L'idiot et le forgeron de la maturité

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Ces quatre années de collège furent pour moi bien plus que quatre simples années de collège. Je ne m'en rends compte que maintenant mais ce texte en est le point final. Le point final de quatre années de construction, quatre années d'évolution.

En primaire, je n'étais qu'un métal brut, surexcitée ne pensant qu'à s'amuser je voyais le monde d'une toute autre façon. Mon arrivée au collège, en sixième, ne m'a pas beaucoup apportée. Mais j'ai quand même fait la découverte d'un grand ami lors de notre premier cours de musique. J'étais moins excité sûrement par un faible gain en maturité mais je m'amusais et passais mon temps à ça et bien sûr les notes allaient avec.

La cinquième fut un grand pas vers ce que je suis aujourd'hui, j'y ai découvert lors de la première moitié de l'année scolaire ce qu'est réellement l'amour, mais aussi par la même personne la timidité. Je ne suis pas devenu timide mais sûrement pour une autre raison plus fermé, plus fermé que la personne ouverte que j'avais été. Mais encore, ce qui calma sûrement mon idiotie était d'avoir une classe horrible, de connaître en tant que personne ouverte et excité, un groupe de personnes très perturbatrices et prolifératrices d'un nombre incalculable d'idioties et de méchancetés à tout bout de champs. Cela m'apprit la discrétion et les bases simples de la défense.

La seconde partie de l'année m'apprit tout autant et bien différemment, d'autre sensations. En particulier lors de la classe de neige passée avec cet ami qui y joua un rôle plus que principal. Je me rappelle distinctement de ces un ou deux soirs qu'on pourrait plutôt nommés nuits, où j'ai passé dans le noir de longs moments à discuter avec lui, de mon amour et autres souvenirs et anecdotes de ma plus tendre enfance. Cela m'apprit l'intimité, une toute autre intimité que celle que je connaissais ou que je pensais connaître auparavant. Et au milieu de cette forge déchaînée j'appris la nostalgie, la tristesse mais aussi ce qui m'a fait découvrir, et m'a donné cette soif de solitude et de tranquillité: la boom. Cette fête pouvant se comparer à une discothèque pour jeune ne m'a pas laissé indifférent, car j'en ai gardé un mauvais souvenir de mon année de CM2. Aimant et n'étant pas aimé je me retrouvais dans une situation similaire à cet enfer qui n'est pas le sujet cette nouvelle. Je suis donc pendant une longue soirée, resté éloigné de cette vision d'horreur. Amour, timidité, intimité mais aussi maturité tant de mots sonnant de manière très similaire qui ont créé l'alliage dont je suis en partie fait aujourd'hui.

Ma classe et mon année de sixième catastrophique auraient entraîné bien des personnes vers le bas et l'année de cinquième était pour moi et encore il y a peu, la pire année de ma scolarité au collège mais elle en était en fait tout le contraire.

Et la quatrième commença, ma 3eme année au collège et sûrement une des plus difficiles. Elle ne commençait pas très bien avec la séparation de mon ami maintenant et depuis déjà un moment mon meilleur ami. Je me retrouvais donc sans la personne qui m'était des plus chères et avec pour seuls amis deux abrutis, cherchant la moindre occasion pour te pourrir la vie. De plus nos deux rangs étaient à l'opposé l'un de l'autre et nous nous éloignâmes très vite et tout le long de l'année, forgeant ma solitude et ma manière de supporter de parfaits idiots.

L'année de troisième aura été utile psychologiquement, me permettant d'écrire cette nouvelle issue d'une heure et peut-être plus d'intenses réflexions. Cette dernière année correspond au moment où l'on plonge le métal encore chaud dans la bassine d'eau froide, le moment de finaliser une construction déjà presque achevée.

Au final ces quatre années de collège, tout ce temps de confection qui m'a fait devenir ce que je suis aujourd'hui. Et ça je le dois à toutes les personnes que j'ai connues depuis longtemps.

Un idiot n'est en fait qu'un matériau brut attendant d'être affiné.

Petite note à ma prof de musique de sixième sans qui je n'aurais pas connu l'outil principal qui m'a forgé.

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