J’ai une marque sur le cœur

Elle ne s’enlève pas en frottant

J’ai une marque sur le cœur

Elle ne s’enlève pas avec du détachant

Elle grandit avec les années, les mois, les heures

J’ai une tâche sur le cœur

Et mon cœur qui meurt à petit feu

Il est comme un phare rouge qui éclaire l’obscurité de la vie

Dans les nuits noires, j’ai cette lumière sur mon cahier

Et ses mes feuilles, j’écris des rayons

Non, je ne suis pas malade, ce qui ne m’empêche pas d’avoir mal

Aux appels du cœur, quoi répondre ?

Attend un peu, dis-je, j’ai pas le temps d’aimer

Personne ne me passionne ni ne me retient

Attend ici l’âme-sœur, si tu veux, avec ta rose

Moi je trace la route vers l’avant

Et le temps passe et la lumière s’éteint

Et la maque sur mon cœur s’étend

J’ai une marque sur le cœur

Elle s’enlèverait si j’essayai de m’aider

J’ai une marque sur le cœur

Elle s’enlèverait si j’ôtais ce poids

J’ai une ancre sur l’esprit

Par le tonnerre et la tempête

Comme un navire qui essaye de ne pas chavirer

Autour des tombes de mes émotions, elle scelle l’accès

J’ai pas le temps d’aimer

Non, je n’ai pas réussi à aimer ; en commençant par moi

Et l’enfant qui voulait juste être aimé

Et que quelqu’un partage sa vie avec lui

J’aurai tellement de choses, je crois, à raconter

Il faudra d’abord accepter de subir…

Tous mes doutes, toutes mes angoisses

Et toutes mes peurs

Ce sera les premières choses que je partagerais

Car le reste est trop précieux

Je raconterai beaucoup de choses sur moi

Je, je, je,… je suis et j’ai tellement envie de le dire

A quelqu’un.

Arrivera après, peut-être, quelques sentiments comme l’amour

Des gestes et des attentions probablement

Ils sont tout hésitants car ils doivent sortir

S’extirper de leurs tombes et briser la chaîne

Et grandir ; ils sont mort-nés

A l’adolescence, avec la puberté, ère stérile mais ludique

En d’illuminés instants, comme celui de ce soir

Je me délivrerai de ces attaches

Anodines pour certains, unique pour moi

Sans précédent, sans présent, sans histoire

Et d’un poids incommensurable je me débarrasserai

L’enfant qui voulait juste être aimé

Et que quelqu’un partage sa vie avec lui

Mais est-ce que j’ai le temps d’aimer ?