7 - Monsieur, avec un grand M

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« C’est toujours aussi sympa, chez toi !

-Ferme-la, je t’en supplie. »

Andréa m’embrasse sur le coup. Ses lèvres ont toujours un goût exquis et sa senteur ne m’a jamais encore laissé indifférent.

Peut-être suis-je destiné à tomber sous le charme de cette fille. Peut-être même un peu plus à chaque fois que je passe du temps avec elle.

Mes bras entourent sa taille mais mes mains glissent bien trop rapidement bien trop bas.

« Bah alors, on s’égare ?

-Pardon, je cherchais juste tes clés dans ta poche arrière. Ça serait dommage que quelqu’un nous voie avec cette porte encore ouverte. »

J’en profite pour masser un peu son fessier, dont l’allure dans un jean est tout simplement incomparable. Mais ce que je préfère, ce sont ses yeux qui s’ouvrent quand je joue à faire des pauses entre les baisers.

Quand je le fais, Andréa me jette un regard qui mélange plusieurs émotions. Il y a un peu de frustration, mais surtout beaucoup de gaité. On sait que, quoi qu’on fasse, nos lèvres se manqueront trop pour que ça dure.

La lumière vient de sa guirlande de petites ampoules. Les couleurs sont variables : parfois rouges, parfois bleues, et vertes d’autres fois. Le mélange, quant à lui, est magnifique.

Le plus difficile à faire, dans ce genre de moments, c’est se retenir de lui sauter dessus et de la manger toute crue. Le pire, c’est que les gens disent ça au sens figuré, d’habitude. Moi, je me vois littéralement mordre ses joues, dévorer son cou, et boire tout son nectar.

On a enfin fermé la porte.

Andréa s’est précipitée sur son lit – il y avait toujours les mêmes draps que la dernière fois – et une voix nouvelle me vient à l’oreille :

« Bonjour monsieur. Je vais essayer de passer l’éponge mais vous n’étiez pas censé rentrer à l’improviste chez moi…

-Je promets que ce n’était pas intentionnel. J’ai sonné plusieurs fois mais vous ne répondiez pas… On avait convenu d’un rendez-vous à vingt heures pour votre robinet.

-Un partout, dans ce cas. Mais alors, ce robinet ?

-Je vais jeter un œil, vous permettez ? »

Elle m’y autorise d’un signe de la tête. Je fais alors mine de me pencher sous son évier beaucoup trop propre. Quelque temps après, je lui offre mon analyse bien pensée :

« Dites donc, madame… Cela fait un bon bout de temps que vous n’avez pas passé un coup de propre, non ?

-D’habitude, c’est mon mari qui s’en occupe, mais il est absent pour le week-end…

-Croyez-moi, on n’est pas sur un simple week-end de manqué, madame… Ça va vous coûter bonbon et je vous parle que de la main-d’œuvre… »

Je l’entends, je sens qu’elle s’approche mais je ne me retourne pas. J’ai envie que le jeu continue, j’ai envie qu’elle soit comblée. C’est alors qu’elle me dit :

« Je vais me servir un petit verre, si ça ne vous dérange pas.

-Oh, bah… Faites comme chez vous, j’ai envie de vous dire ! »

En relevant la tête pour voir ce qu’elle se sert, j’assiste à une scène tout bonnement exceptionnelle.

« Mince, j’ai tâché mon chemisier ! Vous permettez que je me change rapidement ?

-Ce n’est pas à moi de vous en empêcher, madame. Faites ce que vous- »

Andréa ne m’avait jamais donné envie comme ça auparavant. L’eau suintait entre ses seins, par petites gouttes qui ne suffisent pas à la mouiller entièrement. Elle fait exprès de stimuler à la fois mon corps et ma tête, en me faisant imaginer les plus belles des courbes et les plus intenses des rapports.

Je me suis levé et j’ai saisi un torchon pour l’aider à se sécher.

« Il faut faire attention, ma petite dame. On a vite fait de choper la crève avec ces conneries…

-Ne prenez pas peur pour ma santé.

-Je pense vraiment qu’il faudrait vous changer, madame. Inutile d’essuyer comme ça.

-Oh, attendez. Je vais ôter mon haut, alors… »

J’ai rougi sur le coup. Les coutures du chemisier roulent le long de son corps et me font l’effet d’une bouilloire au bas du ventre. Pour ne pas gâcher le jeu, je me retourne vers mon tuyau et fais toujours semblant de m’en occuper.

« Vous pensez que ça va être long ? J’ai l’impression que vous avez du mal avec mon robinet… »

Elle se baisse juste assez pour voir ce que j’ai sous les yeux. Ses seins tombent alors qu’elle se penche en avant. Je m’efforce de rester concentré.

« Il me reste un nettoyage de rien du tout. Laissez-moi juste le temps de finir.

-J’ai une petite idée de ce que j’aimerais que vous finissiez.

-Qu’est-ce que vous entendez par là, madame ? »

Quelle erreur fatale. Note à moi-même : ne plus jamais demander à une femme qui me plaît autant de développer sa pensée.

« Mon mari n’est pas là depuis si longtemps… »

Elle se glisse derrière moi. Son souffle se rapproche dangereusement de ma nuque. Elle inspire un grand coup.

« J’ai le corps en feu… Je veux qu’on joue avec mes seins, je désire prendre place sur les lèvres de quelqu’un qui sait y faire avec les femmes… »

Ses mains passent sous mon t-shirt, remontant un peu trop lentement de mes abdos jusqu’à mes pectoraux.

« Parfois, je meurs d’envie qu’on prenne possession de mon corps… Et, quand vous êtes entré dans cette pièce, j’ai senti que vous étiez capable de faire de moi une fontaine… »

Ses lèvres aspirent mon cou entre deux phrases, comme pour ponctuer l’excitation qu’elle me procurait déjà. Elle sait combien je brûle pour elle, et elle veut que j’en souffre, encore et encore.

« Monsieur *baiser*, avec un grand ‘M’ *baiser*, je crois bien que vous en avez aussi envie que moi *baiser*… Personne ne vous paiera jamais *baiser* aussi bien que moi… »

Qu’est-ce qui me prend ? Pourquoi est-ce que j’apprécie autant ? J’ai l’impression que je pourrais jouir si je me laissais aller… Ma queue rue mon boxer de coups, elle ne demande qu’à sortir.

« Laissez-vous faire. Je vais vous faire oublier tous vos problèmes. »

Par derrière, elle défait ma ceinture et déboutonne mon pantalon. En voyant sortir mon sexe, elle a poussé un très léger bruit que j’ai compris comme de la surprise. Je l’entends sourire en me mordant l’oreille, puis elle chuchote :

« Clément, je t’interdis de bouger. Pour cette fois, tu as encore le droit de faire du bruit, mais ça sera pire ensuite. »

Je suis là, cambré comme un plombier devant des tuyaux que je faisais semblant de réparer, et Andréa m’impose ses règles du jeu. Je me mords les lèvres pendant qu’elle passe ses mains sur mon bassin.

Je ne vois plus rien. Je suis obligé de me priver de l’un de mes sens pour ne pas me perdre. Si j’osais me retourner et voir ses yeux, son cou, ou son torse nu, j’exploserais sur le coup.

Mon petit Hulk pend dans le vide, plus dur qu’il ne l’a jamais été, et palpite à l’idée qu’elle le prenne en main. Pourtant, Andréa ne fait que passer ses mains autour, le frôlant parfois, l’effleurant d’autres fois.

Parfois, son excitation transparaît malgré son très grand jeu d’acteur : ses mains ont tendance à appuyer plus fort à mesure qu’elle s’approche de mon entrejambe. Elle griffe parfois mes cuisses ou le bas de mon ventre, ne s’excusant pas parce qu’elle ne fait que répondre à ses désirs.

Elle prend en mains mes fesses, les mord aussi de temps en temps. Mes gémissements se font encore plus intenses, comme si mon excitation n’avait aucune limite. Elle me fait tellement du bien. Je suis ravi d’être tombé sur une femme aussi exceptionnelle. Elle prend du temps pour s’occuper de moi, me faire plaisir par tous les moyens… Si elle ne me l’avait pas interdit, je me serais déjà retourné pour lui rendre la pareille, mille fois.

Sa langue glisse le long de mes fesses ; elle ne s’arrête que pour les embrasser. Le bout de son doigt glisse entre les deux, de haut en bas, au rythme de ma respiration haletante.

Avec l’autre main, elle enroule ma queue bien trop trempée entre ses doigts et fait des mouvements nonchalants, presque mous. Elle a lu dans mes pensées ; elle sait que c’est encore plus intense comme ça, et mes cris l’aident à le comprendre. Mon cœur bat tellement vite pour elle, j’ai envie qu’elle ne s’arrête jamais.

En l’espace de quelques minutes, ma cambrure est devenue une pose d’imploration. J’ai les bras plaqués au sol et ma tête vibrant dessus. Je me mords sans mesurer ma force alors qu’elle joue lentement avec mon corps, derrière. Son doigt qui masse autour de mon anus, sa langue qui bénit parfois mon gland de sa chaleur…

Je jouis, je jouis en criant son nom, plusieurs fois d’affilée. Je glisse quelques « merci » et ils sortent si naturellement de ma bouche qu’ils me surprennent.

En me calmant un peu, j’ai ouvert les yeux et je me suis retourné. Elle est toujours là, assise à genoux, avec les joues rouges et les lèvres roses qui forment le plus beau des sourires. Je me suis élancé pour l’embrasser. Ce réconfort, celui-là même que je vis en ce moment, je crois que c’est pour le ressentir que je suis venu au monde.

On s’est pris dans les bras sur le sol de sa kitchenette. J’ai à peine eu le temps de reprendre réellement mon souffle, et j’ai dit :

« Tu sais ce qui me ferait vraiment plaisir, maintenant ?

-Dis-moi tout, Monsieur avec un grand ‘M’.

-Que tu acceptes de jouir aussi. »

Andréa sourit, puis me mène vers son lit.

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