux .J'avais même faim.
C'était le bon moment d'aller trainer dans Vinigar Hill , le coin chaud de Brooklyn.
C'est Au Crotale , un snack-bar , de la 7e rue , devant un streack bien cuit et une bière sans alcool(je ne bois pas d'alcool pour des raisons d'incontinence urinaire),que je m'étais posé.
Tout en me sustentant, j'observais les allées et venues , arrêtant de temps en temps un regard discret sur les tables.
2 types , au fond de la salle ont particulièrement attirés mon attention.
Ils denotaient dans le décor , des fringues de marque , une coupe de cheveux impeccable , trop clean ces gars là.
J'abordai Suzan la serveuse qui passait près de moi.Je la connaissais bien et lui avait évite pas mal d'embûches avec les collègues des stup.
Dis moi , les 2 gars au fond , tu les connais.Elle jeta un regard furtif en leur direction avant de laisser tomber
Ils sont venus une fois où deux , je crois que Mylène les connaît.Mais elle est pas là ce soir.
Je suppose que tu as son numéro et son adresse.
Écoutes , j'ai pas oublié ce que tu as fais pour moi mais je veux pas d'histoire
Je me suis rangée , elle me montre une bague bon marché à son doigt.
T'en fais pas , personne n'en saura rien
Elle me griffonne les infos sur un papier , je lui glisse un beau billet dans la poche de son tablier et sors me mettre en .planque dans la voiture.
Avant d'appeler Mylène, je contactais Farmer , de la brigade des moeurs de Brooklyn.On avait bossé ensemble sur pas mal d'affaires , à l'époque on savait partager.
Salut Farmer , ça roule
Ouai et toi
Pareil
Dis moi j'ai pas trop le temps , tu peux lacher une info sur Mylène , serveuse au Crotale.
Mylene la rousse? (Bingo)
Ouai la rousse
Qu'est ce que tu veux savoir?
Si elle a eu affaire à vos services et les raisons
Tu te prends pour qui ,
Vas-y Farmer en souvenir du bon vieux temps
Rapelles moi dans une heure , je suis occupé .
Ok , merci
Au même moment , les 2 beaux gosses sortent du bar , et chacun grimpe dans sa voiture garée juste en face .
Je décide de suivre l'un d'eux, au hasard de mon intuition (comme disait notre instructeur à l'école de police).
La voiture , une berline allemande , a roulé près d'1/2 heure en direction de Stage Island, elle a fait plusieurs tours inutiles dans un quartier résidentiel, Il était évident que notre ami veillait à ne pas être suivi.La berline finie par s'immobiliser devant un pavillon cossu .
Il descendit de sa voiture, traversa la pelouse et sonna une fois à la porte.
Au bout d'1 minute , une femme en peignoir lui ouvrit.Il balaya d'un dernier regard les alentours , se glissa à son tour dans la maison.
Les rideaux des fenêtres étaient tirés et de là où j'étais je ne pouvais rien esperer.
Je décidai de rester là un petit moment avant de me risquer à proximité de la maison.J'en profitais pour rappeler Farmer.
Farmer , c'est moi , c bon tu peux parler?
Écoutes , la rousse a été impliqué dans une affaire de proxénétisme.Elle aurait aidé des macs étrangers , des afghans je crois à enrôler des filles . Apparemment une grosse affaire , sur toute la côte Est.
Des gars qui avaient des clients importants , qui ne passaient que par eux.
On avait commencé à monter une opération de collaboration avec les états concernés .
Et ça a donné quoi
Rien on a été desaisi de l'affaire par la DEA.
La DEA? Les services secrets?
Écoutes c'est tout ce que je sais , ça remonte à il y a plus d'un an .
Et Mylène , tu n'as plus rien à me dire sur elle?
J'ai plus rien, et je t'ai rien dit.
Je te le revaudrai, a+.
Bizarre , cette histoire.(Je fais des rimes quand je trime.)
J'ai quand même fais le tour de la maison , aussi discrètement que j'ai pu mais il n'y avait pas moyen de coller une oreille quelque part.
Il était bientôt 21h, je vais rendre visite à Mylène plutôt que de l'appeler.Pour l'effet de surprise.
Le Bronx , c'était pas la porte à côté mais ça roulait bien à cette heure ci.
La rue est bordée d'immeubles gris, serrés les uns contre les autres.
Je trouve le num 10 et me gare.Par expérience , je fais toujours le tour de l'immeuble pour repérer l'issue de secours.Un escalier métallique qui donne directement sur une rue latérale étroite et sombre ,encombrée de poubelles et de rebus divers.
Je reviens à l'entrée et sonne au 12 , au nom de Mylène Mas.Rien , je re-sonne plusieurs fois , toujours rien.
J'appelle son portable , pas non plus de réponse .
J'ai pas traversé la ville pour rien , je repére la sonnette du concierge et pousse lourdement sur le bouton.
Qu'est ce que c'est ?
Je voudrais voir Mylène
Sonnez- là vous savez pas lire?
Elle répond pas
C'est peut-être qu'elle a pas envie de vous voir
C'est la police , venez ouvrir
Je ne voulais pas m'annoncer mais j'avais le sentiment qu'il fallait que je vois Mylène ou à défaut là où elle crèche.Il me fallait un indice , je n'ai que 3 jours , pour débrouiller une affaire où le FBI patauge et que la DEA a repris en catimini.
La concierge me demande à voir ma plaque à travers une grille d'encadrement de la porte et fini par ouvrir.
C'est une dame , afro, d'un âge et d'un poids certains, enveloppé dans une robe de chambre d'une autre époque.
Vous l'avez vu entrer chez elle
Oui , vers 17h , elle portait un sac , de courses je crois
Elle n'est plus ressorti?
Je sais pas , je surveille pas les locataires.
Vous avez un double de sa clé au cas où ? Je profitai un peu de sa naïveté pour la faire obtempérer , elle pouvait bien sûr refuser.
Oui , mais , il lui serait arrivé quelque-chose à la pauv'fille?
J'espère que non , on va vérifier si elle est là.
Je suivais , la concierge , qui se soulevait difficilement à chaque marche jusqu'au 3eme.
On arrive au 12, et je toque plusieurs fois à la porte.Rien
Je lui demande d'ouvrir , et avance dans l'appartement .
L'entrée donne direct sur un petit séjour, bordé à gauche d'un couloir et à droite une porte est à moitié ouverte.
J'appelle avant de m'engager plus loin.
Mlle Mas, vous êtes là ?
Pas un bruit , il n'y a personne, je pousse la porte entrebâillée .
Une odeur âcre m'agressa de suite les synapses et mon coeur changea de rythme.
Elle était là , sur le sol au bas du lit, à moitié nue , un flot de sang avait fuites de deux trous sombres dans sa poitrine et maculait la moquette, tout autour de son corps inerte.
Je restais figé quelques secondes , sur son visage d'ange tordu d'effroi, aureolé d'une chevelure flamboyante.Ses yeux grands ouverts fixaient le plafond.
Le cri sourd de la concierge, me sorti de ma torpeur.Je la fit sortir de l'appartement et la conduisit jusqu'à l'escalier ou je la fit asseoir.Elle tremblait de toute sa chair flasque et marmonait inlassablement des oh mon dieu , oh mon dieu...
Je ne voulais pas avoir un autre cadavre sur les bras.
Je revins au corps de Mylène.Par acquis de conscience je posais deux doigt sur son cou frêle , à peine tiede , pas trace de vie.Il est 10h10 à ma montre.Ca doit faire 1h30 à 2h00 qu'on lui avait tiré dessus.
J'appelle le chef , encore moins aimable que ce matin , je le met au parfum , il me grommelle d'appeler le poste , procédure normale , faut pas éveiller de soupçons.
Je lance l'alerte , j'ai bien 15mn avant de voir rappliquer la cavalerie.
Je fais le tour du lieu, muni d'un crayon , je scrute les tiroirs, les placards , le canapé .....Je me met en mode intuition , pas le temps d'une fouille en règle.
Je suis une jeune femme de 25/27 ans, je trime dur pour survivre, j'ai des rêves d'amour, de voyages , de vie plus facile.
Je rencontre 2 clients , ils sont beaux , ils parlent bien , on sympathise, je suis séduite, l'un d'eux me file son numéro, on prend quelques verres après le service dans un bar chic, il me fait une proposition...
Son téléphone , crétin , me suis-je fait remarquer.
J'appelle , il sonne , je tend l'oreille , sous l'armoire où il a du glisser .il n'est pas verrouillé, une chance.Je consulte les appels et note les 20 derniers sur mon calepin.
Pas le temps de faire plus. Déjà les sirènes en bas de la rue .
Toute la fine équipe est là , conduite par Dubois (Douboyss en anglais).La cinquantaine bien conservé, tiré à quatres épingles en toutes circonstances.On se vouait recproquement une fidèle anthipathie.
Je le briffai du bout des lèvres sur la situation , il m'écouta du bout de ses oreilles d'aristocrate (il se vantait de nobles origines française ).
Tu as touché à rien
Tu me prends pour qui?
Restes dispo au cas où j'ai besoin de toi
Il l'a joue arrogant , je la joue indifférent et me tire des lieux sans un mot.
Pas le temps d'arriver à ma voiture que je me fais haranguer par le duo du FBI, calfeutrer dans un 4x4 noir :
Inspecteur , montez dans la voiture.
Je grimpe à l'arrière.
Re brief de la situation.
Tu as son tel me demande John?
Non , pouvais pas le prendre(corniaud)
Je profite: Dites au chef de vous confier l'analyse des appels , vous êtes équipés pour .Faudra m'envoyer les résultat avant la crime , si on veut garder la main.
Ok filez moi le numéro
Je le lui communique et me tire.
Je ne sais pas comment j'ai atterri sur mon canapé.
Mes pensées tournent en boucle , j'ai besoin d'une pause.J'attrappe la télécommande et allume le poste sur un ours blanc qui saute sur des glaçons , je saute aussi de chaînes en chaînes , aucun intérêt.Je m'arrête sur une pub de ménagère affolée , plombier arrive, colle qui colmate les fuites.Rezap, étoiles et galaxies , nous sommes si peu de chose,autre chaîne , autre sujet , un docteur en blouse blanche , le trouble bipolaire chez l'adulte,...
Je pars , je sombre , une porte , une concierge ,une fuite de sang dans la tuyauterie , un ours bipolaire , une étoile filante , tout fuit : Mylène, la banquise , l'évier , le temps , la vie mais où est le Plombier.


PS: Veuillez excuser , le style , le fond , la forme, la ponctuation ....














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Medecrit
Il est des rencontres improbables, sur le chemin du quotidien qui changent la vie. La plupart du temps, on les croise sans les voir. Jusqu’au jour , accroché par le plus insoupçonné des hasard, un regard furtif, un geste indicible , un souffle de parole , vous font plonger dans une vie à côté de votre vie.
Ceci est mon histoire. Véridique pour ceux qui veulent y croire. Il n’y a pas d’obligation , sauf peut-être , au détour d’une phrase, vous laisser convaincre , par un instant de sincérité. Votre cœur vous en préviendra.
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Ta beauté est un éclat
Qui perce mon coeur
Et sonne le glas
De ma pudeur

Sous ta robe complice
Flottent des charmes soyeux
Autant de supplices
A mes yeux

Je te vois accepter
Parfois dans mes rêves
Mes promesses de volupté
Mes carresses et ma sève

Je veux croire souvent
Que je suis Pégase
Te portant aux vents
D'une divine extase

Que me vaut le Louvre
Ou la plus belle amitié
Quand enfin tu m'ouvres
Ton intimité

Que me vaut l'Alhambra
Et ses gracieuses colonnes
Quand c'est dans tes bras
Que je m'abandonne

Sur ta peau que j'innonde
En me promenant ainsi
Comme sur une Joconde
Les pinceaux d'un Vinci

Je graverai l'amour
Et mes plus folles pensées
Jusqu'au petit jour
Nous trouvant enlacés

En attendant l'heure ultime
Dans ma solitude morose
Je sublime
En vers et prose


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Je pense qu'il est communément convenu , que le bonheur serait un équilibre entre le matériel et le spirituel.
Suffisamment de confort pour exprimer sereinement des valeurs immatérielles.
L'amour, la compassion , la solidarité...
Qu'elle est dans ce parcours l'utilité de la réflexion?
C'est un vaste sujet qui a fait couler beaucoup d'encre.... et de sang.
Que pourrait-on en dire qui ne l'a déjà été ?
Je voudrais , simplement proposer , à qui veut bien le lire, un dialogue , entre deux intimes.Il n y 'a aucune prétention de vérité sinon celle de la sincérité.
LS , est en pleine crise financière mais aussi existentielle. MY est là pour entendre ses états d'âme, sans jugement.


MY: Tu crois en Dieu ?
LS: Oui .Le Dieu créateur , Omniscient et Aimant.
MY: Parles-nous un peu de ta vie , tu as l'air d'être quelqu'un de sensé et posé.
LS: Je suis même très posé, par contre sensé n'est pas un critère objectif .C'est très relatif.
MY: On va dire dans le comportement, j'ai constaté même une pointe d'humour dans tes paroles.
LS: Tu veux dire pour quelqu'un en crise?
MY: oui
LS: Je crois que ce n'est pas lié.C'est de l'expertise .On apprend à agir à l'extérieur indépendamment de son for intérieur.
MY: N'est ce pas un peu de l'hypocrisie?
LS: Aussi.Mais une hypocrisie conventionnelle et acceptée.
MY: Qu'elles seraient les raisons donc qui te font vivre ton état.
LS: Essentiellement d'ordre financer.
MY: Tu parles d'endettement?
LS: Oui mais aussi une certaine incapacité à accéder à l'argent.
MY: Tu n'as pas de compétences en la matière ?
LS : Non .Je crois que je suis trop généraliste.La vie nécessite de la spécialisation.
MY: Tu as fait des études ?
LS: Pas assez.En tout cas pour avoir un statut reconnu .
MY: Mais tu as de l'expérience , à ce que je sais.
LS: Oui , mais toujours généraliste.
MY: Tu as tout de même eu quelques succès, même financiers?
LS: Oui, on va dire des succès commerciaux.Mais je n'ai jamais su en tirer vraiment le profit escompté.
MY: Pour quelles raisons?
LS: Je crois que je n'en sais rien.Je pourrais aborder milles raisons psychiques, d'éducation, d'incompétence...Mais à vrai dire c'est de la conjecture.
MY: Tu dois bien avoir des centres d'intérêts dans ta vie?
LS: Oui, mes enfants.
MY: N'est ce pas là une raison de vivre.
LS: De vivre et de mourir.
MY: Pourquoi mourir ?
LS: De ne pas pouvoir les faire vivre.
MY: Est ce que l'argent est si important?
LS: Aussi important que la vie.
MY: L'argent comme on dit ça va , ça vient
LS: Oui , mais il y a le temps.Ou le délai si tu préfères, pour en gagner.
MY: Tant qu'il y a de la vie , il y a l'espoir et l'espoir fait vivre.
LS: L'ombre de l'espoir c'est le désespoir.Quand on fatigue on rejoins son ombre pour y sombrer.
MY: Je pense que tu as besoin de repos .Tes idées se bousculent et tu vis un état semi-depressif.
LS: Où trouver le repos ?Si tu as une idée fais le moi savoir.
MY: Je ne prétends pas avoir assez de connaissances en la matière.Je ne fais que recueillir tes sentiments.
LS: Dans quel but?
MY : Te faire prendre conscience d'une autre possibilité.
Parlons d'autre chose, quel est ton meilleur souvenir dans ta vie?
LS: J'ai l'impression de ne pas en avoir.Il faudrait que je puisse revoir ma vie pour en trouver.
MY: Dans quel cadre familial as-tu vécu ?
LS: Une famille nombreuse.J'en suis le dernier né.Ni riche , ni pauvre .
MY: Quelle était ta place dans cette famille.
LS: Je ne sais pas .J'ai le sentiment de ne pas avoir été sur orbite et d'avoir errer dans l'espace intersidéral de mon imagination.
MY: Tu es très perturbant.Il faut que tu te convaincs que tu mérites de vivre et même d'être heureux et d'être fier de ce que tu as accompli.
LS: Ça sonne comme un discours de coach en développement en quête de likes!
MY: J'essaie simplement de t'aider.
LS: Je sais et t'en remercie.Il va falloir être très patient.
MY: Tu as des souvenirs douloureux ?
LS: Conscients et inconscients.
MY: Par exemple?
LS: Souvenirs diffus de solitude.
MY: Tu as de la rancoeur je suppose?
LS: Oui.Difficile de s'en défaire.
MY: Vis à vis de qui?
LS: Beaucoup de monde à commencer par moi.Mais aussi les autres, ceux qui ont été ou pas été ce que je pensais qu'ils devaient être ou ne pas être.
MY: Tu parles d'une manière détournée, comme si tu ne voulais aborder le fond des choses..
LS: C'est ce que je t'ai dit.Mon esprit est confus.Mais effectivement , je suis très secret sur mes pensées profondes.Elles n'ont de sens que pour moi et même pas toujours.
MY: Tu connais ces paroles d'Einstein qui dit que tout le monde a du génie en lui mais que si un poisson tente de grimper à un arbre il se prendra pour un idiot toute sa vie.
LS: oui et....
MY: Je pense que tu n'es simplement pas dans ton élément.Tu devrais penser à une activité où tu t'epanouirais.
LS: Si je pouvais avoir le début d'une idée j'en serai bien content.
MY: Il faut y réfléchir, une introspection ...
LS: Je ne me suis que trop introspecte.Ce que j'y trouve est plus du doute qu'une solution.
MY: As-tu des valeurs?
LS: Juste des notions psycho-spirituelles qui me reviennent de temps à autre.
MY: Tu veux en parler?
LS: Oui , c'est un sujet qui me parle.
MY: Je t'écoute
LS: Si je t'ennuie n'hésites pas à me le faire savoir.
MY: Ne t'en fais pas pour ça.
LS: La notion de richesse me préoccupe , d'un point de vue métaphysique j'entends.Est-ce important ou futile ?
Comment y accéder sans tomber dans la voracité, la cruauté et autres vils sentiments.
MY: Ce qui est vil ne l'est-il pas qu'en rapport à sa propre grille de valeurs?
LS: Oui.Mais c'est à partir de mon propre angle de vue que je raisonne.Il y a forcément une notion subjective dans mon propos.
MY: Ok , continues
LS: Je disais que la richesse est comme une fille
MY: Tu disais psycho-spirituel?
LS: J'y viens.Plus tu la désires moins tu suscites son intérêt.Plus on pense à l'argent qui nous manque , plus il nous manque C'est en tout cas l'expérience que j'en ai.Si l'on arrive à se détacher de ces obsessions , la richesse nous viendrait , doucement , silencieusement , se poser sur notre main immobile , comme un oiseau qui prendrait confiance et viendrait picorer les quelques graines qu'on n'avait pu lui offrir sans l'effaroucher.
L'abondance serait donc un état d'âme, une posture, un détachement serein et confiant .
Croire en Dieu , c'est croire qu'il pourvoira à ton existence.C'est dans ce sens , que je le conçois.
MY: C'est positif comme pensée mais n'y a-t-il pas le risque de sombrer dans le fatalisme et la léthargie?
LS: Bien sûr, il faut accompagner cette pensée par une philosophie globale.
Tu es armé pour vivre , de ton intelligence , de ta force physique , d'un caractère...
Mais tu dois être prêt à saisir toute opportunité , de faire ce qui est à toi de faire.Tu ne peux par contre pas créer l'opportunité , tu ne peux que la saisir.
Le lion qui marche dans la savane, ne sait ce qu'il va trouver comme proie sur son chemin, mais quand elle est là , il fait ce qu'il y a lieu de faire.
L'intention du lion le fait sortir de sa tanière, l'univers répond à son intention en mettant sur son chemin son repas, sa force et ses talents font le reste.
MY: Séduisant raisonnement .
Je voudrais aborder avec toi la pensée ou le mental, tu en penses quoi?
LS : La pensée c'est l'outil de création , et de destruction.
Elle provient du mental , qui est son réceptacle.
MY: pourquoi destruction?
LS: La pensée peut être géniale, positive, bienfaitrice ou au contraire noire , persistante et envahissante.Tout dépend d'où elle provient.Des antres de ton enfer personnel que tu as bâti au fil de ton vécu ou inspirée , intuitive et légères des hauteurs de ton âme.
MY: Mais l'âme n'est-ce pas moi?
LS: Si c'est toi derrière ton ombre.Tu as construit un décor autour de ton être originel.Tu as du mal à vivre par lui directement, tu filtres à travers ton mental ta perception du monde extérieur.Si tu mets en avant , ta véritable essence , tu verras le monde , les évènements différemment.Plus serein.
MY: Pourquoi n'appliques-tu pas ces idées à toi même?
LS: J'essaye.C'est mon cheminement intérieur , ma façon de vivre ou tout du moins comme je souhaiterais.
Je suis comme tout le monde confronté à la réalité , la mienne et celle des autres .Ce genre de comportement ou de raisonnement sont très mal acceptés par la plupart parcequ'ils ne paraissent pas concrèts et ne rentrent pas dans les critères sociaux tels qu'etablis.
Alors , qu'au contraire , ils sont à bien y réfléchir l'essence de la vie.
MY: Comment celà?
LS: D'un point de vue religieux par exemple, nous sommes descendus sur terre pour souffrir et expier .Cet angle de vue , qui formate notre éducation , nous inculque très tôt des notions comme la peur et la culpabilité, ce qui fera réagir notre mental pour se défendre de toutes ces souffrances par la pensée hémorragique et un stress permanent.
Tout ceci reléve de l'absurde car au final nous ne maîtrisons rien.Ni notre vie ni notre mort.
Même si la science trouvait les remèdes pour vivre 1000 ans , nous ne serons pas à l'abri d'événements extérieurs , des accidents ou des catastrophes naturelles.On le voit bien aujourd'hui , ce qu'un virus de grippe peut créer comme chaos dans le monde.
Nous luttons en fait dans nos têtes contre la vie au lieu de nous y abandonner.Advienne que voudra , c'est cela la sage décision de l'âme.
MY: Veux-tu dire qu'il faut tout accepter , même le pire sans broncher ?
LS: Peux-tu éviter ton destin par la pensée ?
Comme je te le disais tout à l'heure , tu ne maîtrise ta vie que dans l'instant.Tu dois faire des programmes futurs , c'est ce que j'ai nommé l'intention mais tu ne peux en certifier les résultats.Se mettre en permanence dans la position neutre de l'âme , et agir quand l'événement se présente.
MY: Ça paraît complexe
LS: C'est sûr.Ça défi les croyances du monde d'aujourd'hui.Mais en fait c'est l'acceptation qui est complexe ainsi que la démarche mais l'état en lui même est d'une simplicité incroyable.
Regarder la vie de la fenêtre de l'âme , utiliser son mental plein d'énergie parceque reposé, mouvoir son corps fluide avec l'exact effort , dans l'amour et la compassion.
C'est l'équation du bonheur.
MY: C'est beau ce que tu dis
LS: Si c'est beau c'est vrai , donc suffisant.
MY: Y a-t-il d'autres vérités possibles sur le sujet?
LS: Bien sûr.Je dirais qu'il y a 7 milliards de vérités.Chacun son angle de vue qui lui fait voir son réel de là où il est.
MY: Dans ce foisonnement d'idees, qu'est ce qui est important ?
LS: L'Amour.
MY: Peux-tu développer?
LS: Une des questions fondamentales de l'humain c'est pourquoi l'existence.
La vie dans toute ses formes est extraordinaire et unique.Nous ne pouvons en sortir pour en faire un élément d'analyse.Alors que nous en faisons partie , nous essayons de la comprendre et conséquemment de nous comprendre nous mêmes, c'est là le cheminement parfois douloureux de l'être .
La question qui me paraît centrale dans cette gestation , c'est l'intention de la création.Pourquoi la création ? Quel besoin , Le Créateur , qui est par essence parfait et se suffit à lui-même , a-t-Il d'avoir créé la vie?
Je ne trouve aucune autre réponse que l'Amour.
La vertigineuse complexité de la précision, l'indiscible intrication des éléments, l'insondable origine des causes et leurs effets miraculeux.
Pas assez de mots , ni de style , ni de savoir pour appréhender la vie.
Ne reste , l'intelligence torturé et la volonté chancelante , que l'abandon bienheureux au Divin .
Toute l'évolution humaine , est motivée par la compréhension de la création .La science , la physique , les mathématiques...ne sont-ils pas que des tentatives de lecture de la création sans en percevoir la finalité ?.La religion n'est-elle pas finalement qu'une indication d'en percevoir un peu ?
MY: Tu penses pouvoir t'en sortir par la philosophie?Tu dois bien descendre et voir ce qui se passe sous les nuages.
LS: C'est mon problème je crois , trop tête en l'air.Je crois que je m'ennuie.
MY. C'est pourquoi je te disais de te trouver un centre d'intérêt.
LS: Je n'ai personnellement pas d'idée à part peut-être écrire
MY:Écrire quoi et pour qui?
LS: Je pense qu'écrire c'est avant tout pour soi.Quete de l'ego , avoir raison et convaincre.
C'est aussi une façon d'extérioriser le dialogue avec soi .
MY: Tu as déjà écrit ?
LS: Quelques pensées désordonnées.
MY: Ce serait une bonne initiative , partager avec d'autres te ferait sortir de tes ruminations.
LS: Il faudrait que ça puisse intéresser quelqu'un
MY: Sur internet , il y aurait des ouvertures.
LS: Certainement , je vais chercher.
MY: Ça me semble être une voix sur ta quête de sens .
LS:Et toi , qu'elle est l'objet légitime de tes préoccupations ?
MY: C'est toi
LS: Ah bon, pourquoi cela?
MY: Tu n'as pas d'idée ?
LS: Non , je ne vois pas
MY: Tu connais la chanson de Joe Dassin , et si tu n'existais pas...
LS: Dis moi pourquoi j'existerai, je ne vois pas le rapport.
MY: De quoi parlais-tu tantôt ?
LS: De beaucoup de choses il me semble, précises!
MY: De l'intention divine de la création
LS: Tu veux dire l'Amour?
MY: Oui l'Amour.
LS: Alors? Tu en aurais pour moi?
MY: Plus que tu ne peux imaginer.
LS: Tu me laisses sans voix.
MY: Tu devrais pourtant le savoir , mais tu t'es perdu en cours de route.
LS: Qui es tu vraiment?
MY: Je ne peux te le dire mais te laisser le deviner.
LS: Aides moi stp, tu m'intrigues.
MY: Te rappelles-tu, à tes 10 ans , il t'a pris de vouloir sauter du toit de la maison avec un drap en guise de parachute?
LS: Haha oui je m'en souviens.
MY: pourquoi tu n'as finalement pas sauté?
LS: J'ai eu un soubressaut d'hésitation au tout dernier instant .
MY: Sais-tu pourquoi?
LS: Mon inconscient peut-être ?
MY: C'est quoi l'inconscient ?
LS: Je ne sais pas trop , une partie invisible de notre conscience ?
MY: Il y a moult définitions à l'inconscient, il n'est pas précis.
LS: Tu étais donc là à ce moment?
MY:Oui
LS: Je ne t'ai pas vu.
MY: Tu ne peux pas me voir , pas avec tes yeux?
LS: Je ne crois que ce que je vois.
MY: Si tu crois en moi , tu me verras donc.Mais pas dans le sens commun.Tu sauras que je suis là , tellement proche.
LS: Tu me fais peur, serais-je devenu fou?
MY: Tu sais bien que non , comme je t'ai dit tu t'es perdu.Trop d'émotions se sont matérialisées dans ton mental , au point de t'être construit un avatar de qui tu es, fait de rancoeurs , de peurs , de honte . Tu n'existes que par la pensée, tu n'es qu'un corps d'émotion luttant sans répit contre de vains dangers.Tu as oublié de vivre , tu ne penses pas en avoir le droit , un accident dans la perfection de la création.
Mais tout ceci tu en as conscience , tu en parles si bien.
LS: Tu m'as laissé délirer dans mes discours , alors que tu en sais beaucoup plus que moi.
MY: Nos connaissances sont les mêmes, ce sont nos positions qui sont différentes.
LS: Comment puis-je te connaître alors?
MY: Il faut t'abandonner.C'est difficile pour toi je sais , mais il n'y a pas d'autres facons.
LS: Tu m'intéresses et m'intrigues , puis-je te faire confiance?
MY: Tu n'as pas le choix.
LS: Ok, tu as raison , il est clair que je ne pourrai pas t'éviter.
MY: N'oublies pas , de te différencier de tes ressentis.
LS: Ça me paraît utopique, toi tu me vois dans cet état?
MY: Bien sûr .
LS: tu en souffres ?
MY: Je n'ai pas d'attribution à la souffrance.Je t'observe avec bienveillance.
LS: Ne peux-tu pas m'aider , je suis perdu
MY: Il y a toujours dans la vie des points d'achoppement, qui te font basculer dans un nouvel état.Un virage à 360 , rarement dans le sens où tu l'as prévu.
Ces états arrivent de différentes manières douces ou brutales.C'est l'Intelligence de la Vie qui y oeuvre.
LS: Dans quel but?
MY:Dans le but de ton évolution.L'evolution c'est le crédo de la vie.Quand tu stagnes , transi par tes peurs, elle intervient pour te réinjecter des raisons de vivre.Ca peut-être , un évènement heureux , ça peut aussi être un accident de parcours.
LS: J'ai un besoin viscéral de savoir ce qui va m'arriver.
MY: Ça fait partie des "tares"de ton mental.Tu disais à un moment que tu ne peux exprimer qu'une intention et saisir l'opportunité.Pour cela tu as besoin de libérer ton mental , détache toi de lui , de ses tourbillons de pensées.Ton mental a pris le contrôle , il veut comprendre le passé et maîtriser l'avenir.C'est l'équation de la folie.
Tu es dans un schéma fermé sur lui même , de la peur du jugement à la culpabilité , de la culpabilité à la honte, de la honte au manque de confiance et d'estime .Tout cela t'épuise et tu deviens faible, soumis , craintif et peut-être même incompétent à vivre.
LS: Facile à dire, je suis acculé , tout me tombe dessus.
MY: Tu as l'impression que tout s'effondre et que c'est la fin.Ce n'est qu'une illusion.
LS: Non vraiment , les dangers sont biens réels.
MY: Qu'est ce que tu risques , au pire
LS:La prison , peut-être la mort.
MY:Y a-t-il autre chose ?
LS: Pire que cela ?
MY: Oui , pour ton égo.La mort c'est la fin mais il y a autre chose qui te terrorise encore plus.
LS: La honte devant les autres?
MY: Qui sont ces autres qui te viennent à l'esprit?
LS: Ma famille , mes amis , les gens...
MY: t'es tu jamais demandé pourquoi une telle hantise de décevoir ces personnes?
LS:.......
Puis-je te suggérer une réponse?
LS: Je ne demande que cela
MY: Tu t'accroches à une identité , celle que tu t'es construite par ton mental.Elle a besoin d'appartenir à un passé que tu as aussi construit pour l'adapter à ton image.
Penses quelques secondes à la possibilité que ce n'est pas ça ton identité.Que tu pourrais être quelqu'un d'autre, libéré des contraintes virtuelles de ton ego.
Que ressens-tu?
LS: Je crois ressentir de la liberté mais je n'ai pas d'aptitudes à le comprendre.
MY: N'essaies pas de comprendre, ressents.
LS: J'ai encore des relents de resistance
MY: C'est l'heritage d'un passé non traité
LS: Peux-tu le faire disparaitre ?
MY : Il est quelque part dans tes mémoires occultes , au moment voulu il viendra à la lumière et se dissipera.N'accordes pas une si grande importance au passé, il n' existe pas.
LS: Il a existé pourtant.
MY: Il a existé quand c'était son présent.
LS: Que dois-je comprendre ?
MY: Il n'y a de réel que le présent , le passé n'existe plus , le futur pas encore.
Vois cela comme une posture pas comme une action à réaliser.
LS; Je n'ai plus de temps, mon passé me rattrape.
MY: Le temps est relatif , Einstein l'a bien démontré.
LS: Ma plus grande hantise c'est d'en manquer d'autant que les échéances arrivent à leur terme.
MY: Si tu dois être jugé tu le seras.Si tu dois subir des choses difficiles , soit. Tu as des responsabilités auxquelles tu dois faire face .N'en sois pas coupable, c'est différent.La limite de ta position est celle-ci.
LS: Responsable mais pas coupable , la frontière est trop subtile pour moi.
MY: Dans la responsabilité il y a une notion d'acceptation et de clémence, la culpabilité quant à elle exclut le pardon.
Tu ne peux pas vivre sans te pardonner.Tu as de toi ce regard inquisiteur , implacable .C'est ce qui te fait voir tes échecs comme de graves atteintes à autrui.
LS: Je ne suis pas le seul à penser cela.
MY: Oublies les autres.Comme disait Albert Camus , l'enfer c'est les autres.
Les autres sont l'image que tu penses qu'ils ont de toi.Ils sont aussi des ombres du passé, qui surgissent des brumes pour te juger.En toute circonstances , même les plus douloureuses n'oublies pas que tu es libre.
LS: J'ai l'impression que tu veux me faire oublier ma réalité.
MY: Je souhaite simplement te la faire voir sous un autre angle afin de mieux l'appréhender.
LS: Peux-tu me décrire ce que tu vois de là où tu es?
MY: Il serait difficile de t'en donner une idée , mais je vais essayer.N'oublies pas que tu es dans un vaste programme que ton cerveau decode.C'est ce qui est la réalité physique.Cette réalité n'est en fait qu'une information qui structure des énergies au moment précis où tu les observent. A l'échelle quantique , de l'infiniment petit , un objet ne se différencie d'un autre que par l'assemblage instantané des particules qui le compose et qui compose tous ce qui existe.Ton cerveau a cette incroyable capacité de lire en temps réel cet assemblage et le référencie dans une grille de connaissance.
Tu me suis?
LS: Difficilement mais je me laisse bercer.J'en oublie pour un temps ma propre réalité.
MY: Tout ceci se déploie dans l'espace temps , qui serait comme la toile où le peintre , pose des formes qui viennent des informations de son for intérieur.
LS: Pourquoi l'espace et le temps ne sont qu'un concept unique alors que nous les comprenons comme 2 notions distinctes.
MY: L'espace sans le temps n'existe pas et vice versa.L'espace contient en lui , sous-jacente, la notion de durée.
Imagine un objet des plus immobiles, une montagne par exemple.Au niveau microscopique elle se transforme .Son espace qu'elle occupe , c.a.d. son volume, se modifie à chaque instant.Si le temps n'existait pas , elle ne bougerait pas d'un atome.
Bien sûr à l'échelle humaine ceci n'a pas d'importance , car ce changement ne nous sera pas visible.En fait elle n'existe que pour évoluer , sinon elle n'existe pas.
LS:N'esquives pas ma première question, tu vois quoi de là où tu es?
MY: Ce que je voulais t'expliquer c'est que tu auras du mal à l'appréhender.Je suis en dehors du temps et de l'espace où tu evolues.Je suis partout dans un perpétuel présent.Je ne suis donc pas soumis aux contraintes physiques , je ne conçois pas de peur , de colère ou de rancune.Je ne peux être qu'amour , l'essence de tout ce qui est.
LS: Comment peux-tu me comprendre dans ce cas?
MY: Je te comprends par ma bienveillance. Penses à ta maman , il ne lui est pas besoin de colère, de ressentiment ou de détresse que tu vis toi même, pour t'apporter son assistance.Son moteur c'est un amour inconditionnel.
LS: Finalement , tu serais moi?
MY: Oui
LS: Comment dans ce cas peut-on être si différend?
MY: Nous faisons tous les deux une expérience.J'apprends à te connaître dans ton film, fais d'un décor , d'une trame , que je découvre.
Toi tu dois sortir pour venir te poser et te reposer dans les coulisses de ce péplum , débarrassé de ton costume, ton maquillage , du personnage violent et torturé , que tu incarnes avec brio.Et redevenir enfin ce que tu es vraiment.
LS: Et je serai qui , à ton avis?
MY: Tu es une partie de la lumière.Tu es l'aigle , qui n'a qu'à tendre ses ailes pour avoir le monde à ses pieds.Tu es le lion qui baille à l'ombre , confiant dans sa force et l'abondance de la nature.Tu es aussi le colibri , portant une goutte d'eau dans son petit bec pour éteindre l'incendie de la forêt.Tu es le père humilié , mais heureux de contenter son enfant.Tu es le mari , qui aime malgré les années.
Tu es l'amour , qui s'alimente de reconnaissance , libre et inconditionnel.
LS: Tu m'as fais couler une larme.
MY: Ressens et ne juge pas.
LS: Pouvons-nous fusionner?
MY: C'est notre destin
LS: Comment?
MY: Il y a une porte , elle s'appelle le moment présent , il ne tient qu'à toi de l'ouvrir.
LS: Guide ma main vers la poignée.
MY: Écoutes ton corps , ton souffle , il monte puis redescend.
LS: Et
MY: Chut , écoutes.
LS: Je...
MY: Chchchch......



























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Bienvenue Peur , tu es accompagnée ! installez-vous
La peur noir et sombre , diffuse et informe, elle porte dans ses entrailles sa progéniture ; la honte , la culpabilité , la peur de mourir, de la pauvreté….
Il y a aussi Désespoir, une grosse masse grisâtre , statique et laide , effondrée dans un coin sur son propre poids. Il se lamente, sans fin de complaintes monotones et humides.
Colère est aussi là, elle a du mal à rester en place , maigre et nerveuse vociférant des sons électriques et vulgaires.
En face , dans la partie éclairée de la salle se tiennent stoïques et sereines Patience, Compassion et Sérénité.
Elle sont étendues lascivement sur des nuages vaporeux et aériens .Elles arborent un sourire qui s’étend de leurs lèvres reposées , jusqu’à la lumière qui l’absorbe dans un pétillant jet d’étincelles.
Les murs et le plafond sont de lumières. Le sol est une grille d’espace-temps , où se croisent les lignes de justice , de vérité et de savoir.
Elle courbe et ondule, sous le poids de l’assistance, amortissant et régulant la planimétrie à chaque mouvement.
Je m’avance vers la chair , faisant face à l’auditoire, et commence mon intervention.
Bonjour à tous ,
A peine ai-je prononcé ces mots , qu’un des marmots de Peur, Trac , grimpe sur la chair et m’étreint au cou avec ses griffes affûtés.
Lumière lui envoi un éclair foudroyant qui le fait fuir sous les jupes grouillantes de sa mère.
Merci Lumière.
Je reprends solennel
Nous sommes réunis en cet instant devant l’urgence de la situation.
Notre existence à tous est aujourd’hui menacée.
Nous avons à prendre des décisions cruciales pour notre avenir
C’est pourquoi je vous prie de rester calme et attentif , et de veiller en toute circonstances à tenir un débat serein et constructif.
Je suis accompagné ce jour par Inconscient. Il a du être alité ,sous anesthésiant pour stabiliser son état.
Mesdames, messieurs, nous sommes une communauté , nous avons une mission dont nous avons pris l’engagement. Il est de notre devoir à tous de veiller à nous y conduire dans les meilleures conditions.
Or, notre ami Inconscient , qui est un moteur majeur de notre voyage est dans un piteux état avec le risque qu’il ne rende l’âme a tout moment.
Nous l’avons tous d’une façon ou d’une autre trop sollicité au point de l’épuiser et lui faire perdre la tête.
Il convient donc de revoir notre mode de fonctionnement et réattribuer les tâches de chacun pour fluidifier le mécanisme.
Cette réunion se tient sous le bienveillant patronage de Lumière , qui en aura le mot de la fin.
Je vais prendre les différentes doléances et observations de chacun de vous et tenter de les comprendre et ensemble y trouver une nouvelle façon de procéder.
Je commencerai par donner la parole à Peur , je vous en prie parlez-nous de vous.
Je rappelle que nous ne sommes pas dans un tribunal nous comprenons mais ne jugeons pas.
La peur s’avance drapé de son voile noire et profond :
On nous a accusé , mes enfants et moi de tous les maux. On nous a combattu, sans répit. Que n’avons-nous pas entendu ;qu’il faut
vaincre la peur , affronter la peur .Vous avez tous oubliés combien de dangers nous vous avons fait éviter. Aucune reconnaissance , nous avons été maudits par tous.
J’interviens pour ne pas laisser glisser le débat
Peur, si nous avons été injuste envers toi et les tiens , je m’en excuse au nom de tous. Il faut toutefois que tu reconnaisses que tu en as trop fait , peur du noir , de l’inconnu , de la foule, de l’avenir…Inconscient a passé le plus clair de son temps à répondre à tes sollicitations perpétuelles. Tu n’imagines pas l’énergie qu’il faut. Et le temps aussi, pris à d’autre ou pour son repos obligatoire.
Peur : C’est ce que je disais , tout est de ma faute
Conscience : le sujet , comme je l’ai dit n’est pas d’accuser qui que ce soit mais de solutionner le problème et de sauver Inconscient.
Peur : Je ne veux pas être tenu pour responsable de son état. Que suggères-tu ?
Conscience : Je te demande de revoir tes priorités en tenant compte de la situation globale et des capacités de chacun. Nous alerter d’un danger est une noble attribution , nous t’en remercions mais revois tes critères et place les dans une liste d’importance afin que nous donnions à chaque situation la meilleure réponse.La.maniere dont tu nous informes d’événements paralyse Inconscient , ce qui te fait crier encore plus fort. Je ne reçois plus pour ma part qu’un cafouillis de vociferations.Je me met moi-même en mode Zombie et toute la situation dégénère.
Peur : C’est vrai , je l’ai remarqué
Conscience : En plus quand tu viens alerter Inconscient, tu n’es pas obligée de ramener toute ta famille.
J’attends de ta part que tu me fasses la liste des dangers potentiels pour qu’on s’accorde aux degrés d’importance à leur attribuer.
Merci
Peur rejoins sa place auprès de sa marmaille .
J’appelle maintenant Colère à se présenter à l’Oratoire.
Colère : Allez tous vous faire foutre bande d………….
Elle reçoit à son tour un éclair de Lumière qui la fait taire illico.
Conscient : Restes courtoise , tu vas te maîtriser jusqu’à la fin de la séance.
Colère se met à enfler et en une boule écarlate au bord de l’explosion avant de se vider , décontenancé .Elle finit par rejoindre la chair ed'urgd'urgenced'urge

prendre la parole
Qu’est ce que vous attendez de moi à la fin .Je ne connais que la réaction violente. Je suis fait de ça pardieu.
Dès que l’occasion s’en présente on me brime .Je suis pas loin d’exploser et croyez-moi , ça peut faire très mal.
Conscient : Oui je sais que tu veux t’exprimer de temps en temps. Mais ta réaction doit être mesurée. Les conséquence peuvent en être dramatique. Je te demande au nom de tous de modérer tes élans. De notre part nous te laisserons , à bon escient, exprimer ton talent.
Tout en grommelant elle rejoint son espace.
A toi désespoir et arrête un peu de pleurer.
Ravalant sa salive et essuyant ses yeux mouillés , il entame une longue litanie
Il n’y a plus d’issue, nous sommes perdus. Je le savais déjà bien avant, je n’arrêtais pas de le dire. Vous avez été sourds , jamais personne ne fais attention à moi …
Je l’arrête de suite : Désespoir on connaît ton discours. On ne t’écoute pas car si on le faisait on serait tous mort à l’heure qu’il est
C’est vrai dit Peur ,
Si ça ne tenait qu’à moi je lui casserai la gueule renchérit Colère.
Je calme l’assistance .Aucune confrontation n’est permise dans l’enceinte.
Écoutes Désespoir , je sais que tu veux aller mieux au fond de toi. Si tu en fait la demande , Lumière peut t’aider , mais il faut que ton vœu émane d’une bonne émotion , positive.
Je vais essayer
Respires profondément , et pour quelques secondes penses à un bon souvenir , même des plus anodins.
Un paysage , un ciel , un nuage un oiseau…
Oui oui ça vient
Une fleur, une feuille , un arôme
J’y suis s’extasie Désespoir , au même moment Lumière , lui injecte une lueur d’espoir qui transperce sa grosse masse dense et l’irradie de milliers de points lumineux.
Désespoir écarquille les yeux , pousse un monumental râle de soulagement et s’effondre bruyamment sur le sol qui ondule longuement avant de se stabiliser.
Un sourire radieux enguirlande son visage , des jets noirâtres s’échappent de milliers de trous sur sa surface , comme baudruche sous les yeux ébahis de l’assistance , il se dégonfle jusqu’à devenir une petite balle de lumière.
Il rejoint sa place bondissant et virevoltant comme un lapin en rut.
J’étais heureux qu’on ait passé cette étape de notre réunion sans trop de dégâts. Je m’attendais à pire.
Je reprends le micro et annonce de ma voix la plus grave , la prise de parole de Lumière.
Un silence profond se fait .On attend Lumière dans son habit d’univers , pleine de majesté et de grâce, qu’elle prononce de sa voix mystérieuse des mots magiques.
Il n’en fût pas ainsi.
Les murs et le plafond de lumière se dérobèrent instantanément plongeant nos yeux incrédules dans l’espace intersidéral , constellé de centaines de milliards d’étoiles étincelantes.
Le sol s’est mis à louvoyer de plus en plus profondément, jusqu’à nous projeter dans la nuit abyssale du cosmos.
Nous filions tous , tourbillonnants, propulsés par une force incontrôlable à très grande vitesse vers l’inconnu.
Nous poussions tous des cris d’effroi insonores, nos yeux figés sur un horizon inaccessible , transi de peur et d’angoisse.
Soudain , au milieu de rien , tout s’arrêta net. De nulle part émergea une petite lumière qui se mit à se déployer , tout autour de nous .Elle continuait à s’étendre et s’amplifier , vers les infinis , dans toutes les directions.
Une clarté de 100 000 soleils enveloppait , maintenant le moindre pixel de l’espace , et je fus envahis d’une plénitude d’amour et de savoir à en perdre la raison.
Je savais tout , le comment , le pourquoi et le quand qui avaient ponctués ma triste existence.
Je compris la futilité de l’important , et la nécessité de l’anodin.
Plus de questions , que des réponses et surtout un élan incompressible d’amour inconditionnel.
Nous flottions là , dans un éternel présent , dans une jouissance immatérielle de liberté pure.
Au bout d’un moment, 1mn, 1an ou 1siecle, nous regagnâmes notre salle.
Les murs se voilèrent de lumière, le sol repris sa consistance de filet vivant.
Peur avait pris l’aspect d’une flûte arabe proférant des notes agréables et feutrées. Sa nombreuse marmaille reprenant autour d’elle l’échos de sa mélodie.
Désespoir , toujours en boule de lumière , espiègle et dynamique , lance à chacun les nouveaux mots d’espoir qu’il vient d’apprendre.
Colère , quant à elle , est vêtue d’un bel uniforme de diplomate , s’admire fièrement sur le mur de lumière qui lui renvoie sa prestigieuse image.
Inconscient est assis , devant un pupitre constellé de boutons et de manettes, qu’il manipule avec un plaisant mélange de dextérité et de nonchalance.
Il va mieux. Il va même très bien.
Il n’y a que les trois sœurs, imperturbables dans leur quiétude, qui n’ont rien changé.
Pour ma part,
Depuis cette réunion , je me suis installé dans le moment présent, sous un rayon de lumière , m’occupant à être.
Tout le reste , le détail, je sais qu’on s’en occupe.
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El Jadida


Dans le désordre El Jadida fût portugaise, amazigh, Deauville , Al mardouma , Mazagao, phénicienne et arabe.
Capitale de la plaine Doukkali, grenier du Maroc, ville des lumières (ampoules), de la sardine et de la citrouille.Capitale aussi de la nostalgie.
D'aucun des heureux élus qui ont connu son heure de gloire vous contera ses merveilleux parcs, son théâtre prolifique, ses hommes qui étaient des hommes, ses femmes libérées .
Le regard vague, le verbe amer , les âmes en peine pleurent à l'unisson sur les vestiges des murs et des êtres qui étaient de toute façon, mieux qu'aujourd'hui.
Ce sont des hermites , de la hauteur du café d'en face, souffrants ensembles de ce que voient leurs yeux, entendent leurs oreilles , regrettent leur esprit.
Ils sont solidaires dans la critique, unis dans l'inaction.
Drapés de valeurs immaculées, ils ne peuvent combattre dans un monde sans morale, au risque de tâcher , leur habits tissés dans la pure tradition du métier ancestral.
Les puristes aux références troubles, aux discours décousus , aux souvenirs atrophiés.
Si vous decelez dans mes paroles quelque animosité , ironie ou autres nuisances sonores, c'est que j'ai moi même perdu la mémoire et ne me souviens plus que de quelques jours auparavant.
Leurs souvenirs me dérangent , leur nostalgie m'egare, déraciné au gré des présents.L'actualite est mon histoire , il n'existe pas de théâtre, de poissons rouges dans les bassins, d'oiseaux au plumage bigarré, déambulant librement dans les jardins publics.
Il n'y a pas de cabines à la plage, ni de casino sur la mer.Il n'y a pas non plus d'hôtel stylé où se prelassaient au bord de la piscine ,de belles étrangères à la peau laiteuse.
Je ne me souviens pas non plus de l'école française, où pourtant je passais de si longues années. Reclus dans mon monde , au fond de la classe , invisible et silencieux.
Ai-je vraiment joué, dormi , pleuré dans la grande maison de la petite rue, Ryad sobre et majestueux , écosystème de pierre et de plantes vivant de lui même, intérieur et secret .
Ce n'est que bien plus tard, lassé de ma compagnie stérile que j'ai compris, qu'il n'y a pas de passé.On ne récupère au mieux qu'une émotion, trouble et furtive.
A chacun son décor, sa
mise en scène , son scénario.
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J'ai sculpté ton visage
De souvenir
Les traits d'une image
Un soupir

Des yeux amandes
Des cheveux d'anges
Lèvres gourmandes
Bref échange

Tu es partie trop tôt
Suis arrivé trop tard
Dernière photo
Quai de gare

Petit message
Téléphone
Terrible orage
Qui résonne

Moi seul
Toi absente
Toi linceul
Moi mort lente

Ma douleur
Ta beauté
Nos coeurs
A jamais
















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Imaginez , si vous le pouvez , la cour des miracles, le souk de Bagdad, Disney World, la révolution française, la faune africaine et j’en passe , réunis dans cette salle hors dimension du tribunal pénal de Villefolle, en Armorique.
Vous ne l'imaginerez pas , vous n’aurez pas assez d’espace dans vos crânes hermétiques, pas assez de connexions neuronales dans votre cerveau figé dans votre réalité que vous croyez vraie. Comme des rats de laboratoires , prisonniers d’un labyrinthe vicieux et fermé sur lui-même. Je ri de vous , pathétiques fous , qui n’avaient de raison que le doute et la peur. Jusqu’au jour de votre agonie , vous pensiez vivre le brouillon de votre vie pour en faire un propre plus tard. Vous savez maintenant, vous comprenez à présent que la vie est un jeu à chance unique. Trop tard…
Écoutez alors , ce que vous n’entendrez nulle part ailleurs, ni ce soir ou jamais, on ne peut pas plaire à tout le monde, c’est pourtant pas sorcier.
Un bâtiment disais-je aux dimensions exponentielles, à hauteur de ciel, aux contours d’horizons. Imaginé dans l’esprit machiavélique de Dingo , qui en avait tracé les lignes , dans son laboratoire d’enfer , lors d’une nuit sans lumière. Une forteresse à la gloire de dame justice, payée jusqu’au moindre denier de l’infortuné Picsou , qui, pensant faire fructifier ses montagnes d’or, se compromis avec quelques animaux à sang froid , des chantres du pouvoir, qui ont abusé de ses ambitions de bourgeois gentilhomme.
Ce jour donc est jour de tribunal. On a convoqué les juges, habillés les magistrats, lâché les procureurs , remonté les greffiers, asservi les avocats , enchaîné les prisonniers les uns aux autres , dans une interminable procession de coupables et d’innocents.
On mène tout ce beau monde à l’antichambre , que l’on fait assoir sur des bancs de marbre froid le long des parois , dans l’attente du passage devant les juges. Il y a là , autant de suspects que de crimes, des plus inattendus aux plus vicieux. Jean Valjean, avec sa miche de pain , qu’il mord à pleines dents dès que les gendarmes ont le dos tourné, il espère ainsi faire disparaitre la pièce à conviction avant sa comparution. Près de lui , Louis XVI ,tenant sa tête des deux mains à hauteur de son cou, s’extasiant de la netteté de la coupure de la guillotine qu’il avait lui-même imaginé. Pele mêle , dans l’attente , un agneau silencieux accompagné d’Hannibal Lecter , Voldemort , le barbier de Séville , j’en passe et des plus effrayants.
Dans la salle , c’est une cohue, un cirque, une mutinerie , un incroyable imbroglio d’images et de sons , une masse informe et compacte de n’importe quoi.
On appelle déjà le premier accusé , sous le numéro de dossier 1.Un macaque des îles fait irruption dans la chambre des jugés , et crie en macaque :
- Mickey , dossier 1 , viol sur mineur.
3 gendarmes , les 3 petits cochons, libèrent le prévenu et l’accompagne à la barre des accusés où il l’enchainent aux barres de bois de la barre, vernis à l’ongle. Ces deux pattes noires tremblent à en faire tinter les anneaux des chaines .Il est pris à partie par la foule qui vocifère , pédophile par ci , balance ton porc par là . Minnie assiste à ce spectacle, effondrée , humiliée , le ruban défait , et les oreilles lâches. Elle n’a plus rien de sa prestance de la star précieuse et imbue de sa personne.
On avait désigné d’office Casimir comme avocat à la défense, qui se tenait déjà debout devant le banc de la défense, suçant un sucre d’orge coloré. Il consulte des fiches roses griffonnées de feutre vert .Il console de temps à autre la malheureuse souris , qui n’y croit pas plus que ça d’autant que l’on avait chargé , comme partie civile, l'impitoyable marquis de Sade.
Les lémuriens , photographes à scandales, prenaient de leurs yeux énormes toutes les positions pour les prises de vues les plus spectaculaires.
Le Juge , un héron au long bec , portait une robe de plume d’un vert sans âme , introuvable dans la nature. Il demande silence en piquant du bec une timbale , suspendue au-dessus de sa tête. Mais le vacarme, produit de la cohue est trop intense .Il charge alors , par un jeu de tête subtil, les macaques de sécurité de s’occuper à calmer l’innombrable assistance. Suspendus à des dizaines de lustres , chargés de noix de coco pourries, ils se mettent à bombarder , tout ce beau monde , qui se protège comme il peut, sous les bancs.
Efficaces les macaques. Tout le monde , se rassoit tranquillement dans un silence d’église vide. On évacue les blessés , la séance peut commencer.
Son honneur , prononce le chef d’accusation , la greffière , une truie de la région, retranscris fidèlement , le moindre jacassement de la magistrature. Les minutes sont ouvertes, la justice s’ébranle, les coupables tremblent , aléa jacta est.
- Mickey Mouse , né en 1920, de parents inconnus , résidant à Mickeyville Floride , êtes accusé , d’avoir sauvagement agressé et violé , Grincheux ici présent , mineur de son état , pendant l’exercice de ses fonctions dans l’après-midi du 32 mars , dans la mine de rubis du 93. Que plaidez-vous ?
Me Casimir, perdu dans ses fiches , tente une réponse à la difficile question :
- Légitime défense , non c’est pas ça , attendez qu’est ce que j’ai là, 5e amendement , non, Frère Jacques, non plus Ah voilà non coupable votre honneur , c’est pas lui qui a fait ça.
Il s’applaudit en sautillant joyeusement.
La victime , un mineur à la mine défaite , sa pioche à l’épaule , se complaint inlassablement au Marquis , de ses douleurs à l’arrière-train suite à l’agression dont il a été victime. Le procureur le rassure , il avait tous les arguments pour confondre le violeur et lui faire payer au prix fort son crime
- Ton postérieur sera vengé, je t’en donne ma parole de sadique.
Le procès débuta , Sade se leva , et commença une diatribe de tribun , en des mots éloquents qui font frissonner l’auditoire, avec en musique de fond les Corons de Bachelet. A la fin de son brillant monologue ,il appelle Mlle Neige Blanche à la barre des témoins .Elle arrive , légère, dans sa robe de petite fille, une volée de rouges-gorges , virevoltant joyeusement autour d’elle.
- Me voilà , dit elle au juge de sa voix innocente.
- Le témoin est à vous , lance-t-il au Marquis qui rêverait de le prendre au mot.
- Dites-moi , Mlle Neige , où étiez-vous dans l’après-midi du 32 mars dernier ?
- Le 32 , le 32 ….
Un des petits oiseaux lui rossignola dans l’oreille, elle recouvrit la mémoire
- J’accompagnais mes amis les nains à la mine.
- Qu’est ce qui s’est passé ce jour à la mine ?
- Ce jour là, ce jour là , ah oui , je ne sais pas , je me suis endormie, je crois , sous un pommier.
- Vous n’avez assisté à aucune scène particulière ?
- Si, j’ai vu la sorcière .
- Quelle sorcière ? l’invectiva le marquis agacé
- Une sorcière laide , avec une verrue sur le nez.
- Et ce monsieur , pointant son doigt d’inquisiteur vers Mickey, vous ne l’avez pas vu ?
- Si , au cinéma , je m’en rappelle bien , une belle histoire d’amour , Romeo et Alpha , un peu triste à la fin mais…
Hors de lui le marquis la fit taire et mis fin à l’interrogatoire.
C’est au tour de la défense de questionner le témoin. Maître Casimir , s’avance vers la barre en dandinant du popotin
- Blanche neige , tu es si belle, veux-tu jouer avec moi ?
Me Héron , sur son ………perché , le rappelle à l’ordre
-Nous sommes au tribunal maître , ressaisissez-vous , premier et dernier avertissement.
- Pardon votre honneur, Blanche , as-tu déjà vu Mickey en vrai ?
- oui
- Ah bon , quand ?
- Ce matin au tribunal
- Non mais pas aujourd’hui , mais que tu es bête.
- Non , juste au cinéma.
- Plus de question votre honneur.
Casimir regagna sa place près de l’accusé tout joyeux.
Les méandres de la justice sont souvent tortueuses et imprévisibles. D’accusé , honni et livré à la vindicte populaire, vous devenez en l’espace d’un témoignage , une sainte victime , digne des plus sincères réparations. Mais , il faut raison garder jusqu’à la fin. On ne vend pas la peau de vison avant de l’avoir salée, tout bon castor junior vous le dira.
A suivre….













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