La grise silhouette (prose)
La grise silhouette est penchée :
Immobile statue de marbre, que fait-elle perchée
Là haut ? Les mains jointes, le cou tordu,
De la grise silhouette qu'est-il advenu
Pour qu'elle demeure ainsi :
Entre les feuilles dorées et le ciel gris ?
Est-ce un homme ? Est-ce un oiseau ?
Une créature jaillie d'un de ces tombeaux ?
Depuis le banc du Grand Cimetière l'on voit
L'ombre diurne courbée vers le bas.
Soudain vient le soleil !
Mais, déjà le doux astre repart,
En cette saison où il se fait bien rare.
Distordue, la grise silhouette demeure.
Que cherche-t-elle au coeur des mourrantes couleurs?
A moins que la vérité ne soit plus sombre :
Qu'est cette ombre ?
Dans le Grand Cimetière où la poète puise l'inspiration,
Peut-être tout ceci n'est que folle illusion.
Et alors la folie pourrait-elle l'avoir gagnée ?
Tandis que, inerte, la grise silhouette demeure penchée.
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