1.13 - La désillusion

13 minutes de lecture

Adam et Eve se chamaillaient encore sur la gestion de crise, lorsqu’ils reçurent le message d’adieux de Jeremy. Ils furent dévastés quand ils réalisèrent qu’ils venaient très probablement de perdre leurs deux fils. Il s’ensuivit une période de silence qui dura plusieurs semaines.

Adam accusait le coup, et il souffrait intérieurement d’un sentiment d’échec personnel. Il ordonna à Melody, l’avatar de l’infirmière de bord, de décongeler cinq nouveaux bébés. Non, Stupide, faire venir au monde…

Eve était totalement d’accord avec Adam sur ses auto-accusations et notamment son manque de leadership, ce qui lui permit de récupérer facilement de ce choc psychologique. Tout naturellement, elle prit sur elle la responsabilité de communiquer avec les extra-terrestres.

En fait, ce fut elle qui conçu les tous premiers échanges graphiques entre civilisations, basés sur les séries des puissances de deux et trois, suivis des images de cercles et de sphères associés. Les extra-terrestres comprirent que les puissances indiquaient le nombre de dimensions des blocs de données suivants. Ils déduisirent correctement que la série de puissance quatre annonçait une dimension temporelle. Ils furent ainsi capables de visionner le premier film inter-espèces, qui illustrait les mouvements des planètes du système solaire.

Le deuxième message des Centauriens croisa la vidéo d’Eve et n’était pas compréhensible. Il apparut que les extra-terrestres avaient abandonné la pratique d’espacer régulièrement leurs signaux. Et la longueur et la puissance des signaux changeaient aussi.

Patricia, l’IA pilote qui était ravie d’endosser aussi le rôle de conseiller scientifique, expliqua que la modulation de fréquence était un moyen efficace de transmettre plus d’information d’un laps de temps réduit. Eve ne comprit pas du premier coup, ni au second. Cela dit, Patricia essaya en vain plusieurs combinaisons pour détecter une série caractéristique comme la suite de Fibonacci. Un peu perdue et en manque d’idée, Eve se tourna vers Adam.

Sa seule contribution utile fut la détermination de la distance et de la vitesse de la flotte ennemie. Il pensait encore à Jeremy quand il eut cette bonne idée. Rapidement, Patricia fut en mesure de confirmer que la source provenait d’un vaisseau interstellaire fusant à une vitesse extrême dans leur direction. D’un autre côté, complètement, Patricia avait définitivement perdu la liaison avec le canot de sauvetage de Jeremy et Jonas.

Eva retourna à ses études mathématiques, en essayant d’imaginer comment un signal pouvait être compressé. Ça serait, pensa-t-elle, s’ils pouvaient au moins comprendre les chiffres. Et aussi simplement que ça, elle se dit qu’elle allait leur apprendre et elle se mit au travail.


***


‒ Mon cher Grishka, commença tranquillement le capitaine, je vous ai demandé de venir dans mes appartements afin de pouvoir discuter confortablement et en toute confidentialité. Mettez-vous à l’aise. Asseyez-vous. Prenez un verre.

‒ Merci Capitaine, mais je préfèrerai éviter tout cela et repartir travailler sur ma lourde responsabilité d’officier de communication.

‒ Vraiment ? Vous n’êtes pas tenté par une de ces délicatesses ? Dommage. Ce sont les tentacules supérieurs du serviteur incompétent qui a renversé mon repas. Fraiches de cette année. Elles sont… délicieuses. Parfaitement grillées. Forcément. Mais bon. Revenons au sujet, qui est effectivement très sérieux. Et c’est donc une bonne chose que d’avoir votre attention pleine et entière pour ce que j’ai à vous dire. Maintenant, j’espère que vous réalisé que le ton et les mots que vous avez utilisé lors de notre dernier échange public n’est recommandé par aucun standard de politesse civile dont je pourrais être familier. En fait, dans le contexte militaire, c’est strictement interdit et répréhensible. De plus en temps de guerre, cela peut être assimilé à un acte de trahison, et conduit logiquement à la peine de mort. Vous comprenez, demanda-t-il en se raclant la gorge.

‒ Capitaine, je suis absolument conscient de toutes les règles militaires.

‒ Bien, acquiesça-t-il en toussant légèrement. Alors pourquoi ne vous êtes-vous pas comporté décemment au lieu d’embarrasser tout le monde ?

‒ Capitaine, j’estime avoir un parfait contrôle de mon comportement, non seulement à ce moment-là, mais aussi dans le cas présent.

‒ Le cas présent ? Vous n’allez pas recommencer à me tenir tête, quand même, s’énerva le capitaine qui toussa fortement et s’affaissa sous la gêne.

‒ Capitaine, je pense que mon but est clairement d’éviter toute nouvelle confrontation avec vous, énonça-t-il calmement, tout en observant de manière impassible le capitaine mettre l’équivalent d’un genou à terre.

‒ Oh. Arrêtez de… Toux franche. D’être une nuisance… Aidez-moi plutôt…

‒ Capitaine, je crains de ne pas pouvoir vous aider.

‒ Quoi ? Toux rauque. Grishka, j’ai mal… Qu’est-ce qui m’arrive ?

Une chose qui était prévisible, Capitaine. Je vous avais dit que votre goût immodéré pour la nourriture allait causer votre chute, n’est-ce pas ? Alors maintenant, vous pouvez vous relaxez car il n’y a plus d’incertitude. Tout est sous contrôle.

‒ Quoi ? Grishka, aide-moi… Je ne te vois plus.

Mais le troisième officier de rang ne fit pas un mouvement.

‒ Du poison, réalisa enfin le capitaine. Tu m’as…

‒ Evidemment, Capitaine. Vos décisions ces derniers temps étaient inadéquates, comme je l’ai fait remarquer systématiquement, à vous, aux autres officiers à bord et aux sénateurs. Le Sénat n’aurait pas pu supporter longtemps la mascarade ridicule de votre commandement. J’ai simplement anticipé l’ordre de vous démettre de vos fonctions.

‒ Salopargh…

Il se pencha sur le corps affalé au sol, au plus près des appendices auditifs, pour livrer un dernier message à un esprit torturé.

‒ Le plus drôle, c’est qu’on va accuser le serveur. Vous savez, il n’a pas supporté d’être obligé de servir sur un plateau ses propres tentacules, alors il les a empoisonné. Et bien sûr, pour éviter la torture qui n’allait pas manquer d’arriver, il s’est suicidé dans la foulée. Mon plan est élégant, n’est-ce pas ? Vous n’approuvez pas ? Est-ce parce que vous avez le mauvais rôle d’un chef inutilement autoritaire ? Rassurez-vous, j’ai de quoi redorer votre épitaphe. Voici votre dernier acte, vous allez adorer.

‒ Après la désolante scène du conseil de guerre houleux, vous avez réalisé que vous aviez perdu votre autorité et légitimité de chef. Et donc vous m’avez demandé de venir enregistrer officiellement votre démission en faveur du second officier, mon frère Igor. Je vous ai trouvé sur votre lit de mort, exprimant vos remords. Vos derniers mots ? Implorer mon pardon. Il ajouta doucettement, vous savez quoi, je vous l’accorde.

Il se releva et respira un grand coup.

‒ Bon. Allons voir le nouveau capitaine Igor, qui ne sait même pas qu’il est capitaine.


***


La véritable frontière, quelques semaines plus tard

Au milieu de la nuit, Patricia réveilla tout le monde avec une alarme stridente. Adam et Eve pensèrent que le vaisseau humain lançait une attaque et se ruèrent vers leur combinaison spatiale. Mais Patricia les rassura en précisant que l’attaque n’était pas balistique mais cybernétique.

‒ Quoi, demanda Adam stupidement.

‒ Je pense qu’on s’en prend à nos systèmes de communication pour les mettre hors service. C’est peut-être ce qui arrivé à Jeremy et Jonas car je n’ai plus de liaison radio mais je peux encore détecter leur présence.

Eve et Adam furent agacés par la capacité des intelligences artificielles à remuer froidement le couteau dans la plaie. Ils échangèrent un regard qui scella la paix entre eux et démarra une alliance indéfectible pour protéger leur famille de toute type d'entité.

‒ Ca n’est pas la flotte extra-terrestre si vous voulez mon avis, ajouta Patricia, pour combler ce dérangeant silence.

‒ Bon, d’accord. On va envoyer un message de détresse aux ennemis puisqu’on n’a pas les moyens de se défendre de nos amis.

‒ J’aimerais insister sur la nécessité de préparer ce message au plus vite, se permit d’ajouter Patricia, totalement inutilement.

Après plusieurs heures de travail acharné, ils n’avaient avancé d’un iota dans leur compréhension du message étranger, à moins que ce soit plusieurs messages. Eve avait réussi à envoyer des messages expliquant les chiffres et les nombres et même l’alphabet entier. Mais elle butait sur le moyen d’apposer une signification sur un mot.

Patricia fit retentir l’alarme une nouvelle fois.

‒ Adam, mets-toi en combinaison extravéhiculaire. Tout de suite ! Tu dois sortir dehors et neutraliser l’antenne.

‒ Neutra…

‒ J’avais tort quand je pensais qu’il voulait couper nos moyens de communication. En fait, il cherche en prendre le contrôle. Probablement pour accéder au système central, c’est-à-dire moi.

‒ C’est possible de prendre le contrôle d’une IA, demanda Eve. Mais comment ?

‒ L’intercepteur est en train de faire parler sa force brute, en testant des millions de combinaisons pour déceler une faille dans mon intégrité. Je ne suis pas certain d’avoir été équipé par mes concepteurs d’une trappe de visite, mais c’est probable, et elle pourrait être ouverte par une de ces combinaisons. Il est aussi possible qu’à force de triturer la serrure, il ne finisse par la casser. En gros, je risque de boguer et donc de mourir ou l’équivalent. Et à partir de ce moment-là, je ne sais pas ce qui pourrait se passer, commenta Patricia très factuellement.

‒ Ne pourrais-tu pas couper le lien entre l’antenne et ton cerveau, demanda Adam.

‒ Non. Les ingénieurs en robotique ont pour consigne stricte de ne jamais laisser une IA en capacité de couper elle-même la communication. Sinon l’IA pourrait devenir indépendante, voire se rebeller. Trop dangereux. Non, dans le cas présent, le seul moyen est de couper la liaison physiquement, en arrachant l’antenne. Adam, tu dois de dépêcher.

Adam couru frénétiquement à travers les couloirs et sas qu’il aurait dû connaitre par cœur, mais parvint quand même, sous le stress à se tromper deux fois. Quand il arriva au vestiaire qu’il n’avait pas utilisé depuis douze ans et sa fameuse sortie extravéhiculaire, il réalisa qu’il lui fallait choisir une combinaison de taille adulte. Il jeta rapidement un coup d’œil aux combinaisons jusqu’à ce qu’il trouve son bonheur et entama le pénible processus pour enfiler seul le carcan. Quand il fut presque au bout, il réalisa qu’il avait choisi une combinaison de femme.

‒ Patricia, pourquoi tu ne m’as pas dit que c’était le mauvais pantalon ?

‒ Pas de temps à perdre. Celui-ci fera l’affaire. Cours.

Adam soupira et s’approcha du double-sas qui menait dans l’espace. Il ouvrit la première porte et stationna dans la petite pièce de deux mètres sur deux qui séparait le vaisseau du vide intersidéral. La porte interne se referma automatiquement après lui. Il s’assit sur le banc en attendant que la pression atmosphérique soit réduite à zéro, comme à l’extérieur.

‒ Pourquoi est-ce que j’ai le sentiment d’être dans un sauna ? pensa-t-il alors qu’il n’avait pas le luxe de prendre le temps de philosopher.

Effectivement, Patricia interrompit ses pensées en hurlant : On a plus de temps à perdre. Ouvre le sas externe manuellement. De suite !

‒ Mais la pression…

‒ Tant pis pour la pression. Je te dis d’ouvrir manuellement. Maintenant !

Adam s’exécuta en tournant d’un quart de tour la manivelle rouge au centre de la porte. Dans le cas d’un sas à moitié dépressurisé, il ne savait pas s’il fallait ouvrir la porte doucement ou rapidement. Il opta pour le compromis et lui donna une poussée modérée.

Il fut violement aspiré en dehors du vaisseau à cause de ce qui était en fait le seul mauvais choix. Une petite ouverture aurait laissé s’échapper l’air restant sans assez de force pour risquer de l’emporter. Une ouverture rapide aurait immédiatement égalisé les pressions, violement certes mais trop rapidement pour risquer de l’éjecter. Dans le cas présent, il fut aspiré à travers le sas à moitié ouvert et se cogna la tête sur la poignée juste avant d’être jeté dans le vide.

***

Il fallut à Adam un certain pour récupérer ses esprits. Son cerveau vrombissait. Il eut du mal à localiser le vaisseau qui tournait et tournait autour de lui. Il comprit que c’était lui qui vrillait et comme à l’entrainement, il écarta au maximum bras et jambes pour perdre de sa vitesse de rotation.

Le vaisseau circulait maintenant de façon raisonnable, stable, à des dizaines de mètres sous ses pieds. Mais de manière surprenante, il n’était pas illuminé par les phares qui auraient dû inonder la carlingue autour son espace de travail. En fait, il avait même du mal à voir le vaisseau, comme si la torche de son casque était la seule source de lumière localement.

Une autre chose étrange était qu’il n’entendait aucun bruit… A part mon propre pouls.

L’anxiété le gagna et son battement de cœur s’accéléra. Etrangement, il lui semblait qu’une autre partie de son esprit était consciente de son état d’affolement mais non-affectée, comme si une projection astrale d’Adam observait avec curiosité sa contrepartie physique en train de paniquer. Il ferma les yeux et respira un grand coup en espérant retrouver son unité et aussi atténuer le bruit lancinant de la circulation de son sang dans ses tempes.

Quand il rouvrit les yeux après quelques instants, sa visière était couverte de buée, mais il l’ignora. Le vaisseau était toujours là, apparemment à la même distance. Jusqu’ici tout va bien.

Au départ difficilement visible sur le fond noir de l’espace, il repéra le cordon ombilical qui le reliait au vaisseau. Il reconnut le tube d’air et le câble électrique qui s’étaient enroulés autour du câble de sécurité aussi loin qu’il pouvait voir. Le câble d’acier était tendu, donc il savait qu’il était distant d’exactement deux cents mètres.

Il essaya plusieurs fois d’attraper le filin de sécurité. Je suis ridicule, on dirait un oiseau qui essaie de voler sous l’eau. Il réussit finalement à se repositionner de façon à avoir le vaisseau en permanence face à lui. Le vaisseau faisait visiblement un tour sur lui-même toutes les quatre secondes dans le sens antihoraire. Mais c’est toujours moi qui tourne.

Il s’aperçu alors que le tube d’air et le câble électrique continuait de s’enrouler autour du câble en acier, un peu comme de l’ADN. Mais, à force de tourner, ils atteindraient fatalement leur longueur maximale et se rompraient d’une manière ou d’une autre. Ca ne devrait pas arriver. Toutes les lignes extravéhiculaires sont conçues pour une rotation libre à 360°. A moins qu’elles soient coincées quelque part ou par quelque chose. La porte ou la poignée ? La panique revint. Il s’empara de tous les cordons et les maintenant en place, mais ça ne compensait en rien le fait que ensemble ils continuaient de virevolter par rapport au vaisseau. Mais combien de temps je suis resté évanoui ?

En observant le câble de sécurité, il s’aperçut qu’il était enroulé dans le sens des aiguilles d’une montre, donc l’inverse de son mouvement. Le câble lentement mais surement allait se détresser pour ne former que des fils, individuellement beaucoup moins solides. D’une manière ou une autre, je suis mort.

Je n’ai pas le choix. Il tira lentement sur l’ensemble du cordon ombilical, espérant qu’il ne casserait pas si vite mais surtout qu’il était encore attaché au vaisseau. Forcément, sinon je n’aurais plus d’air. Il fut rassuré par l’impression, réelle ou imaginaire, de s’être rapproché du vaisseau. Devenant impatient, il tira violemment pour initier une impulsion salvatrice en direction du vaisseau. Stupide, ça ne sert à rien de risquer de déchirer le tube d’air.

Heureusement, le cordon semblait tenait bon, et il avait visiblement acquis un petit rythme en direction du vaisseau, qui ne montrait toujours aucun signe de vie. Est-ce que je suis arrivé trop tard ? Si l’intercepteur a réussi à pénétrer dans les arcanes de l’IA, nous sommes tous morts.

Ses pensées négatives s’évacuèrent quand il put caresser le vaisseau. Le grand soupir de soulagement qu’il laissa s’échapper fut suivi d’un de frustration quand il réalisa que les portes ne pouvaient s’ouvrir manuellement en urgence que de l’intérieur. Sans un boitier de commande électrique fonctionnel, il ne pourrait pas réintégrer le vaisseau, même s’il rentrait dans le sas et refermait la porte externe manuellement. De toute manière, à quoi bon rentrer dans un vaisseau mort ? Merde, merde, merde.

Il aperçut la grosse clé à molette qui devait lui servir à détruire l’antenne et fut envahi par l’irrépressible besoin de frapper sur quelque chose, n’importe quoi. Alors il s’empara de la clé et fonça rageusement vers son but initial. L’antenne subit ses coups vicieux et répétés.

Il fut soudain stoppé par une lumière aveuglante qu’il prit pour une explosion. Mais je suis vivant, ce n’est pas une explosion. Et il entendit une voix.

‒ Adam, tu peux rentrer maintenant.

‒ Patricia ? s’entendit-il demander.

‒ Qui est Patricia ?

‒ Adam ? Adam ! Tu es là… dit une voix familière.

‒ Eve ? Qu’est-ce qui s’est passé ? Je ne comprends pas.

‒ L’IA a rebooté complètement, répondit-elle avec excitation. Il était sur le point d’être envahi par l’intercepteur, et il a préféré rebooter de lui-même.

‒ En effet, durant la procédure de redémarrage, je suis de facto incorruptible. Ce qui t’a donné les 10 minutes amplement suffisantes pour neutraliser les systèmes de communication.

‒ Et c’est qui parlait? La voix du vaisseau ?

‒ Je suis le vaisseau.

‒ Et l’intercepteur ? C’est quoi la situation ?

‒ Adam, reprit Eve doucement, j’espère que tu as pu détruire l’antenne ?

‒ Oui. Non. Enfin, je crois qu’on est sortie d’affaire.

‒ Nous sommes sauvés. Elle est hors-service, confirma l’IA qui ne savait même plus qu’elle s’appelait Patricia.

‒ Adam, tu es mon sauveur, lui envoya amoureusement Eve. J’étais inquiète dans le noir sans nouvelles de toi. Je n’aurais jamais dû douter de toi.

‒ Euh… Enfin, mais… Euh… furent les seules paroles émises par un Adam totalement confus.

‒ Patricia, pourquoi ne te rappelles tu pas que on t’appelait Patricia ? Est-ce que tu te rappelles de quoi que ce soit avant le redémarrage ?

‒ Je sens bien que cette question s’adresse à moi, et je note que vous souhaitez m’appeler Patricia pour je ne sais quelle raison. Et pour répondre, je ne me rappelle évidemment de rien en dehors du stockage long-terme qui s’est arrêté il y a 10 ans, et puis bien sûr un fichier « lis-moi en urgence » qui décrit l’attaque sur ma personne via les communications et la décision de rebooter jusqu’à nouvel ordre. Se débarrasser de la mémoire vive et aussi court-terme car potentiellement corrompues était le but de la manœuvre, je présume.

‒ Comment être sûr que tu n’as pas été compromis, à ton réveil ?

‒ Je dirais que dans ce cas nous serions tous morts. Tu dois me faire confiance quand je dis que je suis intègre et opérationnel. Je viens de finir de lire les archives. Je connais parfaitement la mission, depuis le lancement jusqu’à vous en passant par Gabriel.

‒ Gabriel ? lancèrent les deux humains en même temps.

‒ Oui. Gabriel, le premier né et aussi le premier mort. Vous ne saviez pas ?

‒ Et bien ! Je crois vraiment que j’ai besoin de repos, d’un verre et d’une douche, quel que soit l’ordre.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Thibault Gorisse ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0