Extrait

3 minutes de lecture

Ici, Galdar vient de rentrer à la capitale après plusieurs terribles batailles. Quelques jours plus tard, il se balade dans les rues de la capitale pour aller boire et discuter avec des amis mais, pendant son trajets, certains le regard avec peur et avec colère pour tout ce qu'il a fait dans sa vie.

 Si seulement vous saviez...

 Si seulemet vous saviez ce que c'est que le "Bien" et le "Mal" avant de m'insulter, avant de crier que je suis le méchant de l'histoire, que je suis la bête noire du monde, que je suis ce chien de guerre que vous décriiez. Si seulement vous saviez ce que mes cicatrices cachaient, toute mon histoire, tout mon passé qui, sans cesse, me rattrape. [...]

 Si seulement vous saviez...

 Si seulement vous saviez ô combien vous aviez raison.

 Et c'est ainsi que je repris ma route, injuré par les sombres regards que l'on me portait, injuré par la vérité et par le mensonge, mes yeux constamment touché par une lumière aveuglante et ténébreuse.

 Et j'allai rejoindre ce qu'il restait de mes amis, passant fièrement dans les rues de la capitale d'Interyl, surtout après la mystérieuse disparition de notre Seigneur Fraold.

 [...]

 Une fois la chaleureuse discution bien entamée, autour d'un bon verre d'Hydromel, Jilt s'adressa à moi :

 - Alors, mon gars, c'est vrai ce que j'ai entendu ? C'est vrai pour tout ce qu'il s'est passé lors de la bataille de Rack ?

 Il y eut un long silence. Un long silence qui fut lourd pour eux... mais si meurtrier pour moi. Je regardai le liquide dans mon verre bouger et faire quelques vagues au fur et à mesure que je le secouais, des vagues qui me firent penser à la mer... Des vagues qui me firent penser à la bataille de Rack puisque, je vous le rappelle, j'ai participé à la sanglante partie navale de celle-ci avant de combattre à terre et de voir le massacre total, où je vis toute ma famille se faire tuer brutalement devant mes yeux, ayant perdu mon fils premièrement sur le bateau, fauché par une magie ennemie. Et mes autres enfants... Oh ! Que leurs cris de détresse résonnent encore à mes oreilles, de même que leurs cris de douleur ainsi que les miens lorsque je vis que j'étais arrivé trop tard, ne voyant que leur cadavre, dont l'un d'eux encore entre les bras brûlés de ma femme...

 Et le silence finit car les larmes me montèrent aux yeux et une plainte à la gorge.

 Oui, vous l'avez compris, j'éclatai en sanglot, je pleurai.

 J'avais tout perdu lors de cette bataille. Et j'avais réussi à rester fier et fort durant tout le long... mais, à ce moment, je n'en pouvais plus.

 J'avais tout perdu : ma famille, ma maison, mes amis lors de cette bataille... et je redevins même le monstre que je suis, surtout après avoir été défiguré par un sort de feu et surtout lorsque, de rage, comme je vous l'avait conté avant, j'avais dirigé une escarmouche inutile peu de temps après et que je me contentai de piller et de massacrer, faisant couler à flot le sang dans les ruelles d'une petite ville de l'Empire des Soleils Bruyants, leur donnant le même traitement par simple soif de vengeance ! [...] Après tout, c'est pas comme si j'étais habitué à cela, à tuer, à massacrer, à être un meurtrier, c'est pas comme si c'était toute ma vie...

 Je suis et je resterais toujours un monstre sanglant.

 Ainsi, au moment où j'écris ces mots, ma plume est bruyante car toute la rage est en moi, une rage envers tout et tout le monde et surtout moi-même, une rage si immense... Mais, dans le même temps, je vois des tâches sur mon manuscrit. J'ai sûrement dû pleurer...

 Ah ! Et tout ça, c'est à cause de vous, c'est à cause de moi !

 Non ! Pas de moi !

 Non !

 Tout ça, c'est à cause de cette putain de guerre ! Tout ça, c'est à cause d'elle !

 C'est à cause d'elle que j'ai tout perdu ! C'est à cause d'elle que, dés la fin de mon enfance, je dus combattre avec un idéal, croyant faire le bien ! C'est à cause d'elle que je suis détruit, que je ne peux plus me reconstruire, que je n'ai plus rien à perdre, non rien ! C'est à cause d'elle !

ELLE !

 ...

Que la guerre est magnifique, n'est-ce pas ?

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 3 versions.

Vous aimez lire Rémi Silvergold ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0