Chapitre 37 - Oswald

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La séance d'hypnose a calmé les crises de Bastien et nous a apaisé. On est tous conscients que cela ne sera que temporaire. Pour le moment, ça me convient, je peux retourner faire le pied de grue devant la villa.

La chance continue de me sourire, un camion de pressing entre quelques heures après mon arrivée. Je relève l'adresse inscrite en gros sur la portière du véhicule puis je décide de faire une pause, pour Cyrielle. Nous sommes fan du réalisateur Miyazaki alors je file direction la gare pour un trajet vers l'ouest de Tokyo.

J'essaie de cacher au mieux ce qui doit rester une surprise : pas toujours facile quand on partage le même système centrale.

Arrivé à destination, je suis les flèches stylisés "Studio Ghibli" jusqu'à un guichet où trône un gigantesque Totoro. C'est le moment où je laisse Cyrielle prendre les commandes et profite de sa jubilation face à l'un de ses personnages animés préférés. Elle me laisse une place à ses côtés pour que nous profitions ensemble de ce lieu magique. Les extraordinaires fenêtres en vitrail où s'exposent tous ceux qui sont sortis de l'imaginaire de leur créateur m'émeuvent.

Cyrielle retrouve sa bonne humeur enfantine. Cet instant hors du temps me ressource et c'est l'esprit plus léger que je me dirige ensuite vers le pressing. Je flane dans les rues jusqu'à la fermeture du magasin. Là, je me dirige vers l'arrière de la boutique et crochète la serrure pour me faufiler à l'intérieur. Sans la lampe torche de mon smartphone, j'avance prudemment jusqu'à l'endroit de stockage des vêtements. Heureusement, la pièce ne dispose d'aucune fenêtre, je peux donc faire mes recherches à la lumière de mon téléphone. Et vu le nombre d'habits, ce n'est pas du luxe ! Je compare avec la photo de l'européen prise la veille pour vérifier les détails du costume. Il serait vraiment stupide de me faire démasquer par un détail laissé de côté !

Lorsqu'à bout de patience, les noms d'oiseau se bousculent pour sortir, le doute n'est plus permis : j'ai devant moi ce qui va me permettre d'entrer dans la prorpiété pour sauver ce gamin.

Je fourre mon butin dans un sac à dos et ressors aussi silencieusement qu'un félin. C'est la première fois depuis mon arrivée en terre nipponne que je ressens une forme de légèreté. La sensation est étrange, mais bienvenue après ces jours de chamboulement. Aurai-je le droit à cette allégresse chaque jour une fois ma mission remplie ? Cela me semble irréel.

Happé par cet élan nouveau, je me prends un poteau en pleine poire.

— Putain de retour à la réalité ! Qu'est-ce que je m'imaginais ! Allez, au boulot plutôt.

Je passe les jours suivants à observer les habitudes de la maisonnée, entrées et sorties, horaire du personnel. Je laisse la main à Tempérance pour pirater le téléphone de ma cible et lui subtiliser son agenda virtuel. Elle est douée la petite sous ses airs d'ado insouciante !

Réception prévue vendredi soir. Parfait ! Vu le qualificatif de cette soirée, je parie qu'ils se retrouvent entre prédateurs, le gamin sera forcément présent. Au moment où ce H sera seul avec le mioche, je l'enlèverai, voire je ferai d'une pierre deux coups.

— Rooh, c'est bon me gavez pas ! On va pas gâcher une opportunité en or ! L'enfant d'abord certes, mais si je peux refaire le portrait de ce monstre et l'ôter de nos existences, je m'en priverai pas !

Archy et Bastien tentent encore de protester. Je prends mes écouteurs et fous le volume à fond. Prenez -vous ça dans les oreilles et lâchez-moi la grappe !

Faut que je réfléchisse au moyen de ressortir sain et sauf de cet enfer...

Chacun tente d'y aller de son conseil. Nouvelle cacophonie ! Si je pouvais, je leur mettrais bien mon poing dans la gueule à chacun d'eux !

Devant l'absurdité de la situation, je lâche le contrôle et me pelotonne dans un recoin de notre tête pour réfléchir tranquille. Même Cyrielle n'ose pas s'approcher. Brave petite, elle me connaît par coeur. Merci, ma puce ! Et t'inquiète pas, tout sera bien fini !

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