Le soleil d'été s'était couché une heure auparavant, plongeant la ville dans la nuit estivale. Il faisait encore bon et chaud dans les rues. Pourtant, passé neuf heures, personne ne sortait de chez soi. Question d'habitude.

Les voisins épiaient les autres. Ils passaient un œil discret et curieux derrière les rideaux du salon et observait les maisons d'en face. La bourgade refusait tout ce qui sortait de l'ordinaire, et clamait la normalité du quotidien. Si on entendait un bruit suspect, les têtes apparaissait lançant des regards intrigants. C'était ainsi dans cette petite banlieue de Londres.

Dans la pénombre, on distinguait les maisons identiques alignées, avec leurs jardins à l'herbe séchée par le soleil brûlant. Certains l'arrosait la nuit, et bien évidemment cela jasait. Plus que l'originalité, c'était le délit qu'on ne supportait pas dans la petite bourgade.

Mais cette nuit là, personne n'arrosa la moindre pelouse. Tout était silencieux et calme. Juste un chat qui s'arrêta devant la maison n°4.

Puis, un homme apparut. Il s'avança et sortit un objet de sa poche. Aussitôt, tous les lampadaires s'éteignirent.