Qui sait comment la situation dans laquelle je suis pourrait s'améliorer ?

Voilà une nuit que je subis une torture mentale et physique, une nuit que j'essaie de survivre à un fléau aussi inhumain que terrifiant, une nuit où je voyage à travers le temps sans même comprendre la véritable raison derrière tout cela.

C'est un jeu. Un simple moyen de s'amuser pour lui paraît-il...

Je suis fatigué.

J'ai expérimenté la mort. Je sais ce que ça fait de s'éteindre à petit feu ou bien d'être brutalement tué, de ressentir cette douleur si profonde que je n'ai pu éviter...

La différence est que contrairement aux autres, je suis revenu.

J'ai, de nombreuses fois, pensé que je devais abandonner tout cela, essayer de fuir les responsabilités qui m'ont été imposées car j'ai peur.

J'ai peur de ce qui pourrait arriver à ma meilleure amie. De ce que je pourrais provoquer ou voir.

L'angoisse me ronge, m'enveloppe et m'astreint à mentir. Je ne peux leur dire et pourtant... ils doivent me faire confiance.

Mais je suis également en colère.

Cette haine qui alimente ce que je suis, ce que j'ai toujours été et cela bien avant que cela n'arrive.

Ce dégoût que j'ai envers cet homme qui se prend pour Dieu. Envers cette personne qui se joue des lois de l'univers à des fins sinistres.

Tout est contre moi et tout cela sans que je sache pourquoi.

Mais...

Mais je garde espoir.

Son but est de me voir endurer mille et une souffrance. De crier, supplier, d'appeler à l'aide.

Et c'est la dernière chose que je veux. C'est ce qui me pousse à avancer, à me battre, continuer de vivre avec toujours cette volonté qui me permet de ne pas abandonner.

J'ai cependant réalisé l'importance d'une chose :

ma vie.

La vie.

Elle est précieuse, magnifique et pourtant si éphémère...

La perdre est facile, bien plus facile que je ne le pensais.

Je n'y accordais pas particulièrement d'importance mais je l'ai compris au travers de ce que j'ai vécu jusqu'à maintenant : la vie n'est pas un jeu car on n'en a qu'une contrairement à ce qu'il essaie de me faire croire.

J'ai sûrement l'air d'être quelqu'un de simple d'esprit mais lorsqu'on y réfléchit et mieux, lorsqu'on le comprend, alors, on se rend compte de l'importance de ce message à l'apparence si puérile.

J'ai toujours eu cette aversion envers mon quotidien ou plutôt envers les personnes le composant. Se lever, s'habiller, déjeuner, partir au lycée, revenir le soir à pied, prendre sa douche, dîner, dormir et recommencer le lendemain.

C'est pratiquement comme ça que se passe chacune de mes journées.

Mais vous savez quoi ? C'est ce qui me manque maintenant.

En seulement une nuit, je me rends compte que, contrairement à ce que je pensais, j'aime cette vie.

Sentir la douce brise du matin contre ma joue en partant à l'école. Voir des gens discuter, rire de tout et de n'importe quoi. Apprécier les moments que je passe avec mon amie ou bien certains enfants de l'orphelinat...

Toutes ces choses et bien plus encore ont un petit plus qui les rend uniques : elles font partie de mon quotidien.

Un quotidien banal mais qui m'est précieux.

Sauf qu'il m'a été enlevé de force pour faire place à ce jeu morbide.

Alors je me battrais.

Tu m'entends ?

Je continuerais malgré les obstacles qui se dresseront sur mon chemin.

Il y a cette expression si particulière qui pourrait correspondre à ma situation :

"Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort."

L'ironie du sort fait que ma situation corresponde à un opposé de cela :

"Ce qui me tue me rend plus fort."

Je continuerai de vivre, de survivre encore et encore pour retrouver mon quotidien que j'ai fini par prendre conscience de l'affection que je lui porte.

J'ai trouvé une raison de continuer... et c'est cette raison qui mettra un terme à tout cela.