Lundi 1er mars 2010

2 minutes de lecture

Camille,

J'ai vu Louis… évidemment, ça n'a rien d'étonnant, je savais bien que je le verrais. Ce n'est pas vraiment ça que je voulais dire.

Je l'ai vu et j'ai su.

Pourquoi je voulais le voir, pourquoi je pensais à lui.

On peut tourner le dos à toutes les vérités du monde, elles ne cessent pourtant pas d'exister. Ce n'est pas parce qu'on ne les regarde pas qu'elles ne sont pas réelles. C'est comme lorsque tu lis un livre et que tes pieds disparaissent derrière les feuilles. Ils sont toujours là même si tu ne les vois plus. Là où je veux en venir, c'est que je ne peux pas me voiler la face éternellement. Les mots d'Alice me reviennent avec un sens nouveau. Elle avait raison. J'ai ouvert les yeux aujourd'hui, doucement, à mon rythme, mais je l'ai fait même si ça n'a pas été forcément facile.

Camille, je crois que je suis amoureuse.

Peut-être que j'ai le chic pour ressentir des sentiments aux mauvais moments, mais pouvons-nous affirmer qu'il existe un instant adéquat pour tomber amoureux ? Bon ou mauvais moment, ça nous tombe dessus sans prévenir. Tu es contente pour moi, n'est-ce pas ? Je le sais, le sens au fond de moi et qu'importe est celui que je porte dans mon cœur. Tu étais comme cela. M'affronter ne te serait jamais venu à l'esprit, contester mes choix et me juger encore moins. Tu étais un peu bizarre, un peu folle, tu avais tes idées à toi, je t’aimais pour ça. La plupart des gens bien sont fous de toute façon, comme l’a si bien dit Alice au pays des merveilles.

Louis est mignon, intelligent et drôle. Plus que ça, j'aime son sourire et les fossettes qui se creusent dans ses joues quand il le fait. J'aime parler avec lui, il me comprend, il n'a pas peur de moi, peur de me brusquer. C'est libérateur de discuter avec lui, ça fait du bien comme un baume qu'on appliquerait sur une blessure. Il est grand et fin, mais ce n'est pas un spaghetti. Il porte des lunettes noires de temps en temps, mais je le trouve beau dans les deux cas. J'aime bien ses yeux, leurs couleurs bleu nuit et sa façon de les poser sur les choses. J'en suis tombée amoureuse comme on s'en dort, d'abord doucement, puis complètement.

Bises, Joana

P.S : Je ne t'oublie pas.



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