Au début, le but de ce défi était de reprendre l'écriture, avec plus de discipline et de rigueur à travers un sujet léger sans pression. Finalement après avoir lu les textes d'autres auteurs comme Hisoka, l’écrivain à l'origine du défi. J'ai eu envie moi aussi, d'entamer un même récit, en y ajoutant une phrase par jour.
Du coup celui-ci commence à partir du 11 Mai 2020. Avant, sont notés des phrases qui me venaient à l'esprit de manière aléatoires.

Le ciel était terne et gris, les flaques d'eau marquaient le temps où il avait plu et au loin par dessus le brouillard pointait le nez de la Dame de fer.
Là-bas dans les rues parisiennes, cavalait une silhouette.
M. Boudier était en retard.
Deux jeunes chimères le bousculèrent pendant qu'il tentait de s'infiltrer à travers les portiques de cet infâme purgatoire, que ces autochtones nommaient métro. Habillées en bleu de travail, sans se retourner ces dernières continuèrent leur chemin, en bavardant, sous les yeux révulsés et les gronderies de Mr. Bourbier. En Andavie sont pays d'origine, il les aurait fait fouetter rien que pour cela ! Indigné et ronchonnant, il remonta ses lunettes et épousseta son costume impeccable.
Le chancelier était pourtant loin d'être au bout de ses peines, car une marrée hybrido-humaine aussi grande qu'un champ de fraises ne tarda pas à l'engloutir.
Comment le prince avait-il pu le mettre dans un tel position ?! Une personne de son rang, réduit à fréquenter le réseau grossier et carnassier de cette insignifiante populace.
Agacé, il passa les portiques et s'avança pour la grande marche des pingouins en tentant de gagner les quais.
« Tu es le seul en qui j'ai confiance Azara, toi seul en est capable ».
Azarazef Yazu Riesenkampff le savait bien, il prenait cette mission bien que dangereuse extrêmement au sérieux. Son prince comptait sur sa réussite. Pour cela la discrétion était primordiale.
Prendre un chauffeur aurait été plus pratique et convenable, mais aurait à coup sûr attiré l'attention. L'attention notamment de la part de certains protagoniste...qu'il était préférable d'éviter...
Un Haut Représentant de l'un des royaumes le plus important qui existe, connu comme le conseiller le plus proche de sa majesté, en visite confidentielle sur les Basses-Terres, à la Capitale ! Cela ne serait en aucun cas passé inaperçu, et aurait mis en péril l'opération. C'est donc sous le nom d'emprunt d'Alexandre Bourbier que le chancelier continua bon gré mal gré d'avancer.
Bien que nécessaire, bon sang qu'est ce que cette situation était pénible !
Mr Bourbier comprit qu'à l'évidence cela ne mènerait à rien de rester courtois. Bienséance et retenue n'étaient pas de mise. Dans cette jungle impitoyable, il allait devoir se battre ou se montrer plus astucieux.
Cela l'embêtait de devoir utiliser ses pouvoirs, en plus si tôt et en public, mais l'impatience menaçait sérieusement de le gagner. Et puis, dans la foule cela ne se distinguerait sûrement pas.
Aussitôt, il se dématérialisa en une fine aura et passa au travers la foule. Il eut à peine le temps de reprendre une forme consistante, que des éclat de cris d'une vieille dame lui perça les tympans.
- Heyyy ! Vous là ? Misérable gredin, pour qui vous prenez-vous !?
« Vous, pour qui vous prenez-vous ! » cette vieille chouette n'avait t'elle pas idée d'à qui elle s'adresse et ce avec une telle impertinence? Je vous demande pardon? Vous m'avez bien compris, sombre abruti, vous m'être passé au travers ! Espèce de vieux débris !
« Vieux ? » Le haut chancelier détailla de haut en bas la vieille dame.
Des rides profondes marquaient son visage grisâtre où sa peau pendait tel une veille pomme flétrie. De ses petits yeux aux orbites totalement noires, brillaient d'une lueur maligne. Un nez crochu proéminent pointait au milieu de sa face, et ses lèvres, fine ligne plissée quasi inexistante, vociféraient toute sortes d'insultes.
Elle dégageait une légère odeur d'oignon rance et de chien mouillé.
Affubler d'un horrible cardigan vert foncé et d'une robe violette imprimés d'où tentait de s'échapper une poitrine gargantuesque, un ridicule chapeau à fleurs multicolores venait compléter sa toilette.
« Grotesque... »
Soudain, un géant en survêt, casque Bose vissé sur les oreilles, entraîna dans son sillage Azara, mettant fin à la litanie d'injures de la vielle gorgone.
Le train arriva à leur hauteur et le géant s'avança dans l'habitacle, entraînant bon gré mal gré, le haut chancelier avec lui.
La tram était pratiquement bondé.
« Someone like you » scandait à ses oreilles, le géant face à lui.
« Qu'est ce que ces mœurs non mais vraiment ?! ». Brusquement il sentit une aura malsaine dans son dos et se tourna instinctivement vers la porte où des voyageurs tentaient encore d'entrer.
Une silhouette affublé d'un chapeau haut en couleurs avançait rapidement vers lui, en essayant de franchir la foule. Ses yeux noires le perçait d'un air mauvais. Horreur !
La veille dame s'apprêtait à franchir les portes quand elles se refermèrent brusquement dans un sifflement strident.
Azara soupira d'allégresse. Au fond du wagon il aperçut une place entre le fan d'Adèle et un rinorops. Il s'avançait vers celle-ci quand une fillette avec une écharpe d'un orange vif le devança. Ses boucles rousses s'échappant de son chapeau pointu, elle prit place sur le dernier siège de libre.