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Kathleen

Kathleen
Anna Davis est une jeune femme de 22 ans, amnésique suite à un accident de la route. Elle n'a plus aucun souvenir de sa vie d'avant, et depuis deux ans, elle habite à Atlanta entourée des personnes qui l'ont aidé à se faire à sa situation. Elle est heureuse, bien que parfois décalée par rapport aux autres étant donné qu'il lui manque vingt ans de sa vie en mémoire. Mais le destin va s'en mêler, et son passé va refaire surface...


-> Ceci est une fiction commencée en 2012, je compte la terminer tout en l'améliorant car mon style a évolué depuis ! Je corrige donc chaque chapitre avant de le mettre ici tout en écrivant la suite.
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Kathleen

L'amour, le vrai, j'y ai pensé assez tôt, étant une grande romantique. Enfant, j'imaginais mon homme idéal, le futur que j'aurai avec, espérant vivre une histoire aussi belle que dans mon film préféré. Et en juillet, cela fera trois ans que je vis ce dont je rêvais, grâce à toi mon amour.
Je sais que j'étais difficile au début, mais se rencontrer en vacances et se lancer dans une relation à distance, n'était pas une décision à prendre à la légère ! Je me suis vite rendue compte que mes brèves hésitations étaient idiotes, j'avais trouvé celui qu'il me fallait, il ne me restait qu'à en profiter !
Les kilomètres qui nous séparaient n'ont pas été simples, mais aujourd'hui nous vivons ensemble, et je te serai éternellement reconnaissante d'avoir tout quitté pour venir habiter avec moi. C'est la plus belle preuve d'amour, et je pense que même si l'on se marie un jour, ce déménagement sera toujours en tête de liste des plus belles choses que j'ai reçues de ta part.

Ton rire, tes baisers, ta façon de me regarder même quand je suis en pyjama et pas coiffée...Cette confiance en moi que tu m'as redonnée, le soutien que tu m'apportes à n'importe quel moment...Nos délires loufoques, nos conversations plus sérieuses, nos projets d'avenir...Cuisiner ensemble, se promener main dans la main, mettre mes pieds gelés sur tes jambes brûlantes lorsque l'on se couche... J'aime le moindre moment de vie avec toi, le plus simple comme le plus extravagant, les jours tristes comme les jours heureux, les jours de semaines mais encore plus les week-ends ou les vacances où l'on peut découvrir le monde tous les deux. Je n'échangerai tout cela pour rien au monde.

Et peut-être que l'on ne s'aime pas depuis toujours mon amour, mais je sens au plus profond de moi que maintenant, ce sera toi et moi pour toujours. Tu es ma partie manquante, plus qu'un amoureux, tu es aussi mon meilleur ami, et sans toi la vie ne serait pas aussi jolie. Alors merci pour tout et à notre amour, encore et toujours !
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Défi
Kathleen

Maman, ma très chère Maman,
Aujourd'hui je fais quelque chose d'inhabituel, je t'écris. Je t'ai déjà donné des poèmes d'école il y a plusieurs années, mais une lettre comme celle-ci, c'est la première fois. Alors ne m'en veux pas si c'est un peu brouillon, ni si tu pleures à la fin !
On n'a pas eu une relation mère/fille conflictuelle, mais on n'a pas non plus été fusionnelles au point de faire toujours tout ensemble. Je n'ai pas fait de crise d'ado mais j'avais quand même mon petit carafon et avec le recul je me rends compte que je ne t'ai pas assez montré la place que tu as dans mon cœur. J'ai l'impression que depuis que j'ai déménagé, je suis plus proche de toi, bizarre hein ? Sans doute l'entrée dans la vie adulte qui m'a fait réaliser l'incroyable chance que j'ai de t'avoir pour Maman, et que je devais en profiter le plus possible. J'aime quand on va marcher des kilomètres toutes les deux et que l'on parle de tout et de rien, tout comme j'apprécie nos virées dans les magasins même si on n'achète pas grand chose. Juste le fait d'être avec toi me fait plaisir et j'espère avoir une fille un jour pour partager des moments comme ceux-ci avec elle. Et pouvoir emmener Mamie Valérie avec nous, comme on le faisait avec Mamie. Tu es une formidable Maman et je ne doute pas que tu seras une super grand-mère.

Tu es la femme la plus courageuse que je connaisse, tu t'es battue contre la maladie et tu continues à le faire, tu sais la valeur de la vie. Tu caches ce que tu ressens mais tu as aussi une grande sensibilité, je m'en suis aperçue ces derniers mois. Ta capacité à envoyer bouler les gens avec plus ou moins de tact m'a toujours fait rêver. Tu n'as pas peur de dire ce que tu penses, et tu te fiches de l'avis des gens. Tu sais t'occuper d'une maison, on n'a pas grandi dans le bazar, tu passes même la tondeuse ! Tu sais t'occuper et bien t'habiller, tout comme ne rien faire et traîner sur le canapé. Tu fais les meilleures lasagnes du monde (d'ailleurs tu en refais quand tu veux !) et rien que pour ça j'ai de la chance que tu sois ma Maman. Une maman jeune, naturelle, aimante, drôle, mais aussi sérieuse quand il le faut, et toujours là quand on en a besoin. Je ne sais pas si mes deux frères s'en rendent déjà compte, mais moi je te remercie aujourd'hui pour tout ce que tu as fait et ce que tu fais encore pour nous trois.

Il y a quelques années, dire "Je t'aime" me rendait mal à l'aise mais aujourd'hui je pense qu'il faut le dire le plus possible tant qu'on en a la chance. Alors je t'aime Maman et sache que même si je me marie avec Maxime en août prochain, tu es et seras toujours la femme de ma vie, celle qui m'a tout appris, celle qui m'inspire et à qui j'espère ressembler un minimum. Je suis fière d'être ta fille et je ferai tout pour te rendre fière d'être ma Maman.



PS : Comme je finis ce texte en larmes, je trouverai cela équitable que tu pleures aussi ! Telle mère telle fille non ? Je t'aime !





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Défi
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Ils s'étaient connus une semaine avant la rentrée scolaire. Ella venait d'avoir dix-sept ans et Josh allait fêter son quart de siècle. Une rencontre inattendue dans la section voyages d'une librairie. Le jeune homme plongé dans un livre sur l'Australie avait attiré le regard de la future étudiante de terminale littéraire. Il avait des cheveux bruns légèrement en bataille, des yeux bleus gris. Il mesurait environ 1m80, portait un jeans et une chemise décontractée avec des baskets en toile. Tout à fait son genre, et en plus de cela il lisait un bouquin sur la destination qui la faisait rêver depuis ses dix ans !
Malgré la discrétion de la jeune femme, Josh s'était senti observé et avait relevé la tête, croisant le regard azur d'Ella. Et pour chacun d'eux, tout fut bouleversé. Plusieurs mois après cette rencontre, ils s'étaient mis d'accord pour appeler cela un coup de foudre car ils avaient ressenti les mêmes choses : le temps qui se fige, le cœur qui bat la chamade, les mains un peu moites mais cette impression d'être là où ils devaient être... Ils avaient parlé de l'Australie, de voyages, de rêves d'évasion pendant une bonne heure avant d'aller prendre un café pour continuer leur discussion. Au moment de se quitter et après avoir échangé leurs numéros de téléphone, Josh avait embrassé Ella et ils s'étaient quittés le sourire aux lèvres. Ils avaient ensuite échangé toute la semaine par textos et s'étaient même appelés trois fois; Ella étant partie chez ses grands-parents, ils ne pouvaient pas se voir. Toutefois leur complicité naissante laissait suggérer que se revoir ne serait pas un problème. Ils en mouraient d'envie.

Cependant, le jour de la rentrée scolaire, quelle ne fut pas la surprise de la jeune femme quand elle s'aperçut que Josh était son nouveau professeur d'anglais ! Celui-ci fit mine de rien devant sa classe mais il était choqué. Il ne lui avait jamais demandé son âge, mais il pensait qu'Ella avait 20 ou 21 ans ! Le soir même, ils s'étaient retrouvés devant la fameuse librairie avant d'aller chez Josh pour manger et surtout discuter de la situation. Ils avaient envie de se lancer dans cette histoire, mais les relations entre élèves et professeurs étant interdites, c'était trop risqué. Et pourtant, l'envie fut plus forte et ils essayèrent pendant plus de six mois. Ils se voyaient en cachette, la plupart du temps chez Josh ou lors d'une sortie hors de la ville. Les choses s'étaient compliquées quand Ella présenta Josh à ses parents, n'en pouvant plus de leur mentir et étant sûre de ses sentiments. Ses parents ne voulaient pas d'une telle relation pouvant ternir la réputation de leur fille et gâcher la vie professionnelle de Josh.

Aujourd'hui, Ella écoute Josh sans vraiment l'entendre. Le livre étudié lui plaît énormément mais depuis un mois tout ce que son cerveau retient de sa voix c'est l'intensité qu'il y avait dans celle-ci la dernière fois qu'il lui a dit "Je t'aime et je t'aimerai toujours Ella", juste avant qu'ils ne se séparent. Elle n'avait pas réussi à faire entendre raison à ses parents, et quand son père avait menacé de porter plainte contre Josh, tout s'était écroulé. Leur petit jeu dangereux avait duré la moitié de l'année et son honnêteté avait tout gâché. Elle ne parlait quasiment plus à son père et son petit ami était désormais un ex qu'elle croisait tous les jours dans les couloirs du lycée. Elle ne supportait plus cette situation; la seule chose qui la faisait tenir était l'obtention de son diplôme fin juin et son départ à la fac par la suite. Elle partirait bientôt mener sa vie comme bon lui semblait, et surtout avec la personne qu'elle voulait. Même si son père était buté et que Josh ne répondait plus à ses messages ou ses appels, elle voyait bien les regards qu'il lui lançait parfois depuis son bureau. Elle ne pouvait - et ne voulait - pas perdre espoir, pas après tout ce qu'ils avaient vécu tous les deux. Peut-être partirait-il avec elle l'an prochain ?





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Alors c'est toi, la mort. Je voulais te voir pour te dire tes quatre vérités en face. Je n'aimerai vraiment pas être à ta place et faire ton horrible boulot. Tu planes au dessus de chacune de nos vies, débarquant quand on s'y attend le moins. Prenant un membre de notre famille, des victimes de catastrophes naturelles, des victimes d'attentats... Tellement de familles pleurent à cause de toi... Faire souffrir les gens est-il si amusant pour toi ? Tu n'en as pas assez de nos pleurs, de nos cœurs déchirés ?
On dit que la mort fait partie de la vie, que cette dernière doit se terminer un jour. Mais trouves-tu cela normal d'emmener avec toi des nourrissons, des enfants, des innocents qui ont encore la vie devant eux ? Alors que les pires lascars, ceux qui me font douter de l'humanité, résistent encore et encore et finiront tranquillement leur vie dans une cellule, à un âge bien avancé. Je ne comprends pas ta logique.
Et pour la première fois de ma vie je suis confrontée de près à ton action. Tu viens de me prendre une personne très chère et chaque jour je te déteste un peu plus. Je te déteste pour toutes les larmes qui coulent sur mes joues et sur celles des membres de ma famille. Pour la peine que tu nous as imposé alors que nous pensions avoir quelques mois de plus pour nous préparer à t'affronter.

En espérant ne pas recroiser ta route avant de très longues années,


                                                                                                               K.


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Ma femme et moi avions abordé le sujet de la mort ces dernières années. Ce n'est pas quelque chose dont on aime parler en général, mais les années passant nous avons fini par en discuter. Elle préférait partir avant moi, et même si c'est quelque chose qui me rendrait malheureux, j'étais d'accord car ce n'est pas elle qui souffrirait de la perte de l'être aimé - en l’occurrence moi. J'étais d'accord mais je disais cela en pensant que nous avions encore de longues années devant nous, et en espérant partir peu de temps après elle.
Aujourd'hui, le temps a passé et cela fait plus de trois mois qu'elle m'a quitté, emportée par un cancer, la "maladie du siècle" comme on l'appelle parfois. Certains se soignent mieux que d'autres mais cela n'a pas été son cas. Le pancréas ne pardonne pas, laissant à peine le temps de dire au revoir. Elle me l'a dit elle-même, "J'ai le mauvais cancer, hein ?". Que voulez-vous répondre à cela ? J'ai répondu oui mais en disant qu'elle allait se battre comme il fallait.
Mais parfois se battre ne suffit pas, et après 47 ans de mariage - presque 48 ! - me voilà seul dans notre grande maison, avec nos souvenirs et les regrets de ce que nous ne partagerons plus. Et c'est dur, chaque jour qui passe. J'avance, petit à petit, pour elle, pour mes enfants, mes petits-enfants, cette famille que nous avons construit et qui est là à m'épauler malgré leur propre chagrin. Je suis conscient de ne pas être aussi fort qu'il le faudrait mais vivez avec l'amour de votre vie pendant plus de 47 ans et apprenez à vivre sans du jour au lendemain... Vous verrez que ce n'est pas si évident.
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Mamie, trois semaines hier que tu es partie rejoindre un endroit où, je l'espère, tu ne souffres plus. Trois semaines que Papy, ton formidable mari, a réussi sans pleurer à te dire de t'en aller car te voir souffrir était devenu trop douloureux. Nous étions tous autour de ton lit et j'étais en larmes à ce moment-là mais je n'ai pas pu m'empêcher de l'admirer de trouver les bons mots pour rendre ton départ plus serein. Dire au revoir à l'amour de sa vie ne doit pas être chose facile et il a été remarquable. Tu peux être fière de lui.
Trois semaines que cette saleté de maladie t'as fait rejoindre ceux que tu aimes et que tu avais déjà perdu il y a plusieurs années. A défaut d'être avec nous, j'espère que tu es avec eux, et surtout que tu ne souffres plus. Cette vision de toi les derniers jours ne me quittera jamais, il n'y a pas de belle mort mais finir ainsi ce n'était pas humain, tu ne le méritais pas, personne ne le mérite.
Trois semaines que ma mère a perdu sa mère et que je ne sais pas quoi dire pour la consoler, car te perdre m'est déjà trop difficile alors je n'imagine même pas sa peine à elle...Donne-lui cette force que tu as eue quand tu as toi-même perdu ta maman, aide-moi à veiller sur elle de là où tu es s'il te plaît. Je te promets de veiller sur tes enfants, et sur ton mari mais un coup de pouce sera le bienvenu.
Trois semaines et tu me manques déjà terriblement. Les gens autour disent que le temps apaisera la douleur mais quand je pense aux choses que je ne t'ai pas demandées, et à toutes les occasions où tu ne seras pas là, j'ai mal et les larmes ne s'arrêtent plus de couler. Les anniversaires, les fêtes de Noël ou de Pâques, les barbecues, les repas du dimanche midi...rien ne sera plus comme avant. Et puis penser à toi le jour de mon mariage l'année prochaine ne sera pas du tout pareil que de pouvoir te serrer dans mes bras et partager cette journée de bonheur avec toi. Comme Maman me l'a dit, tu aurais été tellement heureuse d'y assister...
Trois semaines que je me pose pleins de questions qui restent sans réponse. Où es-tu ? Est-ce que tu peux nous voir ? Es-tu apaisée ? Heureuse ? Les choses seraient tellement plus faciles si tu nous envoyais un petit signe...Juste un signe, pour savoir que tu es en paix et que tu ne connais plus la douleur comme tu l'as connu pendant deux mois et douze jours.
Le 12 août 2016 aura été ta délivrance, et pour nous le début d'une vie sans toi. Aujourd'hui il ne me reste que l'écriture pour soulager tout ce qui me traverse l'esprit et pour "parler" avec toi. Alors compte sur moi pour écrire encore et encore.



                     Avec tout mon amour,

                                                                          Ta petite-fille préférée
                                   (car je suis la seule comme je le répète encore à Papy)




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Kathleen

Ce matin de février, une nouvelle expérience m'attendait. Quelque chose dont beaucoup de femmes rêvent depuis leur plus jeune âge. Une chose qu'elles attendent avec impatience depuis l'enfance. Ce n'était pas mon cas et j'étais donc un peu anxieuse lorsque j'ai poussé la porte de la boutique ce fameux samedi de février. J'avais repéré quelques modèles sur leur site internet, et la vendeuse a pu se faire une idée de ce qui me plaisait. Je me retrouvai ensuite dans la cabine d'essayage, enfilant une première robe très jolie avec le haut en dentelle comme j'aimais. Pendant que je me pavanais devant ma mère, ma tante et ma témoin, la vendeuse sortait la robe suivante. Rien qu'en la voyant sur le cintre, nous étions toutes les quatre sous le charme. Le haut en dentelle, près du corps et ouverte dans le dos et ensuite vaporeuse plus que ce que je souhaitais mais sans faire grosse meringue non plus. De retour dans la cabine d'essayage, la robe enfilée, toutes mes appréhensions de la veille se sont envolées car la jeune femme que je voyais dans le miroir était sublime. Les mots me manquaient; je ne pense pas m'être déjà trouvée aussi jolie, aussi...femme. Le visage de mes trois accompagnatrices quand je suis ressortie de la cabine, les yeux humides de ma mère, les larmes de ma tante une fois le voile en place et le grand sourire de ma témoin, m'ont confirmé que c'était la bonne robe, la robe parfaite. Ma robe de mariée. J'ai réussi à ne pas pleurer même si mes yeux brillaient je l'avoue. Ma grand-mère aurait dû être à nos côtés et son absence était encore plus évidente ce jour-là pour ma mère, ma tante et moi. Étrangement, je reste encore persuadée aujourd'hui qu'elle était avec nous quand même et que c'est grâce à elle si la deuxième robe essayée fut une telle évidence. Nous étions même presque déçues de la rapidité à laquelle j'avais trouvé, si bien que j'ai essayé encore trois ou quatre robes juste pour le fun !
Je ne garde que de bons souvenirs de cet essayage, je suis tombée sur une perle pour la vendeuse, et je n'ai désormais qu'une seule hâte : qu'elle m'appelle pour l'essayage final ! En espérant que dans quatre mois et demi, Monsieur soit lui aussi sous le charme...
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Cher Père Noël,
Il y a plus de dix ans, j'écrivais ces trois mots chaque année sur une feuille que je décorais du mieux que je le pouvais, pour que tu m'apportes ce que je désirais.  Puis j'ai grandi et ce moment magique d'enfance s'est arrêté. Mais pas ma joie concernant Noël. J'ai toujours aimé me retrouver en famille autour d'un succulent repas préparé par Mamie ou par Maman. Voir le bonheur dans les yeux de chacun, profiter de la chance d'être tous ensemble.
Cette année sera un Noël différent des autres, Mamie nous ayant quitté cet été. Elle ne sera pas assise à côté de moi comme c'était le cas chaque année, et rien que cela me donne déjà envie de pleurer. Le mois de décembre arrive à grands pas et je ne ressens pas la même excitation que d'habitude.

C'est pour cela que je me tourne à nouveau vers toi cette année Père Noël. Pour retrouver cette insouciance de l'enfance, le temps de quelques lignes d'écriture. Je ne souhaite pas grand chose à part les deux choses suivantes :

- Aide-moi à ne pas rater les desserts, car je compte essayer certaines de ses recettes pour retrouver ce que nous mangions chaque année. Je veux la rendre fière, alors je ne dois pas me louper (même si cela ferait rire les autres !). Mamie faisait trop à manger pour le nombre que nous étions mais c'était toujours bon et fait avec tellement d'amour que même si j'avais déjà mangé pour 4 et bien je me resservais pour lui faire plaisir (et par gourmandise, je l'avoue !). Et je veux que ce soit pareil pour le repas de cette année.

- Passer quand même un bon Noël, même s'il sera chargé d'émotions. Mamie mettait tellement de cœur dans chaque réveillon, chaque 25 décembre... Je veux suivre son exemple, et capter au moins un sourire sur les lèvres de chaque personne présente. Car c'est ce qu'elle voudrait, que nous profitions de notre chance d'être encore ensemble, sans l'oublier pour autant.


Je ne crois pas que ce soit des choses superficielles, ni irréalisables, alors j'espère que tu prêteras attention à ma lettre, parmi les millions que tu reçois.


A l'année prochaine peut-être,


                                    K.

PS : Max et moi te serions très reconnaissants si tu nous faisais gagner aux jeux une jolie somme, pour organiser comme il se doit notre mariage l'été prochain ! C'est le souhait de plus, si vraiment tu as encore un peu de temps ;)



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La fameuse lumière blanche...Je la fixe, comprenant ce qu'elle signifie. Elle est aussi blanche que la neige que nous avions depuis quelques jours. La neige, quand tu restes enfermée chez toi, c'est chouette. Mais quand tu sors et que le froid est mordant, transformant tout en verglas, malheur ! J'allais tranquillement au travail à pieds, comme à mon habitude et j'ai glissé. Une chute banale, mais ma tête ayant frappé le sol avec violence, elle me fut fatale. Maladroite depuis toute petite, mes deux pieds gauches auront même été présents lors de ma mort ! J'en connais qui vont rire en apprenant cela...
J'avance donc vers la lumière éblouissante, et me retrouve dans une pièce qui ressemble à une salle d'attente. Une dizaine de minutes plus tard, une secrétaire m'appelle, me pose pleins de questions, me fait signer un papier et m'indique le chemin vers une porte en bois. Intriguée, je la pousse en me demandant si un autre interrogatoire m'attend derrière celle-ci. Pas du tout ! Je me mets à pleurer en voyant les visages des personnes que j'aime et qui sont parties depuis plusieurs années. Le visage de Mamie me saute aux yeux et je cours vers elle pour la serrer dans mes bras, en prenant garde à ne pas tomber ! Elle fut la première à quitter la Terre, j'ai connu le deuil pour la première fois lorsqu'elle est partie. Alors la retrouver me comble de joie. Bizarrement, elle n'a pas changé. Elle a son visage d'avant la maladie, comme dans mes souvenirs, comme sur les photos. Les autres non plus n'ont pas changé. En regardant autour de moi, je remarque aussi que les lieux me sont familiers. Je me trouve dans le jardin chez mes grands-parents, sur cette terrasse où avaient lieu tous les repas de famille lors des beaux jours. Les moments que je préférai.
- On t'attendait pour le barbecue ma chérie ! Assis-toi !
Un sourire se dessine sur mes lèvres. Mon mari et mes enfants ne sont pas là - ils n'ont d'ailleurs pas intérêt à arriver trop vite ! - mais mon paradis me plaît déjà. Un lieu que j'apprécie, les gens que j'aime et de la nourriture... La vie terrestre est terminée, mais l'aventure continue...






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Les mots, des assemblages de lettres qui ont bien plus de pouvoir que ce que l'on croit. Ils sont pour moi une échappatoire, ils me permettent d'être LIBRE. Raconter ce que je ressens, mes peurs, mes doutes, mes peines, mes joies...tout ce que je suis incapable de dire à voix haute sans pleurer, à cause de ma trop grande sensibilité.
Mon fiancé et moi étions dans une relation à distance pendant deux ans et je lui écrivais des lettres car c'était la seule façon pour moi de lui exprimer clairement mes sentiments. "Je t'aime" est une expression très jolie mais parfois on veut dire plus. La première fois j'étais gênée mais les fois suivantes j'étais très contente de me livrer ainsi, et lui aussi.

Et ces derniers mois, les mots m'aident à gérer le deuil de ma grand-mère. Hier c'était mon anniversaire et ne pas l'avoir eue au téléphone m'a profondément chagrinée toute la journée. Lui rendre visite sur sa tombe n'était pas aussi joyeux que d'entendre le son de sa voix... Au moment de me coucher, j'ai eu ce besoin d'écrire, de noter mon ressenti alors que rien ne m'était venu dans la journée. Suite à cela, mon cœur était moins lourd et j'ai réussi à m'endormir rapidement, j'étais apaisée.
Voilà deux exemples qui me prouvent encore une fois à quel point les mots sont libérateurs.


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