Absurde ? Pas si sûr !

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Chaque dimanche soir à vingt et une heure trente, comme Monsieur Paul Junior avait école le lendemain, la famille Paul mangeait une raclette. A la place du fromage la plupart du temps, on mettait dans les cases de petits morceaux de viande ou d'haricots dont l'odeur de crâmé dégoûtait toujours Monsieur Paul Junior. L'enfant était le seul à bouder la raclette de ses parents. Même Tête de Fion, son pigeon borgne perché sur sa barre de penderie, avalait les restes sans rechigner.

A la place, Monsieur Paul Junior préférait sortir un jus d'orange tiède du frigo (toujours éteint depuis que Madame Paul en avait eu marre de devoir sans cesse le débrancher pour y mettre le Nutella), et y tremper sa viande de grison avec lassitude. A la fin du repas, comme d'habitude depuis dix - huit ans, Madame Paul aspergeait d'un vieux parfum Barbie Lidle le service à raclette. Elle avait bien trop de temps devant elle pour avoir le courage de le nettoyer, gratter l'épaisse couche de crasse noire - jaune.

Après, tandis que son épouse regardait les pubs sur TF1, restant sur la même chaîne énervée à chaque début de programme, Monsieur Paul retirait ses pantoufles et s'en allait chasser les chats qui rôdaient dans le quartier, et constituant une menace potentielle pour les croquettes anti- chats installées partout. Il poussait des hurlements de loup en frappant son ventre à chaque matou apperçu, qui déguerpissait alors aussitôt comme par magie.

Puis il rentrait à la maison pour dormir, s'allongeant sur le lit du bureau comme un mort, avec son manteau et ses chaussures. Il ne sommeillait plus près de sa femme depuis la naissance de leur fils, espérant ainsi au moins limiter les risques de nouvelle grossesse. Jusqu'à maintenant, cette technique avait si bien fonctionné que Madame Paul l'avait formellement déconseillée sur le forum d'aide en ligne '' Bricorama.fr''.

Tout allait bien chez la famille Paul. Tous les lundis, certains mardis, souvent le mercredi, le jeudi et quelques fois le vendredi, Monsieur Paul Junior fréquentait dans la classe des Canards Enragés numéro 2, l'école publique ''Patriste Méheureut'', où, en omettant Marie-Jeane-Caroline-Panaite, Lucien-Jean-Patrick-Téton et Ursule-Pastille il n'avait pas d'amis. Le soir, comme toutes les mères poules attentives à leurs canetons, Madame Paul n'allait pas chercher son fils, et ne lui préparait pas le goûter, des crêpes au beurre - sucre comme il adorait.

Mais leur quotidien si peu ordinaire ne bascula pas au moment où Madame Paul se mit étrangement à gonfler entre les deux flancs, là où passaient habituellement ses pastilles débloque - caca. Dans le même temps, une étrange lettre arriva pour Monsieur Paul ( pas junior) par le service des Postes.

A suivre...

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