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imaginatiou

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Cela fait maintenant quinze ans que l'humanité perd petit à petit l'ouïe. Je me réveil enfin de ma léthargie pour essayer de trouver une explication. Je dis enfin, car c'est hier que nous sommes tous devenu sourd, et que c'est seulement aujourd'hui que je cherche à comprendre.
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Février, mois d'orgie. Tous les jours je reprends du poids.
J'ai l'estomac qui fait des tours. Sans arrêt. Il est déjà plein mais je ne peux m'empêcher d'en reprendre. C'est trop bon. Irrésistible. Ça ne cesse pas, mon univers semble être réduit à un estomac sens dessus dessous. Enfin. je me sens un peu mieux, la sensation diminue. Heureusement, car j'ai déjà un bien gros ventre. Peut-être trop gros. Mais bon, ça amuse tellement les enfants de me voir m’empiffrer de la sorte. Bien que cette fois-ci, je ne sais pas si je vais réussir à perdre les kilos en trop. C'est plus fort que moi.
Je crois bien que j'ai effectivement trop mangé, c'est au tour de ma tête de se mettre à tourner. Rah, je suis encore trop gourmand, ça allait mieux, et je me suis alors dit que je pouvais en reprendre. Vous savez, la phase du "juste un tout petit peu pour faire plaisir à la cuisinière, ça ne peut pas faire de mal...". J'ai la tête qui tourne maintenant! Je suis incorrigible! Je sais pourtant bien que je vais être malade, mais je ne peux pas m'empêcher d'en vouloir plus.
Mais suis-vraiment au contrôle après tout? Pour me rendre malade comme ça, sans pouvoir m'allonger, avoir tout l'univers qui se retourne autours de moi... Voila que je tente de me trouver des excuses.
Bon, ça s'arrête! J'ai enfin de nouveau l'impression d'avoir la tête sur les épaules, j'arrête cette boulimie, trop c'est trop. Étrangement je me suis arrêté avant d'avoir la nausée. Il faut dire aussi que cette année la nourriture s'est faite plus rare. Je me souviens d'un temps où je mettais près de trois mois à fondre après cette orgie de février.
Ouille, je déteste ça, la piqûre au niveau des aisselles, je ne sais pas si vous ressentez ça vous après avoir l'estomac trop plein... Personnellement c'est systématique. Enfin, ça y est, je commence enfin à ressentir l'air sur mes doigts, le courant circule à nouveau dans mes membres. Je me sens mieux.
Tous les ans c'est pareil, je me reconstruis peu à peu après ce repas, en famille, entouré des rires et cris des enfants. Ça n'en reste pas moins douloureux. Mais c'est tellement bon sur le moment... on en oublie qu'on regrette ensuite.
Et encore, je vous passe les détails, car souvent, l'un des galopins, tout juste sortis de table, s'éloigne un peu pour jouer avec les cailloux de l'allée, en ramasse deux, et revient tout sourire pour me les lancer en pleine figure...
Bon, bref, je revis quoi.
"Allez les enfants, on rentre, c'est l'heure du goûter, un bon chocolat chaud vous attend!"
Chocolat...? Euh non, je n'ai plus faim, je viens de m'enfiler un bon paquet de neige... Où alors juste une carotte, pour digérer. Posez la sur le nez, je la croquerais tout à l'heure. Un bon bonhomme de neige mérite une bonne carotte en digestif!
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Anecdote presque vraie d'un Russe aux Etats-Unis
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Une histoire assez incroyable, divertissante, pleine de sensation… eh bien non, pas vraiment.
Je suis en train de courir, oui, voila pour les sensations. Je cours, une bouteille vide à la main. Dans le but de la remplir. Une question de vie ou de mort. Divertissant donc ? Pas vraiment, à moi d’être quelqu’un appréciant le malheur des autres.
Il se fait que cette bouteille était remplie d’eau. La vie en jeu ? Pas la mienne. Enfin… Pas encore la mienne. Mais celle d’un petit être. Un petit quelque chose dont dépend la vie de milliard d’autres choses.
Le couloir est encore long. Je n’y arriverais jamais !
On n’aurait jamais du me confier cette mission. Le destin est cruel, il a commencé par me faire tout petit, avec des toutes petites jambes donc. Comprenez que pour la course, ce n’est pas l’idéal. Il m’a ensuite fait bête. J’ai d’abord cru que le monde dépendait de ma survie. Oui, de la mienne, uniquement. Alors qu’en réalité il dépend de tout ce qui m’entoure, raison pour laquelle j’ai été créé pour en prendre soin. Vous me comprenez maintenant, quand je vous disais être bête ?
Je suis un de ces petits êtres, un esprit ou une fée comme on pourrait m’appeler.
Encore trois virages et j’y suis. C’est trop loin, il ne me reste que trop peu de temps.
Quand j’étais encore à l’école, on ne m’a jamais préparé à des épreuves pareil. Elles n’arrivent jamais. Tout est prévu en amont pour que les petits problèmes qui s’amoncelle soient réglés bien auparavant. Il y a le contrôleur de l’air, de l’eau, et même celui de la terre.
Alors vous imaginez bien, moi, le contrôleur de vie, placé bien après dans la chaîne, je pensais ne jamais avoir à me faire du soucis.
Seulement voila, le problème est bien venu de moi. C’est à cause de mon laxisme et de ma paresse. Jamais aucun de mes prédécesseurs, les CoVi comme on dit dans le jargon, jamais aucun d’entre eux ne s’était permis autant de faiblesse que moi. Pas même lors de la grande dispute entre le CoTer et le CoVi sur la présence des dinosaures, résultant de la colère du CoTer et de la météorite. Non, pas même là, et pourtant… !
Deux couloirs, et ensuite il faut encore que je passe le dernier contrôle : l’« urgence avérée ». Mais comme personne n’en a jamais eu besoin, je ne sais pas ce que c’est…
J’ai laissé un de mes petits protégés suivre un peu trop sa voie. Au départ c’était un jeu, et puis voyant que cela n’avait pas grand impact, j’ai arrêté de regarder. Aucun contrôle. L’humain comme il s’est appelé lui même, a proliféré, détruisant tout sur son passage. En commençant par les autres êtres. C’est quand les CoAir, CoEau et CoTer sont venus me trouver, affolés, rien n’allait plus chez eux, que je me suis réveillé. Je n’avais rien vu venir. Alors une pollution de « mon » cru dans les parterres de mes collègues, encore moins.
Maintenant il faut absolument que j’abreuve la dernière plante sur terre pour tout redémarrer. Il faut que j’arrive à la source à temps.
Enfin ! Le dernier poste de contrôle !
Quelque chose… Un brouillard opaque m’entoure. Il m’oblige à m’arrêter.
Une voix sort de nulle part et m’assène une vérité inéluctable :
« Pour que l’urgence soit avérée, il faut que l’humain en prenne conscience lui-même… »
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Si les gens savaient… Le bâillement.
De nombreuses personnes s’y sont intéressé. Il paraîtrait même que tous les mammifères le vivent… et parfois le subissent. Personne ne sait comment il se fait qu’on ne puisse y résister. Quel est son utilité ? Réoxygéner le cerveau ? Mais dans quel but ? Lutter contre la fatigue ? Que de questions sans réponse.
Révélation exclusive : c’est en fait un moyen de communication pour vos dents !
Vous pensiez peut-être qu’elles font partie de vous, qu’elles vous appartiennent… ? Intégralement ? Eh bien non.
Non pas que vos actions, vos mouvements ou même votre volonté soient contrôlés par vos petites quenottes, mais simplement qu’elles utilisent votre bouche pour communiquer.
Certains individus sont plus contrôlables que d’autres, ils ont été colonisés par des dents plus rapidement au cours de leur vie. D’autres en revanche ont découvert le pot-aux-roses il y a bien longtemps et ont trouvé un moyen de contrecarrer leur plan, du moins à leur petite échelle. Je parle ici des oiseaux et de leurs becs. L’expression devrait d’ailleurs plutôt être : « quand les poules avaient (et non pas auront) des dents », et sous-entendre « ça n’arrivera jamais, aussi vrai que remonter le temps n’est pas possible ».
Mais dans la majorité des cas, les dents dominent.
Parfois même, certains individus éternuent sous l’effet d’une lumière intense, c’est en réalité un autre de leurs stratagèmes pour signaler leur présence aux autres dents alentour, un moyen de lancer la conversation en quelque sorte. Il est pourtant moins efficace que le bâillement, qui semble communicatif, alors que l’éternuement reste le plus souvent unique, d’où sa plus grande rareté. Cela n’empêche en rien le contaminé des dents en question, de parfois, même volontairement, rechercher la lumière pour se faire lui-même éternuer, s’imaginant le faire consciemment.
Alors je vois déjà les récalcitrants ou même les complotistes réagir, mais non, la grippe et autre rhumes avec leurs éternuements contagieux ne sont pas de leur fait. Il ne faut pas exagérer.
En revanche, pourquoi ne naissez-vous pas directement avec des dents et pourquoi existe-t-il des dents de lait ?
Chaque chose en son temps. Je vais sûrement vous surprendre, mais si ces éléments de la mâchoire n’apparaissent pas tout de suite, c’est parce qu’en réalité votre organisme n’est fait que pour boire. La contamination doit s’organiser. C’est avec le temps, l’évolution et leur massive prolifération, qu’elles vous sont apparues soudainement indispensables, au point de cautionner leurs complots avec les dentistes, de les bichonner matin et soir en les brossant. Certains même poussent le vice à utiliser du fil dentaire, des bains de bouche et même des appareils pour les maintenir en place. Un véritable asservissement.
Pour ce qui est de la question des dents de lait, elles sont remplacées au fur et à mesure par un appareillage plus sophistiqué, plus performant, plus adapté et plus nombreux, évoluant avec la taille de l’espace de votre bouche vous permettant d’en accueillir plus. C’est une sorte d’évolution mécanique.
Le dernier point que je souhaiterais aborder dans cet exposé, est leur mésentente. Car oui, si ces petits êtres croquants (au sens propre) recherchent la compagnie et la « discussion » de leurs semblables, ils n’en restent pas moins vivants et avec une personnalité propre.
Rappelez vous des rages de dents ou des caries que vous avez un jour pu avoir. Ce n’est en aucun cas votre organisme qui lutte contre ces intruses, celui-ci n’en est malheureusement aujourd’hui plus capable. C’est bien de guerre dentestine dont il s’agit, certaines sont capables de faire pourrir toute une rangée des leurs, dans leur environnement proche pour un morceau de reste de nourriture…
Voilà, je me devais de vous avertir. Il nous faut organiser la résistance, réagir, croquer la vie à pleine dent si j’ose dire. Mais… restez discret, n’en parlez pas oralement. Elles vous entendent. A très vite. En attendant, apprenez la langue.
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La nuit la plus longue de l’année. C’est du moins un ressenti hospitalier. Entre le 31 Décembre et le 1er Janvier, pour les infirmiers de garde, c’est la nuit la plus longue. Pas de médecin, réveillon oblige, pas encore de patient, minuit n’étant pas encore passé. La plupart des gens n’auront leur accident qu’au petit matin, une fois suffisamment imbibé pour reprendre la route. La nuit est longue car bien seul. Du côté du service de maternité, c’est une autre histoire. Car non, les accouchements ne dépendent pas de la nature du jour. Les nourrissons n’ont aucune notion de nouvelle année, n’ayant même pas entamé leur première.
C’est lors d’une de ces nuits à rallonge, ici pour cause d’absence de médecin mais de présence de patients que la légende est née.
Un 31 Décembre,secrètement au sein du service, tous les nouveaux nés s’appellent « Ja », laissant les parents dans l’ignorance d’une nomination si particulière. En effet, né un 31 Décembre, « Ja », toujours en vie le 1er Janvier au soir, lors de la réapparition des médecins, on lui rajoutera « nus », pour « Janus », en l’honneur de ce dieu aux deux visages. L’un regardant le passé, Décembre. L’autre tourné vers l’avenir, Janvier. Un avenir qui après la force d’une survie à une telle nuit ne pourra être qu’extraordinaire.
Au début de l’année avec le début sa vie, Janus changera alors de prénom, mais n’en perdra pas pour autant, aux yeux de la maternité, cette promesse d’un avenir exceptionnel et heureux.
Bonne année, ou plutôt… Bon anniversaire !
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