Tant d’occasions d’abandonner,

Dans le flot de ses passions,

Les maux à pardonner…

Puis des larmes d’émotion.

Une salle sombre, un dialogue,

Entre des yeux, des mimiques,

En guise de douloureux épilogue…

Puis des sanglots volcaniques.

Un dénouement heureux

Pour la belle hors de danger,

Dans les bras du héros valeureux…

Puis le traître vient se venger.

Le dernier baiser venu,

Leurs chemins se séparent,

Sur une promesse contenue…

Puis la musique qui s’en empare.

Un violon sur la corde sensible,

Un piano aux notes languides,

La douleur d’un amour impossible…

Puis le thème final, le suicide.

Sous les regards de l’assistance

Et le silence des anges,

Le oui comme une sentence…

Puis les orgues comme louanges.

Tous ces mois de préparation,

Pour qu’un visage naissant

Crie sa première respiration…

Puis les pleurs d’un parent.

Deux signatures en bas de page,

Côte à côte comme au début de l’histoire,

Pour dissoudre ce mariage…

Puis un soupir ostentatoire.

Une dalle de granite fleurie,

Sous quelques lettres d’or,

Pour graver les mémoires meurtries…

Puis la paix qui endort.

L’esquisse d’une issue furtive,

D’un rebattement du cœur,

D’une promesse suggestive…

Puis le générique tout en pudeur.

Tant d’images et de mots émouvants,

De bonheurs malchanceux

Ou de tourments éprouvants…

Puis une note d’espoir paresseux.

Tant d’occasions d’abandonner,

Dans le flot de ses passions,

Les maux à pardonner…

Puis des larmes d’émotion.

Les lumières se rallument enfin

Mettant fin à la séance,

Mais n’étanchent jamais la faim

D’imaginer une autre Providence.

25/04/2024