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angelique.jfs

Toulon.
2
œuvres
1
défis réussis
6
"J'aime" reçus

Œuvres

angelique.jfs


Mots imposés : charette, sang, cheval, traversée, porc, sel
 Antoine attendait cette journée depuis des semaines , il avait soignement recouvert leur pique nique sous de la paille. Il n'avait pas été aisé de tout rassembler en ces temps difficiles, ce qui pouvait être si simple auparavant semblait très ardu aujourd'hui. Tous biens marchands devaient être déclarés et donnés, toutes ces années de dur labeur que l'on se devait de laisser à l'ennemis.
 Il avait vu ses parents se démener tellement d'années pour maintenir la ferme familiale, s'accrifier leurs corps, leurs vies et endurer des heures sans fins afin de terminer leur travail et un beau jour , un matin un groupe allemand est venu récquisitionner toutes les provisions, la totalité du bétail, ils avaient même emmené Oscar le porc de compagnie. Oscar était née avec une malformation qui aurait dû le mener à la mort mais Antoine s'y était attaché et ses parents n'avaient pû se résigner à le tuer, seul leur cheval de trait leur avait été laissé.
 Malgré tout ça il y avait toujours de la lumière dans la vie et aujourd'hui c'était un de ces jours qu'il savait aller resté gravé dans sa mémoire , un moment qu'il se remémorrerait en souriant dans les moments difficiles.
 Antoine attela le cheval et se mit en route , c'était une journée écrasante , la chaleur n'avait pas quitté le village depuis des semaines entières , la terre s'ouvrait meurtrie par la sécheresse ce qui rendait la traversée difficile.
 Arrivé à l'angle de la rue Kennedy il distinguait enfin la maison de Clémence. Il continuait d'avancer et au moment ou il s'apprêtait à s'arrêter il vu quelque chose bouger dans les champs de blé. Il n'arrivait pas à distinguer ce que c'était quand tout d'un coup il aperçu Clémence , elle sortie en trombe du champs et se jeta en riant dans la charette.
  - Ne t'arrête pas Antoine continue , continue !
 Antoine ordonna au cheval de repartir plus rapidement. Sa mère au même moment sortie de la maison en courant, soulevant sa robe du dimanche pour ne pas tribucher, le chignon à moitié défait un chapeau dans l'autre main :
  - Clémence ! La messe , tu offences notre seigneur , le seigneur te verra , tu lui devra des comptes à la fin ! Le seigneur vous verra tous les deux mes enfants, j'espère qu'il vous pardonnera !
 Clémence était allongée sur la paille aggripée à la charette , elle ne cessait de rire on aurait dit une enfant. Elle réussit à se relever et passa à l'avant aux côtés d'Antoine.
 Pendant qu'ils continuaient d'avancer, il ne pouvait s'empêcher de la regarder comme hypnotiser par son sourire, son regard espiègle et rieur rendait sa beauté indomptable l'instant lui semblait suspendu comme s'il rêvait, . Qu'est ce qu'elle était belle dans sa robe de lin blanc fleurit se disait-il, ses cheveux étaient ébouriffés et du blé était venu s'y loger dans sa course folle soudain Antoine fut tiré de ses pensées quand il aperçu une petite tâche rouge se former sur la manche de lin de Clémence.
  -  Tu as du sang sur ta robe !
 Clémence le coupa instantanément sentant son inquiétude disproportionnée arriver.
  -  Antoine ne t'en fais pas, c'est simplement des écorchures que les épis de mais ont dû me faire tout à l'heure, le sel va désinfecter tout ça quand nous arriverons à la mer !
 Clémence s'approcha d'Antoine et délicatement vint poser ses lèvres sur les siennes pour l'embrasser et avec amusement elle lui dit :
  -  Tu vois bien mes lèvres ne sont pas froides il n'y a donc pas à s'inquiéter, j'ai bien assez de sang pour vivre encore longtemps !
 "Vivre encore longtemps" à ces mots Antoine revint à la réalité il se sentait soudain en colère . Cela lui semblait si injuste la vie commenceait à peine , sûrement les plus belles et les plus douces années gâchées par l'ennemis, gâchées par la folie d'un homme ... c'était injuste il voulait vivre tellement plus , il voulait être libre.
 Sur la route il entendait enfin le bruit des mouettes qui l'apaisa, une odeur d'iode vint emplire ses narines il distinguait enfin la mer, elle était calme aujourd'hui.
  -  De l'air enfin ! s'exclama Clémence qui était déjà sortie de la voiture.
 Elle s'empressa de se jeter à la mer encore habillée. Cela fit rire Antoine quelle impatiente cette Clemence se disait-il.
 Il voulait savourer cet instant et cette journée car la guerre pouvait tout emporter si elle le voulait, mais jamais elle ne pourrait lui voler cet instant , jamais elle ne pourrait lui voler le bonheur passé. Dans une semaine très exactement se jeunesse lui sera volée, il sera majeur et comme certains de ses amis il devra à son tour partir.
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Avec Brooklyn, Friends, Love & Coffee...
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