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Je suis une loutre

Je suis une loutre
Le second poème en mémoire de ma maman. Le tête dans un étau Le cœur sur un dos d’âne J’avanc’ dans le brouillard Sans toi Le doux chant des oiseaux L’odeur d’orag’ d’été N’ont plus la mêm’ saveur Sans toi Ce jour il fait soleil Dehors pas dans mon âme J’ai pour toit le ciel gris Sans toi
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Je suis une loutre
C'était la guerre. Il pleuvait sur décembre, quelque part au nord de ma vie qui prenait fin. Le monde tombait en désuétude et on croyait voir la mort emporter avec elle le peu d'humanité qu'il restait sur cette terre.
Et si, malgré tout, il y avait un espoir ? Un espoir infime ? Et si, quelque part au plus profond de nous, au nord de nos âmes noircies par l'horreur, il restait un peu de douceur et de bonté ?
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Je suis une loutre
L'humanité va Court vole je n'la hais point Crois toujours en elle
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Défi
Je suis une loutre

Il y a certaines de mes consœurs à qui ça ne fait ni chaud ni froid de plonger encore et encore dans des substances parfois indéfinissables. Substances gélatineuses, liquides, chaudes froides... On en voit de toutes les couleurs.
Mais moi, parfois, et de plus en plus souvent, je me rebelle! Il m'arrive, en toute innocence, car qui se méfierait d'une cuillère, de m'échapper de la main gluante et flasque du môme affamé en manque de mousse au chocolat et de m'écraser au sol. Tous les moyens sont bons pour prendre son envol et fuir ce déterminisme horrible. On dit que la loi de la jungle, c'est manger ou être mangé. Mais nous, hein, pauvres cuillères que nous sommes, qui pense à nous?
Il m'arrive aussi de faire des sauts périlleux. Plus je prends de la hauteur et plus je me dis qu'enfin, ô oui enfin! je vais prendre mon envol et atteindre la liberté.
J'ai toujours dit à ma mère, cette bonne poire de cuillère à soupe, moi misérable petite cuillère à sucre, qu'un jour, et ce jour est tout proche, je deviendrai une cui-cuillère. Quand je pense à ce rêve, je sens que des ailes me poussent dans le dos.
Mais à chaque fois, une fichue main humaine vient me sortir de mon rêve et me ramène à la réalité. Normalement, quand on noie quelqu'un, il perd conscience; Nous, les cuillères, nous reprenons conscience de nos déplorables conditions de vie...
Je me compare souvent à du papier toilette pour me donner du courage. Pour les humains, ça fait du bien par où ça sort, mais pour... ce pauvre, ce malheureux papier toilette! Ô Grand Dieu. Je devrais plus souvent remercier le Ciel de la condition de vie qu'il m'a donné, aussi nullissime soit-elle. On peut toujours trouver plus malheureux que soi.
Mais bon, si je pouvais, ne serait-ce qu'une journée, devenir une cui.... AÏEUUUUUUH! Saleté d'humain à la noix!
Bah, j'ai la consolation de lui avoir cassé une dent! Lui, il m'a cassé la tête, en faisant pas attention. Il parait que ça fait super mal de croquer dans une cuillère vide, quand on croit qu'elle est pleine. Ça fait vibrer la tête y parait. Mais bon j'en sais rien. Mais je sais ce que ça fait d'être croqué, et d'avoir l'impression d'être un téléphone mis sur vibreur, ou je ne sais quoi d'autre! Essayez d'entrer dans ma peau et vous comprendrez ce que ça fait!
Moi je plonge dans des plats à longueur de journée, vous pouvez bien plonger dans mon histoire quelques secondes, non? Allez quoi , mettez-vous à ma place! Et si vous le faites, changez moi en cui-cuillère!
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Défi
Je suis une loutre

Dans mon esprit, j'ai toujours représenté l'inspiration comme de la foudre, qui frappe sans crier gare. Lorsqu'elle me tombe dessus, je n'ai plus d'autre choix que d'arrêter immédiatement ce que je suis en train de faire pour écrire. Elle peut surgir d'une phrase prononcée, à la  vue d'un paysage, de mots appris en cours, d'expression que tout le monde connait et utilise sans réfléchir... Par exemple, je ne sais toujours pas pourquoi, je dois l'avouer, mais j'étais en train de cuisiner et l'expression "Il était une fois" me trottait dans la tête. Ça a été le premier vers d'une épopée que je suis en train d'écrire.
Je ne réalise pas beaucoup de défis et ne participe pas à beaucoup de concours car les contraintes restreignent mon imagination. Si l'on me dit "Écrivait un texte dans le quel un jeune homme se fait voler et frapper par ses  camarades de classe mais décide de se rebeller et de se venger en leur lançant des bombes à eau sur la tête du haut du toit de l'école", c'est trop précis pour moi. Si on me dit "Imaginez l'histoire d'un jeune homme qui se fait voler et frapper", j'aurais peut-être eu l'idée de la bombe à eau par moi-même (ou peut-être pas) et aurais réussi à écrire quelque chose. Si on me dit "Écrivez un texte à partir de ces trois mots : "concombre", "vache", "aspirateur"", je suis encore plus efficace qu'avec un contexte donné.
Pour moi, l'inspiration, c'est cette étincelle qui peut surgir à tout moment, et qui réveille ton esprit et l'invite à se nourrir d'expériences, que l'on ne peut parfois vivre qu'à travers l'écriture. L'inspiration est la mère de l'écriture, par un parallèle avec ma mère qui vient me réveiller le matin et me prépare mon petit-déjeuner.
Il y a un temps pour manger, un temps pour dormir, un temps pour s'amuser, alors je ne force jamais l'inspiration. Si elle doit venir, elle viendrait d'elle-même quand elle en aura envie. Je ne vois pas l'utilité de rester coincée des heures devant une feuille blanche à me lamenter. Peut-être que, tout comme les contraintes me bloquent, le fait que je reste planté comme une asperge devant une feuille bloque l'inspiration.
Bref, pour faire simple, mon inspiration n'en fait qu'à sa tête et fait ce qu'elle veut de moi!
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Défi
Je suis une loutre

J'ai du mal à émerger. Par réflexe, et sans doute à cause des bips réguliers que j'entends autour de moi, je tâtonne le vide de ma main à la recherche d'un réveil imaginaire. Ma main n'entrant jamais en contact avec un quelconque objet, j'ouvre difficilement les yeux en grommelant. C'est à ce moment-là que je me rends compte que j'ai la bouche pâteuse. Je me sens vraiment engourdie. Aurais-je fait la bringue hier soir, pour me sentir dans un aussi piteux état? Ce n'est pourtant pas mon genre. Dieu que j'ai mal au crâne ! J'ai des tâches devant les yeux. Je mets longtemps à réaliser que je ne suis pas dans ma chambre à coucher. Ici, tout est fade, froid et sans vie. Tout est vide et blanc. Vide  et blanc comme ma mémoire concernant les événements précédant mon réveil...

- Bordel de cul, je suis où, là ?! grogné-je, de mauvaise humeur.


Ce qui est sûr, c'est que je suis seule, sans Bruno à mes côtés. Où est-il, cet affreux Jojo ?! Et ma petite Stella, mon étoile du berger à moi, qui me guide dans l'obscurité, la chair de ma chair, où est-elle ?!


Je commence à suffoquer, paniquée. Je ressens soudain le besoin viscéral de me lever et de faire les cent pas. Mon corps refuse de m'obéir.


- C'EST. QUOI. CE. BORDEL ?! m'écrié-je et frappant les parties de mon corps que je veux faire réagir.


Il n'y a rien à faire. Je ne comprends plus rien à rien.


Ce n'est que maintenant que je réalise que je suis contrainte à l'immobilité que tous mes sens s'intéressent à ce qui m'entoure. Et ce que je remarque ne me réjouis guère : je suis dans un putain d’hôpital de mes fesses !


J'ai horreur des hôpitaux, et Dieu sait que j'y ai passé beaucoup de temps durant mon enfance, et comble de malchance, je m'y retrouvais toujours à Noël et pendant les vacances... La bouffe y était infâme, et l'odeur infecte qui régnait dans chaque couloir et chaque pièce hante encore mes narines.


Je m'en souviendrais, si j'avais fait une rechute, non ? 
Je regarde la fiche qui est accrochée à "mon" lit. 
- PUTAIN DE BORDEL DE CUL DE MERDE, PARAPLÉQUOI ?! m'énervé-je. 
Je manque d'air. Je sens mon monde s'écrouler, et je suis impuissante face à cette scène d'horreur. Et ni Bruno ni Stella ne sont là pour m'épauler. 
Je veux fuir ce qu'il m'arrive, mais je ne peux pas, parce que mon connard de bas du corps ne fonctionne pas ! 
Je viens de me pisser dessus comme la sombre connasse que je suis. En plus de perdre tous mes repères, je perds le contrôle d'une partie de mon corps. 
Si je pouvais, en plus d'être grossière, je taperais sur tout ce qui est à ma portée : JE SUIS UNE PUTAIN DE PARAPLÉTRUC ! 
Je ne connais pas le mot mais je le hais, car je sais qu'il a ruiné mon existence. Je sais qu'il va me falloir des semaines pour assimiler le mot et les conséquences qui en résultent. Mon cerveau me répète sans cesse que je suis "paraplégique", mais ça entre par une oreille et ressort par l'autre : JE NE VEUX PAS CONNAÎTRE CET HORRIBLE MOT QUI FAIT DE MOI UNE ERREUR DE LA NATURE ET UN MONSTRE DIFFORME ! 
Je viens de perdre ma liberté de tout massacrer sur mon passage en même temps que la motricité de certains membres de mon corps. Je me contente donc d'enfouir  ma tête dans mes mains en pleurnichant et en marmonnant en boucle : 
- Mais qu'est-ce qu'il s'est passé, bordel de merde... Ce n'est pas possible, c'est un poisson d'avril du Bon Dieu. Ce. n'est. pas. possible !
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Défi
Je suis une loutre

J'aurais dû planter le ciel
Dans le jardin de tes mains,
Voir naître des hirondelles
A l'orée de tes cheveux...

J'aurais dû me rappeler
Qu'aujourd'hui forge toujours,
Que l'amour est infini
Quand tu es à mes côtés...

J'aurais dû te voir fleurir,
Faire germer dans tes yeux
L'incendie de la passion
Qui se propage en mon âme...

Je n'ai rien fait de tout ça :
À chercher comment t'aimer
J'en ai oublié l'amour
Et ta beauté s'est fanée !
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Je suis une loutre
Eulalie, seize ans, meurt subitement. Pour Sylvestre, son frère aîné, et leurs parents, c'est tout un monde qui s'écroule. Eulalie était leur rayon de soleil, avec toujours le sourire aux lèvres et une pensée positive et bienveillante pour les autres. Pourquoi donc s'est-elle donné la mort ? À cause de qui ? Pour Sylvestre, il est évident qu'on l'a brisée si fort qu'elle n'a plus vu d'autre option, et il est bien décidé à découvrir la vérité. Guidé par son désir de vengeance, jusqu'où sera-t-il prêt à aller ?
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Défi
Je suis une loutre

Il sort du magasin satisfait de ses achats : une échelle télescopique et une paire de jumelles.
Et des rêves plein la tête. Il sort du magasin des rêves plein la tête. Il va pouvoir reproduire l'infinie tendresse du passé qui s'est subitement arrêtée à la mort de son père. Il va pouvoir reproduire l'infinie tendresse du passé avec la chair de sa chair, son vénéré fils.
Tous les soirs, depuis ses trois ans jusqu'à ses seize ans, il passait des heures à scruter l'immensité en compagnie de son père. Ils montaient sur le toit de la maison à l'aide d'une échelle, s'allongeaient sur cet océan de tuiles rouges et observaient le ciel à l'aide d'une paire de jumelles, épaule contre épaule.
Puis le jour de ses seize ans, la mort avait subitement emporté son père. Et c'était entièrement sa faute à lui. Il n'avait qu'à pas avoir seize ans ce jour-là!
Son père était décédé dans un accident de voiture, alors qu'il rentrait à la maison avec le cadeau d'anniversaire idéal...
Et pourtant, rien n'est plus jamais idéal lorsque votre père vient à mourir. Et ô combien de fois il avait rêvé de voir son père passer le pas de la porte pour lui dire "Ce n'était qu'un rêve, fiston. Je suis toujours là!". Mais cela n'était jamais arrivé et il avait dû apprendre à vivre sans l'homme qu'il admirait le plus au monde.
Ce temps allait bientôt être révolu, et il deviendrait celui qu'il admirait tant lorsqu'il se regarderait dans les yeux de son fils tant aimé! Il se l'était juré...
Cette échelle télescopique et ces jumelles étaient son salut désormais et il plaçait tous ses espoirs en elles, pour son fils, pour lui-même et pour son père.
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Défi
Je suis une loutre
Elles ont coulé Sur mes deux joues Puis sont tombées Sur le bitume. Égratigné Mon coeur d'enfant! Bitume blanc Couvert de sang... Ils ont frappé Encore plus fort... Moi j'ai prié Pour être mort! J'ai pas cherché À supplier Et j'ai laissé Le temps tuer Mes insomnies Et mes douleurs! Bitume en sang Apprivoisé...
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Défi
Je suis une loutre

J'avais espéré si fort que Lucie me pardonne un jour ma regrettable erreur, alors quand je l'avais vue se diriger vers moi avec détermination, les poings serrés, j'étais resté impassible et j'avais gardé la tête haute, mes yeux plongés dans les siens, ne cherchant pas à fuir l'inévitable confrontation.
Elle semblait prendre un malin plaisir à me mettre hors de moi. Sa lenteur m'exaspérait. Elle savait pertinemment que la patience ne faisait absolument pas partie de mes nombreuses qualités. Elle avait un sourire provocateur sur les lèvres. C'est à ce moment là que j'avais réalisé que j'avais réveillé un démon qui sommeillait en elle. Ce n'était pas intentionnel. C'était un faux pas de ma part. Juste un faux pas. Mais pas pour elle, apparemment…
Elle arriva enfin tout près de moi. Je pouvais désormais voir que, même si elle avait un grand sourire sur les lèvres, aussi provocateur soit-il, ses yeux étaient totalement éteints et il semblait impossible qu'un éclat de bonheur vienne un jour les raviver. Je l'avais brisée. Définitivement et indéniablement.
Soudain, je n'arrivais plus à la regarder dans les yeux. Mes pieds me passionnaient, étonamment.
J'avais envie de fondre en larmes dans ses bras, mais je regardais obstinément mes pieds, encore et toujours.
J'avais étouffé un sanglot et tenté tant bien que mal de m'expliquer.
- Je t'en supplie, pardonne-moi… furent les seules paroles que j'avais alors réussi à formuler avant de perdre contenance et de me mettre à pleurer de désespoir.
Je la connaissais si bien, avant. Et lorsque j'avais commencé à pleurer, il m'avait semblé retrouver son âme intacte.
Elle avait été décontenancée, et je sentais que l'envie de me serrer dans ses bras l'avait parcourue un instant. Mais même brisée, elle était apparemment plus forte que moi. Elle n'avait pas cédé. Ce ne fut pas sa tendresse qui s’abattit sur moi, mais son poing rageur.
Le plus horrible pour moi n'était pas le coup de poing, mais le murmure qui avait suivi :
- Jamais. Jamais plus.Hors de ma vue… Hors de ma vie…

 C'était sa prière à elle. Et par amour pour elle, je devais l'exaucer. Tous mes espoirs avaient disparu derrière un écran de fumée, et moi aussi. Pour elle. Mon amour perdu.
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Défi
Je suis une loutre
Ô, mon amie la mort, Dans tes yeux noirs de nuit, Je suis pâle de vie Mais je me sens si bien, Ô étrangement bien, Si tu savais, ma mie ! Délivre-moi des maux, Endors toutes mes peurs Ainsi que mes douleurs... On est bien peu de choses, Toi mon amie la mort, Tu me l'as dit en vain ! Je ne comprenais pas, J'étais sourde à tes mots Que tu soufflais tout bas, Là au creux de mon âme Qui s'obstinait à vivre Une vie longue et belle ! Tes mains me berceront, J'embrasserai tes lèvres, Je grifferai ton cou, J'aurai peur un instant Puis m'abandonnerai À la douceur des cieux ! Avec toi tout s'en va, Les rires et les pleurs, Les amis, la famille, Les rides sur la peau, Le bandeau sur les yeux, Aussi un peu la vie !
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