A mille lieues de...

19 minutes de lecture

Toute ma vie, j'ai rêvé...

Début 2020

Tout semblait enfin me sourir a ce moment là.

Mes parents, separés depuis plus de 30 ans ,s'entendent a merveille. Mon compagnon depuis a peine un an s'est bien integré dans ma drole de famille recomposée.

Des envies et projets peuvent enfin naitre tout doucement et mon travail se porte plutot bien puisque le renouvellement et l'expansion de la flotte est prévu malgré une certaine incertitude apres les deux prochaines années. Je ne désire pas nommer mon entreprise par discrétion.

La seule ombre au tableau est un sombre virus detecté en Chine qui commence a inquiéter sans pour autant atteindre nos vies.

Nous sommes debut janvier de cette nouvelle année, je prepare ma valise pour un deplacement de 36 heures en direction de Maurice, dans un nouvel hotel choisit par la direction de mon entreprise pour son avantage pecunier.. Ce sera la decouverte.

Je pars sans à priori et ce mois ci est un assez bon mois de travail.

Je suis personnel navigant commerciale, plus communemment appelé " Hotesse de l'air", et ce depuis 21 ans.

Ma vie est un monde a part de la réalité de tout un chacun car ce metier est un monde a part qu 'il est difficile de comprendre. Nous vivons a contre courant de la vie qui défile a travers des semaines qui commencent un lundi et se finissent un dimanche.

Pour nous, pas de lundi mais plutot le jour du vol et le retour de la mission. On appelle ça une rotation.

Ainsi notre semaine pouvant etre découpée en une ou deux rotations . Et ce que nous voyons et retenons c'est le jour du depart , l heure , la destination, le temps sur place et le jour du retour suivit du repos reglementaire pour recuperer. Nous ne travaillons pas un 8h journalier ou un 35h hebdomadaire, nous n 'avons pas un rtt a poser. non . Nous avons des heures de vols. Nous avons des heures de presence non payées avant et apres une rotation et les fameuses heures de vol.

On parle en terme de jour d'activité ou "on".

-hello , tu pars ou?

-Salut , je pars sur un RUN de cinq on.

Le Run etant le sigle ou trigramme faisant référence a l'aéroport de l'ile de la Reunion.

Ainsi notre vie professionnelle est un ensemble de sigle sur des jours on et off et notre vie normale si je puis dire pendant les off. Avec une visibilité limitée au mois par mois pour organiser le reste de notre vie.

On peut expliquer que notre temps est pris par les deplacements , l'attente , les vols de nuit pour la plupart du temps, le decalage horaire qui inexorablement devient plus dur a surmonter en prenant de l'age ,les temps d'absences et le court repos entre chaque depart.

Ce qui retient l'attention quand on dit etre hotesse : c'est la destination. Donc la chance que nous avons. C 'est aussi oublier toutes les fois ou l'on annonce que l'on ne sera pas la pour la soirée, l'anniversaire, le noel, le week end, le diner etc...

La vie de famille est plus dur a creer dans ces conditions surtout pour moi qui n as pas eu une enfance et adolescence au meme endroit ou une scolarité normale qui souvent permet de se creer un reseau d'amis d'enfance et tres souvent le futur mari. le faites d'avoir evoluer avec sa famille au meme endroit est un avantage a la stabilité.

Malgré ça ce metier destabilise car il faut s'en cesse s'excuser de ne pouvoir etre la au moment ou l'autre le souhaite avec l'incomprehension et la deception quand on expliqueque l'on n'y peut rien, que l'on ne decide pas de notre planning , que nos congés ont été refusés au dates souhaitées pour être a l'évênement.

J'ai perdu quelques relations amicales a force de deception de ce genre. Ca vous mine avec les années. Vous renouvellez vos relations , pensez trouver la compréhension mais pas toujours.

Heureusement il y a des vrais amitiés mais elles ne sont pas toujours près de vous.

Souvent j'ai entendu dire ou demander quand je rentrais d une rotation, si, puisque j'etait là, j'étais en vacances. D'autant que partir en vol pour les gens c est être en vacances. Difficile donc de comprendre et d'apprehender la difficulté de notre métier puisse que je suis payée a partir en vacances quand eux rêvent de pouvoir quitter leur rythme de travail du lundi au dimanche au profil d'un cocktail sur un transat.

j'ai des : oh la chance! je meure d'envie, moi, de partir au soleil !

- c'est chouette un metier a rien faire d'autre que de servir un plateaux et taper la bronzette!

On en parle du faite d'etre dans un bruit de réacteurs en permanence, sous des lumières artificielles, en altitude , les decollages et atterrissage en continue font subir au corps de douloureux problemes de santé sur le long terme sans compter l'esperance de vie réduite.

Que vous dire, on a des problemes de circulation et risque de flébite a force d'être en altitude et de subir des montées et descentes; regardez la pression exercées sur une bouteille d'eau pas totalement remplie pendant une descente vous comprendrez la pression sur le corps a 80% de liquide.

On subit une pertes visuelle et auditive avec notre environnement, il a été reconnu que nous subissons les radiations atmospherisques: un aller retour antilles equivaudrait a quatre scanners et a ce jour aucune etude ne permet de savoir l'impact sur notre sante.

A cela s'ajoute l'air ambiant pressurisé et venant de l'exterieur, donc avec une hygrometrie proche de 6% quand l'atmosphere des antilles avec son humidite vire a 96%

Pour finir il a y les nuits blanches cumulées et non recuperables qui detruisent a petit feu.

Mais c'est un choix fait en connaissance de cause donc sans regret.

je passe ma vie a faire et defaire une valise qui reste en permanence dans la chambre d'ami prete a etre re remplie en fonction du deplacement. Tout les mois sont organisés par des trains et nuit d'hotel reservee pour partir au siege. Bon par contre je suis la moitié du mois chez moi en repos total.

Je ne vis pas a Paris ou se situe le centre névralgique de la vie aerienne. Trop cher, trop vivace, trop betonnee, trop bruyante et surtout une aggression il y a quelques années m a rendue phobique et peureuse de cette ville tentaculaire et impersonnelle a mes yeux . Malgré tout j'éprouve fascination pour cette ville magnifique, pleines d'histoire, riche de cultures mais qui necessite beaucoup d'argent ou de compromis.

J'y ai passé malgre tout six ans dans cette ville. les premieres dans un foyer de jeunes travailleurs dans le 13 eme arrondissements de paris. j'y ai rencontré de bons potes plus que des amis, avec qui j'ai decouvert la vie nocturnes et trépidantes de cette ville.

Puis il y a eu l'agression sur les champs elysées. Une foule de monde ce soir de l'an 2000 defile du trocadero vers les champs et j'y suis avec deux amis du foyers. Nous avons passés le debut de la soirée dans un restaurant a ecouter un groupe de jazz et nous sommes partis sentir l'ambiance en partant a pied des halles jusqu'au trocadero ou nous achetons une bouteille de champagne a un marchant a la sauvette. on remontait la rue dans la foule, moi en manteau sans sac a mains, juste mon telephone a la ceinture et ma carte bleu avec la carte orange dans une poche de pantalon.

Pourtant en une fraction de seconde je me suis retrouvée entouré de cinq ou six mecs grand, black et super jeunes qui me tire a droite a gauche, touchent mes seins et l'entre jambes, essaye de me tirer hors de la foule. Je crie, je me debat sans aucun resultat, une de mes mains griffe le visage de l'un d eux et la seconde qui suis je me retrouve rattrapé par des bras car j'ai basculé en arrière suite a un coup de poing en plein visage juste sur la pommette.

on a cherche a me faire soigner a la croix rouge rue de berri, pas de glace pour ma joue, personne pour m'aider. mes amis n'avaient rien vu venir. l'un d'eux avait la bouteille de champagne, vide dans la main pret a assommer si besoin.

On est rentre a pied jusque dans le 13 eme.

Pour moi c' était fini ,j'ai haÏs cette ville, supporte de vivre dans un appartement sans chauffage correct et des cafards a cause d'un voisin qui refusait le traitement de l'immeuble.Les agressions verbales des jeunes des rues avoisinantes a Ivry sur seine. Le vandalisme de ma voiture, trois fois en six mois.

Je suis partie dès que j'ai pu, me refugier chez ma mère en Bretagne.

Deux mois apres le voisin provoquait par inadvertance un incendie, le jeune qui m'avait remplacé au dessus a tout perdu. J'étais parti a temps. j'avais sauvé ma peau au sens propre comme au figuré.

Je vis donc en Bretagne et travaille a Orly.

Je fais ce metier par passion et par choix d'une vie que je connais depuis ma tendre enfance. Une vie ou tu pars et tu reviens inlassablement. je ne connais que ça et c'est devenu ma drogue.. mais pas que , je ne sais pas faire autrement.

Je suis une expatriée qui a choisi la Bretagne comme point d'ancrage et l 'aerien comme metier pour continuer de partir et revenir car je suis incapable a rester sans plus bouger. je le voudrais par moment pour etre plus avec ceux que j'aime mais je ne suis que ça , hotesse. je l'aurais fait plus volontier avant si j'avais trouvé ma moitié, mon ame soeur, le père d'enfants que je n'aurais pas. Ca m'aurait surement donner plus de courage a tenter autre chose. je suis si curieuse de tout et avec une telle soif de decouverte et d'apprentissage. mais seule c'est tellement plus difficile qu'a deux.

prendre la decision de repartir sur les bancs de l'ecole pour faire ce que je n'ai pas fait, la fac. Avoir un diplome meme si c'est juste pour avoir etudie et non pour en refaire un autre metier.mais j'ai des contrainte que j'assume seule je ne peux que rever pour le moment.

Je ne me suis jamais vu faire autre chose et c'est la panique d'imaginer qu'il en soit autrement. Peut etre un grand manque de confiance en soi et aussi d'avoir été souvent seule. Ce qui n'est pas tout a fait le cas avec ce metier puisque tu l'es sans l'etre. Entourée de gens qui te cotoient sans trop te connaitre mais assez pour ne plus etre une veritable inconnue et assez peu pour ne pas connaitre le fond de ton ame.

21 ans de voyages et de rencontres dans la meme entreprise et que j'aime car j'y mets du sentimentaliste de part notre petite structure et notre evolution ensemble. Mais j'y ai aussi accumulé un nombre incalculable de kilos que je n'ai pas perdu.

C est le poids de ma vie et de souffrance interne. De ma solitude et de mes relations ratées au point d'etre arrivée a la limite du possible pour eventuellement donner vie.

le poids de la peur du manque et de la perte. mais j'y reviendrais.

je suis devenue une grande et ronde hotesse au visage souriant qui compense . Je me sais pas belle mais jolie, pas desirable mais gentille donc la bonne collegue. Et meme, quand j'etais plus jeune et pas ronde mais avec des formes ma grande timidité a fait de moi la bonne collegue, la gentille fille.

je manquais tellement d'assurance que je faisais tout pour etre la valeur sure en terme de travail. Celle qui est irréprochable.

Sourire ! Au risque de faire justement les conneries parce que le feu aux joues d'etre surprise en pleine action et d'etre jugée.. c'est drole et stupide quand j'y pense mais je l'aimais bien cette fille la!

Je suis la grande genereuse, qui plaisante un peu, fait son travail consciensement mais avec un peu de raideur parfois. Celle qu'on apprecie mais pas tout le temps , celle dont c'est une valeur sure de travail mais pas la rigolote, non! je rale comme tout le monde mais pas trop, je n'en ai pas besoin tout se voit sur mon visage..

Dans ce metier, génial, c'est vrai j'adore ! Il nous arrive tous par moment, que le sort s'acharne a nous compliquer la tache avec un retard, un tapis en panne, une alerte a la bombe et du coup pendant l'embarquement vous devenez le bouc emissaire d'un passager furieur qui a besoin de se defouler sur la representente de l'instance responsable de sa colère qui vous acceuille aux portes de l'avion avec une sourire ultra bright au possible et un bienvenue qui devient la goutte d'eau .

Mais si je racontais toutes les histoire et anecdotes je devrais en faire un livre en plusieurs tomes.

Enfin voilà, je pars je reviens encore et encore. La vie defile a une vitesse pendant ce temps la et puis il y a 10 mois , j'ai Alain qui est entre dans ma vie et ce garçon tout gentil avec son grand sourire un peu chevalin , a reussi par sa tolerance et sa patience a me donner envie d'etre mieux et mieux que bien.

j'ai trouvé un garçon tout doux qui semble parfois desemparé face a un probleme mais qui par son metier, il est banquier, semble droit et juste.

Résultat j'ai banni la cigarette de ma vie apres 23 ans de bon et loyaux services car pour garder contenance, compenser, se calmer . Ca a toujours ete ma bouée de secours. je n'ai pris aucun substitut car je m'etais dis que je ne pourrais pas m'en separer si je ne tirais pas un trait direct. et puis je sais que mon père avait reussi de cette façon et je me croyais pas capable de faire autrement comme de tire un coup sec sur le pansement: rapide et efficace..

Entre Moi et la cigarette c'est une vielle histoire qui semble s'etre enfin termine.

Avec Alain , apres un an de relation ça se passe plutot bien. j'attend qu il reussisse enfin a vendre ce qui était sa maison commune avec son ex et qu'il me parle enfin d'envie et de projet. Et puis surtout qu'il me presente ami et famille. Il semble vouloir encore attendre d'avoir repris sa vie pour lui seul et ne plus avoir rien a faire avec elle. C'est en bonne voie puisqu'un futur acquereur semble emballé.

Pourtant j 'ai toujours du mal a comprendre apres bientot un an, qu il ne m'ait toujours pas presenté ni ami ni famille. ça me reste un peu en travers de la gorge.

Pour l'heure Alain est justement à Quimper chez ses parents et moi sur le départ.

Nous sommes le 4 janvier 2020, un samedi il est 10h et ma valise est bouclée, je pars pour un long périple qui ne s'arretera que le lendemain midi , une fois arrivée a l'hotel.

je pars le jour ou l on decouvre qu'a Wuhan en chine, un virus a été decouvert sur un marche d'animaux exotiques. ce sont des cas de pneumonie sévère et rien ne semble presager autre chose... Et puis la Chine est loin . Meme si le virus n'est pas le sujet, ni l'histoire il est le fond de la trame qui m'amenera a decouvrir Mr K et parce que pour tout le monde l'année 2020 est celle d'un terrible chamboulement de vie et que tout ne s'arrete pas avec ce virus .

Je suis donc sereine et plutot ravie de partir.

Je prend un train à 12h30. Je ne peux pas faire autrement que m'assoupir des le depart . je ne sais pourquoi mais c'est soporifique . Lire , ecrire ou meme regarder une film ne m'est pas possible. je dors mal car les sièges sont inconfortables surtout depuis l'arrivée des nouveaux trains . l assise est dure et nous n'avons plus les repose-pieds . J arrive sur Paris à 15he et la c'est la course.. Apres avoir etire ma grande carcasse je me sors rapidement du train et suis le mouvement de la foule sur le quai qui comme moi s'evertue a sortir vite de là.

Mon rdv de briefing professionnel est prevu le soir pour 20h. D'aucun pourrait penser que je pars beaucoup trop tot de chez moi mais l'experience m'a permis d'etre plus prevoyante. Il suffit d'une panne quelconque sur la voie pour arriver en retard et perdre le vol qui est le dernier de la journee. Il est donc evident qu'il vaut mieux ne pas le rater.

Ma vie est un ensemble de deplacements constant d'un point A a un point B. Ainsi je n'ai pas fini mon periple pour seulement arriver au siege de mon entreprise. Un bus jusqu'a l'aeroport puis le tramway pour enfin aller au siege, il est 16H30 . Je passe a mon casier verifier les derniers documents distribues et je file en salle de repos. je ne suis pas fatiguee reellement, puisque je n'ai fait que dormir mais je vais passer la nuit dans un avion avec des passagers . Je souhaite etre vraiment en forme et je n'ai rien de special a faire que d'attendre...

Alors comme a mon accoutumee je pars m'allonger pendant au moins 1h si ce n'est plus, puis je dine sur le pouce et me prepare.

Nous avons la chance , avec les années, d'avoir vu evoluer les espaces qui nous sont attribués au siege afin de pouvoir assurer nos missions. Avant nous n'avions pas de lits dans une salle pour se reposer, ni meme de repos sur certains de nos vols. Nous risquons une rgression de nos conditions depuis le covid et l'apres confinement. Mais en janvier tout allait pour le mieux, un renouvellement de flotte et les comptes dans le vert. On avait des risques de changements d'actionnaires dans les 2 ans mais rien qui ne soit aussi grave que ce que l'on vit a ce jour .

Pour l heure je ne m'en inquiète pas , ni meme du covid , ni meme de Mr K.

Je ne m'inquiete que d'etre bien pour mon vol vers Maurice. Je suis partie de chez moi vers 12H et il est 20h. Tout le monde est là on est pres. le vol est prevu plein, pas de particularités, 11H30 de vol prevu sans turbulences visible, je choisi ma place a bord et les responsabilités du poste comme tout a chacun et nous partons enfin pour l'aeroport.

Ce soir la, je suis sur un boeing 747 , un des derniers que nous avons.

Si normalement ces gros Jumbo devaient nous quitter pour une retraite definitive dans le courant 2021 , la encore avec le covid je vis mes derniers vols avec. Le dernier , pour moi, d'ailleurs c'est fait juste apres le debut du confinement.

Nous sommes donc 15 membres d'equipages avec au moins 500 passagers a bord, enfants , bebes compris. Le decollage prevu presque 2H apres le briefing car nous avons l'aeroport a traversé et plusieurs fois. Depuis les derniers attentats les mesures pour les liquides a bord nous ont contraint a enregistrer nos bagages , le lieu etant a l'opposé des filtres et douanes pour ensuite devoir allée a nouveau a un autre bout de l'aeroport pour acceder a l'avion.

A cette heure ci c'est un vrai bonheur! l'aeroport qui a avale et recrache pres de 100000 personnes par jour commence a se calmer. On ne slalomme pas entre les passagers et du coup on est plus zen pour prendre vraiment notre fonction.

Apres notre decollage a l'heure je dirais, le service repas des passagers, notre premiere pause vers minuit et demi environ. C 'est la que commence la partie la moins interressante et la plus longue de notre travail. les gardes.

Comme en mer, le but etant d'etre a l afflut de tout ce qui se passe a bord.. Les pilotes se relaient en periode de quart de 2 a 3h de repos et surveillance. Nous faisons de meme avec nos passagers et toutes les parties de la cabine a notre charge.. Toute les 30 min des rondes pendant que tous dorment.

Puis l'veil pour le petit dejeuner des passagers avec la bouche pateuse et l'indecision entre un cafe et un jus d'orange voir les 2 ou finalement pas du tout et puis Ah si un café, un chocolat et un jus d'orange.. Que tout compte fait le melange trop indigeste risquerai de rendre un tantinet malade pour un peu que la descente soit legerement secouée par des turbulences..

Ah oui j'aime mon passager mais des fois je ne le comprend pas, le pire etant quand il me demande un coca a mettre dans un biberon au reveil pour son bébé de 2 ans.. Ca m'offusque mais qui suis je?

Juste celle qui se doit avec le sourir de lui donner ce qu il demande car je suis la pour son confort et repos, sa securité et santé le temps de ce trajet pas pour le juger.

Ah! je l'aime mon passager meme quand il m'interrompt pendant mon diner voyant pourtant que la bouche est prete a se refermer sur ma fourchette, le plateau sur les genoux , assise sur un container dans l'espace clos d 'un galley, rideau ferme a minuit. Il a ete nourri et abreuve mais le verre d'eau il le veut maintenant .

Pas meme un pardon!

Bon Appetit!

Puis je?

Et surtout. Non content de ne pas s'excuser, il justifie par un :

" j'ai la gorge sèche" et un regard ne laissant pas de doute qu'il est seul dans son bon droit et refuserai de patienter une seconde que je puisse finir de refermer ma bouche sur ma fourchette...

Mais voilà , le vol se termine et avec, l'experience de la fourchette.

Je ne sais pas pourquoi nous n'avons finalement jamais reussi a faire autrement mais a chaque fois que nous changeons d'hotel sur Maurice, il est systematiquement a, au moins 1h et 30 min au bas mot de l'aeroport. Vous imaginez qu'il est bien 10h du matin et en dehors de 2 petites siestes ou quart, si vous preferez, je suis debout depuis la veille plus le vol.

Je ressemble a un pantin désarticulé dans le siege inconfortable de la navette. Roulant a vive allure sur des petites routes et virages en nombres incroyables, le chauffeur nous balotte a la limite de nous casser le coccyx. Pour finir , j' arrive l'oeil rouge de fatigue, le dos meurtrie dans le nouvel hotel qui va nous faire dechanter au point que pour une premiere fois de ma carriere,je ferais un rapport de non conformité, mettant en evidance le manque cruel d hygiene et la climatisation bloque a 26 degres qui n'a jamais fonctionne et cela sans meme une tentative de la part d'un technicien d'hotel que j'attend toujours a ce jour.

Vous savez quand vous appelez et que l'on vous dites avec la voix suave:

"-oui oui, j'ai bien pris note de votre demande , nous allons nous renseigner..."

"-non non je veux un reparateur pas un renseignement!!"

"-oui oui je vais vois si je peux vous renseigner..."

ceci est un cas rare.. la reputation de L'ile n'est pas a rougir elle est un exemple de recevoir hotelier..les chambres luxueuses et le decor de l'ile paradisiaque..

Cette experience désastreuse fut la résultante d'une volontée d'économie au détriment du repos . Une necessité minimale dans notre situation professionnelle.. Rien que la distance aurait du etre la raison principale pour eviter ce lieu .

C'était mon premier vol de l'année 2020, j'allais changer de destination par la suite du mois, restant dans les DOM, tout en apprehendant de devoir retourner dans cet hotel..

Pauvre petite hotesse de l'air qui se plaint qu un hotel soit bruyant et assez peu propre, alors qu'elle part a travers le monde au soleil.... Mais oui il y a des priorités et le droit de raler aussi!

Je suis partie quatre jours pour deux nuits blanches et je repars dans trois jours.

Le réconfort dans ce genre de moment c'est surtout qu'en fonction des destinations je ramène des petites choses pour agrementer ma vie et celle de mon entourage. Plaisir simple et a la fois luxueux de se dire que l'on a fait 10000km pour cela dans les 2 sens!!

De la reunion ou j' ai vecu , je ramene panier, fruit , vanille, certaines huiles essentielles , epices. D'afrique les noix de cajou et cacahouetes grilée et non salée. De Montréal mes jeans etc

je regrette d'avoir manque de courage ou de finances par moment de ma carriere pour faire plus de choses pris plus de photos ou ramener des petits objets de certaines de nos destinations passes que nous ne reprendrons certainement plus. Mais tant pis , la memoire pourra jouer des tours mais au moins j'aurais les souvenirs...

En attendant ma vie est gerée par un planning que je ne decide pas calant comme je peux mes amis, ma famille ,mes week end quand j'en ai pour etre avec Alain, et mes rdv medicaux quand j'arrive a les avoir.

Toute la complexité des choses est que en dehors des planning au mois par mois, ne permettant pas de grande visiblité dans le temps; il y a surtout avec les années,de plus en plus de difficultés a avoir un rendez vous avec un specialiste.

Mr k est arrivée sans que je puisse m'en rendre compte et ce qui est terrible c'est que je n'ai pas la certitude qu'en ayant eu mon rdv plus tot on le detecte ce vilain... Vicieux et petit qu'il est..

Voila Mr K est un vilain que l'on nomme Crabe, cancer. Ca a tendance a mettre tout le monde mal à l'aise et sans vouloir se voiler la face , chacun a le droit de lui donner son petit nom pour plus de facilité.

C'est une des courageuses guerrieres d'un forum qui se bat comme beaucoup contre cette saloperie qui un jour a utilisé le mot K en majuscule pour en parler sans fard. j'ai bien aimé car c'est plus simple. Je ne lui avait pas donné de nom mais avait nommé de part sa taille la 1ère tumeur trouvée sur mon sein droit.

je ne cherche pas a etre dans le melodrame ou autre.. je voudrais juste raconter mon experience et la partager.

Il y a des hauts des bas et je ne pense pas avoir a rougir ou me sentir mal de vouloir ecrire sur ce sujet bien au contraire..

j'étais prise dans ma routine d hotesse et sans aucune crainte que d'essayer d'avoir un rendez vous qui ne saute pas cause planning de travail. L'autre complexité etant que en ayant aucune visiblité au mois pres c'est encore plus difficile de caler un rdv. On a beau essayer d'expliquer pourquoi on insite aupres d'une secretaire d'acceder a nos demandes au lieu de passer par leur fichu site web, chacun aura une raison de vouloir passer avant ou se considerer prioritaire a avoir ces foutus mammographies. la realité est que tant que tu n'as pas ce satané K tu n'es prioritaire de rien que d'attendre d'avoir la chance de.... choper un rdv ou d'avoir le K pour ne plus galerer pour faire l'examen

Sans aucun antécédent j'étais à mille lieu de penser que K viendrait se caler au chaud dans mon sein.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 8 versions.

Vous aimez lire Le Corre Audrey ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0