Chapitre I Adieu foyer

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 Je suis allongée sur notre vieux canapé. Le cuir est abîmé tout du long. Notre chat s'en est servi comme arbre à chat. Mais, tant qu'il tient le coup, on continue à s'en servir. Les yeux fermés, j'entends des hurlements provenant de l'extérieur. Sans doute quelques maraudeurs en quête de nourriture qui se disputent. Je sais que je dois faire preuve d'aucune pitié, ma survie en dépend. Mon passé est là pour me le rappeler chaque jour. Toutefois, je ne peux m'empêcher de ressentir de la tristesse pour tous ceux qui mourront ici, qui pourront jamais fuir cet enfer.


Mes sœurs regardent par la fenêtre, les cris innocents d'une petite fille se font entendre malgré les vitres fermées. Madison baisse le regard et vient s’asseoir sur le boudin du canapé près de ma tête, je sens sa main se déposer sur mon front, elle me caresse doucement les cheveux. Elle se remémore le temps où nous étions encore ensemble, quand on était encore une famille. Je suis peut-être partie pendant longtemps, mais elles n'ont pas changé.

Je les connais toujours autant, j'ai l'impression de ne jamais m'être éloignée. Tout en rouvrant les yeux, je prends une grande inspiration et me décide à prendre la parole pour camoufler les cris incessants.

 – Prenez vos affaires, on s'en va. Ne prenez que l’essentiel, on ne sait jamais sur quoi on peut tomber ni quand l'on devra fuir. Leur dis-je calmement en me levant, tout en cherchant de grands sacs.

Leurs en donnant un chacun, je m'aperçois que je suis inexpressive que ce soit sur mon visage que dans mes yeux, mais cela ne les intriguent pas, elles ont l'air d'être habituées à mes traits semblables à une statue.

 – Où veux-tu aller avec ces fous dehors. On a plus de probabilités de se faire tuer que de survivre. Me dit Kayla tout en fixant la fenêtre, le regard vide, sa main près de sa bouche, soupirant de désespoir.

Elle pense que personne n'a de chance de survivre et d'aller de l'autre côté du mur, mais elle a tort. Je sais qu'elle a peur, mais on ne peut pas rester ici, un jour ou l'autre, quelqu'un finira par nous trouver et n’hésitera pas à nous tuer.

 – On est obligé de sortir, si on le fait tu pourras retrouver Knight, et nos parents. Nous serons en sécurité.

Elle baisse les yeux et ses bras retombent lourdement, elle sait que j'ai raison et que nous n'avons pas d'autre choix. Knight est son bien-aimé, il a été contraint de partir, la veille du renvoi, il fêtait ses trente ans. Kayla a été désespérée de le voir partir, elle a perdu tout espoir de retrouver à nouveau son beau visage qu'elle admirait tant.

 – Nous ne resterons pas bien longtemps à la surface de toute manière, il suffira de faire attention à ceux qui nous entourent pendant une demi-heure et après nous serons un peu plus en sécurité. Leur dis-je en mettant une trousse de premiers secours, une gourde et autres ustensiles de survie dans mon sac.

Elles écarquillèrent les yeux, visiblement très surprises. Elles se regardent un peu paniquer, mais je n'y prête pas attention. Je ne veux pas les mettre en danger en traversant la moitié du pays à l’extérieur, mais je ne veux pas non plus que quelqu'un nous tue ici, alors plus qu'une solution ; le tunnel. Certes, ce chemin a certaines contraintes, mais il est moins dangereux, en tous cas, c'est ce que mon père m'avait dit à ce sujet. Il ne parlait pas souvent du tunnel, mais il en était très fier lorsqu'il avait fini de le construire avec ses amis. Pour lui, tout organiser a été très compliqué, il a dû avoir des centaines de contacts dans tout le pays, et envoyer les plans à chaque patron de chaque entrée. S'il a construit un tunnel, ce n'est pas pour la fierté ou encore pour devenir célèbre, mais il savait que la famine ou le surpeuplement arriverait un jour. Il savait que les États abandonneraient des milliers de personnes, qu'ils détruiraient notre pays.

 – On va également essayer de retrouver Maxime, si tu te rappelles de l'endroit exact où il est parti, nous avons une chance de le retrouver.

Madison baisse le regard en m’entendant dire cette phrase. Maxime a un an de moins qu'elle, mais cela n'empêchait pas le fait qu'ils s'aimaient énormément, seulement, pour son travail, il a dû partir en déplacement. Il est parti trois jours avant le renvoi, aujourd'hui revenir indemne à un point précis est très peu probable, il est peut-être mort ou devenu un danger, personne ne sait à quoi ni à qui s'attendre.

 – Tu veux traverser le tunnel, mais c'est impossible d'en sortir vivant, tu connais bien les légendes, il faudrait un miracle pour en ressortir indemne et ne croiser aucuns cannibales ni d'animaux de ce genre. Me dit Kayla en mettant son sac sur son dos, prête à sortir les retrouver, l'un comme l'autre.

Devant la porte qu'on à solidifiées de planches en bois et de serrures en métal.

Énormément de personnes connaissent ce tunnel, le traversaient, mais très peu réussissaient à atteindre la destination qu'ils désiraient. Plusieurs légendes ont été crées à partir de ce tunnel, les anciens l'appellent Le tunnel maudit, ils racontent que ceux qui y entrent n'ont jamais revu le jour, sauf ceux qu'il l'ont créés, mais eux, sont des démons qui ont fondés leur enfers quatre pieds sous terre. Ces légendes me font rire, souvent, elles sont complètement absurdes, mais je ne juge pas la créativité des esprits qui les créés, surtout que le tunnel avait été conçu bien après leurs naissances.

 Quand j'étais petite je m'y aventurais souvent malgré les interdictions de ma mère, je forçais mon père à m'y emmener, et jamais je n'ai vu de monstres, de cadavres ou de démons comme ils le racontaient. Ce tunnel a été inventé pour notre survie pas pour nous tuer et nous méfier de ses créateurs.

 – C'est vrai qu'il y a un risque de rencontrer des fous, mais j'ai un miracle comme tu le dis, plutôt trois, vous deux êtes championnes de France en archerie et moi... J'ai acquis quelques compétences pendant mon absence.

A ma grande surprise mes sœurs ne m'interrogent pas sur mes "compétences" et continuent leurs préparatifs en silence. Je me rappelle nettement de ces entraînements intensifs ; combat à main nu, arme blanche, jusqu'à la poudre noire. Je me souviens de tous ceux qui sont mort pour cause entraînements trop intensif, et certain qui mourraient parce qu'ils étaient les cibles de nos entraînements. Tout ce massacre que l'on débarrassaient sans aucune rancune, ni sentiments.

 – Prenez vos arcs, également, vous en aurez besoin, de l'eau et ce qu'il nous reste comme nourriture, nous en aurons pas assez mais nous en trouverons sûrement sur le chemin. Dis-je toujours sans expression.

Quelques minutes plus tard nous nous sommes mises en route, on est sorties de l'appartement située au quatrième étage, descendu les escaliers en essayent d'éviter d'attirer l'attention sur nous. La plupart des portes sont lacérées et tordues vers l’intérieur, et toutes les fenêtres éclatées au sol comme du cristal.

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