Le voyageur
Le voyageur
Il est là seul dans la gare
Il ne peut faire autrement
Toujours en voyage mené aux quatre vents
Sans savoir ni où ni pourquoi
Simplement il est là
Il posera sa valise dans la chambre
A l’hôtel
Comme avant comme ailleurs
—comme partout comme toujours—
Parfois on a partagé son poids
Il s’est arrêté
Quelques jours, quelques mois
Il a tout mis à bas
Mais il est reparti
Pressé par la mort ou la vie
—qu’en sait-il—
Il se veut vivant mais est-il trop tard
Il fuit la mort et ne prend ses jours
Il ne sait plus
Sinon qu’un jour tout s’arrêtera
de tourner. Il saura
Ou ne pourra jamais savoir
Fuit-il encore ? Qui sait ?
Sa valise est lourde
Il fait froid il est seul
Il fait tard.
Louvain-la-Neuve, mars 1995
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