Chapitre 1 - Le graffiti

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C’était un jour de cours ordinaire pour Fleur, étudiante en première année de Master de physique.

Les rayons de soleil dorés et obliques de ce début d'automne éclairaient les bâtiments polygonaux qui constituaient son décor quotidien. Les ors et les rouges revêtus par les grands arbres du campus donnaient un air chaleureux à ce lieu un peu trop austère à son goût.

Sa longue chevelure cuivrée s’harmonisait à la perfection avec cette atmosphère flamboyante. C’était d’ailleurs à cette époque vive et colorée qu’elle se sentait le mieux. Elle aimait voir la nature revêtir ses couleurs de dessin d'enfant.

Sans y penser, en mode « robot », elle effectua sa routine matinale. Elle pénétra dans le restaurant universitaire, commanda un café et un jus d’orange accompagnés d’un croissant et s’installa à sa petite table habituelle. Celle qui lui permettait de se livrer au mieux à son activité favorite : voir sans être vue.

Elle sirota ses deux boissons avec une lenteur que lui permettait son lever matinal. Elle aimait prendre son temps, réfléchir, observer, analyser.

Une gorgée de café, une gorgée de jus d’orange, une bouchée de croissant, puis un regard rêveur sur la cour où passaient les groupes animés et les solitaires flâneurs.

Son petit-déjeuner achevé, elle sortit de l’édifice en verre teinté et se dirigea sans hâte vers le lieu de son premier cours.

Un début de journée tout ce qu’il y avait de plus banal.

Puis elle les vit, les colossales lettres noires. Elles s's’étalaient sur le mur du grand amphithéâtre de la faculté des sciences pour y former cette phrase incongrue :

« La matière noire est un océan de possibilités ».

Trop brillante pour constituer une salissure.

Trop iconoclaste pour évoquer une profanation.

Autour d’elle, les étudiants de l’unité de recherche étaient en effervescence et se demandaient qui parmi eux avait bien pu commettre un tel sacrilège. Comme tous ses camarades, Fleur se posait la question. Pas pour blâmer l’auteur du forfait et lui ordonner de nettoyer son graffiti. Mais parce qu’elle partageait son avis.

Même si elle ne saisissait pas l’entièreté ce qu’il avait voulu exprimer, son intuition, elle, avait déjà compris.

Cette phrase était une clef.

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