9. Sa haine dans les pages d'un manuel - 3/3

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Sans que je sache pourquoi, les larmes se pressent sous mes paupières. D'une main tremblante, j'extirpe mon téléphone du fond de mon sac et rédige à toute vitesse un courtmessage groupé. Puis je le range dans mon sac, et cours en direction des gradins.

Je m'assois sur la première marche et fonds en larmes. Peu de temps s'écoule avant que des bras ne s'enroulent autour de moi et qu'un parfum familier chatouille mes narines. Je me jette littéralement sur Sam, tandis qu'Alex me caresse les cheveux en me berçant. C'est la première fois que j'utilise l'urgence A pour moi, alors j'imagine bien leur étonnement en me voyant ici. Malgré ça, mes neveux me comprennent assez pour ne pas poser de questions. Et je leur en suis très reconnaissante.

On sèche les cours de l'après-midi et Sam programme une séance Peine Amoureuse. C'est quelque chose qu'on a mis en place après la rupture de Noah et Alex. Un gigantesque pot de pop corn et un saladier remplis de nos bonbons préférés : les fraises Tagada pour Sam, Nounours en guimauve pour Alex et Crocodiles acidulés pour moi. Un vrai régal ! On se pose tous les trois sur mon canapé et je lance un film en fonction de mon humeur : un bon vieux thriller, vu et revu, rempli de sang et de hurlements. C'est exactement dans cet esprit que je me trouve à l'instant même. Je surprends un regard entre Alex et Sam mais je n'ai pas envie de parler alors je me concentre sur le film.

C'est la sonnette qui me tire du sommeil. Puis des pas qui s'approchent.

- Mademoiselle ? m'interroge doucement Honoré. Il y a quelqu'un qui veut vous voir d'urgence.

Je soulève une paupière puis l'autre et observe mon environnement. Le tapis est recouvert de miettes et les bols sur la table sont vides. Aucune trace de Sam ni d'Alex. Ils ont du s'échapper pendant que je sommeillais. Je me relève doucement et frotte mes paupières engourdies avec mes poings. Des bribes de rêves me parviennent encore. Je revois une scène du film où le héros tente d'échapper à un tueur avec un couteau dans la main. Sauf que cette fois, c'est moi qui suis poursuivie par une Hailey effrayante, la rage déformant son visage et la terreur peinte en gros sur le mien. Je frissonne et attrape un plaid que je jette négligemment sur mes épaules.

Honoré sur les talons, je me rends à la porte d'entrée. Je me fige. Devant moi, se tient Noah, qui au vu des sillons humides qui noient ses joues, a pleuré.

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