Aujourd'hui dès l'aube

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L’aube pointait doucement le bout de son nez, et les rayons encore pâles de soleil illuminèrent la petite maison. A l’intérieur, l’homme fixait le plafond. Il se leva lentement, prenant le temps de réveiller son corps après cette nuit de sommeil. Il entra dans la pièce principale et s’assit à la table. Il fixa la forêt à travers la petite fenêtre en face de lui. Une longue journée s’annonçait.

Après un long soupir, l’homme se leva et alla chercher à manger.

Puis il sortit dans le petit matin, profitant du calme de la forêt encore ensommeillée. Le doux soleil ne parvenait pas encore à dissiper les nappes de brouillard, et les animaux nocturnes profitaient de leurs derniers instants de liberté avant de devoir aller se coucher.

Il continua son chemin, laissant derrière lui les lucioles et les papillons de nuit.

En s’éveillant, la forêt commençait à bruisser de tous ces sons feutrés, qui laisseraient bientôt place à la charmante cacophonie des animaux plus grands.

Il s’immobilisa soudain. Devant lui se déroulait l’incroyable spectacle d’une mère allaitant son petit. Cette image, et la tendresse qui s’en dégageait, lui fit monter les larmes aux yeux. Mais la biche le repéra, et s’enfuit avec son faon.

Il soupira.

Il profita de cet arrêt pour cueillir des fleurs sauvages. Roses, œillets et brins d’herbes mêlés formeraient un fantastique bouquet, à la fois plein de vie et de douceur.

Puis il recommença à marcher, inlassablement. Vint l’heure du midi, mais il ne s’arrêta pas. Il frôlait les arbres, profitaient du sentiment d’éternité que lui procurait la forêt, si sauvage et pourtant si ordonnée.

Il croisa bientôt la route d’un petit ruisseau, dont le doux clapotis semblait chanter. Il s’arrêta sur sa rive et ôta ses chaussures. Ses pieds, fatigués d’avoir tant marché, étaient légèrement gonflés. Il les plongea dans l’eau fraiche avec plaisir. Aussitôt, des petits poissons se massèrent autour de lui afin de manger ses peaux mortes, le chatouillant et arrachant ainsi son premier sourire.

Mais il bougea et, aussitôt, tous les poissons s’enfuirent loin de lui, à l’image de la vie qui s’échappe sans qu’on ne puisse rien n’y faire.

Il profita encore un peu des bienfaits de l’eau courante sur ses pieds. Le soleil, filtré par les branches des arbres autour de lui, tombait directement sur son visage, réchauffant doucement son corps et son âme. Le visage levé, l’esprit grand ouvert, il était là, comme une ombre anonyme qui passe et que l’on oublie. Mais après tout, n’était-ce pas le principe de la vie ? Vivre, puis laisser la place à autre chose, de plus grand et de pus beau… L’éternité n’existait pas, même la pierre se fissurait.

Puis il reparti comme il était venu, silencieusement, discrètement, parfaitement conscient qu’il n’était rien de plus qu’un grain de poussière dans l’univers.

Enfin, alors que le soleil commençait à redescendre se coucher, il arriva à destination, son bouquet serré contre son cœur. Il poussa la petite grille enherbée, et marcha vers le mur du fond. Là, il s’accroupit devant une pierre et écarta délicatement les plantes qui la recouvrait.

Il sourit, d’un sourire étrange, entre tristesse, tendresse et mélancolie. Sa petite fille était là.

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