Je te rendrai
Je te rendrai
tous les cadeaux
tous les bijoux
tous les bouquins
tous les joujoux
tous les mots doux
dont tu as voulu me couvrir.
Je te rendrais
chaque compliment
chaque clin d'œil
chaque sourire
chaque thé bu
chaque sucre
dans chaque café
si je pouvais
les régurgiter.
Je te rendrais
jusqu'aux repas
jusqu'aux dîners
les déjeuners
petits-déjeuners
offerts
préparés avec soin
à la tomate et à la crème
au gruyère
au parmesan
au curry et au miel
au spéculoos
à la châtaigne
pour que je te sente, tout le temps,
dans l'arrondi de mes hanches.
Je te rendrai
Tout
et avec ça
la culpabilité
de l'avoir accepté.
Mais : Non.
Ce n'était pas le prix
requis
pour acheter le droit
de me pétrir
de me fléchir
de me sculpter
de me dresser
de me blesser.
Adieu, Pygmalion !
Je ne m'appelle pas Galatée.
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