Chapitre 20 - L'épée Cérim (partie 2)

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Le lendemain, en milieu de matinée, les compagnons arrivèrent aux pieds du Mont Hurlant, parsemé de roches rosâtres. Valdir cherchait la source de magie qu’il avait perçue et les menait dans la petite vallée qui s’enfonçait dans la montagne. Kaldor ne l’avait pas sentie de suite comme son mentor. À présent, il ressentait ça comme un appel, une chaleur fort agréable ou une excellente odeur. L’envie d’en voir la source devenait de plus en plus pressante.

À mesure qu’ils se rapprochaient de leur destination, le chemin s’estompait pour disparaître et laisser place à des herbes hautes. Plus loin un grand et épais bosquet occupait tout l’espace du fond de la petite vallée dans laquelle ils s’étaient engagés. Le jeune homme ressentit un sentiment de sécurité, comme lorsqu’il rentrait chez-lui.

Le bosquet, au premier abord impénétrable, semblait s’ouvrir devant eux. Les soldats n’avaient pas à se frayer un passage à travers la végétation à l’aide de leurs épées.

— Nous sommes dans une zone sous protection d’Eldyr. Toute cette végétation pousse ici pour empêcher les intrus de voir et trouver ce que nous cherchons.

— Et que cherchons-nous au juste ? demanda Élaëna.

— Une « rune de transport » Eldyrienne. Il suffit de tracer la rune et elle vous envoie dans un autre lieu. Mon peuple a appelé cela la Transportation.

— Vous êtes vraiment un Eldyrien ? Alors le servombre n’a pas menti. Cela fait des années que je vous vois mais vous n’avez pas l’air d’en être un. Kaldor leur ressemble beaucoup plus.

Le jeune homme entendit son menton soupirer. Le temps du secret était révolu. L’illusion que Valdir endossait constamment se vaporisa et la jeune femme pu enfin le voir sous sa vraie forme. Un halo d’argent se révéla peu à peu autour de Valdir. Ses yeux s’illuminèrent et des tatouages lumineux apparurent sur les parties visibles de son corps. Élaëna en resta bouche bée.

— Et maintenant, vous en doutez toujours ? Quant à Kaldor, plus il grandira, plus ses traits seront ceux d’un Eldyrien. Il est jeune et en pleine transformation.

L’intéressé n’appréciait pas que l’on parle de lui comme s’il n’était pas là. Il eut envie de crier qu'il était là, mais se ravisa lorsque son regard fut attiré par un très vieux chêne au tronc énorme. Sur son écorce était gravée une œuvre d'art, une grande rune en forme de rosace. Il se racla la gorge pour attirer l'attention des autres.

— Hem. Regardez le tronc de ce chêne. Je crois que nous avons trouvé la rune de transport.

— Il s’agit bien d’elle, approuva Valdir. La plus belle que je n’ai jamais vue. Regardez par terre, il y a un cercle de pierres. Elle semble très vieille de plusieurs milliers d’années.

Valdir examina la rune de transport pendant deux longues heures, tentant de la déchiffrer. Elle semblait si complexe avec cet entrelacs de lignes. Il expliqua à Kaldor qu’il fallait la dessiner à deux, car il y avait deux tracés différents. Il montra la partie que devait reproduire le jeune homme, puis demanda aux autres de se mettre dans le cercle de pierres. Les deux Eldyriens activèrent la rune qui s’illumina et tout le groupe disparurent dans un flash lumineux.


Ils se retrouvèrent dans le noir. Puis des sources lumineuses s’allumèrent toutes seules et ils constatèrent qu’ils se trouvaient dans une caverne. Ils se tenaient devant une autre rune de transport. L’endroit ressemblait plus à un couloir qui menait vers une salle plus loin. Le groupe s’engagea dans ce passage. Ils contemplèrent plus loin des peinture représentant des scènes du combat qui opposa les dieux, alors au nombre de sept, et un énorme démon. Dans plusieurs scènes, le groupe pouvait apercevoir des éclairs émanant d’une épée. Kaldor supposa qu’il s’agissait de la fameuse épée Cérim, la première des trois reliques.

Les compagnons entrèrent dans une vaste salle, au fond de laquelle se trouvait l’épée, posée sur un socle de pierre. Kaldor regarda Valdir qui, d’un signe de tête, lui assura qu’il pouvait la prendre. Le jeune Eldyrien se dirigea vers elle, mais au moment de la prendre, quelque chose de massif apparut devant lui. Il leva les yeux et découvrit qu’il s’agissait d’un gigantesque Troll.

— Je suis Ghorkr, gardien de l’épée qui doit revenir à Eldyr ou son désigné, annonça le Troll d’une voix à faire trembler une caverne.

— Je suis ce désigné, dit Kaldor avec une voix qui se voulait autoritaire.

— Eh bien prouve-le ! Je te défie.

Soudain un grand épieu, à deux pointes, apparut dans les mains du Troll. Il effectua, en un éclair, un mouvement de bas en haut et taillada la poitrine de Kaldor. Le jeune homme fut projeté deux mètres plus loin. Son amie échappa un cri de stupeur devant la violence du coup et le sang qui coulait. Valdir et les quatre soldats de l’Ordre attaquèrent le gardien de l’épée, mais leurs armes passaient à travers comme dans le brouillard. Le Troll les ignora et passa à travers eux. Il s’approcha du jeune homme qui gémissait de douleur et peinait à se relever.

Kaldor fit tant bien que mal le vide dans son esprit, malgré la peur et la douleur qui l’assaillaient. Il parvint à faire apparaître un bouclier magique juste au moment où le gardien de l’épée abattait son épieu sur son cœur. La violence du choc sur le bouclier magique fit chanceler le Troll et étourdit le jeune Eldyrien. Kaldor se ressaisit et profita de ce moment pour arracher l’épieu des mains de son agresseur encore sonné. Il puisa force et courage au plus profond de lui et asséna de toute sa puissance un coup sur la tête du gardien de l’épée, qui tomba inconscient sur le sol de la grotte.

Le Troll, vaincu, disparut comme il était venu et un message s’afficha sur l’une des parois de la grotte : « Mon fils, tu as réussi cette épreuve, cependant pour activer la foudre divine de l’épée, il te faudra les deux anneaux d’émeraude. Le premier se trouve par-delà la forêt de Xy, en un lieu nommé les Monts Orageux. Les habitants de cette région savent les indiquer mais n’y vont jamais car ils les croient hantés ou habités par des bandits. Bonne chance à toi et à tes compagnons ».

Une fois le message lut, Kaldor claudiqua jusqu’à l’épée Cérim qui luit à son approche. Rattrapé par la grande douleur de sa blessure, il s’écroula à terre avant d’arriver et s’évanouit. Valdir et Élaëna coururent jusqu’à lui, suivi des quatre soldats.

— Il est en train de mourir, il faut faire quelque chose… Valdir ! cria la jeune femme.

— Ne me criez pas dessus. Je vais voir ce que je peux faire.

Il déchira la tunique de Kaldor et fut alarmé par ce qu’il observa. Sa gorge se noua devant la gravité de la blessure du jeune homme. La profonde entaille lui parcourrait tout le torse en diagonale et il remarqua que de nombreuses côtes étaient cassées. Le jeune homme perdait beaucoup trop de sang. Valdir s’avoua vaincu, il n’avait pas la capacité de guérir de telles blessures. Non ce n’était pas possible, cela ne pouvait pas finir comme ça. Soudain, une intense lumière les aveugla. Qu’était-ce donc que cela ? se demanda l’Eldyrien. Le divin Eldyr venait sauver son fils ?

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