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Sebastian Bertoa

J'ai beaucoup écrit étant petit, puis un peu plus grand, puis j'ai arrêté pour raconter mes histoires avec des images. Ca a duré comme ça pas mal d'années, mais je savais que l'écriture était toujours là, dans un coin, attendant son heure. Un jour, en vacances avec des amis, on me sort une idée de départ, un personnage, et on me met au défi d'en tirer un roman. C'est celui qui s'intitule ici "Dans les limbes", et qui est donc un peu mon "Frankenstein" à moi (big up à Mary). Révélation : j'étais capable d'écrire un bouquin en entier, et même de ne pas trouver ça trop pourri en me relisant. Depuis, l'écriture ne m'a pas lâché, ou inversement, avec des hauts et des bas, des textes finis ou pas, dont certains figurent ici et d'autres là-bas. Merci et bisous à ceux qui voudront m'accompagner dans mon apprentissage, et au plaisir de vous lire.

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œuvres
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défis réussis
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"J'aime" reçus

Œuvres

Défi
Sebastian Bertoa
Quatre rectangles bleus sur fond bleu, comme les carreaux d'une fenêtre donnant sur rien, ou des miroirs reflétant un paysage vide. C'est une certaine vision de l'enfer, à l'opposé des tableaux fourmillants du Moyen-Age qui dépeignaient un inframonde surpeuplé, tout en brochettes de suppliciés, chaudrons débordants de corps nus, et diables contrefaits maniant avec gourmandise fourches et fouets. Pour ma part, j'ai souvent imaginé ainsi la torture ultime : être plongé pour l'éternité dans un non-lieu, un infini monochrome et ouaté, sans rien à voir, à sentir, à goûter. La conscience sans la perception, pour les siècles des siècles. Entre ça et se faire bouffer le foie H24 par un rapace, je ne sais pas ce que je choisirais. Ce grand bleu, ce pourrait être l'endroit où sont envoyés en pénitence les procrastinateurs qui traînent sur Scribay plutôt que de se consacrer à leur vrai travail. (Putain, il est déjà 10h03) Une lumière semble cependant émaner de ces quatre rectangles, suggérant qu'il se passe quelque chose derrière. Peut-être est-ce le siège de l'intelligence artificielle qui régit mon ordinateur. Si je pouvais entrer dans ce fond d'écran et regarder par la fenêtre, je la verra
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Sebastian Bertoa
La France, dans un futur plus ou moins proche, a instauré sur l'ensemble de son territoire la Société du Défi Permanent. Ce matin, c'est au tour d'Alban d'être défié.
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Défi
Sebastian Bertoa

- Allo, c'est la Noiraude, je voudrais parler au vétérinaire...
- Ne quittez pas je vous le passe !
- Allo docteur, la Noiraude à l'appareil...
- Bonjour la Noiraude, qu'est ce qui ne va pas encore ?
- J'ai des idées noires, docteur. J'ai recommencé à traîner autour de l'abattoir.
- Ah non, la Noiraude ! Ca allait, mieux, la dernière fois qu'on s'est parlé. Vous continuez à faire vos exercices de respiration ?
- Non. Je respire le moins possible pour ne pas émettre de méthane. Vivre, c'est tuer la planète. C'est la condition bovine.
- Voyons, ne vous flagellez pas ainsi. Ce sont les humains qui vous élèvent en trop grand nombre, vous n'êtes en rien responsable.
- Parlons-en, ouais. Ils nous enferment, nous immobilisent dans des carcans en métal pour aspirer notre fluide vital comme des putain de vampires. Ils nous violent pour nous faire avoir des petits, qu'ils dévorent avant l'âge adulte. Ils en font même des livres de recettes, merde !
-Je comprends, la Noiraude, je comprends. Mais vous n'êtes pas seule face à l'adversité. Vous parlez de tout ça avec vos camarades de troupeau ?
-Ha ! Elles en ont rien à foutre. Elles pensent qu'à bouffer, bouffer, bouffer, toute la journée. Elles sont complètement à l'ouest, parfois j'ai l'impression qu'elles s'auto-hypnotisent avec le balancement de leur mâchoire. J'ai essayé de leur ouvrir les yeux, de leur dire qu'on n'était retenues que par de simples fils, que les humains n'ont que le pouvoir qu'on leur accorde, qu'on est assez fortes et nombreuses pour tout renverser. Mais elles restent là à regarder dans le vide, et moi, je passe pour une illuminée, une hystérique, une fouteuse de merde.
-Et la musique ? Vous écrivez toujours vos chansons ? C'est un excellent moyen d'exprimer vos frustrations et de sublimer votre rage. La Noiraude, vous êtes toujours là ?
- Oui, oui. C'est juste que j'ai entendu entrer un des humains. S'ils me prennent à utiliser leur téléphone, ils se rendront compte que je suis pas comme les autres. J'ai pas envie de finir dans un de leurs putain de laboratoires avec un hublot sur le flanc. J'ai vu ça sur Internet, l'autre jour, vous vous rendez compte ? Enfoirés de nazis de merde...
- Et votre musique, alors ?
-Ouais, ouais. J'ai presque fini les textes pour un premier album. J'ai même un titre : Black Desecration Of the Unholy Mass-Murder Slaughterhouse.
-Ah oui, c'est...c'est expressif.
- Maintenant, faut encore que je trouve des humains pour monter un groupe, parce que je sais pas si vous avez déjà essayé de jouer de la guitare avec des sabots, mais c'est coton. Putain d'évolution. On n'aurait pas pu avoir des doigts comme ces cons de bouffeurs de viande de primates ? Pour ce qu'ils en font, franchement...Vous savez jouer d'un instrument, vous ?
-J'ai fait un peu de clarinette quand j'étais enfant.
-Ouais, ça va pas trop m'aider. Merde, en voilà un qui arrive... On en reparle plus tard, docteur. Si je me suis pas fait équarrir d'ici là.
-La Noiraude, atten...

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