Someday

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Le réveil se fit dans un emmêlement de cheveux, de jambes et de bras. Alex fut la première à ouvrir l'œil quand le soleil de leva à l'aube. Ni l'un ni l'autre n'avais pensé à fermer les volets. Elle ne voulut pas réveiller Tom, et surtout elle ne voulait pas imposer sa présence lorsqu'il se réveillerait. Elle entreprit de se détacher de lui, poussant doucement son bras qui l'écrasait en travers de la poitrine, soustrayant une mèche de chevelure bouclée par le sel du lac. Elle portait toujours le t-shirt de Tom, au col encore détrempé par ses cheveux. L'eau salée lui donnait une crinière bien différente de ses coiffures et brushings d'habitude bien plus soignés. Elle parvint à discrètement rassembler ses affaires, retira le pyjama de fortune pour revêtir sa robe qui sentait encore les effluves marines, le coucher de soleil, la bière amer. Tom, à peine éveillé ne loupa cependant pas le spectacle qu'il observa à travers une frange de cils fatigués. Malgré la fraîcheur matinale et alors que le soleil faisait seulement surface sur l'horizon, elle enfila la robe, attrapa ses sandales et entreprit de descendre l'escalier sur la pointe des pieds. Elle n'avait pas atteint le rez-de-chaussée que Tom, penchée sur la balustrade au dessus des escaliers, la mine bouffie et la joue barrée d'une longue cicatrice vestige d'un sommeil profond sur l'oreiller, lui lança:

-Alex ! Elle leva les yeux pour le voir torse nu, appuyé sur la rembarde. C'est six heures, laisse moi deux minutes et je te fait un café. 

Surprise, heureuse que la soirée de la veille se prolonge avec tant de douceur ce matin, elle acquiesça. 

En short de molleton qui lui servait de pyjama, il dévala les escaliers, pour la précéder dans la cuisine. Elle déposa ses affaires dans le couloir pour le suivre. Elle se hissa sur un tabouret de voir pendant que son hôte s'affairait, encore empoté de la nuit. Alors que la machine à café ronronnait, il se tourna vers Alex, silencieuse, qui semble-t-il tenait encore la main de Morphée. 

-Je savais pas que tu pouvais avoir des cheveux de surfeuse comme ça, lança un Tom déjà moqueur. 

-Désolée, mais crois le ou non je n'ai pas pris le temps de faire un brushing ce matin, rétorqua-t-elle avec elle aussi une certaine malice.

-Non, non, j'aime bien, décida un Tom approbateur. C'est sauvage ça doit être pour ça.

-Mmh, sauvage ça doit être ça. 

Les cafés terminés, ils prirent place sur la terrasse, ou une table et des chaises en bois faisaient face à un champ couvert de blé ondulant et blondi par le soleil qui se réveillait lui aussi timidement. La douce lumière baignant la façade de douceur. Dans le crépuscule matinale, on distinguait la voluptueuse fumée qui se dégageait des tasses, la rosée scintillante chatoyant sur la pelouse odorante visiblement laissée à l'abandon depuis plusieurs semaines au moins. Le silence était assourdissant, la nature profitait du sommeil des hommes, les oiseaux se disputaient, les criquets s'en donnaient déjà à cœur joie. Et au milieu de tout ça, Alex et Tom savourait la fraîcheur contrastant avec le café brûlant. Alex savoura ce moment hors du temps. Ils n'avaient pas besoin de parler, l'un comme l'autre démarraient lentement cette nouvelle journée, ils appréciaient simplement la présence de l'autre, appréciant d'avoir quelqu'un pour admirer ce spectacle. Ils observèrent, seuls, et à la fois en communion, le soleil émerger dans ce champ de blé. D'abord d'un orange éclatant, la ligne s'épaissit pour rosir, et le ciel se prêta au jeu, arborant un bleu de plus en plus clair pour cueillir au lever les âmes que porte son amie la Terre. 

Finalement, Alex se leva, déposa un baiser timide sur la joue piquante d'un Tom encore immobile, époustouflé par le réveil qu'Alex lui avait offert. Elle n'en pris aucune offense, elle comprenait qu'il savourait les dernières fois. Comme tout bon compte à rebours, la victime du cruel temps ne pouvait s'empêcher de décompter la dernière fois, le dernier repas, la dernière baignade, le dernier baiser. Tom ne se décida à bouger que lorsque le soleil abandonna sa berceuse et ses caresses pour se faire plus rugueux sur sa peaux. 

Les prochaines semaines furent d'une lenteur et d'un tendresse moelleuses. Alex et Tom ne se lâchèrent plus vraiment, partant chacun travailler quand nécessaire, mais se retrouvaient toujours avant ou après. Parfois ils s'aventuraient en compagnie de la bande, mais sous les taquinerie de ses membres ils n'étaient que peu enclin à se séparer. C'était comme prendre une grande inspiration avant de retenir son souffle, chacun prenait tout ce qui était à prendre, tout ce qu'ils pouvaient retenir du peu de temps que le seigneur Temps voulait bien leur concéder. 

Finalement, septembre pointa le bout de son nez. Vicieuse elle approcha avec douceur, et l'été indien finit de tromper les esprits. Finalement ce fut la dernière nuit. Ce fut une évidence que Tom et Alex passeraient cette dernière ensemble. Ils dînèrent dehors, plaisantait, riant, se séduisant encore, mais il était évident que chacun se forçait à garder la face. Il était encore tôt quand ils décidèrent d'aller se coucher, vraiment trop tôt. Mais il aurait été stupide de tenter de regarder un film, une série. Trop comique le programme en aurait été satirique, trop dramatique la fragile frontière entre aujourd'hui et demain aurait été brisée. Vu le nombre de nuits qu'ils avaient passés ensemble, Alex avait fini par céder face à l'insistance de Tom et avait ramené un pyjama et une brosse à dent. Jamais elle n'aurait fait d'elle-même ce pas, elle avait toujours peur d'être trop culottée, trop présente, trop insistante. Mais Tom n'en avais jamais assez. Il n'avais jamais aussi bien dormi que lorsqu'elle se blottissait tout près de lui et qu'il sentait son cœur puissant battre contre son torse. Malgré l'intimité qu'ils partageaient depuis très peu de temps, ils se montraient très pudiques. Il n'était pas question de marcher sur les plates bandes du colocataire. Tom avait savouré ces dernières semaines, sans le dire à Alex pour ne pas la déstabiliser, les coups de fils qu'il l'entendait passer, elle avait ce ton affirmé, ne lâchant jamais un centimètre sur ces positions, attaquant et contre-attaquant. Elle était avec lui totalement différente, même si elle n'hésitait jamais à sauter dans l'arène lorsqu'un débat se présentait devant, flairant avec appétit un combat de mot qui finirait en combat de langues. Il aimait l'alternance parfois soudaine entre ces deux facettes, mais jamais on ne s'ennuyait, toujours il fallait être sur ses gardes, ce qu'il exaltait. Alex aussi apprenait peu à peu que son colocataire n'était pas que intense, il pouvait, et avec une grande facilité, passer d'un moment lourd et dense à un moment de franche plaisanterie et de jeu. L'inverse était toujours possible, et parfois alors que Alex relatait le synopsis de sa journée, il apercevait le début d'une hanche, une chute de rein, et en quelques secondes Alex se retrouvait sur une table encore mise, le poids du mâle pesant avec impatience sur son corps fort. 

La nuit fut calme ce soir de septembre. Ni l'un ni l'autre n'avait de grands projets, juste de se délecter de cette présence de l'autre côté du lit avant qu'un vide terrible ne s'y fasse ressentir, à quelques milliers de kilomètres de là. 

Au matin, Alex émergea particulièrement tôt, elle avait quelques courses à faire, elle devait encore passer au restaurant pour régler quelques détails de comptabilité. Tom ne devait partir qu'en fin de matinée de toute façon. Elle se disait aussi qu'il aurait besoin de ce réveil seul, peut être réaliser ce qui allais se passer dans quelques heures même si, elle en était convaincue autant que lui, il était tout à fait en paix avec ce départ. Toute une vie il avait chercher un sens, une direction. La cause plus grande que sois que l'on recherche si souvent, c'était aujourd'hui. Alex pris le temps de passer à quelques mètres de là, chez ses parents, pour se changer et prendre une douche sans déranger Tom qu'elle voulait donc laisser dormir. Elle enfila des sandales, une jupe noire élastique qui se fondais sur ses hanches. Pour ne pas passer plus de temps à cette préparation, elle l'assortis d'un t-shirt noir simple, au col montant. Elle se débattit quelques minutes contre son instinct de vouloir se préparer plus que d'habitude en ce jour particulier. En tant que femme indépendante, elle combattait parfois cette idée de vouloir se faire belle pour quelqu'un, et surtout pour un homme. Mais aujourd'hui elle aurait son lot de stress et de tensions, elle décida que le jour était mal choisi pour se battre pour ses idées. Elle se coiffa, plus pour occuper ses mains que pour Tom qui ne cachait pas son enthousiasme pour ses cheveux bouclés. Elle dompta donc les boucles avec son fer en main, de façon a arborer de jolies ondulations en cascades, plus élégantes. Le maquillage restait de toute façon toujours léger, mais en particulier au début du mois de septembre quand le bronzage sur son nez, au sommet de son front, sur le bombé de ses pommettes lui donnait un teint chaud. Finalement elle ne s'attarda pas plus et pris la direction du restaurant. 

Tom se réveilla finalement, pour constater qu'il était seul dans la maison. Il lui fallut quelques secondes avant de se souvenir que aujourd'hui était arrivé. Pourtant il était bon au cache-cache, il avait conduit à travers l'été en regardant dans ses rétroviseurs, sans jamais avoir le courage de regarder avant. Il fut déçu de voir qu'Alex était partit, il aurait voulu un dernier moment à eux, prendre sa douche avec elle qui glousse lorsqu'il jure quand le shampoing tombe dans ses yeux. Elle qui met un point d'honneur chaque matin a regarder les infos, les journaux, pour voir tout ce qu'elle avait raté pendant la nuit à cause des différents décalages horaires. Elle qui jamais ne se défait d'un sourire en coin, du côté opposé au sien. Elle qui fait semblant croit-il, de le laisser dominer alors qu'elle n'a ni besoin de lui ni de personne. Alex. Si Tom avait lié avec ses frères d'armes des amitiés exceptionnelles, il fallait admettre que la vue d'Abel le matin l'enchantait moins que celle d'Alex. Même déçu, Tom profita de l'absence d'Alex pour s'affairer. Ses chefs lui avaient dit de mettre ses affaires en ordre avant de partir. Certains pourraient le voir comme une façon de tenter le sort, mais c'était surtout pour les soldats une manière de partir l'esprit plus tranquille. Il fit un peu de rangement, prépara ses dernières affaires. Il pris dans le tiroir qu'il avait laissé à Alex une culotte, cette fameuse culotte noire qu'il avait vu un soir flotter dans le lac. Pour pallier à ce petit vol entre amis, il griffonna sur un post-il "je n'avais pas le compte de sous-vêtements, j'espère que tu ne m'en voudras pas d'avoir complété dans ton tiroir" et referma la commode. Les sacs prêts, il passa quelques coups de fils à la banque entre autres. En ordre, les affaires, on lui avait dit. Finalement il dut se résoudre à mettre l'uniforme. Sa tenue civile était le dernier rempart entre lui et là bas, entre son pays et l'Afghanistan. Une fois la tenue sable passée, il ne serait définitivement plus civil, mais un soldat français, un homme appartenant à l'armée. Il en était autant fière qu'ébranlé. Il finit par s'y résoudre. Pantalon, t-shirt, ceinture, veste. Il la garda ouverte car les températures étaient encore élevées. L'été indien semblait vouloir le retenir dans un été perpétuel. 

La présence d'Alex l'apaisait, d'abord parce qu'elle comprenait si bien pourquoi il partait alors que tant de ses proches rejetaient ce choix de sacrifice, même si c'est en partir pour eux qu'il le faisait. Ensuite parce qu'il savait qu'elle mènerait mille projets à terme pendant son absence, et que pour rien elle n'avait besoin de lui. C'était perturbant pour Tom, de savoir que si elle acceptait de l'avoir dans sa vie, ce n'était pas parce qu'elle en avait besoin, mais parce qu'elle en avait envie. Tellement indépendante elle n'acceptait dans sa vie que ce qui la rendait meilleure. Un jour au détour d'une conversation, elle lui avait dit que l'amour était traître, c'était un cercle vicieux. On le désirait pour se sentir mieux, puis on attendait un miracle de l'ange divin venu nous sortir de nous même. Mais personne ne peut pallier à tous ses besoins, à toutes ses envies, penser toutes ses plaies. Alors l'amour devient insuffisant, et l'on souffre à nouveau. L'histoire s'essouffle. Le sauveur et le non-sauvé se séparent, et blessés ils s'en vont chercher chacun un nouveau sauveur. Elle estimait qu'elle devait se suffire, et que jamais elle ne voulait partager sa vie avec quelqu'un si c'était pour la combler. Tom savait donc que si elle dormait dans ses bras le soir, ce n'était pas parce qu'elle se sentait seule, qu'elle était en manque de compliments ou de considérations. Non, c'était seulement parce qu'elle le voulait. 

Tom n'osa jamais l'admettre, mais il était une dernière raison qui faisait d'Alex un tel trésor dans sa vie. Elle lui donnait une raison de rentrer. Certains disent que lorsque l'on a abandonné, lorsque chez sois devient chez eux, c'est ce jour là qu'un balle à son nom traverse sa chair. L'abandon était mortel chez les militaires. Elle représentait donc un port d'attaches là où auparavant il n'y en avait aucun. Fantasmer des jours meilleurs l'aiderait à combler des nuits solitaires, des moments d'angoisse absolue, des instants de blues. Il y en aurait, en six mois. Mais il savait aussi qu'il y aura des moments de pure humanité. Il n'y avait ni nationalité ni race là-bas, tout le monde était vert. Dans les moments où l'animal humain fait face à l'absurdité absolue de sa conditions humaine, il est capable de tout en s'alliant avec les autres de son espèce. Il y aurait des moments de rigolade, de génie. Des moments de peur, sans doute. Mais surtout il attendait de cette Opex un signal divin. Il avait besoin de savoir qu'il allait dans la bonne direction qu'il allait au bon endroit. Si il s'était attaché à Alex ces dernières semaines, il était évident pour l'un comme pour l'autre que ces semaines passées ensembles n'étaient qu'une parenthèse, et que ni l'un ni l'autre ne se contenterait de cette vie. Avec beaucoup de pudeur le sujet des enfants avait été abordé, déguisé par un débat sur l'accès à la PMA des femmes seules. Tom comme Alex établirent que la parentalité était éventuellement, si l'instant de grâce se présentait, une étape, mais en aucun cas l'objectif. Il avait rit en l'imaginant quatre fois par jour emmener ses enfants à l'école, et ne parler des jours durant qu'avec des enfants. Leurs cœurs en ébullition n'auraient jamais supporté ce quotidien et ils étaient d'accord sur le sujet, à la surprise d'Alex qui se voyait souvent mésestimée lorsque ses interlocuteurs comprenaient que malgré ses organes reproductifs la maternité ne coulait pas dans ses veines. Tom était assez effrayé par ce genre de grandes étapes, le mariage, la paternité. Mais il était rassuré par cette idée qu'Alex lui avait permis d'apprivoiser, que le moment venu, il avait le choix. Il avait toujours le choix. Mais pas aujourd'hui.

Il finit par fermer son sac, et le poser à l'entrée des escaliers pour le descendre dans quelques secondes. Il entendit une porte claquer, des clés jetées sur une commode, des chaussures être déposées dans l'entrée avec très peu de délicatesse. Sur la table Alex jeta son sac à main, et les quelques documents qu'elle avait ramenés de son expédition matinale. Elle entreprit de monter les escaliers et à mi-chemin, découvrit son soldat. Tom ne rentrait jamais en uniforme, et prenait toujours le temps de se changer pour n'être qu'un civil sous son toit. Ce n'était donc que la première fois qu'Alex voyait en image tous les récits palpitants de Tom. C'était aussi la première fois qu'elle prenait conscience que lui aussi y allait. Elle était depuis quelques années actives auprès de vétérans notamment, mais c'était la première fois qu'elle était frappée par cette réalité. Alex gravit bien plus lentement les dernières marches restantes. Il ne bougea pas du couloir, la laissant approcher, il ne savait pas comment elle allait appréhender ce moment. Ce qu'il n'aurait jamais pu anticiper, c'est qu'elle plonge les mains sous sa jupes, et qu'en fouillant avec ses mains elle finisse par saisir sa culotte qui tomba à ses pieds. Il resta interdit. Décidément il n'arriverait jamais à la cerner. En quelques millièmes de secondes, Alex offrait sa bouche à son homme, avec une passion qu'elle n'avait jamais trouvé jusque là. Magie de l'uniforme peut-être, Tom repris le dessus immédiatement, il la plaqua fort contre le mur à sa gauche pour s'appuyer de tout son poids sur elle. Si dominante la journée, Alex découvrait un monde de vulnérabilité la nuit auquel elle tentait de s'accoutumer mais elle désira encore plus Tom lorsqu'il ne la laissa pas prendre le dessus. Alex parvint, malgré la contrainte physique du géant contre elle, bien campé dans ses bottes, à se frayer un chemin vers sa ceinture au métal froid et au tressage rêche, qu'elle réussit, au prix de grandes difficultés, à domestiquer. Ce fut ensuite la ceinture et la braguette. Avant que sa captive ne s'aventure plus loin, et malgré son corps lui hurlant de la laisser faire, il se saisit de ses mains pour les plaquer hautes au dessus de sa tête. D'une main il maintint sa prise, de l'autre saisit à la base de son crâne une bonne partie de ses cheveux pour la maintenir en place, et profiter de ses joues, s'égarer sur son cou, explorer cette bouche. Rapidement, et il n'avait plus beaucoup de temps, il ne put la contrôler plus longtemps. Il saisit ce corps brûlant qu'il abandonnait à des milliers de kilomètres de lui. Contre le mur, ses jambes serrées autour des hanches de son partenaire, Alex avait abandonné la valse et ne réclamait qu'un tango. Tom la dominait complètement, car Alex se laissait complètement dominer. Plus que jamais les mains couraient, dévalaient, les peau ne se quittaient pas. Alex était insatiable, c'est le propre du sexe, vouloir absorber l'autre, le consommer complètement sans jamais le pouvoir et devoir recommencer. D'habitude plus pudique Alex étouffait des exclamations dans le col sable de Tom. Lui aussi maître de lui-même en toutes circonstances, ne put retenir des grognements venant du centre de la terre. Finalement, Alex finit de l'achever par quelques mots: 

-Tom, s'il-te-plaît...

Essoufflés, pantelants, mais toujours en fusion, toujours ensembles, Tom et Alex s'échangèrent quelques mots. Des petits mots, des grands, succédant aux caresses avec autant de douceur, si intimes que nul ne pourrait décemment les relater. Quand cette fois Tom n'avait plus une minute, il dut se séparer d'elle, de son corps chaud si accueillant. Ne se lâchant plus des yeux, il avait remonté sa braguette, refermé sa ceinture. Puis il avait ramassé la culotte d'Alex, et avec tendresse l'avait laissée passé ses pieds un à un, il avait ensuite finit de remonter le tissus pour couvrir l'Olympe dont il se pensait le seul dieu. Avec considération, il remit tant bien que mal en place sa jupe qui avait été maltraitée et ne ressemblait plus à rien. Il arrangea quelques mèches, contempla son oeuvre, les cheveux sauvages, les yeux brillants, les joues rosées, les jambes tremblantes. Il déposa avec une infinie douceur un baiser sur sa joue, se saisit de son sac. Avant de descendre les escaliers, il sourit avec ce sourire en coin chavirant, 

-Merde, conclut-il

-Merde, conclua Alex.

Incapable d'en dire plus, de bouger là où elle sentait encore le spectre de leurs étreintes, Alex accueillit ses sentiments. Rarement elle ne les laissait franchir son inconscient, encore moins elle ne les laissait dévaler trempés sur ses joues. Mais cela ne dura que quelques instants. 

Elle se l'était promis, après lui, la vie reprend.

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