Ôtez vos gants
"Ôtez vos gants" me dit-il
"Et si vous pouvez aussi votre sourire,
Il ne vous sied pas aussi bien que l'ennui."
Je pris sur moi, pour ne pas rire.
Il me fit m'asseoir auprès de son âtre,
Me fit un discours disparâtre,
Me fit un sermon sans saveur,
Amenant un goût amer à mon coeur.
Comme j'étais disciplinée et sage,
Je le laissai faire sans prendre ombrage.
J'hôchai simplement ma pauvre tête,
Fatiguée comme un lendemain de fête.
Il s'écriait, s'époumonait, se pensait supérieur,
Je retenai en moi, un rire bien moqueur,
Il pensait parfaire mon éducation avec sa ferveur,
Qu'il était hilarant de le regarder avec trompeur.
Puis fatigué de ses propres réprimandes,
Il me donna une figurine en pâte d'amande,
Me pressa la main puis se leva pour disparaître
Me laissant seule avec mon pauvre être.
J'enfilai mes gants, goûtai la sucrerie
Puis me lever de cet endroit d'ennui.
Je franchis la porte de ce cousin éloigné
Heureuse de ne pas lui être mariée.
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