Chapitre 2 : Véronique

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Comme vous ne le savez sans doute pas (sinon chapeau bas, vous m’épatez), la première fusée française, lointaine ancêtre d’Ariane s’appelait Véronique. Pourquoi pas Marcelle, Paulette ou même Yvonne (comme Yvonne de Gaulle, bande d’ignares) ? Ben juste pour VERnon ElectrONIQUE. Eh oui, c’est tout con. Elle a « vu le jour » à Vernon, dans l’ Eure, un département normand tout vert (la devise de Vernon, c’est Vernon semper viride – Vernon toujours vert).

Le même général que pour la fameuse Gerboise bleue a été aussi vexé (sans doute, là, c’est de la petite histoire avec un tout petit h) que les allemands aient inventé la première fusée qui soit sortie de l’atmosphère et a voulu aussi avoir la sienne. Bon, celle des allemands, c’était pas une fusée sympa, c’était le V2 équipé d’une bombe pour aller faire tout péter de l’autre côté de la Manche. Au moins Véronique serait civile avec des objectifs scientifiques (pour commencer…).

D’ailleurs, pour être tout à fait exact historiquement (avec un grand H cette fois-ci), les premiers essais de la fusée Véronique n’ont pas eu lieu à Vernon, dans l’Eure, mais à Suippes dans la Marne. Et ça n’a pas été franchement un succès. En effet, le premier essai a vu la fusée monter à trois mètres (Trois mètres...pas plus haut, elle était restée accrochée à son pas de tir et s’est ensuite lamentablement écrasée au sol comme une grosse bouse).

Bon, ils ont quand même réussi à la faire décoller ensuite mais (là, j’ai eu beau chercher, j’ai pas trouvé pourquoi…) ont décidé de tout déplacer dans l’Eure, à Vernon. Sans doute qu’il ne pleuvait pas assez dans la Marne ? Que c’était pas assez vert ? Ou alors parce que le responsable de l’équipe de recherches avait une maison sur la côte en Normandie ? Ça restera un mystère. En même temps, ce n’est pas fondamental non plus…

Ce qui est certain c’est qu’ils ont essayé tout un tas de carburants divers et variés, en commençant par de l’acide nitrique et du kérosène (c’est sans doute ce qui l’a propulsée à 3 mètres…). Là, c’était Véronique R (R pour réduite, en même temps, trois mètres, c’est assez réduit, faut l’avouer), puis de la poudre pour Véronique P2 et P6, ce qui les a propulsées quand même à deux kilomètres de haut.

Et puis, (ils avaient dû trouver ça rigolo une fusée qui ne monte qu’à trois mètres), ils ont essayé de nouveau le mélange acide nitrique/kérosène (mais ils avaient sans doute changé les proportions) et là avec une ascension à 65 km (presque aussi bien que les V2 mais non... Ach, enkor raté !)

Bon, après, on ne les a plus arrêtés, toujours plus fort, toujours plus haut jusqu’à 400 km de haut (battus les allemands, na !) avec un mélange acide nitrique/essence de térébenthine. Ils ont dû vraiment s’amuser avec la trousse chimie 2000 et ont certainement dû se faire « péter la gueule » quelques fois lors de leurs essais.

Ce que je ne vous ai pas encore dit, c’est que (attention, Histoire avec grand H), après Suippes et Vernon, ils ont été faire mumuse au Cardonnet dans l’Hérault pour quelques lancements. C’était peut-être en été, c’est sympa l’Hérault l’été, les plages, le soleil, les cigales, tout ça… Là, c’était pour des essais de fusées filoguidées (avec un genre de fil à la patte). Ils avaient dû prévoir trop court de fil parce que ces quelques fusées testée dans le Sud en 1952 ne sont montées qu’à 180 m. Pas franchement une réussite. En même temps, s’ils n’avaient commandé que 180 mètres de fil… sinon, après elle n’était plus filoguidée, plus guidée du tout d’ailleurs.

Et puis finalement, tout le bazar a été installé à Hammaguir, dans l’Est algérien (tiens, tiens, ça se rapproche de Reggane et la Gerboise bleue, non ?) Je ne suis pas certain que cette descente plus dans le sud ait été motivée par le climat mais bien par un certain rapprochement entre les deux projets ? Qui sait... sans sombrer dans la parano et le complotisme, c’est sans doute la piste que je vais explorer.

Bon, comme pour la Gerboise, Véronique va maintenant quitter l’Histoire avec un grand H pour basculer dans la petite histoire avec un tout petit h et je vais pouvoir lâcher les chevaux de mon imagination (débridée) sur ce pan de l’histoire de France. En fait surtout sur comment ces deux pans de l’histoire de France se sont croisés (au moins dans mon imagination).

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