1 - Logan

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Depuis que Deb m'a sorti que Lucy devait venir cet aprèm, je ne tiens plus en place. Passer plus d'un mois loin d'elle, m'a paru interminable. La frôler, sentir sa délicate odeur sucrée, discuter et rire avec elle, m'ont terriblement manqué.

Depuis plusieurs mois, je crève d'envie de goûter à ses lèvres, aussi tentantes que la salade estivale, que ma mère vient de poser sur la table. Durant toutes les vacances, je n'ai pas cessé d'y penser. Quelque chose me dit que ma meilleure amie en a autant envie que moi. J'espère ne pas ma planter, je ne voudrais pas gâcher notre amitié.

Si Deb ne l'accapare pas tout l'après-midi, je tenterai ma chance. Au pire, juste avant son départ, au moment de lui dire au revoir, je lui proposerai une sortie juste elle et moi. Un rencard en quelque sorte. Hors de question que notre premier baiser se déroule sous des regards mal venus. Les autres n'ont pas besoin de savoir. Ni ma frangine et encore moins mon meilleur pote, même s'il a remarqué ma différence de comportement avec elle depuis quelques temps. Plus je vieillis et plus ce que j'éprouve pour elle devient puissant. Nos moindres contacts réveillent des picotements dans le creux de mes reins. Si elle venait à s'éloigner pour un autre type, je le prendrais vraiment très mal. Pire, j'irais casser la gueule au moindre gars, osant poser les yeux un peu trop longtemps sur elle. Je ne peux plus concevoir mon monde sans elle. Même si c'était déjà le cas avant, c'est encore plus vrai aujourd'hui. Aucune autre fille ne m'a fait ressentir ce genre de sensation.

Le soir, seul dans mon lit, c'est à elle que je pense. Ses yeux rieurs, ses lèvres ourlées et ses courbes bien dessinées s'invitent derrière mes paupières closes. Ma queue soulève mon drap chaque fois que j'imagine sa bouche contre la mienne. Elle me fait un effet de dingue !

Oh ! Calme-toi, mon pote ! T'es mal barré, si tu dévies sur ce sujet !

Ouais, c'est clair. Il vaut mieux que je cesse de penser à elle, si je ne veux pas me retrouver avec une trique d'enfer. Surtout que là, attablé avec mes vieux et ma frangine pour le déjeuner, ça le fait moyen.

— J’ai trop hâte qu'elle arrive ! lance Deb, avant de foutre un bout de pain dans sa bouche.

Ma frangine semble aussi excitée que moi de revoir sa meilleure amie. D'ailleurs, je l'ai vue virevolter plusieurs fois au cours de la matinée. Ce qui m'a bien fait marrer. Pourtant, je ne suis pas mieux qu’elle, je me retiens, c'est tout. Pas envie que ma famille vienne à se poser des questions sur mon agitation. Il ne manquerait plus que ça !

— Tu sais à quelle heure, elle doit débarquer ? lui demandé-je, d'un ton détaché pour ne pas me faire griller.

— Pas vraiment. Elle ne m'a rien précisé, mais je pense qu'elle devrait être là avant quinze heures.

Je jette un coup d'œil à l'horloge murale, il est à peine treize heures. Il va falloir que je trouve quelque chose à faire pour me défouler, si je ne veux pas devenir barge durant les deux prochaines heures. Juste au cas où elle ne se pointerait qu'à quinze heures pile. Les yeux posés sur ma petite sœur — onze mois d'écart, ça compte pour l'appeler ainsi, non ? — , une idée germe dans ma tête. Quoi de mieux que de me chamailler avec elle pour tuer le temps ? Au moment où ses prunelles se posent sur moi, un sourire démoniaque se dessine sur mes lèvres.

— Tout va bien, Logan ? me questionne ma mère en haussant un sourcil.

— Oui, très. Pourquoi ? réponds-je, avec ma nonchalance habituelle.

— Je n'en sais rien. Tu regardes ta sœur bizarrement.

— Je pensais juste à un truc. Rien à voir avec elle.

Où ai-je la tête pour me faire cafter ainsi par ma daronne ? Heureusement pour moi, elle n'ajoute rien et préfère reprendre la discussion avec mon père. Deb, par contre, ne fait que me dévisager, perplexe. Elle doit sûrement se demander ce qui se trame dans ma tête.

— J’ai un truc sur la gueule ou quoi ? finis-je par lui demander, soûlé qu'elle continue à me fixer.

— Non, pourquoi ?

— Dans ce cas, arrête de me reluquer comme ça. Ça me gonfle !

Elle lève ses yeux aussi bleus que les miens et pousse un soupir d'exaspération.

— Qu’est-ce que tu peux être con parfois, mon pauvre !

Je pouffe, avant de lui lancer, totalement ironique :

— Je sais.

Dès la fin du repas, sans même avoir obtenu l’autorisation de mes vieux, je quitte la table. Je monte dans ma chambre, farfouille dans mon armoire, puis dans ma valise à la recherche de mon foutu boxer de bain. Vu la chaleur, j'ai bien l'intention d'aller me réfugier dans la piscine et d’y entraîner ma frangine, histoire de m'amuser un peu en attendant l’arrivée de ma meilleure amie.

Putain, il me faut presque cinq minutes pour tomber sur cette foutue fringue. Quelle idée aussi de l’avoir laissée dans la salle de bain ! Heureusement que ma mère n'est pas tombée dessus, sinon elle aurait fait une syncope. Elle déteste qu'on laisse nos affaires traîner.

En retournant dans ma chambre, je porte mes yeux sur la photo de Lucy et moi, accrochée au mur avant mon départ en vacances. Complices comme à notre habitude, nous tirons tous les deux la langue à l'objectif. Ou plutôt à Deb qui avait décidé de nous faire poser pour tester son nouveau smartphone. Si jamais elle apprend que j'ai ce cliché dans ma chambre, je suis foutu. Elle va prendre un malin plaisir à me torturer pour me faire avouer ma faute et me tuer. Elle ignore toujours que je lui ai piqué son téléphone pour imprimer cette image, la plus belle de toutes celles qui ont été prises cet après-midi-là. Rêveur, je reste un moment figé à contempler cette fille qui a un drôle d'effet sur mon cœur.

Des coups frappés contre ma porte me ramènent à la réalité. La porte s'ouvre et Deb passe son visage dans l’entrebâillement. Je hais quand elle fait ça ! Merde, j'aurais pu être à poil ! On a largement dépassé l’âge des douches ensemble.

— Tu fais chier, Deb ! grogné-je. Combien de fois, je vais te dire d’attendre avant d'entrer ?

Elle hausse les épaules, feintant l’innocence.

— Je vais dans l'eau, tu me rejoins ?

— Ouais et je vais en profiter pour te noyer !

Elle me lance un regard outré, avant que j’éclate de rire.

— Va te faire voir, grand frère !

Elle lève ses deux majeurs en l'air avant de claquer la porte.

Même si ça ne paraît pas au premier abord, on s'adore. Si besoin, elle sait qu'elle peut compter sur moi et l'inverse est vrai également. Nos chamailleries n'ont jamais été bien méchante, juste quelques prises de têtes sans importance.

J’enfile mon boxer de bain, attrape ma serviette posée sur ma chaise de bureau, puis descends. Mon père n'est plus là, certainement une affaire importante à régler au bureau. En tant que procureur général, ça lui arrive souvent de devoir reprendre le travail, alors qu'il devrait être encore en vacances. Avec le temps, je ne m'en formalise plus. Ça fait déjà trois ans qu'il occupe cette fonction suite à son élection.

Ma mère est assise au comptoir de la cuisine, un bouquin d'art devant elle. En m’entendant, elle lève les yeux vers moi.

— Je dois passer à la galerie cet après-midi. Alexie a eu quelques difficultés avec un client qui doit revenir aujourd’hui.

— Ok, pas de souci, déclaré-je en continuant à me diriger vers la baie vitrée.

Au moment où je sors, Deb est assise sur le rebord de la piscine, les pieds dans l'eau. Un sourire diabolique s'affiche sur mon visage alors que je prends mon élan pour y sauter. Ma bombe asperge tout sur son passage. Sa réaction ne se fait pas attendre, elle fulmine en me jetant un regard aussi sombre que les ténèbres. Je me fous de sa gueule, au point de m'en tenir les côtes.

Vexée, elle se jette à son tour dans l'eau, attrape ma jambe et tente de me renverser.

Essaie toujours p'tite sœur ! D'un, je t'ai vu arriver, aussi visible qu'un semi-remorque et de deux, sur le terrain, j'ai connu bien plus balaise que toi.

À bout de souffle, elle est obligée de sortir sa tête pour reprendre sa respiration. Et moi, je continue à me marrer comme un con.

— T’as un problème aujourd'hui, frérot ? Non, mais sérieux, depuis tout à l'heure, j'ai la sale impression que tu me cherches !

Les bras croisés sur la poitrine et le regard furibard, elle attend de pied ferme ma réponse.

— Non, aucun. Juste envie de m'amuser un peu.

— Tu sais que t'es chiant ?

L'entendre grogner me fait marrer.

— Je n'en ai jamais douté, mais je sais aussi que je suis le meilleur grand frère qui existe. Certain que tu ne m’échangerais pour rien au monde.

— Le soleil, t'as déjà trop cogné sur la tête, mon pauvre ! Tu ferais mieux de rentrer, je pense.

Plongé dans nos chamailleries, je n'ai pas vu Lucy arriver. Ce n'est qu'au moment où je quitte ma frangine du regard, que je capte son ombre, avant de la découvrir assise sur un des transats.

Mon cœur danse la salsa en la voyant si belle.

Un verre de citronnade à la main, elle reluque avec intérêt mes abdos, puis, très lentement, relève ses jolies prunelles vers ma bouche. Son regard appuyé sur mes lèvres me fait vibrer de partout. Lorsqu'un sourire en coin s'y dessine, elle porte un grand intérêt à son verre, comme s’il était devenu la septième merveille du monde. Bien plus intéressant que moi d'un coup, on dirait. Prise sur le fait, ses joues s'enflamment. Et moi, je craque grave devant ce rouge qui les colore.

À mon tour, je la détaille sans vergogne. Chacun son tour, Lu. Elle a attaché ses cheveux bruns dans un chignon décoiffé, duquel quelques boucles s’échappent. Elle porte cette magnifique robe rouge qui met son corps et ses yeux emeraudes sertis d'or n valeur. J'adore vraiment quand elle la met. Je me demande si elle a conscience de sa beauté.

Elle est tellement belle que plus d'un au bahut aimerait sortir avec elle.

Chaque fois que j'entends des gars parler d'elle, je serre les poings pour ne pas leur balancer un coup dans la tronche. Surtout quand je sais ce que les dernières années aimeraient faire avec sa sublime bouche ourlée. Si l'un d’eux la touche, je l'explose. Peu importe qu'il soit en neuvième ou en douzième, le résultat sera le même. Je ne laisserai aucun de ces connards lui enlever son innocence. Même si devant les autres, elle joue la fille forte, je connais ses faiblesses et je sais à quel point elle peut être fragile.

— Tu t’es perdu ? me demande Deb, les sourcils levés.

Je hausse les épaules, de suite, je n’ai pas envie de lui parler. La seule chose qui retient mon intérêt est cette belle brune dans son dos.

Avant que ma frangine ait pu me sortir une nouvelle réplique, je la contourne, me hisse par la force des bras hors de la piscine et rejoins ma meilleure pote.

Tellement concentrée sur son verre pour éviter mon regard, après sa séance de matage, Lucy ne me voit même pas débarquer à ses côtés. En entendant le son de ma voix, elle sursaute et ses joues deviennent encore plus rouge.

Face à sa réaction, je ne peux m’empêcher de sourire.

— Tu es très mignonne. J'adore cette couleur, la taquiné-je.

Quand ses yeux se posent sur moi, je réalise que faire semblant devant Deb risque d’être bien plus difficile que ce que j'imaginais. Mon cœur me le confirme en manquant plusieurs battements. Pour cacher mon trouble, je pose mes lèvres sur sa joue. Sa peau si douce envoie des milliers de décharges électriques dans tout mon corps. J'inspire profondément en me redressant pour tenter de me reprendre.

— Tu viens avec nous ? lui demandé-je en lui tendant une main qu'elle s'empresse d'attraper.

Quand elle se lève, nos corps se retrouvent collés l'un à l’autre. Elle semble effrayée par notre proximité et ses joues ne décolorent pas. Cependant, elle ne fait aucun pas en arrière pour m'échapper. Tant mieux, j'aurais été déçu dans le cas inverse.

— Qu’est-ce qu'il t'arrive ? Tu es toute bizarre aujourd'hui.

Je tente de la déconcertée et ça semble fonctionner à merveille.

— J’ai dû attraper un coup de chaud, me dit-elle en fuyant mon regard.

Elle me ment, ça ne fait aucun doute. Amusé, mes lèvres s’étirent dans un nouveau sourire en coin.

— Alors, viens avec nous dans l'eau, histoire de te rafraîchir un peu.

Alors qu'elle rit, amusée par ma taquinerie, son regard s'ancre au mien. Elle est tellement belle ainsi.

Attiré par ses lèvres, mon regard navigue entre elles et ses prunelles. Je meurs d'envie d'y déposer ma bouche et de venir jouer avec sa langue. Son cœur semble avoir pris le même tempo que le mien, l'un contre l'autre ils battent à l'unisson. À cet instant, il n'y a plus qu'elle et moi, seuls loin de tous. Mon bras esquive un mouvement pour venir s'enrouler autour de sa taille, interrompu par l'arrivée inopinée de ma frangine qui se jette sur sa meilleure amie.

— Je suis trop contente que tu sois là ! s'exclame Deb, brisant notre bulle.

Je grogne des paroles inaudibles, avant de me reculer. Putain, il faut qu'elle gâche toujours tout. Parfois je la déteste, comme là, où elle accapare Lucy, en lui parlant de la rentrée. Non, mais sérieux, qui est intéressé par ce genre de sujet ?

Je tente de capter l'attention de Lucy en lui lançant des sourires. Ce qui a plutôt l'air de bien fonctionner, vu que ses yeux ne me lâchent pas une seule seconde. Je la connais par cœur et en la voyant triturer ses doigts, je sais qu'elle est perturbée par ce qu'elle ressent. Lorsqu’elle s’humecte les lèvres du bout de la langur, une douce chaleur s'insinue en moi et mon membre commence à se dresser. Putain de testostérone ! Si ma frangine s'en rend compte, je suis cuit.

— C'est quoi votre problème à tous les deux ? lance Deb en nous dévisageant tour à tour, comme si on était devenus deux foutus extraterrestres.

— Euh … Aucun, n'est-ce pas, Logan ?

Lucy semble hyper mal à l'aise. Pour nous éviter d’autre question, je lui viens en aide avec nonchalance. Je hausse les épaules, avant de répondre :

— Ouais, je ne vois pas de quoi tu parles, Deb !

Deb fronce les sourcils, légèrement décontenancée par ce qu'elle voit. À mon avis, un milliard de questions sous son crâne doivent titiller sa curiosité. Bien trop grande à mon goût.

— J’ai dû rêver alors. Parce que j'ai eu l'impression que vous mouriez d'envie de vous embrasser.

Si tu savais à quel point…

— Cesse de dormir debout, sœurette. Lucy est juste ma meilleure amie.

Face à ces mots, Lucy paraît déçue. J'aimerais m'excuser, lui avouer que je ressens sûrement la même chose qu'elle, mais si je le fais, Deb aura encore plus de doute. Et là tout de suite, ce n'est pas ce que je souhaite.

— Moi, je crame ici. Je retourne dans la flotte, lâché-je pour mettre un terme à tout ça.

Comme à mon habitude, je m'y rue en effectuant une magnifique bombe. Quand j’émerge, mon regard se pose d'instinct sur Lucy. En me jetant dans la piscine, l’eau l'a aspergée et à présent sa robe lui colle à la peau. Afin de mieux la contempler, je replace ma mèche en arrière. Bordel, qu'elle est belle ! Ses courbes sont parfaites. J'ai hâte de la voir en maillot de bain. Rien qu’à cette idée, mon corps s’émoustille et je recommence à bander. Si j'ai ce genre de réaction chaque fois que je la vois, je risque d'être mal barré dans quelques jours, lorsque nous aurons repris les cours. J'entends déjà mon pote, Chris, se marrer comme une baleine.

— Tu viens avec nous ? lui demande Deb après m'avoir rejoint.

Elle me jette un coup d'œil avant d'accepter dans un signe de tête. Elle paraît hésiter à retirer sa robe, puis finit par le faire sous mon regard brûlant.

Alors qu'elle se dirige vers l’échelle, je ne peux m’empêcher de la suivre des yeux. Je n'ai jamais couché avec une fille, mais à cet instant, je rêve qu'elle soit la première. J'ai envie de goûter chaque parcelle de son corps dénudé., Pposer mes mains sur ses seins qui bougent au rythme de ses pas, de découvrir son intimité cachée sous ce bout de tissu bleu.

D'un coup de coude dans le bras, Deb me ramène à la réalité. Elle me lance un regard espiègle, avant de le tourner vers sa meilleure pote, qui vient de poser un pied sur l’échelle. Elle n'a pas besoin de poser des mots pour que je comprenne ses intentions et je consens dans un hochement de tête. Aussitôt, nous lançons de la flotte sur Lucy. Surprise par l'eau bien plus froide que l'air, elle a un léger mouvement de recul. Nous poursuivons notre petit jeu encore et encore jusqu’à ce qu'elle se jette dans la piscine. Totalement trempée, elle n'avait plus vraiment le choix.

Arrivée à notre hauteur, elle nous arrose à notre tour. Déjà mouillée, l'eau n'a pas vraiment d'effet sur moi, comme elle en a conscience, elle vise ma tronche. À plus d'une reprise, je suis obligée de m’essuyer les yeux. Nous nous éclatons comme des gosses, tous trois complètement hilares.

— Tu vas me le payer ! lancé-je quand je pense qu'elle a assez joué avec moi.

En moins de temps qu'il n'en faut pour dire ouf, je la rejoins. Je l'attrape dans mes bras et m’apprête à la jeter dans l'eau, comme j'ai l'habitude de faire avec Deb ou Kate, ma seconde meilleure pote.

— Non, non, s'il te plaît, ne fais pas ça ! me supplie-t-elle avant que je la jette.

Porté par le jeu, j'oublie qu'elle a la frousse de mettre la tête sous l'eau, paniquée à l’idée de se noyer. Ce n'est qu'au moment, où je la vois se débattre, même si nous avons pieds, que je m'en souviens. Putain, je suis vraiment le roi des cons ! J'attrape aussitôt sa main et la hisse sur ses pieds. Quand nos peaux entrent en contact, des picotements parcourent mon corps. Un fil invisible semble nous relier pour nous unir l'un à l’autre. Mon membre se dresse et vient s’appuyer contre son ventre. Ses joues deviennent écarlate une nouvelle fois et elle semble avoir froid d'un coup, puisqu'elle frissonne. À moins que ce soit de me sentir dur contre elle qui la rend fiévreuse.

Dans un geste plein de tendresse, j’enlève la mèche qui lui barre la joue.

Qu’est-ce que tu me fais, Lucy ? Je n'ai jamais rien ressenti d'aussi fort.

— T’es vraiment un connard, Logan ! Tu sais qu'elle a horreur de ça ! m’engueule ma sœur en me poussant.

À cet instant, je suis obligé d'abandonner ce putain de regard qui m’envoûte, pour jeter un œil sur Deb. Pas besoin de mots supplémentaires, ses prunelles me disent tout le bien qu'elle pense de mon geste foireux.

Je sais que je suis le roi des imbéciles, mais ce n'est pas la peine d'en rajouter. Je m'en veux déjà bien assez de lui avoir foutu la trouille de sa vie. Puis, merde, j'en ai ma claque que Deb vienne nous séparer à chaque fois.

— Ouais, je sais. Je suis désolé, Lucy, finis-je par m'excuser avant de m’éloigner d'elle.

Tandis qu'elle rejoint ma sœur près de la paroi, j'effectue des longueurs de bassin. Nager me permet de réfléchir à ce qu'il se passe entre nous. Je ne peux pas nier qu'elle désire la même chose que moi, ses signaux sont des plus clairs. Je ne suis peut-être pas très expérimenté, mais je pense arriver à reconnaître une meuf qui a le béguin pour moi.

Au bout de plusieurs minutes de crawl intensif, je m'adosse à la paroi opposée. Alors qu'elle est en pleine discussion avec ma sœur, Lucy ne semble pas prêter attention aux regards appuyés que je lui lance. Ce n'est qu'au moment où ma frangine se barre, qu'elle prend à nouveau conscience de ma présence. Elle me lance un sourire enjôleur qui maltraite mon cœur. Je décide de jouer le tout pour le tout, afin d’être certain qu'elle désire la même chose que moi. Sinon, je n'aurais plus qu’à ravaler ma veste et passer à autre chose.

Sans la quitter des yeux, je m'approche d'elle. Mon cœur s'emballe, au point de me demander s’il va tenir la distance qui me sépare d'elle. Jamais, il n'a martelé ma poitrine avec autant d’intensité. À mi-distance, je fais une halte pour tenter de me reprendre.

— Tout va bien ? me questionne-t-elle, une lueur espiègle dans le regard.

Elle semble se foutre de moi, pourtant ce n'est pas ça qui va m’arrêter.

— Ouais, j'ai dû choper un coup de chaud, réponds-je en reprenant une bonne partie de sa réponse quelques minutes plus tôt.

Elle éclate de rire et moi, je défaille encore une fois devant elle.

— Attends, je vais t'aider à te rafraîchir, me lance-t-elle en même temps qu'elle m’arrose.

Un sourire amusé plaqué sur mes lèvres, je franchis le mur d'eau qui nous sépare. Alors que ses mains replongent sous la surface, j'y glisse également les miennes et avant qu'elle ait pu les ressortir, j'enroule mes doigts autour de ses poignets. Dans un geste doux, pour ne pas la blesser, je l'attire vers moi. Tandis que nos corps se frôlent, ses joues reprennent cette nuance que j'aime tant. Je dois vraiment être con aujourd’hui, mais je crois que le rouge va devenir ma teinte fétiche. Il me rappellera cette fille pour laquelle mon palpitant semble vouloir s'envoler.

— Tu es très belle, lui déclaré-je en caressant sa joue du dos de la main.

Intimidée, sans aucun doute, elle fuit mon regard. De deux doigts sous son menton, je lui relève la tête afin de plonger mes yeux dans les siens.

— Pourquoi tu baisses les yeux ? lui demandé-je en effleurant ses lèvres du bout du pouce.

— Je ne sais pas. J'ai peur de ce que je ressens pour toi.

— Moi aussi, ça me fout la trouille, lui avoué-je en me penchant au-dessus d'elle.

Cette fois, je vais enfin pouvoir goûter à cette bouche, qui m'attire comme le pollen attire les abeilles. Au moment où nos lèvres sont sur le point d’entrer en contact, je suis figé par le retour inattendu de ma sœur.

Aussitôt, comme un criminel pris en flagrant délit, je prends la fuite. Les mains glissées dans mes cheveux, je quitte la piscine en rogne de ne pas avoir pu aller jusqu'au bout de ce baiser, que nous désirions autant l'un que l'autre.

Même si je peste contre ma frangine, je sais que ce n'est que partie remise. Je plais à Lucy autant qu'elle me plaît. Ce n'est qu'une question de temps. Pour reprendre mes esprits, alors que mon coeur ne semble pas vouloir me foutre la paix, je préfère monter prendre une bonne douche et me casser pour rejoindre mon pote chez lui

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