73. Duo malséant

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J’ai viré mon t-shirt pendant mon sommeil. La lueur du jour parvient sous la porte. Le chant du coq dérange Maman qui se lève, et se vêt dans la semi-obscurité.

Je reste effondrée sur le flanc, dépitée d’entendre ce chant strident que j’ai voulu fuir chaque matin. Un instant, je me demande ce que je fous là, loin de mon monde.

Maman sort et ses pas font craquer les marches au loin. J’entends les voix amicales des uns et des autres l’accueillir. À ce moment, je me rappelle que je suis entourée de gens dont l’amitié n’a rien de factice. Ce sont des gens auxquels je me sens soudée. Ils m’ont recueillie, acceptée, soutenue, accompagnée, et je ne leur ai jamais rien offert en retour que des danses qui m’ont fait plaisir. L’espoir d’entendre à nouveau le ban d’applaudissement sans fin me file le coup de fouet pour me lever.

Un brin de toilette rafraichissante et une robe enfilée plus tard, je les retrouve en cuisine. Le café est déjà chaud. Je termine de faire mon chignon une fois assise à côté de Jacques. Sa grosse main m’étreint :

— Comme ça fait plaisir de te revoir assise à côté de moi !

— Moi aussi.

— Bon ! Quand penses-tu faire ton spectacle ?

— Je te le dirai demain. Aujourd’hui, on va sur le marché, on peaufine l’idée et la musique. Demain on répète le spectacle en entier. Et selon la performance de Marianne, je te répondrai.

Jacques ne grommèle pas. Il sourit simplement.

Le petit-déjeuner à peine terminé, Jacques tout juste parti au jardin, Marianne frappe à la porte. Un sourire franc est dessiné sur son visage fin, et ses yeux noirs affichent la détermination.

— Bonjour Fanny.

— Bonjour Marianne. Prête à faire quelques courses ?

— Nous ne nous exerçons pas ?

— Pas tout de suite.

Ma mère trotte vers nous et me montre les billets qu’elle a empruntés à Jésus avant de les ranger dans son sac à main. Nous sortons alors profiter de la rue. Tandis que nous remontons entre les étals, les petits producteurs amicaux nous hèlent. En revanche, une fois à hauteur des boutiques, les commerçants nous dévisagent avec un air mauvais. Ma mère me confie avec un ton d’humour :

— C’était plus agréable de sortir sans toi. Jacques provoque des regards moins agressifs.

— Pour ces gens je resterai toujours l’étrangère malvenue.

— Comme moi, commente Marianne.

Je pousse la porte de la boutique de mon tailleur habituel. Il redresse les lunettes sur son nez, l’air mal à l’aise. J’essaie de décrisper

— Bonjour Monsieur Lenoir. Nous venons dépenser des sous.

— Bonjour Madame Gaultier. Il n’y a aucun souci, en revanche, nous n’avons pas pour coutume de laisser entrer ce genre de personne.

— Quoi ? Ma mère ? Vous insinuez qu’elle est trop vieille ?

Un petit rire coincé lui échappe. Marianne me murmure :

— Je vais attendre dehors.

— Tant pis nous allons ailleurs.

Le tailleur ne nous retient pas. Sitôt que nous sommes sortis, je réalise que son concurrent ne nous fera pas un meilleur accueil. Je sais qu’il faut savoir accepter les règles qu’impose le partenaire en négociation. Je soupire, demande à Marianne et Maman de m’attendre, puis passe à nouveau la porte de l’échoppe.

— Comment je fais pour offrir une robe à mon amie si elle ne peut pas l’essayer ? C’est la nouvelle danseuse, c’est l’avenir glorieux du Païen.

— Si c’est la nouvelle danseuse, vous devriez plutôt vous préparer à la chute du Païen

— Nous verrons bien. Je pense que quelle que soit sa couleur de peau, une femme fait toujours le même effet lorsqu’elle danse en petite tenue. Je cherche une robe blanche en lin qui soit fermée au niveau du cou. Avez-vous ça ?

— Ça dépend quelle taille vous voulez.

— À votre avis ?

De la main, je désigne Marianne qui attends de l’autre côté de la vitrine. Il ouvre la porte de son atelier. Ses filles et sa femme sont occupées à l’ouvrage. Il m’ouvre une panière en osier et en sort des sous-robe et des lambeaux de tissu.

— Ce sont des robes ratées ?

— Ou que nos clientes ne portent plus, on récupère certaines pièces de tissus. Vous n’allez pas dépenser le prix d’une robe neuve pour une nègre ?

— Grand dieu non ! Je peux regarder ?

— Allez-y.

Lenoir ne relève pas mon sarcasme, mais me laisse fouiller. Je trouve une robe complètement élimée et écharpée au pied, ainsi qu’un vieux corsage jauni par le temps, couvrant les épaules et bras. Sans un mot son menton approuve que ces guenilles suffisent bien à une femme noire de peau. Mais pour mon spectacle, c’est exactement ce qu’il me faut.

— Je vais lui prendre ça.

— Ravi d’avoir pu vous aider, et très bonne journée à vous.

Surprise qu’il ne demande pas même un franc symbolique, je rejoins la rue. Marianne m’adresse un regard inquiet, malgré mon air ravi. Ma mère s’étonne :

— Tu as trouvé ce que tu voulais ?

— Exactement. Rentrons.

Nous descendons la rue sous le soleil de plus en plus chaud. La foule se fait plus dense aux étals. L’odeur du marché et le brouhaha me rappelle de souvenirs.

Soudain, une tomate éclate sur ma joue. Une voix de femme s’exclame :

— Retourne chez toi avec ta négresse !

Une clameur unanime vient soutenir les propos avec une telle force, que je ne cherche pas qui a lancé le fruit.

— Hors d’ici, la pute !

— Pas de nègre à Saint-Vaast !

J’accélère le pas en bifurquant dans la rue menant au Païen. Nous nous engouffrons dans la taverne, puis verrouillons la porte. Marianne me dit :

— Je suis désolée.

Aucune larme ne monte à ses paupières, trahissant l’habitude de l’ire des Blancs. Essuyant ma joue avec le torchon reposant sur le comptoir, je la rassure :

— Elles en ont après moi, pas qu’après toi. Allons te fabriquer ton costume.

— Je vous laisse, soupire ma mère. Je vais récupérer de mes émotions.

Nous passons à côté de Jésus qui cherche ses accords, puis grimpons jusqu’à ma chambre. L’éolienne étant toujours à l’arrêt, je laisse la porte ouverte afin d’amener un peu de clarté. Je pose les deux pièces de tissus sur le sol, puis ordonne à ma future partenaire :

— Vas-y, déshabille-toi. Et enfile la robe.

Par politesse, je me retourne et patiente en récupérant les ciseaux dans les bagages de ma mère.

— Ça y est.

— T’es super belle. Commençons par les épaules.

Elle opine du menton. Je supprime complètement les manches, puis passe ensuite dans le dos. La robe ne tiendra que par un bouton à la nuque. Comme convenu, son dos sera complètement découvert. Je crée une échancrure à la limite de l’apparition du sillon de ses fesses.

— Il faut que tu enlèves ta culotte.

Elle esquisse un sourire timide, puis passe ses doigts sous sa robe pour la défaire. Son dos magnifique et ses flancs se dévoilent en entier. Je m’accroupis puis fend la robe le long de chacune de ses jambes. Il faut que lorsqu’elle danse, le spectateur puisse espérer que chaque mouvement en dévoile toujours un peu plus, sans jamais lui donner cette occasion.

— Voilà ! On a caché ce qui peut choquer... enfin par chez moi.

— Je ne me sens pas moins nue.

— On fait la répétition ?

— Je ne sais pas si j’arriverai à surmonter le regard de ces hommes. Mais je vais essayer.

Je lace dans le dos le corsage à manches longues. Il couvre tout juste le bas de son dos et devra tomber au milieu du spectacle. Je défais ma robe puis glisse mes pieds dans mes chaussures à talons. Mes pas claquent dans les marches en bois, suivis par les enjambées feutrées de mon disciple. Jésus entrouvre la bouche sans trouver ses mots en me voyant apparaître. Puis, il détaille Marianne qui regarde droit devant elle pour chasser son existence.

— C’est sobre, commente ma mère perplexe.

— Depuis hier, je n’ai jamais été aussi heureux de recouvrer la vue !

Un sourire à Jésus, je pose le pot de magnésie au pied de la barre puis commence mes explications :

— Parfait. J’ai bien réfléchi. Marianne, c’est toi qui va ouvrir le spectacle, pour décupler leur impatience. On demandera à Jacques de faire un petit speech pour empêcher les débiles de huer ta couleur de peau.

— Il ne faut pas qu’ils se leurrent sur ce qu’ils vont voir, indique Maman. Dès la première vente, il faut qu’ils sachent qui sont les deux danseuses.

— Pourvu que mon père ne l’apprenne pas trop tôt, couine Marianne.

— Ça va jaser, dit Jésus. T’es la seule mulâtre de Saint-Vaast, donc ça se saura dès le premier billet vendu. Et à moins que ton père ne fasse pas le marché.

— Si, c’est lui qui fait tout. Ma mère ne peut aller sur le marché, elle ne serait pas servie.

Sa poitrine se soulève proportionnellement à son angoisse. Je pointe Jésus de l’index :

— Commence par le thème de Marianne. Allez, c’est parti !

La mi-matinée voit le retour de Jacques qui a jeté un œil vers nous sans dire un mot pour ne pas nous déranger. Maintenant que midi approche, Christophe et lui réapparaissent depuis la cuisine. Alors que Jésus a repris le thème doux de ma partenaire, la voix de notre hôte dit à ma mère :

— Elle a la peau sombre, mais elle a les cuisses à damner un moine.

Marianne se retourne et cache ses jambes. Suspendue par les mollets à la barre, je proteste :

— Fuck ! Jacques, tu ne pouvais pas de taire ? !

— De toute façon, il faut vous rhabiller, la Punaise. Il faut que je fasse entrer les clients.

Je me déroule du mat, pose les talons sur la table, puis descends prudemment. Il rit :

— C’est quoi ces chausses ?

— C’est pour faire allonger les jambes et accentuer la cambrure. Je pense que nous serons prêts pour après-demain soir. Deux cent francs la place, et dis bien que c’est un duo avec elle.

Il la dévisage en opinant :

— Ça évitera les mauvaises surprises.

En équilibre sur une jambe je me déchausse, puis je prends la direction du puits. Marianne et moi buvons un broc d’eau avant de gagner l’étage. Elle ne dit pas un mot, tandis que je planifie tout.

— C’était vraiment bien. Cet après-midi, on refait toutes les étapes et on oblige Jésus à se bander les yeux pour qu’il ne soit pas déconcentré. Demain matin, on répète tout dans l’ordre autant de fois qu’il le faut et on s’applique sur l’expression, et ma mère fait les changements des lumières. On la placera à côté de Jésus, ça lui donnera le signal. L’après-midi, on fait une répétition générale complète, avec le final. Jacques et Christophe nous servirons de spectateurs. Il nous restera une journée pour rendre notre spectacle parfait.

Arrivée dans la chambre, je pose mes chaussures et interroge son silence :

— Ça va ?

— Je ne sais pas si je pourrais faire le final, il me met vraiment mal à l’aise.

— Ce n’est pas grave que tu sois mal à l’aise. Ça colle à ton personnage.

Je dégrafe mon soutien-gorge, puis baisse mon boxer. Ses yeux noirs fatigués par la répétition ne me lâchent pas, jusqu’à ce que je prenne la pierre de savon. Elle se détourne et, face à la charpente, elle remarque :

— On dirait que rien ne te met mal à l’aise.

— Ça dépend qui me regarde, et dans quelle circonstance.

Elle ne se retourne que lorsque je suis en sous-vêtements secs et que j’ai commencé à enfiler ma robe. Elle attend que je refasse proprement mon chignon et déclare :

— Tu es très jolie en robe.

— Et pas toute nue ? crâné-je en attendant de passer la porte.

Elle rougit puis confie en voyant que j’attends sa réponse :

— J’ai plus l’habitude de comparer les gens habillés.

— Bien répondu. Je te laisse te changer, et tu descends ? Il faut que tu sois vue pour qu’ils aient envie de venir. Toi aussi, tu es belle en robe.

Je descends les marches et retrouve la foule qui s’amasse. Depuis le comptoir, Jacques vante son affaire :

— C’est la plus belle mulâtre de la région.

Entendant ces mots, je fais immédiatement demi-tour. Je grimpe les escaliers, puis attends que Marianne face son apparition pour l’intercepter. Sitôt qu’elle sort, je lui fais signe de faire demi-tour.

— Il faut te maquiller !

— Pardon ?

— Il faut que tu sois la plus belle femme qu’ils n’aient jamais vue.

Je la place dos au mur à côté du néon blanc, puis sors ma trousse de Mascara.

— Tu as de superbes yeux noirs envoutants. Il faut les sublimer.

Marianne se laisse épaissir les cils. Je n’ai pas de fond de teint pour elle, mais ça l’aidera à mettre en confiance ceux qui hésitent à venir au spectacle. Nous gagnons donc le rez-de-chaussée à deux. La première table des vieux ouvriers du chemin de fer éclate d’un rire gras :

— Dis donc, Fanny ! Tu ne nous présente pas ta copine.

Je saisis la main de Marianne devenue plus raide qu’un parpaing et annonce d’une voix enjouée :

— C’est ma partenaire pour le spectacle de danse d’après-demain. C’est une danseuse formidable, et encore plus sans cette robe.

La métisse reste muette tandis que les pairs d’yeux lorgnent comme s’ils pouvaient voir à travers ses habits. Alors que je discerne les sarcasmes à une table voisine, je les provoque :

— J’espère que vous paierez pour voir, ça vaut le coup.

— Je n’ai pas le gourdin raciste, ma jolie.

— Ça ça fait plaisir à entendre, hein ?

Marianne ne me répond pas. Je garde sa main pour aller la présenter à la table suivante. Puis arrivant à la table de Clément et ses jeunes copains, je lâche :

— Voici ma partenaire de danse. Prêts pour le spectacle ?

— Un peu trop cher pour nous, indique le meneur

— Dommage, vous ne pouvez pas imaginer ce que peuvent faire deux femmes ensemble.

— Moi, je vais prendre un billet, annonce Clément.

— Moi aussi, ajoute un autre, mais c’est juste pour te voir Fanny.

— On préférait voir ta mère danser, glousse un troisième.

— Ta gueule ! Un peu de respect, proteste le meneur.

— Merci.

Je conduis Marianne à la table suivante.

Le repas se conclut sans que Marianne ni moi n’ayons cessé de tourner entre les tables pour s’assurer que tout allait bien. Alors que la taverne est vide, Jacques ferme bruyamment son livre de réservation.

— J’ai vendu la moitié des places.

— Seulement ? m’exclamé-je.

— Bah ! Du peu que j’ai entraperçu, je sais que votre premier spectacle fera tellement parler que la curiosité ramènera les plus réticents.

Christophe pose le faitout au milieu de la table, alors je m’assois. Maman, pleine de bonne humeur, me dit :

— Il faut voir les choses positivement. C’est un début.

Pour moi non. Au contraire, nous devrions avoir deux soirées de représentations déjà pleines à craquer. Je ne pensais pas le racisme plus puissant que l’attrait de mon physique.

— C’est peut-être la somme qui freine les gens, suppose Jésus. Après tout, deux cent francs, ce n’est pas rien.

— Jésus a raison ! s’exclame Martine. Hauts les cœurs !

Les espoirs ont raison de la nouvelle maussade. Après déjeuner, Marianne et moi avons repris la répétition, et Jésus les yeux entravés, concentré dans son piano, commence à trouver les mesures qui rendront le spectacle inoubliable. Sa main droite reste sur la ritournelle de fond, tandis que sa main gauche joue des accords au rythme d’un tango. Marianne et moi tournoyons face à face de chaque côté de la barre, et mes mains se posent sur sa cuisse détrempée qui se lève et vient encercler ma hanche. . Quant à elle, elle dissimule enfin sa gène et son visage affiche uniquement la concentration professionnelle qu’on lui a enseignée. Il reste à travailler l’expression des émotions. Jésus conclut son improvisation, alors Marianne à bout de souffle repose pied à terre et m’avoue :

— Je suis éreintée.

Elle brille de sueur, le tissu qui couvre sa poitrine est si humide qu’il laisse transparaître ses mamelons. J’hésite à lui dire de doubler son costume.

— On va s’arrêter pour aujourd’hui. Le thème musical est tout trouvé. Monte te rincer.

Jésus enlève son bandeau pendant que Marianne s’éclipse vers le couloir. Tandis qu’assise sur le bord de la table, j’enlève mes talons, il me dit amusé :

— La moiteur que je hume est proportionnelle non seulement au nombre de danseuses, mais au défi que tu te donnes.

— Tu te souviendras de ta musique ? répliqué-je.

— Oui, Mam’zelle !

— Il faut aérer, propose Maman.

Je glisse sur la scène et avance jusqu’à la fenêtre pour ouvrir le rideau. Les copains de Clément s’agglutinent soudainement à la fenêtre. Je leur envoie un baiser du bout des doigts.

— On va attendre pour aérer, suppose ma mère.

— Oui, soupiré-je en prenant une pose de profil face aux adolescents hystériques. Sinon, tu en penses quoi ?

— Ça prend forme. L’idée est originale, ça manque du jeu de lumière, je m’y mets demain, promis. Tu comptes les faire baver longtemps ?

— Quoi ? Je fais du teasing pour vendre des places.

Je me tourne dos à la vitre et cambre les reins. Ils tapent aux carreaux comme des hystériques, alors je sens qu’il est temps de m’éloigner. Je passe boire de l’eau fraiche au puits, puis monte en haut des marches pour m’y asseoir, le temps que Marianne termine sa toilette.

Il ne reste que dix places à vendre. J’ai libéré Marianne tôt, par peur que la fatigue la blesse. Mes mains sont douloureuses tant il me faut de la poigne pour résister à la sueur que la magnésie n’absorbe que trop peu, tant nous répétons. Le thème musical est tout trouvé, hormis quelques arrangements mineurs au feeling de Jésus, et des arrangements de lumière par ma mère, nous sommes presque prêtes.

Je descends en robe, après une toilette rafraîchissante. Baptiste Chevalier et son jeune fils muet sont assis au comptoir à côté de ma mère. Il ne se lève pas, mais je m’approche néanmoins en anticipant sa main qui se pose sur mon épaule et sa joue qui s’écrase sur ma joue. Il me déplaît car sa façon de me faire la bise ne m’a jamais parue sincère. Connaissant leurs mœurs, je me doute bien, que c’est un moyen détourné de créer un contact physique entre nous.

— Bonjour Fanny, tu vas bien ?

— Oui, et vous ?

— Un jour comme un autre. Je discutais avec ta maman. Très charmante, au demeurant.

— Merci, sourit Maman.

— Vous venez au spectacle ?

Ses yeux fuyants longent le comptoir et évite le visage de Jacques.

— Non, je… je ne vais pas pouvoir, je suis déjà pris.

— Quel dommage.

J’échange un regard avec Jacques et Maman pour partager mon humeur sarcastique. Si je n’enfonce pas le clou et lui rappelant l’avant-première à laquelle il a assisté, c’est parce que c’est un des clients les plus réguliers de Jacques.

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