Cher Jim Stanton,

Vous avez résolu tant d’affaires criminelles que je ne saurais les dénombrer. Toutefois, vous ne m’avez pas encore eu, moi, votre part de défaite dans votre grande carrière. Je vous l’annonce ; jamais personne n’arrivera à découvrir mon identité, pas même vous, l’un des meilleurs détectives de Londres, d’Angleterre, voire même du monde. C’est pourquoi je vous laisse une dernière chance de pouvoir me capturer. Venez prendre des vacances au manoir Darwell, non loin de la périphérie de Cambridge, vous y trouverez des amis et des ennemis, dont moi-même. Nous jouerons au Jeu du Crime et verront qui saura rester en vie… Mais n’oubliez pas, jouer est la seule solution si vous comptez mettre un terme à mes atrocités ! Tenter de parler de cette lettre à quelqu'un, et vous êtes un homme mort !

Avec mes salutations, Hellpain

La vie est une belle histoire à raconter
Pour cela, nous pouvons tous nous l'imaginer
Mais parfois le monde que l'on veut et envie
Par sa véritable face peut-être détruit

Le vent se lève dans l'ombre quand le tonnerre gronde
Le froid, la peur, rien ne va dans cet atroce monde
Il faut ouvrir les bras à cette mort délicate
Et attendre sous l'averse que la foudre s'abatte

Le chaos se déchaîne dans les innombrables flammes
Voilà à quoi ressemble un paradis infâme
Gravir l'échelle est une chose qui est impossible
Lorsque l'on a de la poussière comme unique cible

Il faut que le temps passe pour sentir le grand air
Qui nous frôle la peau et fait danser la mer
Dans les parfums du ciel qui nous élève du sol

Le rouge, le bleu, le vert, toutes ces couleurs merveilles
Dans les pétales de fleurs et les champs se réveillent
Pour écouter le chant des mille oiseaux qui volent

Nous sommes tous des corps, nous sommes tous des âmes
Nous sommes des hommes, nous sommes aussi des dames
Nous sommes petits, ou alors nous sommes grands
Nous sommes maigres, ou alors nous sommes imposants


Chacun a ses goûts, et chacun a ses dégoûts
Chacun aime un vide, mais chacun aime un tout
Chacun pense le mal, chacun pense le bien
Chacun veut un beaucoup, et chacun veut un rien


Il y a mille et une façons d'être une personne
Il y a mille et une façons qu’on nous façonne
Même pour un dauphin, même pour un phasme

Alors oui, peut-être que cela vous étonne
Alors oui, peut-être que l’on vous empoisonne
Mais alors laissez-nous vivre notre fantasme

Le grand souffle du vent et l'odeur des sapins
Viennent effleurer nos narines ainsi que nos mains
Le craquement des brindilles sous nos nombreux pas
Mènent à un étang qui se trouve là-bas

Calme et silence sont les maîtres de ce lieu
Et le bleu de l'eau est tel que celui des cieux
C'est auprès des nuages que l'on s'agenouille
Pour carresser de notre main tout ce qui mouille

Ce n'est que le regard plongé dans ce miroir
Que la sensation de ce que l'on ne peut voir
Nous apparaît au plus clair de notre âme impure

Toute cette chaleur qui fait ce qu'est la vie
Recèle en vérité qu'un petit monstre gris
Tout froid et de douleur dans cet immense mur