Suivez, soutenez et aidez vos auteurs favoris

Inscrivez-vous à l'Atelier des auteurs et tissez des liens avec vos futurs compagnons d'écriture.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
Image de profil de null

Pollen Willow

Jeune auteure (bon, ok, pas si jeune que ça...) à la recherche d'avis constructifs sur ses récits.

Tout commentaire, critique, correction, déclaration d'amour passionnées, invitation à manger le couscous, sont les bienvenus!

Et comme au fond, je vous aime bien, je vous fais plein de bisous! (baveux, hein, les bisous. Sinon, c'est moins drôle!)

3
œuvres
2
défis réussis
7
"J'aime" reçus

Œuvres

Pollen Willow
An 687. La paix règne maintenant à Arkadia, la grande guerre des Quatre ayant permis la réunification des clans et l'exil des tribus barbares.

Mais l'ambition et la rancœur du Roi Obeye pourrait bien mettre à mal cette trêve fragile.

Aryanna, princesse illégitime, réussira-t-elle a faire face aux obstacles qui se dressent devant elle?

À l'aube d'une nouvelle guerre, saura-t-elle résister à l'appel de la vengeance?
1
0
0
28
Défi
Pollen Willow


Ce soir, la même chanson repasse en boucle dans mon casque. J'en connais chaque parole sans même avoir eu à les apprendre.
Ce n'est peut-être pas la chanson la plus adaptée à la circonstance, mais c'est celle qui me fait le plus penser à toi.
On en a bouffé du Johnny avec toi. Je te revois encore la chanter dans la cuisine, debout dans la cuisine, observant la rue en fumant ta clope.Au fond, je sais que tu ne la chantais pas pour moi. Peu importe, aujourd'hui je l'écoute pour toi.
Tu n'as jamais vraiment été un père mais je me dis que tu as fais de ton mieux. Je n'ai pas vraiment été une fille non plus alors on va dire que ça rééquilibre les choses. Je n'ai pas ton ADN mais c'est à tes côtés que j'ai grandie. Ca aurait pu être différent, on aurait pu être plus heureux, plus proches. Mais j'ai été idiote et je t'en ai voulu d'avoir pris la place de mon "père", sans savoir à l'époque que la famille ne se résumait pas uniquement aux liens du sang.
Comme disait Johnny:
"au-delà de nos différences, des coups de gueules, des coups de sang, à force d'échanger nos silences, maintenant qu'on est face à face, on se ressemble sang pour sang."
Avec les années, j'ai compris que tu n'étais pas si mauvais que je le pensais. Tu étais juste perdu et dans un sens, détruit. Tu as fais le choix de l'amour et c'est ce même amour qui t'a emmené vers le fond. Tu as essayé de t'en sortir mais je crois que ton coeur et ton âme étaient bien trop abimés pour y parvenir.

Tu es parti seul mais dans la dignité. Tu t'es battu en silence pour vivre et tu as fais taire les mauvaises langues qui t'imaginait une autre fin.
J'espère que de là où tu es, tu peux voir à quel point je suis fière de toi. Et à quel point je suis désolée de ne pas avoir été là et de t'avoir laissé tomber quand tu en avais le plus besoin.
Je n'ai jamais eu assez de courage pour te le dire et je n'en aurais plus jamais l'occasion désormais, mais sache que je t'aime, papa.
3
5
8
2
Défi
Pollen Willow

11 Juin 2016.
On est samedi, il est 7h05 et je dois aller travailler.
Je ne suis pas motivée, ça fait quinze jours que j’ai commencé ce travail et ça ne se passe pas très bien. Mais je ne t’en ai pas parlé parce que je veux que tu sois fière de moi. Et puis de quoi je pourrais me plaindre après tout, je suis tout juste diplômée et on m’offre déjà un CDI.
Tu me l’a dit, avec ton sourire étincelant et tes incisives trop grandes débordant au dessus de ta lèvre inférieure, j’ai la chance de m’en sortir. On s’est battue pour ça, pour sortir de cette misère dans laquelle on a grandie toutes les deux, et on a réussi.
On est samedi, il est 7h30t je suis dans le bus. J’ai une heure de trajet avant d’arriver sur mon lieu de travail. Je pose mon casque sur mes oreilles et je lance la musique.
Plongée dans mes pensées, je n’entends pas l’appel radio de la centrale à la conductrice du bus. Je sors de ma léthargie seulement quand je vois le passager sur ma droite tendre l’oreille vers l’avant du véhicule.
Je coupe le son et j’écoute à mon tour. Il est question d’un accident de la route, une voiture plantée dans un arbre, des pompiers, des policiers, et d’une déviation. Je panique intérieurement, en me disant que je vais être en retard et que ce n’est surtout pas le moment, vu l’ambiance avec mes nouveaux employeurs. Puis je finis par maudire cet abruti qui a encore trop bu et qui s’est encastré je ne sais où ! J’envoie un message à notre sœur pour lui dire que je suis énervée et que je vais me faire réprimander à cause de cet idiot.
On est samedi, il est 8h57 et je viens d’arriver à mon arrêt, seulement quelques minutes avant ma prise de poste. Je descend du bus,je sens mon téléphone qui vibre dans ma main et je décroche. C’est notre sœur, je luis dis que je suis arrivée juste à temps. Au bout du fil, un silence. Sans même savoir pourquoi, je sens mon cœur accélérer dans ma poitrine. Puis la sentence tombe. Cet abruti que j’ai maudis, que j’ai blâmé pour avoir été aussi bête pour prendre la route alcoolisé, c’était toi. Je raccroche mais je ne réalise pas encore tout à fait.
Ma patronne ouvre le magasin, je me prépare tandis que mon cœur s’emballe dans ma cage thoracique. Je suis dans l’ignorance, je ne sais pas ce qu’il s’est passé, où tu es, ni même si tu es blessée.
On est samedi, il est 12h00, je m’angoisse à ton sujet mais j’essaie de rester concentrée sur mon travail. Ma patronne m’a autorisée à garder mon téléphone sur moi, notre sœur m’envoie des informations au fur et à mesure de la matinée. Tu es allée à un concert hier soir, et tu as finis la nuit en boite de nuit avec ta meilleure amie. A 7h ce matin, tu as envoyé un message à ton mari pour lui dire que tu prenais la route pour rentrer chez toi. A 7h30, mon bus était dévié. Alors, qu’est-ce qui s’est passé frangine ? Et surtout, comment tu va? Car si une de mes questions reste sans réponse jusque là, c’est celle-ci.
Notre sœur refuse de me dire quoi que ce soit au téléphone, elle doit venir me voir pendant ma pause déjeuner. En attendant, je m’attends au pire. Je me dis que si elle refuse de me dire si tout va bien, c’est que tu es forcément gravement blessée. Je m’imagine un avenir avec toi, je viendrais te rendre visite et tu m’ouvrirais ta porte en fauteuil, toujours élégante et coquette malgré tout.
On est samedi, il est 12h25, je suis en train de m’occuper d’un client et je vois notre sœur entrer dans le magasin. Je vois son expression et à cet instant, je comprends. Non, tu ne va pas bien frangine. Tu n’iras plus jamais bien.
Je me fige, une feuille dans mes mains tremblantes. Ma patronne, à côté de moi, me demande si c’est notre sœur. Sans même la quitter des yeux, je tente d’ouvrir la bouche mais cette dernière refuse obstinément de coopérer. Je sens ma patronne me retirer la feuille des mains, m’écarter de la caisse et je l’entends me dire d’aller me mettre à l’écart. Mais je ne peux pas bouger.
On est le samedi 11 juin 2016, il est 12h27 et je viens d’apprendre que tu es décédée dans cet accident de voiture. Il est 12h28 et il y a un peu plus de quatre heures, je te maudissais d’avoir eu ce putain d’accident parce que j’allais être en retard alors que tu étais en train de rendre ton dernier souffle.
Tu sais ce qui est le plus fou dans toute cette histoire ? C’est que maintenant, quatre ans après,je sais que la vie peut être une putain de chienne !
On a connu la misère, la pauvreté, on a vécu la faim et la précarité, on a subi la violence et les abus, et on a survécues. Toutes les deux, on s’en étaient sorties. Non sans séquelles, mais on avait réussies à dépasser tout ça et à tourner la page. On avait fait de notre passé notre force et on s’était promis de ne jamais reproduire les mêmes erreurs que ceux qui nous avaient détruites.
On y était arrivées, frangine. Tu avais tout ce dont on pouvait rêver. Un mari qui t’aimait plus que tout, trois enfants magnifiques, une maison, un avenir fait d’amour et de promesses.
Aujourd’hui, tout ce qu’il reste, c’est la trace de la voiture sur cet arbre. Chaque fois que je passe devant, je pense à toi. Est-ce donc que cela la seule trace de ton passage que tu as laissé ? En tout cas, c’est la seule que retiendrons ceux qui ne t’ont pas connus. Pour ma part, tu resteras cette femme magnifique qui a tout fait pour s’en sortir, n’hésitant pas à se salir les mains quand il le fallait. Cette femme qui a vaincu ses peurs et est allée au-delà des préjugés en aimant ses enfants plus que tout au monde et en faisant d’eux les merveilleuses personnes qu’ils sont aujourd’hui.
Tu as mordue la vie à pleine dents et c’est cette image de toi que je garde encore aujourd’hui.
De là où tu es, je sais que tu veilles encore sur nous et que tu es fière. On a fait ce que tu voulais, frangine, on a continué. La route est encore longue, sinueuse et difficile mais on s’accroche.
Je sais qu’un jour on se retrouvera, et on boira à la santé de cet arbre dans lequel la voiture s’est plantée. Cet arbre qui a tant créé de polémiques mais qui est toujours debout. Ce putain d’arbre que j’ai envie de raser tout les jours.
Je sais qu’on se reverra, frangine. Mais pas tout de suite. Je dois encore continuer à me battre, pour toi.
3
4
14
5

Questionnaire de l'Atelier des auteurs

Pourquoi écrivez-vous ?

Pour le plaisir
0