104. Premier oral

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La pluie sur mon visage me réveille. J’ouvre les yeux et vois les feuilles d’arbres au-dessus de moi ployer sur les gouttes.

— Oh Fuck !

Je me dépêche de sortir de mon sac de couchage en même temps que les autres. Je trotte sous l’ondée jusqu’au buisson où j’ai laissé mon pantalon et mes bottes. Je reviens m’abriter contre le tronc du plus gros arbre avec les autres. J’enfile ma culotte et mon futal détrempé, puis vide l’eau de mes bottes, essore mes chaussettes, et termine de m’habiller.

— Personne n’a regardé la météo ? râlé-je.

— La ? demande Urbain.

Je soupire, accepte la pomme que me tend Daniel. Nous expédions le petit déjeuner, sellons les chevaux, puis reprenons la route.

La pluie cesse en fin de matinée, reprend en milieu d’après-midi avant que les habits soient totalement secs, puis cesse à nouveau en début de soirée, laissant planer une atmosphère lourde chargée en humidité. Maman est tout aussi déprimée que moi et dit :

— Avec ça, si personne ne choppe la crève !

Nous arrivons sur un petit village.

— Oh Fuck ! On va dormir au sec !

— S’il y a une auberge, souligne Léonie.

— Un bain ! Je veux un bain ! insisté-je.

— Encore ? s’étonne Daniel.

— Un bain chaud ! Pendant que tous les deux vous me massez. Un les épaules, et l’autre les pieds.

Je fais semblant de baver.

— La Punaise est une femme qui sait ce qu’elle veut, sourit Jésus.

— Il n’y a qu’en sachant ce qu’on veut qu’on avance dans la vie, réponds-je. Et là, on avance vers le lac de la jeunesse éternelle.

— Elle ne vous fera pas de descendant, mais elle gardera sa fraîcheur, dit Maman aux jumeaux.

Ils sourient simplement. Leur père ne commence pas, mais il commence à s’habituer à nos discussions sans filtre qui heurtent les habitudes prudes. Nos chevaux laissent leurs empreintes jusqu’à l’entrée du village. L’auberge est dans le bourg. Un néon jaune nous y invite chaleureusement.

Le shérif met pied à terre en premier. Une fois au sol, je décolle le tissu du pantalon de mes fesses. Ma mère désigne mes mamelons qui se devinent par transparence, alors je récupère mon veston dans ma sacoche. Cadeau ayant suivi les autres, j’entre donc la dernière dans la taverne bondée, une table occupe par de hauts-gradés en tuniques grises. Les regards dévient vers moi, me mettant mal à l’aise. Je singe l’indifférence :

— On se croirait au Païen à mon premier jour.

— Toutes les chambres sont prises, m’indique Maman. Mais on pourra dormir dans les écuries.

— Et pour le bain ?

— La patronne nous prépare ça.

— Ah ! Cool !

Je ressors avec mes amis et nous passons par l’arrière pour gagner les écuries. Les quatre chevaux d’une diligence occupent certains boxes. Un garçon et une fille rouquins sont en train de mettre du foin propre dans les autres.

— Ce sont des officiers qui se rendent à Versailles, explique Urbain. Ils ont pris une chambre chacun.

— Ce sera toujours mieux que de planter les tentes sous la pluie, dit Maman.

— On mettra Questche et Mirabelle dans le même box, propose Jésus.

— Il vaut mieux laisser l’âne seul, indique la jeune fille en désignant un box.

Je fais pénétrer Marmiton dans le box, le libère de la selle, et la laisse tomber devant la porte avant de m’enfermer avec lui. Je ramasse une poignée de foin, et frotte son poil humide. Les oreilles dressées, il se laisse faire avec plaisir.

Lorsque j’en sors, la jeune fille fait des aller-retours avec des seaux d’eau. Celle que je devine être sa mère par la couleur des cheveux, me dit :

— Je suis désolée de ne pouvoir vous accueillir avec un meilleur confort. En tant que femme, je comprends votre besoin de faire une toilette. Votre bain sera bientôt plein.

Elle s’éloigne avec un seau également. J’approche du box auquel elle a suspendu un drap blanc pour abriter les regards. Un seau rempli de braises chaudes repose dans l’eau qu’elle remplit par aller-retours.

Assez rapidement, je dispose d’un bac couvert d’un drap émergé par une eau tiède. J’ôte mon veston et ma chemise collante, passe les épaules par l’ouverture, puis chantonne :

— Masseurs !

Leur père leur fait signe d’un mouvement de tête de me rejoindre :

— Filez vous occuper de sa Majesté.

Les garçons me rejoignent et ferment la porte du box. Le drap blanc retombe au-dessus. Je lève les bras :

— Mon pantalon, s’il vous plait.

Ils débouclent mon ceinturon, le déchausse. Pendant qu’ils libèrent mes jambes, je tisse mon plan pour les rendre accros à mon charme. Je défais la chemise de l’un, puis de l’autre en les regardant dans les yeux. Leurs iris brillent du souvenir de leur première fois. Très rapidement, je les mets en tenue d’Adam. Tandis qu’ils se déchausse, je me convaincs de les surprendre. Ils ôtent pour moi le seau de braise, et je me place au milieu du bac. Sans que je n’ai besoin de le demander, ils s’emparent du savon, lavent leurs mains, puis passent la pierre sur mon corps. J’en profite, savoure cette sensation d’être une impératrice. Ils sont méticuleux, attentionné, et excités. Il est temps de leur faire goûter ce à quoi une femme de bonne famille de leur monde ne leur fera jamais. Je passe mes propres mains sur mon corps savonneux, puis les tends vers Urbain. Je savonne ses muscles, puis avec soin sa tiges tendue, en entendant les voix de nos amis s’éloigner. Je passe à Daniel, désireuse qu’il soit propre pour mes ambitions. Je souris :

— On dirait qu’ils nous ont laissés seuls pour la leçon numéro deux.

— Qui est ? demande Urbain.

— L’importance de l’hygiène intime.

Je m’agenouille, passe ma langue sur son pénis et aspire son gland. Son estomac semble de rétracter. Dans un souffle, il lâche :

— Cornegidouille !

Mes papilles passent et repassent, ses jambes tremblent, alors je m’arrête, prudente. Je me tourne vers Daniel et caresse son ventre avant de glisse ma bouche autour de son pénis. Ce dernier se fige comme une statue. Après deux va et vient contre ma langue, il avoue :

— Diantre ! C’est trop délicieux !

Je cesse et m’assois dans l’eau. J’ouvre les jambes, les appuyant pour lever le bassin hors de l’eau et passe la pierre entre mes pétales. Maintenant qu’ils savent de quoi je suis capable, à eux de montrer qu’ils sont plein d’équités. Je plonge mes fesses pour rincer mes lèvres gonflées de désir et enduite de savon, puis réémerge.

— Vous vous rappelez ce que j’ai dit sur le sexe des filles ?

— C’est comme une bouche, sourit Daniel.

Il s’assoit entre mes jambes, tire mes cuisses vers sa bouche. Je garde mes coudes en appuis pour ne pas me retrouver la tête sous l’eau. Délicatement, il dépose des baisers sur ma fleur.

— Avec la langue, soupiré-je.

Obéissant, il s’applique, passant au hasard un peu partout, sans pour autant provoquer ce brasier que j’espère. Avant que la frustration ne naisse, lorsqu’il revient à hauteur de mon bourgeon, je lui dis :

— C’est là, le plus agréable.

— Tu veux essayer ? propose-t-il à Urbain.

Ils échangent de place. Daniel se masse la mâchoire, tandis qu’Urbain s’assoit. Je pose mes mollets sur ses épaules et il commence à me lécher passionnément. Progressivement, le désir laisse place au plaisir. Mon souffle s’approfondit, mes pensées s’évaporent à peine écloses, m’emprisonnant dans le moment présent. Un gémissement m’échappe, volant un sourire de satisfaction aux deux garçons. Ils échangent un regard fier et complice. Je remonte ma main vers la cuisse de Daniel, et l’invite à revenir dans le bac. Je guide son sexe vers ma bouche. À ma surprise, il enjambe ma poitrine. Je reprends ma fellation et une de ses mains vient derrière ma tête pour m’aider à tenir la position.

Malgré son aide, j’ai la nuque vite douloureuse. Heureusement, il ne faut pas longtemps pour qu’il se statufie. Son sexe sursaute contre ma langue et déverse sa semence. Je retiens ma respiration, avale, puis laisse ma tête couler sous l’eau. Je délace ma nuque quelques longues secondes avant de remonter le visage à fleur d’eau. Daniel libère mon buste et s’agenouille pour soutenir mes épaules. Je me concentre sur les délicieux lapements entre mes cuisses. Mes oreilles immergées assourdissent les conseils de Daniel à Urbain. Les coups de langues se concentrent sur mon clitoris. Mes jambes se bandent malgré-moi. Le plaisir me réchauffe du ventre jusqu’au bout des doigts. Daniel embrasse mon pubis. Urbain lui laisse l’accès. Pendant deux délicieuses minutes, ils alternent l’un l’autre leurs langues. D’arrière en avant pour l’un d’avant en arrière pour l’autre. Mon cerveau perd le contrôle. Je m’empresse de sortir la tête de l’eau pour gémir sans boire la tasse. Daniel passe son bras son mon dos pour me maintenir. Urbain reprend l’action du bout de la langue. Mes muscles s’écrasent sur eux-mêmes. Mes gémissements envahissent les écuries. L’orgasme inonde mon ventre par spasmes libérateurs.

Je repousse le visage d’Urbain. Je souffle :

— Merci…

Il sourit. Je m’assois dans l’eau, étourdie. Il se redresse sur les genoux, son pénis veiné, dur comme le bois.

— Courageux, et patient, murmuré-je.

Sachant pertinemment ce qu’il attend, je referme les lèvres autour de son gland et je m’applique à le sucer à son tour. En gardant mes mains sur ses fesses, je guette leurs crispations. Lorsqu’elles se contractent, après moins de deux minutes, elles m’avertissent. Je ferme les yeux tandis que sa semence remplit ma bouche. Comme pour son frère, sans respirer, j’engloutis le fruit de ma séduction.

Je pose ma joue contre sa cuisse. Ses doigts peignent mes cheveux et il soupire avec candeur :

— T’es extraordinaire.

Daniel caresse mes épaules et descend dans le creux de mon dos. Sa vigueur est revenue. Malgré l’orgasme, leur cunnilingus n’a pas eu raison de mon appétit. Il est temps de commencer notre premier marathon de coït. Je pose mes bras sur le rebord et présente ma croupe.

— Vous avez bientôt fini ? retentit la voix de ma mère.

Brisée dans mon élan de désir, je réponds :

— Oui, on s’habille !

Je hausse les épaules pour dire à Daniel et Urbain que je suis désolée. Les deux me sourient, d’un clin d’œil m’indiquent que c’était bien suffisant pour une seconde leçon.

Nous nous séchons, les garçons replacent le seau de braises chaudes. J’entrouvre la porte pour saisir ma robe dans mon paquetage. Puis une fois correctement habillée, je laisse la place. Ma mère passe devant moi avec un sourire moqueur.

— Ils t’ont bien massée ?

Voulant me venger du réveil à Lutèce où elle m’a fait part de sa toilette intime, je lui dis :

— J’ai laissé l’eau propre. J’ai tout avalé.

Elle lâche une protestation de dégout :

— Ohhh ! Fanny ! Merci pour les détails !

— Petite nature !

Se rappelant de la fois où elle m’a dit ça, elle pince les lèvres et dresse l’index pour me dire qu’elle m’aura au prochain coup.

Les jumeaux et moi gagnons le cœur de la taverne Léonie et Jésus sont assis à une table. Un violoniste à l’autre bout égaye l’ambiance, ce qui me laisse espérer qu’il a couvert mes cris. Curieuse de savoir si j’ai été entendue, je demande :

— Maman est partie il y a longtemps ?

— À l’instant ?

— Et le shérif ?

— Il est dehors.

Le pouce de Jésus m’indique la fenêtre. Je m’adosse en apercevant la silhouette du lion de Saint-Vaast s’enfoncer dans l’obscurité. Léonie questionne :

— Ce bain t’a fait du bien ?

À peine mon sourire a-t-il dévoilé mes dents que Jésus rit :

— Elle égaye ce voyage comme le ferait une jeune fille qui n’a pas encore vingt ans.

— Pas du tout. J’enseigne les us et coutumes de mon monde aux jumeaux. Nous avons fait une simple toilette, et je leur ai appris comment confectionner du dentifrice.

Jésus ne saisissant pas l’allusion, il sourit simplement. Urbain avoue :

— Vivement la prochaine leçon.

— L’un de vous deux peut commander une bière pour moi pour m’ôter ce goût de… savon de la bouche ?

Daniel m’embrasse sur les lèvres, puis se lève pour aller au comptoir.

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