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Vendredi 24 mai 2019, Amriswil


Hans parcourait le dernier kilomètre qui le menait chez lui.

Dans sa grosse BMW.

Et il était heureux.

Son enquête sur l'affaire « E » avait été un échec total.

Retentissant.

Bien au-delà des frontières suisse.

Le monde entier parlait, se gaussait du dénouement catastrophique de cette affaire. C'était si drôle, si invraisemblable. L'inspecteur qui habitait à côté de la psychopathe « E » secondé par son mari. Du jamais vu ! Qui se faisait livrer des légumes par la personne même qu'il tentait désespérément d'arrêter. Sur la toile, les internautes n'en pouvaient plus de commenter, l'extraordinaire déconvenue de Hans Pfäfi et d'Alice Noît. Et certains dévoilaient des trésors d'imaginations, d'inventivité dans les jeux de mots moqueurs. D'autres montaient au pilori la police genevoise, bientôt presque coupable de tous les maux, de tout les morts de cette affaire. Et « E » avait fini par gagner ! Avait marqué le gouvernement à jamais des stigmates de la terreur. « E » avait réussi ! L'État genevois pratiquait maintenant une politique de l'emploi nettement plus sérieuse qu'auparavant. Et « E » ne s'était pas fait prendre. Elle et son mari devaient se trouver quelque part en Amérique du Sud, dans un pays ne pratiquant pas l'extradition.


« E » :

UNE RÉUSSITE SUR

TOUTE LA LIGNE


avait titré la Tribune de Genève. Amèrement ironique.

Le GDA de Jean Walder était premier parti politique dans les sondages. Et faisait partie du gouvernement suite aux élections anticipées pour trouver des successeurs aux conseil d'état décimé : Georges Pendal, Nathalie Luck et François Charmey assassiné par « E ».



Hans posa sa voiture devant sa maison d'Amriswil. Retira la carte, appuya sur le bouton stop, entendit le moteur s'arrêter.

Il sortit de sa voiture.

Et ce fut un peu comme dans ces films américains dont il aimait se moquer.

Frida et Peter vinrent en courant vers lui. Avec Bonko. Qui aboyait et remuait la queue à tout va.

Le ciel était bleu. Il faisait chaud. Il prit successivement Frida et Peter dans ses bras. Les serrant si fort. Si fort. Les larmes dans les yeux. Mon Dieu qu'est ce qu'il les aimaient.

Et derrière, se rapprochant lentement, Klara souriait. Elle portait sa salopette en jeans par dessus un T-shirt blanc, des sabots suédois, elle avait passé l'après-midi à jardiner. Elle venait de défaire le chignon qui retenait ses cheveux blond, et ceux-ci tombèrent en cascade le long de son dos. Hans s'approcha d'elle. Il vit la clarté, la sérénité sur ce visage. Il vit la beauté de ce visage. Il vit ces yeux bleus. Ce sourire. Il vit ce qu'elle avait souffert. Il vit à quel point il s'était trompé. Il vit à quel point il l'aimait. À quel point il avait refuser de le voir. Il l'a prit dans ses bras. L'embrassa, sur la joue, les lèvres, le cou, le front, prit ses mains, les embrassa :

- Je t'aime...je t'aime...., fit-il.

Klara le regarda droit dans les yeux, deux larmes coulèrent sur ses joues, elle fit écho à son mari :

- Je t'aime...je t'aime...

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