Acceptation

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Après la discussion avec ma mère, je me suis enfermé dans ma chambre pendant des heures sans sortir en essayant de dormir. Je me retourne et je vois le réveille qui indique deux heures du matin. Dans cinq heures, je devrais être debout pour supporter une autre journée de cours. Mais ce qui m'empêche de dormir sont les révélations de ma mère. Comment la croire quand tout ce qu'elle me dit n'est que démence. Comme si moi, une personne complètement ordinaire pouvait être exceptionnel et avoir le pouvoir du monde surnaturel entre mes mains. Un monde que je ne connais pas. Je tourne et retourne en pensant à mon père. Je n'ai aucun souvenir de lui, il est parti quand j'avais deux ans. Je me demande pourquoi il ne m'a jamais envoyé de lettres, n'a jamais donné signe de vie. Certes, même ma mère pensait qu'il était mort, mais ça fait un choc. Et surtout, je ne cesse de me demander si je suis la fille de mon père, c'est-à-dire de la même race que lui-même si je ne sais pas laquelle. Ou bien si je suis comme le surnaturel originel. Je réussis toutefois à m'endormir en rêvant de vampire et de loup-garou.

Je me réveille en sueur, de nouvelle terreur nocturne, il me faut donc quelques instants pour retrouver mes repères. Ne voyant pas ma mère arrivée en courant, je suppose donc que je n'ai pas crié aussi fort qu'avant. Je sors de mon lit et commence à me préparer en repensant à mon cauchemar qui s'efface rapidement. La seule chose dont je me souviens, ce sont des crocs. Comme avant. Depuis mes six ans, je fais de terribles terreurs nocturnes. Ma mère m'a envoyé voir bon nombre de psys sans résultat. Depuis maintenant deux ans, je n'avais plus eu de cauchemars comme celui que j'ai eu cette nuit. Le plus bizarre est que l'on ne sait pas comment elles sont venues n'y comment elles ont diminué. Ce que je sais, c'est que si mes terreurs nocturnes sont de retour, il ne faut pas que mes autres angoisses reviennent aussi.

Je finis de me préparer en mettant comme hier mes baskets ainsi qu'un débardeur avec un dégradé rose et un short gris. Je descends pour aller dans la cuisine en regardant dans la chambre de ma mère. Son lit étant vide, je suppose qu'elle est dans la cuisine. Je pose mon sac en bas des escaliers et la vois accoudée au bar de la cuisine, mon poignard dans les mains. Elle lève la tête et me regarde.

• Je t'ai entendu crier, tu vas bien ?

Je la regarde et acquiesce simplement.

• Ce n'est que le retour de mes cauchemars ça va aller. Pourquoi tu l'as entre tes mains ?

Je la regarde tourner le poignard dans ses mains pendant que je me sers un bol de céréales.

• Je préférerais que tu l’ais toujours au fond de ton sac, que tu sois protégé en cas de problèmes. Je sais que tu peux t'en servir et tu en as d'autres en haut. Mais celui-là fonctionnerait bien mieux si un surnaturel t'attaquait.

Je la regarde et esquisse un sourire.

• Tu sais maman, je pense surtout que la seule chose qui peut m'attaquer est une pimbêche jalouse qui se prend pour une princesse et qui ne supporte pas qu'on me regarde. Ce qui fait qu'on a déjà un point en commun.

Je fais la moue et mange mes céréales en racontant à ma mère ma journée de rentrée et ma rencontre avec Alexia. Elle éclate de rire durant mon récit. Je la regarde sourire et me dis que depuis la veille, je ne l’avais pas vu rire ainsi de choses et d'autres. Je me demande si ça va se reproduire ou si ma vie va devenir trop compliquée. Je finis vite fait mon bol de céréales et elle me glisse le poignard dans le sac. Je frôle le manche qui s'éclaire à nouveau et le lâche au fond du sac en sentant sa chaleur enveloppée ma main. J'embrasse ma mère en lui promettant de vite rentrer et part en direction du lycée.

En me garant sur le parking du lycée, j’aperçois Claudia assise sur les marches la tête dans un livre. Je sors de ma voiture et me dirige vers elle. Arrivée à sa hauteur, je sens qu'on m'observe et me retourne pour voir Lucas seul, qui m'observe appuyer au capot de sa voiture. Je détourne vivement la tête et m'assois à côté de Claudia.

• Hey ! Alors, bien dormis ? C'est bien ce que tu lis ?

Je lui souris et essaye de lui prendre le livre des mains pour la taquiner. Or, je la vois qui devient blanche et qui se met à stresser. Elle me demande de lui rendre le livre d'une petite voix. Je lui tends donc, une moue inquiète sur le visage et baisse les yeux sur le livre. J'ai à peine le temps de lire le début du titre « Comment reconnaître... » Qu'elle le met vivement dans son sac en s'excusant de sa réaction. J'essaye de cacher mes interrogations et refoule mon désir de lui demander si elle est une sorcière. Je lui lance un grand sourire pour qu'elle ne remarque pas que je suis troublé par le titre de son livre. Elle se met en route vers nos casiers en me regardant.

• Alors, que s'est-il passé hier soir ? Ta mère a répondu à tes questions ? On va devoir avoir une grande discussion sur un certain Lucas, tu y as échappé hier, mais je ne vais pas me laisser avoir aussi facilement.

Je la regarde avec des yeux effrayés en lui demandant de se taire pour ne pas que des oreilles indiscrètes nous entendes. Surtout, depuis que je sais que les surnaturels ça existe. Même si j'ai encore du mal à me dire que ma mère à raison et une partie de moi n’assimile pas l’information. Après tout, je n’en ai encore vu aucun. Je vois dans ses yeux le rire qu'elle ne veut pas montrer devant ma réaction et attends une réponse.

• Et ben j'ai dû avoir une très longue discussion avec ma mère. (je prends les livres pour le prochain cours dans mon casier puis le referme avant de la regarder.) Et elle m'a annoncé que mon père n'était pas mort comme elle le pensait, mais bien vivant même si elle ne sait pas où il est.

Claudia me prend tout d'un coup dans ses bras sans que je ne comprenne quoi que ce soit et je la regarde interloquer. Elle me regarde avec ses grands yeux et me pose une question à laquelle je ne m'attendais pas du tout.

• Et tu vas revoir ton père ?

Je la regarde puis me mets à réfléchir.

• Je ne sais pas, je ne pense pas, car ma mère ne sait pas où il est. Puis il aurait pu reprendre contact depuis tout ce temps quand même. Alors je ne pense pas qu'il veuille me voir. Puis ma mère m'a dit que j'étais plus en sécurité loin de lui alors je vais l'écouter.

Je lui lance un petit sourire et pars en direction de nos cours et elle me suit sans rien dire puis n'y pouvant plus, elle m’arrête devant la classe et me regarde.

• Et pourquoi tu dois écouter ta mère ? C'est vrai, pourquoi ton père serait dangereux ?

Je la regarde et lui sourit. Je ne sais pas encore si je peux tout lui dire, si je peux lui dire ce que ma mère m'a raconté. Je ne sais pas si elle est humaine ou surnaturelle puis je vais d’abord essayer de voir si moi, j’y crois avant de risquer de passer pour une folle. Alors je décide de rester vague.

• Ma mère m’a toujours protégé de toutes les menaces, je manie à la perfection toutes les armes. J'en ai d'ailleurs un sacré arsenal chez moi. Elle m'a aussi initié à tous les combats au corps et de défense. Alors quand elle me dit de lui faire confiance et qu'elle me protège. Je l’ai cru. Si elle me dit que le monde ou mon père vit est dangereux et bien, je la croie.

Je lui lance un grand sourire pour lui signifier la fin de la conversation et entre dans la salle de cours pour aller m’asseoir à ma place en me demandant si je peux me confier à elle ou rester avec mes interrogations sans partager ma vie avec une amie.

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