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parismrs

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Sous l'ombre jetée
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Pensée · Nostalgie
Sous l'ombre jetée

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Le train démarre, glisse doucement sur les rails et tandis que mes yeux retiennent une dernière fois tes contours, ma main se pose sur la vitre froide comme un adieu. Le train part, s'en va, s'envole presque et m'arrache à toi, à cette vie et par-delà mon reflet, de l'autre côté des fenêtres défilent en images superposées des silhouettes aux bras levés.

Je ne les entends plus.

Je me tourne une fois encore vers toi, les mains dans tes poches, serrées, ta tristesse silencieuse.

Le wagon s'enfonce dans l'horizon, dans la nuit, bientôt, je serai loin, bientôt, je retournerai à ma vie, laissant ces quelques mois comme une parenthèse, rien qu'un point lumineux dans le tunnel de la vie, des particules d'aurores sous l'ombre jetée.

Je ne t'ai pas aimé je crois, je t'ai adoré.

******

Le temps a filé, coulé, fondu, j'avais vingt ans et quelques gestes plus tard j'en ai eu trente.

Me voilà de nouveau sur le quai d'une gare, sans rien quitter pourtant, seulement pour me rendre d'un endroit à un autre.

Machinal.

D'un point à un autre.

Me voilà de nouveau au milieu d'une foule qui me résonne dans chaque espace du cœur, qui me ramène des années plus tôt.

Le train entre en gare, brise une seconde les cris qui m'entourent, ralentit encore puis s'arrête. Je monte, mets les écouteurs, ne plus les entendre, ne plus entendre ce bruit si familier qui me renvoie à ça, à cette existence étouffée, à ma vie silencieuse et ordonnée. Je me souviens maintenant, les lumières dans le fond de la ville en perle de nuit, les odeurs de ce pays quitté trop tôt, ton regard sur moi, le souffle pour les fissures.

La vie laisse des creux.

Je suis partie parce qu'il le fallait.
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Je vais t’écrire Paul et je vais fuir. Percer la nuit, le béton et les routes , combler les trous, les vides de ton absence, remplir le silence comme on s’enivre.
Je n’avais jamais mis un pied ici, mais l’Italie me parlait, elle m’avait toujours parlé , même avant, avant de la connaître et puis après aussi.
L’Italie c’était moi.
Ton pays, il brille de toutes ses pointes.
Franchis la frontière, les premiers immeubles m’apparaissaient en pointes, plantés à perte d’horizon entre le fleuve et la montagne comme une erreur, une anomalie, un raté de l’histoire.
C’était ma première image de l’Italie.
Vintimille.
Terne et encaissée entre les Alpes et la mer.
C’était l’entrée, les abords, le début, après c’était beau, après c’était frappant, saisissant.
J’étais arrivée par Vintimille, parce que c’est la première ville ou alors la dernière ça dépend de l’angle et elle est faite de ça, de commencements et de fins, de contrastes, façonnée par l’effervescence des villes frontalières et de la mélancolie des départs.
Tu sais le matin elle est pleine, elle est à ras bord, c’est comme si elle te remplissait de ses échos et ta déprime elle pèse moins lourd, les mots des hommes ils te pansent un peu l’âme, mais le soir, quand les lumières de la nuit la rendent infinie, il reste plus que la misère de ceux qui vivent là pour toujours et y’a un truc qui émane de cette ville, un élan, un souffle qui s’éteint et qui t’envahit toi aussi et alors tout retombe ...
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Le jour s’arrache. J’imprime l’éclat.
Les rues m’emportent. Florence m’évapore.
J’me dis : «c’est ça vieux que t’es venu chercher, un putain de décor qui t’éclipse, qui boufferai tes larmes du fond de la gorge».
J’ai pensé qu’il me fallait voir d’en haut. La ville , la crasse, les cimes et saisir au couchant les lumières s’allonger et gagner le bout.
Je suis monté et j’ai écrit, j’ai écrit dans ma tête tandis que je marchais et je répétais les mots et je les répétais encore jusqu’à la colline, pour ne pas les perdre. Et voilà maintenant que je te les couche sur mon papier, que je te raconte la nuit qui s’étend de mon cœur jusqu’à la ville.
J’allume une clope et dessine des nuages.
Je n’ai plus de force tu sais.
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