Chapitre 14 : C'est la merde.

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C'est la merde ! Voilà y'a pas meilleur moyen de résumer la situation. La reine elfe noire qui était censé aider, bah elle s'était bien foutu de leur gueule. Elle leur avait envoyé un instructeur, et un officier pour diriger leurs futurs... Heu... Soldats ? On peut vraiment dire ça ? Parce que même avec une formation militaire, on parle de pécore à qui on va refiler des armes. Enfin, surtout des arcs et des flèches. Et il ne faudrait pas abuser sur les chances de victoire de ce genre de troupes montées sur le tas : même sur leurs probabilités de survies, aucune personne censée n'y mettrait une pièce d'or.


Le problème, c'est qu'il fallait déjà être en mesure de commencer la formation des quelques recrues que Félicie avait réussi à trouver, sans pouvoir compter sur Aaron qui avait disparu dès l'aurore. Une dizaine de pécores alignés, ainsi que... Mimi ? Mais qu'est-ce qu'elle fout parmi les apprentis troufions, la capitaine des gardes ? Elle est trop fatiguée de sa résurrection pour participer à l'enquête, mais pour pourrir une session d'entraînement, ça va ? À moins que, la raison ne soit ailleurs, aux frontières du réel.


Examinons la scène en détail : on a les recrues, Mimi, et l'instructrice. C'est elle qui nous intéresse. Un physique aux charmes ravageurs qui se battait en duel avec une carrure de guerrière sanguinaire, et des cheveux blancs certes, mais pas que. Avec des mèches blondes et rousses qui ponctuaient sa crinière, c'était évident qu'il n'y avait pas que de l'elfe noir dans la famille, mais aussi du sylvain ou du haut elfe qui avaient tapé dans l'arbre généalogique. Bref, avec toutes ces informations, il devenait plus facile de comprendre pourquoi Mimi était là, sauf pour l'instructrice elle-même qui était dérangée par sa présence.



  • Madame, veuillez, s'il vous plaît, quitter cette cour d'entraînement. Vous n'en avez pas besoin, et moi j'ai des leçons à donner.


  • Bien sûr que si j'en ai besoin. Je veux apprendre comme les autres.


  • Mais vous n’êtes pas la chef de la garde d'ici ?


  • Bah, justement. Je suis garde, mon boulot c'est de garder. Là, c'est des cours de soldat, non ? Mais si je dérange tant que, peut-être accepteriez-vous de me donner... comment dire... des cours particuliers ?


Bon la négociation ne marchait pas vraiment face à une Mimi qui avait jeté son dévolu sur l'instructrice. Celle-ci suppliait du regard qu'on vienne la sauver, et deux anges exaucèrent son vœu, enfin, pas si angéliques que ça vu leurs passifs. Ce fut Félicie et Marlith qui arrivèrent à la rescousse, et qui tentèrent l'aventure de convaincre Mimi.



  • Mimi ! s'exclama Félicie. Laisse la dame tranquille. Elle n’a pas le temps pour toi.

  • Mais c'est mon anniversaire...


  • Non c'est pas ton anniversaire ! Lui rappela Marltih. On l'a fêté il y a six mois.


  • Ouais, c'est le mien d'anniversaire, c'est moi qui ai droit de rester ! intervient le pépé.


  • T'as encore perdu la tête vieux chnoque ! Le coupa Aaron.


  • Il suffit ! ordonna Félicie en colère. Que tous ceux qui n'ont rien à faire à l'entraînement quittent la cour tout de suite ! Et toi, Aaron, tu viens avec moi, on a des choses à se dire.


Félicie commandait, certes, mais pas aux hormones de Mimi. Il fallut bien qu'elle et Marlith la traînent de force vers la citadelle. Aaron fut bien content d'avoir le vioc à gérer, il n'eut aucun mal à l'embarquer. D'accord, j'ai menti. Papy avait trouvé un bon prétexte pour rester : il réclama de tester son niveau en magie élémentaire. Et là, cet enfoiré de vieux sénile retourna la situation à lui seul. Tous les regards étaient braqués sur lui, y compris celui de l'instructrice, avec qui Mimi avait pu revenir et commencer à discuter du duel avec elle, puisque Félicie avait fait demi-tour pour rejoindre son époux. Pour la capitaine des gardes, c'était une occasion en or qu'on lui offrait, et le vioc le lui fit bien comprendre par un clin d’œil dans sa direction.


Refuser le duel aurait pu être une bonne idée, mais Aaron avait choisi de le relever. De toute façon, pépé ne lui laissait pas le choix, ce salaud faisait déjà flamber ses mains en prévision d'une première attaque. Un vrai lance-flamme humain, mais sénile déversa un torrent incendiaire sur son disciple, qui bloqua avec un petit... tango... mais un bon gros mur d'eau. Pour Félicie et les gardes, maintenant, c'était acté comment il faisait de la magie Aaron, mais pas pour les autres. L'instructrice eut beaucoup de mal à ne pas s'énerver, estimant qu'on lui faisait perdre son précieux temps avec un numéro de claquette. C'est Mimi qui la retint de force, pour l'empêcher de se mêler du combat, prouvant par la même occasion qu'elle n'avait pas besoin d'un entraînement. Bref, bravo, c'est une sacrée foirade d'une occasion de drague servie sur un plateau.


Quand on parle d'un beau raté, il faut en expliquer la raison. Mimi voulut dissuader l'instructrice d'interrompre le duel, mais c'est elle qui le fit en provoquant son... rencard ? Elle se retrouva à l'affronter, s'interposant dans l'échange de feu, de glace, de terre et de foudre. Les mages laissèrent la place à un autre combat, mais ni Aaron ni Félicie ne s'en plaignirent. Ce fut l'occasion pour les recrues d'apprendre de leur maître d'armes, tout en rigolant de voir la capitaine des gardes lui faire face avec un membre en moins.


Ils eurent une mauvaise idée en sous-estimant notre brave Mimi : même avec un seul bras, elle parvenait à bloquer les attaques adverses, et elle sans avoir dégainé son épée courbe. Alors, autant entre guerrières, un petit combat amical c'est un bon moyen de se rapprocher, mais là, en voyant ça l'instructrice était super vexée.



  • Quelle pourriture ! Tu viens déranger mon travail et tu n'as même pas la politesse de donner tout ce que tu as ?


  • Je ne voudrais pas abîmer cette magnifique silhouette. Et puis, je n’ai pas demandé à me battre, moi. Juste à participer à la leçon.


Le compliment sur le physique ? C'était une bonne idée de la part de Mimi, mais au mauvais moment. Sortir ça en plein milieu d'un duel, c'était normal que l'instructrice le prenne comme une insulte et lui rentre dedans. Sauf que là, il n'y avait plus rien de pertinent dans ce combat, plus rien à apprendre pour les bleusailles. C'était devenu une bagarre de rue, avec juste des tripes et du sang. Au moins l'instructrice, on ne pouvait pas dire qu'elle faisait dans la dentelle en enchaînant les marrons bien chauds sur notre Mimi.


Si le combat n'avait plus rien de pédagogique, il y en avait un qui avait bien entendu les critiques à l'encontre de la capitaine des gardes. Aaron trouva lui aussi l'affrontement inéquitable, si bien qu'il usa de sa magie sylvestre pour donner un nouveau bras à Mimi. Il peut faire ça ? Il a le droit ? Du moignon du membre meurtri de la sucrette, poussa une main de bois, et tout le reste en quelques secondes. Du bien bien traité, qui ne pourrit pas avec le temps et l'humidité. Et il était fonctionnel ! Des veines végétales, et des nerfs en racine permettaient à Mimi de le bouger aussi bien que l'ensemble de son corps. Finalement, ce n’était pas son anniversaire, mais elle reçut tout de même un merveilleux cadeau.


Là, pas besoin de s'éterniser davantage sur le duel, Mimi avec un bras c'était déjà dur d'en venir à bout, mais à présent, elle en avait deux. Elle répondit favorablement au critique et démonta sans pitié l'instructrice. Moralité, la violence ce n’est pas bien sauf si elle est réclamée par les deux parties. L'opération drague se termina sans le moindre succès, par contre, qui paye la formation des recrues ? Parce que là, c'est une journée de perdu pour les gens de la citadelle, mais dû. On va dire que c'est la Reine puisqu'elle l'a envoyé, tout comme un autre elfe noir : un de ses généraux, mais sûrement pas le meilleur. Un être aux magnifiques cheveux argent, mais coupé au carré, bah oui, là c'est l'armée, la vraie, mais plutôt chétif. Bref on voyait directement qu'il commandait plus qu'il ne se battait : sans doute un pistonné.


Alors que tous étaient dans la cour, lui était tranquillement en train de draguer la sorcière qui avait ressuscité Mimi. À peine arrivé, il ne servait déjà à rien. Et puis c'est quoi cette histoire où tout le monde cherche à se caser, sauf les héros à qui on n’a pas laissé le choix ? C'est un récit épique de fée et de fantasy ou pas ? Le pire, c'est que ni lui ni l'instructrice ne sont présentés convenablement à Félicie et Aaron. Qui sont-ils ? Quels sont leurs noms ? Quelle est leur fiche de poste ? Parce que oui, faudrait peut-être clarifier ce point aussi ? Il est peu probable que « séduction de sorcière » soit dans les missions d'un général elfe noir, même si c'est culturel.


Le lendemain, Aaron et Félicie convoquèrent les deux nouveaux arrivants dans la salle d’audience pour en savoir plus sur eux, ce qu'ils auraient dû faire dès le début, puisque c'est leur boulot. Le premier interrogé fut le général qui n'avait pas de troupe à commander, c'est qui commençait déjà mal pour le rendre crédible. Et comme Monsieur n'avait pas l'air motiver à bosser ce jour-là, ce fut la fée qui posa les questions.



  • Votre nom, et votre fonction ?


  • Je suis le général Beur'ke , je suis là pour diriger les troupes, enfin quand vous en aurez...


Bon déjà il a un nom à chier, à croire qu'il était dans la citadelle depuis longtemps. À moins que ça soit culturel chez les elfes noirs de donner des noms pourris à ses enfants. Et puis merde ! Quelle tête à claques ! D'où il se permet de juger l'absence d'armée ? Bon c'est vrai que ce n’est pas glorieux de ce côté-là, mais ce n’est pas la faute de Félicie et Aaron qui viennent juste de reprendre la boutique. Parlant des dirigeants, ça n'aura pas traîné, le général avait réussi à énerver l'élémentaire qui avait déjà une main fumante : ça sent la boule de feu pour le petit nouveau.



  • Ce genre de commentaire, vous pouvez vous les mettre où je pense ! En plus, on a quand même des troupes auxiliaires.


Là, c'est pas seulement le général qui fut surpris, mais également Félicie ? Son mari lui faisait des cachotteries ? Ce n’est pas très gentil tout ça.



  • Depuis quand on a des soldats, nous ? On a à peine commencé le recrutement.


  • Depuis aujourd'hui. Si je suis parti tôt ce matin, c'était pour rendre visite aux nains. Après leur avoir poliment expliqué la situation, ils ont vite accepté de défendre notre territoire à nos côtés.


Mais bien sûr ! Poliment ? Aaron et ses négociations musclées ? Personne ne pourrait gober ça aussi facilement. Sauf si, les nains avaient, en contrepartie, rédigé une facture pour profiter de la situation. Ça ne serait pas la première qu'ils essayeraient d'arnaquer nos héros. Au moins, Félicie pouvait être rassuré, pour une fois, si était partis, ce n'était pas pour la fuir, elle. Par contre, le général si sûr de lui, il commençait à tirer une de ces troches.



  • Pardonnez-moi, mais je ne me vois pas diriger une troupe de barbues alcooliques, même si vous leur ordonnez de le faire.

  • Ha, mais ils ne vous suivront pas les nains. Ils ont été clairs là-dessus dans la négociation. Ils refusent d'être dirigés par des elfes, peu importe leurs origines. Ils ont accepté à la condition que ça soit moi qui les commandes, ou un des leurs si je ne peux pas le faire.


  • Donc, je n'ai vraiment personne à diriger ? Alors, permettez-moi de prendre congé jusqu'à ce que vous ayez du travail pour moi.


  • Ça pourrait changer plus vite, si l'on ne me dérangeait pas ! intervient l'instructrice. Et en ce qui me concerne, je me nomme Zha'za, formatrice militaire à la cité royale.


Et un de plus ! Encore un nom pourrit ! Heureusement que Mimi s'est faire rembarrer. Vous imaginez le duo ? L'équipe des patronymes d'enfants non désirés, parce que oui, pour les nommer ainsi, fallait vraiment les détester dès la naissance ! (La narration s'excuse pour toutes celles qui s'appellent « Mimi »). Parlant de la sucrette, étrangement, elle avait le droit de participer à la réunion de présentation. D'accord, en tant qu'intendante ça faisait partie de ses attributions, mais vu la situation entre elle et l'instructrice, ils auraient pu l'en dispenser. En tout cas, la critique à son égard avait rapidement fait réagir la Mimi.



  • C'est bon, je me suis excusé... Après t'avoir botté les fesses, certes... Mais pour ma défense, à la base je n’avais pas vraiment envie de me battre avec toi. J'avais autre chose en tête...


Mais... Mais ? C'est qu'elle rougit et qu'elle joue les timides la Mimi.



  • Je me fiche de vos excuses ! Je veux faire mon travail, alors je considère que vous n'avez aucune raison de venir à nouveau sur le terrain d'entraînement.


  • Moi si ! Interviens Félicie. Avec la démonstration d'hier, je pense qu'il serait plus pertinent de la laisser vous assister en tant qu'équipière. On évitera de voir nos recrues prendre la fuite, si c'est Mimi qui encaisse les coups à leur place.


Éviter la fuite des nouvelles recrues ? En effet, c'est un bon argument. Faut dire que l'instructrice ne manquait pas de puissance de frappes, ce qui dissuaderait la plupart des gens de lui faire face, même pour un entraînement. Mais ce n’était pas la seule raison. Imaginez donc une Mimi tournant en rond dans la citadelle alors qu'elle pourrait à la fois s'exercer et draguer ? Elle va déprimer, gratter à la porte toute les cinq minutes, chouiner et perturber le travail des collègues. Puis, il était facile de deviner que Félicie voulait aider Mimi et lui permettre de passer du temps avec Zha'za. Tout le monde la comprit ! Même le général tête à claques je suis sûr il a pigé le truc. Tous ? Non, une certaine elfe noire pourtant la première concernée, avait accepter de supporter Mimi comme partenaire d'entraînement. À Moins qu'elle ne fasse exprès de ne pas comprendre...


Il restait un point dérangeant dans cette histoire, c'est que ça soit Félicie qui joue la conseillère en amour. Elle qui n'arrivait toujours à rien dans son couple. Ha ! Au temps pour moi, on vient de signaler à la narration que ça bouge côté chambre à coucher des héros. Il semblerait que notre fée ait réussi à convaincre son mari d'une sieste, sauf qu'elle a... Fermé d'elle-même la porte à clé de l’intérieur ? Les deux conjoints se font face, aurons-droit au match retour suite à une victoire de Félicie par plaquage ? Ça n'a pas l'air d'être le cas, avec une fée qui s'avance avec douceur, la démarche plutôt gracieuse. Aaron, lui, ne semble pas aussi calme qu'elle dans cette situation, comme s'il s'attendait au pire.



  • Je peux savoir à quoi tu joues, là ?


  • À rien. Je fais juste une chose que je voulais faire après le bal, et que j'estime nécessaire dans ton intérêt.


  • En quoi t'enfermer avec moi dans notre chambre, ce serait mon intérêt ?


  • Parce qu'il est grand temps pour toi d'affronter tes craintes, et non de le fuir. Et tu sais très bien de quelle peur je te parle.


Nous y voilà enfin. Félicie n'avait donc pas oublié, mais juste repoussé en raison des circonstances. Aaron, lui, voyait très bien où sa compagne voulait en venir, et il n'avait pas besoin de lui répondre pour qu'elle le comprenne. Il était mal à l'aise, légèrement pâle et tremblant. Cependant, Félicie semblait bien décidée, et il tenta de bluffer pour l'empêcher d'arriver à ses fins.



  • Tu sais que si tu fais ça, il y aura des conséquences ? Je ne vais pas me laisser faire aussi facilement.


  • Tu mens. Tu n'en feras rien. Tu n'as rien fait contre les gardes la première fois qu'il a fallu t'habiller différemment, et rien non plus quand j'ai essayé. Et tu sais pourquoi ? Parce qu'en vérité, tu as besoin de cette aide.


  • D'où tu sors une telle idée ? Je ne me souviens pas en avoir émis la demande ni montré le moindre désir de recevoir ce genre « d'aide ».


  • Ce n'est pas nécessaire pour que je le sache. Tu sais pourquoi j'ai attendu après le bal, même quand les circonstances sont devenues plus favorables ?


  • Je pensais que tu avais compris que c'était une mauvaise idée, et que tu y avais renoncé.

  • Pas du tout ! Je me suis renseigné sur les anneaux qu'on porte, et j'ai compris une chose. Ces anneaux sont basés sur une magie qui oblige les deux partis à se montrer loyaux, fidèles et à agir pour le meilleur de l'autre. Toute trahison provoquerait une punition magique très douloureuse pour son auteur. Or, quand j'ai voulu te déshabiller, il ne m'est rien arrivé.


Alors là, Félicie qui d'habitude est souvent dans les pires boulettes qui soient, une tendance à la catastrophe ambulante, semble avoir non seulement bien appris sa leçon, mais aussi avoir mis le doigt sur point important. Aaron, soit il mentait à sa femme, soit il se mentait surtout à lui-même. Le coup des anneaux révélait bien une chose : ce n'était pas qu'il ne voulait pas, mais ne pouvait pas. Et Félicie avait dans l'idée que dans de telles circonstances, elle pouvait agir sans remords, car elle le faisait pour lui, et non contre lui. En tout cas, l'argument de la fée l'avait laissée sans voix, et ça se comprend. Monsieur se retrouvait dans une impasse : il évitait le moment fatidique de braver son blocage, mais il ne pouvait pas refuser l'aide de sa femme, même s'il tentait de nier les faits. Là, il redoutait surtout la méthode, mais Félicie qui était désormais presque collée à lui ne faisait rien de plus que de le fixer droit dans les yeux.



  • Je te rassure, certes je ne vais pas te laisser le choix, mais pas non plus te brusquer. On va commencer par le haut, et t'habituer à cette situation.


  • Et tu comptes t'y prendre comment au juste ? Parce que si c'était si simple, on n’aurait même pas cette discussion.


  • Alors, c'est assez gênant expliquer, mais j'avais dans l'idée que je pouvais peut-être transformer ta peur en une situation agréable.


Aïe. Là, Félicie, qui était dans une bonne lancée pour convaincre Aaron, venait de faire un faux pas. Elle ne pouvait pas être gênait par sa propre solution, et elle savait très bien qu'elle avait donné une occasion à son compagnon de riposter et de la contrer. Sauf que notre fée avait prévu un plan de secours. Elle avait demandé à Marlith une potion pour lever les inhibitions. Pas pour Aaron, mais pour elle-même. Les propriétés de cette mixture restaient cependant atténuaient, car Félicie ne devait pas non plus aller trop vite dans son traitement-choc. Elle s'enfila le breuvage d'une traite, qui sans surprise, avait un goût d'alcool.


Les effets furent exactement ce que voulait Félicie. Sans la moindre hésitation, elle allongea son conjoint sur le lit, avec bien plus de délicatesse que la veille du bal. Ce n’est pas difficile de faire plus doux après un plaquage brutal, mais la question n'est pas là : ce qui compte, c'est la réaction d'Aaron. Comme la première fois, il se retrouva tétanisé dès que la fée avait commencé à passer ses mains sous sa tunique, et trembla comme une feuille. Cette fois-ci, elle alla au bout de sa démarche, mettant son mari torse nu.


Comme elle l'avait deviné, pas de sanction magique de la part de son anneau. Elle enleva sa robe afin d'être équitable envers Aaron, parce que oui, ce serait hypocrite de sa part d'exiger une chose de lui tout en refusant d'en faire autant. Cette information n'apporte rien de plus à l'histoire, certes, mais au moins cela permet de préciser que son comportement n'a rien de coquin, ou de lubrique. Félicie se colla ensuite à Aaron, et s'amusa même à balader ses doigts sur son torse. Il tremblait toujours, puis un peu moins quelques heures après. Arrivée au début de la soirée, il continuait d'être immobile, mais respirait plus sereinement.


La nuit passait lentement, et Aaron finit par s'endormir paisiblement. Félicie avait gagné son pari de l'aider à braver son blocage, enfin partiellement. Quant à la suite du traitement de choc, inutile de le raconter. Il ne se passera rien de plus entre eux cette nuit, et il ne sera pas nécessaire de le conter quand ça arrivera, car oui, ne soyons pas dupes, ça arrivera sûrement tôt ou tard. Par contre, qui gérait la citadelle ? Parce que la Félicie, elle avait quand même pris toute le reste de la journée, et la nuit entière pour s'occuper de son mari.

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