Chapitre 5 : Déchirures

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Une semaine s’était écoulée depuis l’accident de voiture. Dans sa chambre d’hôtel, Fred rangeait ses habits dans son sac lorsqu’on frappa à sa porte.

— Alors, tu es sorti ? demanda Hector, la voix légèrement agacée.

— Ce matin, répondit Fred, visiblement absorbé dans ses pensées.

— Tu sais que j’en ai appris une bonne, en début de semaine ?

— Ça doit être la semaine qui veut ça… Moi-même…

Hector s’emporta contre son ami de trente ans.

— Tu te fous de moi ? Tu comptais me le dire un jour ? Je te faisais confiance, merde !

— Je ne le savais pas, je ne l’ai découvert qu’il y a quelques jours, par les médecins… Je ne comprends pas…

— Arrête de te foutre de ma gueule, putain ! Je m’en fous, à la limite, qu’elle soit ta fille. Au moins, il lui reste un parent, tu vas pouvoir t’occuper d’elle. Mais Hélène, putain ! Toi et elle ! Merde, t’es un enfoiré de salopard !

— Écoute je…

— Ne cherche pas d’excuses, en plus ! Tu savais ce qu’elle représentait pour moi. Et t’as pas pu t’en empêcher, salaud !

— Non, tu ne comprends pas…

— Qu’est-ce que je ne comprends pas ? Tu veux me faire croire que c’est elle qui t’a attiré dans son lit ? Alors qu’elle était mariée, heureuse en ménage, avec ses deux filles ? Et toi, elle ne te connaissait même pas ! Qu’est-ce que tu lui as dit pour l’embobiner, enfoiré !

— Ce n’est pas du tout ce que tu crois…

— Ta gueule, pauvre con ! Hector lui adressa un coup de poing rageur qui le fit tomber à la renverse sur son lit. Tire-toi, et ne reviens plus jamais dans cette ville. Si Jo en parle, on s’arrangera pour qu’elle aille chez toi, mais ne compte pas sur moi pour faire ta publicité auprès d’elle.

Hector quitta la chambre d’hôtel en claquant la porte, laissant Fred se relever tant bien que mal, et souffrir autant des suites de l’accident que de la peine enragée de son ami.

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— Ça va pas, non, maman n’aurait pas fait ça, elle ne le connaissait même pas, d’abord !

La nouvelle que Joanie apprit à son réveil la laissa parfaitement incrédule. Le médecin lui avait expliqué que ses blessures, suite à l’accident de voiture, lui avaient fait perdre beaucoup de sang et qu’il avait fallu lui faire une transfusion. Lorsqu’il lui dit, voulant la rassurer sur la source du sang qu’elle avait reçu, qu’il avait été prélevé sur son père, elle se trouva dans l’incompréhension la plus totale. Comment son père, mort depuis un mois, enterré, à des milliers de kilomètres de là, avait-il pu lui donner son sang ? L’incompréhension avait alors gagné l’équipe médicale puis Marie intervint, et éclaira Joanie.

— Demande à Hector, il te le confirmera… continua la jeune fille.

— Il est allé le voir. Une dernière fois. Il vient de le rayer de sa vie. Tu te doutes de l’état dans lequel il peut être. Il ne veut plus entendre parler de lui.

— Mais il croyait en ma mère ! Il sait que ce n’est pas possible !

— Écoute, Jo, les analyses sont formelles, une telle similarité dans les ADN ne peut signifier qu’une chose. John n’était pas ton père biologique, c’est lui.

Joanie ne voulait pas croire l’évidence. Il y avait forcément une erreur, dans l’analyse, dans l’interprétation des résultats, dans la manipulation des échantillons. Même si elle le trouvait étrange, même si elle ne le comprenait pas très bien, elle n’avait rien contre Fred, mais Hélène ne pouvait pas l’avoir connu, encore moins avoir eu une fille avec lui.

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