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Jean Paul "Forvillem" MALACHANE

Sète.
Jean Paul "Forvillem" MALACHANE


Voici la brève histoire d’un poulpe clandestin à l’esprit alambiqué.
Descendre en catimini du navire dans lequel il s’était glissé fut aisé
Mais il fut très vite rattrapé par la P.A.F (1) et mis en fourgon cellulaire.
Il faut dire qu’il n’était pas assez vif et malin pour se sortir d’affaire.

Histoire de lui rappeler que son voyage n’était pas ordinaire
On lui ordonna d’aller tenir compagnie à trois congénères portuaires
Siégeant tous sur la place de la mairie de cette belle ville singulière,
Arguant du fait qu’il faut bien tôt ou tard purger sa fougue animalière.

Trônant au milieu de la place, juché sur un piédestal, un vénérable céphalopode
Entouré par quatre juvéniles, dont Joe, placés à ses pieds aux quatre points cardinaux
L ancêtre se souvenant qu’il est un symbole gastronomique jusqu’aux antipodes
Passait son temps à faire de beaux jets d’eau pour le bonheur des badauds.

Il n’y en avait que pour le bel et apprécié animal marin, presque un totem
Pas un seul regard ou bien très furtifs pour les quatre compagnons d’infortune
Ce n’était qu’applaudissements pour les enfants attroupés en tribune
Aux quatre coins il attirait les regards invariablement toute l’aprèm

Malgré la compagnie, plus ou moins envahissante et malodorante
De la gent ailée que sont les goélands et les mouettes avec leurs déjections
Notre ami Joé le poulpe commença à trouver le temps long à chaque heure sonnante
Il se mit à réfléchir intensément pour enfin prendre une bonne décision

Il se souvint avoir entendu dire qu’il existait une terre promise à proximité.
Une nuit sans lune ses tentacules le menèrent vers cet endroit plein de singularité
Il faut dire que la réputation de ce lieu était loin d’être usurpée
Il pensa un moment y élire domicile mais ce ne fut qu’une fugitive idée.

Dans ce quartier à cette heure-ci endormi à l’entrée de l’étang
Il huma avec délice l’odeur sur les filets du poisson séché
Il entendit la complainte des daurades dans le chenal encombré
Il reconnut deux ponts, l’un tout neuf, l’autre un peu moins, le chenal enjambant.

Flânant çà et là au milieu des barques, tournant lentement autour des filets gris
S’attardant devant une belle rangée de barbecues encore pleins de braise odorante.
Tout à coup un goéland fit semblant de se jeter sur lui en faisant un piqué étonnant
Ses congénères l’imitèrent aussitôt prestement en se jetant vers lui avec de grands cris.

Il ne dut son salut qu’à sa grande souplesse et son élasticité admirable
Puis vint cette impression bizarre d’être observé, tous ses gestes épiés,
Avançant lentement vers lui, des dizaines de pupilles dorées
S’approchaient et le cercle lentement se refermait sur l’indésirable.

Il comprit aussitôt qu’il était cerné par des dizaines de matous détestables.
La nuit tous les chats sont gentils mais ceux-là n’en voulaient qu’à ses chairs désirables
La nature l’ayant doté d’une poche au noir salvatrice il en usât jusqu’à épuisement.
Prenant ses tentacules à son cou, prestement il rentra reprendre sa place bien sagement.

Le voyant revenir tout essoufflé et l’air penaud comme un pouffre sonné
Ses congénères sur un ton goguenard l’apostrophèrent avec l’air amusé
« Ce n’est pas sérieux de partir en goguette et de rentrer au petit matin
Raconte-nous au moins ton aventure de joyeux lutin ».



(1) PAF Police Air & Frontière


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Jean Paul "Forvillem" MALACHANE
Ou comment sauver son histoire de l'enfer.
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Jean Paul "Forvillem" MALACHANE

   Le triste transport d'un chagrin extraordinaire lentement cheminait dans les rues bordées d'immeubles sans âme. Derrière des fenêtres aux rideaux délavés et vides de lumineux espoirs, seulement des ombres passant et repassant.
   Un grand mur, austère, couleur grisâtre, au milieu duquel veille une porte métallique d'un vert glacial. Sonnette ..... Au bout d'un long moment, grincement de gongs vieillissants et rouillés.
         Cour pavée, pieds tordus .....
   Porte donnant dans une grande salle : pièce vide, haute en plafond, lumière crue, blanche, sans chaleur. D'un côté, une rangée de chaises en bois anonymes? En face, deux tréteaux supportant quelques planches assemblées : la douleur du dernier départ, des derniers instants d'intimité ..... Un masque sans vie, déjà loin, muet, sans étincelles de lumière .....
   Trois hommes entrent. Sans paroles. Huit vis hâtivement serrées, la tache rouge d'un cachet de cire.
  Tout est fait, tout s'arrête ..... Nous reverrons nous un jour ?



Nuits lumineuses d'été. Etonné sous une multitude d'étoiles et de comètes, il me semble que dans un éclair, l'une d'elle brillait par-dessus toutes les autres !
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Jean Paul "Forvillem" MALACHANE
Prendre un petit peu de hauteur en compagnie de roses odorantes ; en fermant les yeux, écouter les témoins intemporels et magiques jalonnant notre histoire.

J'ai voulu présenter d'une manière détournée un endroit typique de la ville de Sète. "Bâtiment" emblématique s'il en est, solide témoin de l'ouverture de la ville vers les rivages méditerranéens, spectateur impassible des bonheurs et des malheurs de notre civilisation.
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Jean Paul "Forvillem" MALACHANE

Enorme et vieux châtaignier
Par la foudre maintes fois blessé
Trônant comme un prince casanier
Indifférent au temps si vite passé

Tout prés sur son côté, bien calée
Encore odorante de toutes ses braises
La clède * noircie par tant de fumée
Repose alanguie et prenant ses aises

Sur des faïsses bien rangées
S'étirent majestueusement les ruches
Aux toits d'ardoises finement ciselées
Attendant patiemment les dernières touches

Au bourdonnement incessant des abeilles
A en perdre toutes leurs raisons
Les butineuses à nulles autres pareilles
Sans cesse alimentent leurs maisons

De trés lointaines forêts et prairies
Alourdies de pollen elles reviennent
Tâches sans cesse recommencées, ennoblies
Pour la Reine elles se surpassent

Un léger vent de fin d'été, presque automnal
Encore chaud, odorant, à moitié enivrant
A mes sens en éveil propose cet émoi sentimental
De pouvoir revenir aux lumières d'antan

Paysages et douceurs de mon enfance
J'y cotoie, le coeur léger, ceux qui m'ont accompagné
Dans mes rèves tant peuplés d'espérance
Ils seront toujours là ceux qui m'ont escorté.

*Clède : Petit bâtiment servant au séchage des châtaignes par un feu sans flamme
*Faïsse : Petite terrasse soutenue par un muret en pierre sèche, à flanc de colline


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Jean Paul "Forvillem" MALACHANE
Au temps des fortes émotions
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Jean Paul "Forvillem" MALACHANE

   
   Toute sa vie durant, il marcha dans sa belle campagne, utilisant les chemins ancestraux établis par le bon sens de celles et ceux qui l’avaient précédé. Ceux-ci avaient déjà compris l’intérêt de la ligne droite. Bien sûr, les aléas du terrain l’obligeaient à quelques détours, mais son esprit était toujours dans sa ligne directe. Dès qu’il pouvait couper à travers champs ou bois, il le faisait volontiers et gaiement.
   Tout bébé, il allait tout droit, bien que chancelant, vers les deux bras paternels tendus vers lui…. Pour aller chiper quelques fruits sur l’arbre, dans le verger voisin, il sautait le petit mur bordant celui-ci ; et hop, plus qu’à grimper … A l’école communale, on lui apprit que le plus court chemin pour aller d’un point à un autre, c’était la ligne droite…. Plus tard encore, harnaché en soldat, on lui apprit à viser, même si on lui parla aussi quelquefois d’azimut …
   Le jour où il rencontra sa future femme, il n’y alla pas par quatre chemins : droit au but il se lança, en lui déclarant sa flamme et sa demande en mariage. Après, des enfants : un garçon et deux filles. A toujours leur inculquer la droiture, la bonne route rectiligne Pour que chacun ait le droit de se regarder dans les yeux, sans détour.
   Son métier : paysan, au sens le plus noble du terme. Il n’a jamais compté les rangées de bonne terre labourées, mais celles-ci étaient toujours bien parallèles et droites. Quelques vignes rectilignes elles aussi, pour boire son vin. Les années passent, au gré des saisons, des calendriers des PTT et des catalogues de Manufrance. Quelquefois le corps se fait un peu rétif, mais c’est la preuve qu’on est toujours là … En comptant bien sûr, les caprices de la météorologie dans ce métier, saison après saison. Mais tout rentre dans l’ordre des lignes du temps déjà tracées.
   Puis vient le temps de la retraite. Le fils aîné reprendra les rênes de la ferme et le travail sera toujours bien achevé ; ce sera un labeur dans la droite continuité de ce qui a déjà été réalisé. « Avec mamie, nous allons pouvoir voyager, rendre visite à nos enfants et petits-enfants éparpillés ici et là. »
   Les voilà donc partis vers la grande ville. Etourdis, dubitatifs, presque affolés devant tant de vitesse, de bruits , de pétarades et de nervosité de toutes ces automobiles puantes et trop bruyantes. Nous sommes à mille lieux de la douceur du pays limougeaud. Même la nuit, il y a ce bruit continu, une sorte de halètement. Plus de nord, plus de sud, repères chamboulés…..Heureusement il y a le calme de l’appartement des enfants, les douces soirées, les rires et la bonne humeur des petits …… Des repas préparés avec amour, avec l’aide de mamie.

      « Oh, je n’ai plus assez de pain pour ce soir »
      « J’y vais tout de suite, c’est juste de l’autre côté du boulevard, en face de chez vous. Quelques minutes suffiront …. »
Coup de frein, klaxon bloqué, ….Choc….Sirène….Ambulance…. Plus rien, plus de vie, tout s’arrête ….
                                              Ligne brisée
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Jean Paul "Forvillem" MALACHANE

Hommage aux enfants de Claude C….. Les gardiens de notre « belle bleue », en haut de la colline, Toujours à scruter l’horizon, sont talentueux dans leurs costumes anonymes. Même quand la ville dort, impavide, sous la lune rousse jusqu’à l’aurore et bien après, les navires, tranquilles, tracent leur route
Lorsque tout s’allume à l’est,
Que l’aube est flamboyante et dorée
Promesse apaisante d’une radieuse journée
Déjà là ; ils veillent …..
Au solstice d’été, pour la saint Jean,
Lorsque les enfants sautent au-dessus des feux,
Les braises dansantes et les crépitements
Toujours là, ils veillent…..
Les nuits de pleine lune, le mistral vainqueur,
De notre astre, le reflet argenté, aiguisé comme un poignard
Sur les flots dormants nous attire comme Pierrot.
Encore là, ils veillent…..
Quand le brouillard envahit les plages et la ville
Et que sans cesse, au large, retentissent les cornes de brume,
Les navires semblent perdus, errant sans repères
Histoire d’enfants et de corsaires
Encore et toujours, ils veillent…..
Lorsque Eole et Poséidon se conjuguent
Pour déchaîner les flots et la pluie, sous le bruit assourdissant des vagues
Cherchant vainement à fendre les rochers
Les humains admirent de loin ce fabuleux spectacle
Eux sont toujours là, ils veillent….
Après les tumultes marins, après la chaleur accablante
Lorsqu’enfin arrive l’été indien,
Sous des cieux dorés, leur vision se sublime,
Aux premières loges du grand théâtre, privilégiés ils sont.
Ils sont récompensés, ils veillent ....
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Jean Paul "Forvillem" MALACHANE

 " Moi, casque d'acier, était-ce donc ma destinée de protéger la tête et le cerveau d'un soldat, de lui éviter la blessure fatale ? Serais- je assez résistant ou chanceux contre le missile brûlant volant à ma rencontre ? ..."

 Folie des hommes : les éclairs et les bruits terrifiants de la bataille semblent décroitre petit à petit. L'odeur insistante de la défaite flotte dans l'air, le moral des combattants est au plus bas. Seule la fuite préoccupe la troupe. Quitter le plus vite possible ces lieux d'infortune, ne plus se singulariser par une tenue guerrière. Simplement se fondre dans le paysage, anonyme.
 Voilà ce qui devait se penser sous les casques d'acier, dans les cerveaux des combattants de la Whermacht. Fuyant à pied, en vélo, avec tous les moyens du bord. Une seule idée : devenir incognito, jeter le plus loin possible tout l'attirail militaire devenu gênant. La débandade absolue ... !

 Quelques années plus tard, presque adolescent, je trouvais ces reliques jetées et éparpillées dans la propriété agricole de mes grands-parents. Au pied d'un arbre, dans un fossé, des balles de fusils, des douilles démontées sûrement par mon oncle pour récupérer la poudre ; sans doute pour utiliser celle-ci à la confection de cartouches pour la chasse. Là, dans les herbes aussi, un étui métallique vide ayant jadis contenu un masque à gaz. Et surtout un magnifique et fascinant casque allemand. Exactement le même que ceux montrés dans mes livres de lecture de vacances.
 Et l'utilisation inattendue de celui-ci a fortement marqué mon esprit .... Accroché au bout d'un long bâton à l'extrémité taillée en fourche, je voyais chaque jour ma grand-mère le remplir d'eau et s'en servir dans le jardin potager : pratique pour arroser et ne pas être obligée d'aller au bout de chaque rangée de légumes. Surtout arrosage des fleurs pour une destination bien précise .....
 Dans ce jardin il y avait donc de magnifiques glaïeuls multicolores et flamboyants et qui se retrouvaient bien souvent sur le maître-autel de l'église du village. Dieu sait tout et voit tout, paraît-il ! Il devait sûrement avoir un petit sourire narquois lorsqu'il contemplait son groupe de dévotes agenouillées au milieu de toutes ces fleurs arrosées et sublimées par un tel objet guerrier ! Destin singulier !

"Moi, casque d'acier. Réflexion métallique : les desseins de ma destinée étaient décidément inextricables "
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Jean Paul "Forvillem" MALACHANE

Eté 2028…
Un mois de juillet surchauffé sur une plage en bordure de la mer d’Alboran, à quelques encablures de la ville d’Aguadulce, en Espagne.
Une petite fille de six ans joue sur le sable, entourée de cousins et de sa famille. Ce sont les vacances, et elle profite beaucoup de la plage. Tout va pour le mieux dans son monde car il lui reste encore tout à faire dans sa vie. Petite blonde, elle découvre petit à petit ceux qui l’entourent, mais elle est encore dans l’insouciance du sortir de l’enfance et pas encore dans l’adolescence. Elle va à l’école, a des copines avec lesquelles elle partage ses jeux dans la cour. Elle rit, joue, court, chante et chahute. En un mot, une petite fille pleine de vie et de rêves. Elle se prénomme Aurore.
Après les jeux de plage, voici venu le moment du goûter et le temps de l’excitation s’apaise. Assise à l’ombre d’un parasol, elle savoure une glace et se concentre sur son nouveau jeu où elle apprend à lire et à écrire…
Eté 2028…
Un mois de juillet ordinaire sur une plage bordant la ville de Deir Al-Balah. Nous sommes dans la « bande de Gaza », territoire voisin d’Israël, sur la côte orientale de la Méditerranée.
Un jeune garçon rêve sur un coin de plage. Il a huit ans et il pense déjà à son avenir. Quel sera celui-ci ? Les bruits de la guerre et des explosions résonnent encore à ses oreilles. Le ciel est toujours sombre pour lui… Il a déjà vu disparaître un copain, presqu’un frère : Samir. Un immense chagrin, le premier et un cruel déchirement ! Quelquefois, il ne peut pas aller à l’école, lui qui aime tellement ce que lui apprend l’instituteur. Celui-ci leur parle beaucoup de cette culture qui émancipe et qui permet de construire un monde meilleur, de tous ces livres racontant l’histoire des hommes et de tout cet amour à venir, à fleur de peau. Mais tout reste à faire ! D’où vient cette folie des hommes ? Ont-ils le coeur tellement noir au lieu de penser tout simplement à la paix ? Connaîtra-t-il des jours meilleurs ? Petit garçon tout brun, il se prénomme Medhi et il s’ennuie un peu…
Une mer sépare ces deux enfants : la Méditerranée que l’on dit fermée. Deux enfants à la fois si proches et si lointains dans leurs rêves ! La réalité, ce sont les histoires tumultueuses et sanglantes
de leurs aînés tout autour de ses rives. Depuis des millénaires, les flots de cette mer, berceau de la civilisation occidentale, soutiennent des milliers de navires. Depuis le djebel Tarik jusqu’aux rives de la Terre Sainte, depuis les navires de l’Odyssée d’Ulysse jusqu’aux palaces flottants, portant des millions de rêves et d’espoirs. Les hommes utilisent à bon escient ses courants… Routes maritimes et routes de pensées. Mélange subtil permettant aux peuples de ces terres de vivre bien souvent en harmonie, mais aussi propices à de terribles drames. Courants d’air dans les voiles, courants marins sous les quilles, courants d’idées virevoltant en tous sens dans les têtes…
Retour en juillet 2028…
Aurore doit rentrer de la plage, il se fait tard ; Vite, on range le parasol, les serviettes, les ballons… Dans la précipitation, elle oublie son jeu rangé dans son emballage, tout au bord de l’eau. Mehdi quant à lui marche doucement vers chez lui pour partager le repas et jouer avec ses frères…
Il fait maintenant nuit. Aurore et Medhi se sont endormis. Place aux rêves qui permettent d’oublier les réalités du moment. Peut-être que le poids de tant d’aspirations nocturnes à un monde meilleur fera un jour basculer le destin des enfants, avec l’aide d’un coup de pouce de la providence ! Leurs espoirs qui se transformeront et deviendront une réalité, l’instant où cette nuit s’illuminera de milliards d’étoiles, où toutes les fées du monde danseront joyeusement autour de la terre… Même Aurore et Mehdi feront partie de la farandole. Dans ce songe extravagant, ils y rencontreront ceux qui sont déjà très loin, ceux qui les accompagnent. Même une joyeuse bande de chérubins sera à leurs côtés. Le huitième ciel, comme une cour céleste, leur sera promis !! Que la terre est belle vue des étoiles, que les humains sont beaux vus de si haut !!! Rêves, rêveries…
Quelques semaines plus tard…
Par quelle grâce maritime ce miracle eut-il lieu ? Mehdi trouva un sac plastique rejeté par les vagues sur la plage. Il semblait attendre là depuis une éternité ! Sûr que Neptune ou Poséidon, avec leurs tridents respectifs, chacun à leur tour, durent bien soutenir le voyage de ce petit sac perdu, l’empêchant de succomber aux chants des sirènes. Même Charybde et Scylla ont dû détourner la tête à son passage et Polyphème dut tressaillir dans son sommeil !!
Lorsque Medhi ouvrit le sac, il découvrit le jeu d’Aurore à l’intérieur : un puzzle composé de cubes multicolores sur lesquels rayonnaient les lettres de l’alphabet… Quatre d’entre elles, brillantes de mille feux, flamboyaient plus que les autres. Une sarabande de comètes les tirait dans tous les sens. Mais toujours apparaissait le mot : P, A, I, X
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Jean Paul "Forvillem" MALACHANE


Par l’escalier du matin
Encore tout ensommeillé
De son logis il descend le marin
Vers le quai de filets encombré

La nuit doucement s’en allant
Les goélands pas encore éveillés
Le jour sur la pointe des pieds arrivant
A l’est les premiers feux allumés

Sur sa mer méditerranée
La proue du bateau en direction des balises
Dans son ciré bien calfeutré
L’homme file vers des pêches miraculeuses

Comme son père, le même métier il voulait
Ses racines italiennes et ses gènes le poussant
Même dans ses rêves les plus lointains il le désirait
A toujours se tourner vers ces flots remuants

Maintes fois il voulut tout arrêter de ce métier
Fourbu, exténué et les filets désespérément vides
Jour après jour remontant ses illusions dans ses casiers
Invectivant ce maudit sort le payant en broutilles

Demain matin, aux aurores, il repartira sur des flots dorés.
Et toujours il regardera ce spectacle éternel,
Réservé aux pêcheurs matinaux.
Le monde qui s’éveille, le même spectacle originel

Par l’escalier du soir
Le corps endolori et fatigué
Vers son logis il monte le marin
Plein d’embruns sur son caban usagé.
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Jean Paul "Forvillem" MALACHANE


Mes rêves et mes espoirs


Tout en haut du toit, en équilibre sur le rebord de la cheminée,
Ressemblant à des feux follets entourés d’étincelles
Prêts à tomber par le conduit dans les pantoufles dorées

Tout en haut du sapin, en équilibre sur une branche enchantée
Empêtrés dans des guirlandes multicolores
Prêts à descendre se cacher entre deux paquets ficelés

Tout en haut de ce conifère, une étoile rutilante dorée
Avec des filaments descendants jusqu’au sol
Prêts à guider des messages enchantés


Dans une vieille boite à chaussures, même pas emballée
Toute biscornue avec les coins emboutis
Sur le couvercle, cousu de fils d’or, mon nom

A l’intérieur, tous guillerets et tous souriants
Tous mes rêves et mes espoirs
Prêts à resservir encore et encore.
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