Pleine de désillusions, elle souhaite qu'il lui brise le cœur
Pleine d'illusions, elle souhaite qu'il ne lui brise la passion
Cette ambiguïté la suit où qu'elle aille
Ce paradoxe la suit où qu'elle baille

Tu sais que tu connais la solitude quand tu l'as ressens même dans une foule immense. Cette solitude je ne la connais que trop bien, elle me fait peur car elle témoigne une souffrance psychique. Les soirs où mes pensées décident d'être mon ennemi, je me perds. Je souffre mentalement et rien ne semble me faire me sentir mieux. Mon esprit se rempli d'innombrable questions et j'en veux à la Terre entière d'avoir un cerveau qui fonctionne ainsi. Puis je me calme me disant que l'être humain fonctionne ainsi, il se pose un million de questions pour trouver une réponse qui suffise à expliquer sa condition, à trouver un sens aux évènements flous et perturbateurs de sa vie. Que se passe-t-il quand il ne trouve pas cette putain de réponse explicative? Quand il est insatisfait, l'être humain a tendance à chercher toujours davantage. Quelle est l'issue? A trop chercher une réponse, je me perds moi-même. Mon cerveau recherche une réponse pour trouver la paix intérieur, mais la véritable paix intérieur c'est d'accepter de ne pas avoir encore de réponse suffisante et apprendre à apprécier la vie comme elle vient.

Posez-vous la question « Pourquoi ai-je le sentiment que le plus dur est encore à venir ? » et laissez-vous aller derrière les mots. Réalisez que c'est seulement votre peur qui fait parler votre imagination. Le présent est la paix alors votre avenir aussi l'est aussi car votre avenir n'est qu'un futur présent.

Tu te souviens de ce sentiment d'infini découverte que donne la curiosité pendant l'enfance? L'enfant se sert de sa curiosité pour comprendre le monde et construire son identité à travers ses questionnements. Cette curiosité est son plus grand atout et lui donne un sentiment d'accès à l'impossible qui le fait vibrer. Enfant, j'ai connu cet univers infantile mais ma mère a transformé ma riche et saine curiosité en une curiosité tournée uniquement vers son fade et mystérieux monde de pensées malsaines. Ma curiosité est alors devenue destructive pour moi-même. Tu es la seule personne qui sait éveiller la part de curiosité enfuit en moi, celle qui fait renaitre cette envie profonde d'accéder sans crainte à la compréhension et acceptation de mon monde intérieur et extérieur. Tu as déjà remarqué comme l'être humain a cette particularité à s'attacher aux souvenirs? Il remarque l'importance d'un moment seulement après qu'il se soit produit, mais toi tu sembles savoir tirer du présent toute l'intensité et l'importance de l'instant de vie.

L'intellectualiser signifie une remémorisation d'un souvenir sur laquelle l'individu va se poser un million de questions (constructives ou déstructrices). Par conséquent, ce mécanisme est toxique. D'une part, parce que le souvenir remémoré amène à la reviviscence d'une émotion du passé. D'autre part, les questions posées autour du souvenir apportent des scénarios hypotétiques qui alimente du stress et des émotions négatives. En effet, lorsque l'individu intellectualise, plus il va se crée de scénarios potentiels (lors de pensées arborescentes, c'est pire), plus il va se crée une confusion mentale. Pour illustrer, le problème/démon de l'individu est un fantôme plutôt qu'un ennemi bien identifié tel un ninja dont on connait les tactiques. Quand le démon est un fantôme, autrement dit le problème est perçu comme flou alors l'anxiété est élevée. Au final, intellectualiser n'est pas une solution en soi. C'est un mécanisme de défense mais il est le plus souvent en surcharge et toxique pour l'individu. Un synonyme d'intellectualisation serait ruminations mentales. Les ruminations tout le monde tente de les éviter car cela signifie que l'individu a, en boucle, dans sa mémoire de travail le même cheminement de schéma de pensées toxiques. Et même dans le cas où ce schéma est sain, ce qui est rare voire inexistant alors ce schéma est singulier. Par conséquent, il n'est pas évolutif. Il est en boucle, en boucle, en boucle dans la tête de l'individu ce qui restreint voire rend impossible les possibilités d'ouverture au changement de perception de la situation donnée. Pour évoluer, l'individu nécessaire une prise de conscience et une ouverture à un point de vue extérieur. On ne parle à présent plus d'intellectualisation mais de conscientisation. La conscientisation est saine pour l'esprit et permet le déblocage des blesssures de l'individu.

Accepter la réalité permet de se respecter en son fort intérieur et ainsi ne pas se jeter soi-même dans une idéalisation toxique. J'aime bien ce terme "se jeter" car, en effet, lorsqu'on est un(e) idéaliste on est un être humain qui, dans un mouvement symbolique, saute précipitement dans ce qui lui apporte du bien rapidement, c'est-à-dire l'illusion. L'illusion est si attirante, si accueillante, si belle, si douce, si ouverte aux champs des possibles...elle peut prendre au piège n'importe qui et à n'importe quel moment. L'illusion est un lieu dans l'esprit et non un lieu dans le réél. On parle d'un lieu où les rêves semblent enfin, paradoxalement, une réalité. Le problème est là, le piège est là: on prend nos désirs pour des réalités alors que comme je l'ai dit, cela se passe uniquement dans l'illusion du mental, dans le lieu de l'esprit de l'être humain. Autrement dit, c'est juste dans sa tête. Mais ce qui est à l'intérieur de l'esprit n'est-il pas le reflet de ce qui se passe à l'extérieur? Comment est l'extérieur? Est-il un lieu réel ou irréel? L'extérieur au mental n'est-il pas uniquement représenté par le mental? Là toute la complexité du monde. La réalité excite au-delà de nos perceptions et échappe alors à la complexité du cerveau car l'être humain est prisonnier par ses limites perceptives, cognitives, émotionnelles et intellectuelles. Comment faire alors pour ne pas se laisser piéger par l'illusion, qu'on a dit, si attirante? Comme faire puisque la réalité de l'extérieur à l'esprit n'est que perceptible? Il faut alors faire le tri dans ses croyances, ses idéaux, ses perceptions. Dans quel but? Ce tri a pour but de s'éloigner au maximum de l'illusion. Et ainsi, par conséquent, se rapprocher, tant bien que mal, à la réalité telle qu'elle est le plus authentique et cela que cette réalité soit un lieu sûr pour l'être humain ou soit un danger toxique pour la survie de celui-ci.

Je pense que ce tri est possible au travers d'une solidarité humaine et bienveillante. Chacun a le droit de garder son propre degré d'illusion, cela peu être sain comme le début d'une relation amoureuse. Seulement, sur la durée, l'idéalisation est destructice car lorsqu'il s'éloigne trop de la réalité, l'homme n'est plus lui-même, il n'est plus présent au réel. Lorsqu'un être humain a souffert dans son enfance de ne pas avoir eu assez d'attention, de lien affectif avec ses parents alors il peut développer ce mécanisme de défense qu'est l'idéalisation et ainsi rendre la vie plus en couleur, moins grise. En quoi voir la vie en couleur alors qu'elle est en réalité grise est un problème? En particulier, si cet arc-en-ciel d'illusion est présent jusqu'à la mort? Un enfant qui devient adulte en continuant d'idéaliser son père parce que celui-ci a en réalité commis de grosses erreurs qui rend la vie insécure et dangeuseuse pour la survie de l'enfant, ne vaut-il pas que l'enfant idéalise son père toute sa vie? On pourrait penser que oui, mais il faut savoir que la facilité est traite. Comme il est plus simple de s'empifrer de gâteaux plutôt que d'aller courir, il est plus simple d'idéaliser son parent plutôt que d'ouvrir les yeux sur la réalité de sa toxicité (volontaire ou involontaire et consciente ou insconciente). En quoi cela serait-il plus bénéfique pour l'enfant de se rendre compte de la réalité de la situation plutôt que de le laisser simplement se noyer dans une illusion qui lui semble tout à fait paisible? La question est si complexe que quelques "peut-être" tapisseront mes prochains mots. Peut-être que l'enfant est dissonant dans une ambiguité qui provoque une angoisse sous-jacente dont il ne veut pas prendre conscience. Ainsi, malgré l'illusion, l'enfant (adulte ajd) est dans une anxiété constante avec laquelle il a appris à vivre mais s'il se débarrassait de cette anxiété alors il sentirait un lourd poids en moins sur ses épaules et là, il saurait que c'était réel. Comment procéder sans que cela provoque un choc? Le décalage entre l'illusion et le réel peut être parfois si large, cela nécessite de prendre des précautions psychologiques. Je pense que cela prend du temps d'un part et un professionel d'autre part.