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Kami Nû

3
œuvres
2
défis réussis
8
"J'aime" reçus

Œuvres

Défi
Kami Nû

Bon.
Mon chéri.
Derrière ce tas de peau adipeux, d'os et d'organes en activité se trouvent un passif, un être sensible et conscient.
Je t'aime, et parce que je décide de t'aimer je décide aussi de me raconter.
Ce corps là que tu vois, là, ces yeux que tu traverses de ce regard que j'aime tant, ont par moments soufferts. Ont tracés les sillons de celle que je suis désormais.
Nous sommes la somme de nos expériences.
Alors commençons. Pas désirée petite, pas aimée ni soutenue. J'ai du mal à appréhender alors l'idée qu'on puisse s'attacher à quelque chose, aussi mignonne soit-elle, rejettée d'un nid.
Les oisillons en meurt aussitôt qu'ils en tombent.
Je t'aime et je suis morte.
Je meurs de savoir qu'on puisse m'abandonner encore, l'amour me ramène à la vie et je m'effondre quand tu pars. Mes blessures se ravivent aussitôt.
Le moindre signe de distance de ta part peut alors être interprêté comme un désintérêt profond, un rejet archaïque, un rappel d'absence de dignité d'être aimée, ou du moins validée.
Quand tu me dis que je suis belle, je suis prise de torpeur à l'idée de ne plus l'être un jour à tes yeux. De n'être qu'un éphémère... Effet mère, éphémère.
J'ai constamment peur que tu m'effaces, d'être remplacée. J'ai grandi avec cette idée là, que je n'étais qu'un problème, voire un inconvénient auprès de mes premiers liens d'attachements.
Alors, je panique.
Je peux avoir un niveau d'exigence tel avec moi-même que l'idée de te rencontrer sans être ni maquillée, ni apprétée risque de me plonger dans une véritable angoisse.
Je peux aussi arriver au stade où peser mes mots glisse doucement vers une forme de mutisme, pour ne pas risquer de te déplaire.
L'image, et l'image encore... Ou la validation de son propre être parmi les vivants.
Mon adolescence n'a pas été épargnée.
Mon corps s'est transformé, et j'ai naïvement interprété le désir des hommes.
Je me sentais être et exister.
Le lycée me lessivais, première cuite, premiers pétards. Je me fais raccompagner un jour par l'ami d'une amie. Il s'arrête une rue derrière celle de mes parents.
Un type lui ouvre la porte.
Je ne déposerai plainte que neuf ans plus tard, pour viol en réunion. Ce mot me paraissait tellement fort et innoportun; parce que je n'avais pas été attaquée dans une ruelle sombre.
Elle fut classée sans suite.
Alors j'ai honte, et cet habit je le porte depuis mes quinze ans. L'intimité m'a été depuis difficile.
Mais j'y crois et j'essaie, je me retourne, et seize ans déjà ont passé.
Je me sens comme handicapée sexuelle, incapable d'appréhender cette interraction clé avec sérénité. Pendant longtemps, incapable d'égoïsme pourtant nécessaire à cet acte de "plaisir".
Pour terminer ce tableau avec davantage de légerté, sache que je suis friande de bière, tant qu'elle reste légère.
Je me pose alors chez moi et exhorte toutes mes idées et les traces de ce passé lourd en dehors, une bière à la main, du son dans les oreilles.
Et je suis bien.
Sache aussi que je te hais. Je te hais car tu me rappelles à quel point je suis vulnérable, à quel point tu es capable de me déchirer le coeur. Et ce, avec le poignard que je te tends.
J'aime aussi, me lancer dans de nouveaux projets, nouvelles passions sans en atteindre l'horizon. Des projets un peu fous et ambitieux.
Je suis fatigante parfois, enfin...
La vie n'est-elle pas faite pour être vécue ?
Si.
Alors vivons.











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Défi
Kami Nû

J'ouvre les yeux difficilement, la gueule encore enfarinée. La lumière est agressive, je décide alors de gonfler mes poumons. L'air est pur et léger, en contraste avec le brouhaha de la veille. Ou bien était-ce l'avant-veille ?
Je refuse toujours d'ouvrir la moindre paupière, le bien-être m'envahit, je me demande si je suis mort. Quelle heure est-il ?
Je me focalise alors sur ces sons inconnus qui m'étreignent l'oreille. Au loin, un clapotement doucereux et clair comme une caresse. Il doit y avoir une rivière non loin. Des chants d'oiseaux l'accompagnent, légers.
Je me tourne lourdement sur le flanc et le sol me rattrape doucement. L'odeur de la mousse fraiche envahit mes narines, il est vrai que nous sommes au printemps, tout s'explique.
Enfin, un oeil s'ouvre et j'aperçois au loin un écureuil agrippant une noisette.
Une forêt, mais laquelle?
Je m'y sens tellement bien que la moindre réponse à cette question m'arracherait à ce bien-être utopique.
Mon corps s'étale alors, formant une osmose complète avec ce brin de bonheur, onirique ou non. "Pour rien au monde, je ne souhaite me réveiller."
Et l'oeil, se referma paisiblement.
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Défi
Kami Nû

Un orteil. Je suis un orteil.
Non pas le plus gros, qui, lui, a pris la grosse tête et se met à l'écart; mais il est probable que je sois celui du milieu. J'en ai ai pris conscience il y a peu.
Alors qu'à l'aide de ce que je crois, doit se nommer doigts, on nous peigna l'ongle d'une substance puante, qui nous shoota tous les cinq avant de durcir.
Le gros faisait d'ailleurs le malin, il en avait plus que nous ! On rigolait de la voir bête, avant de nous endormir, badigeonnés entre deux tranches de coton.
Quand je me suis réveillé, j'avais comme une deuxième peau. Je n'aimais pas cela. Puis, dans la foulée, on nous a posé sur une planche en cuir, avec un lacet qui séparait le gros de nous quatre.
Nous étions ravis.
Ce fut le premier jour depuis longtemps que je vis le soleil. Je jubilais. C'est ainsi que je rencontrais d'autres orteils et appris mon identité grâce à l'un deux.
Elle était charmante, seulement la pauvre souffrait atrocement à cause de son ongle incarné. A côté de ça elle avait la peau matte, la corne souple et l'ongle joliement taillé. Nous avons discuté de longues heures sous une table.
Nous nous sommes même par moment frôlés, lorsque les jambes se croisaient...
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