128

3 minutes de lecture


Mardi 9 avril 2019


Hans et Alice s'étaient attablées dans un tea-room du boulevard Carl-Vogt.

Il était 9h30.

Ils fuyaient l'ambiance du poste. Morose. Négative. Une Séverine Mélisse d'humeur noire venait de passer. Et Hans avait été sommé de trouver du résultat dans la semaine. Et ça l'avait quelque peu assommé. Pour ne pas dire déprimé.

Les deux avaient pris un café avec deux croissants chacun. Il s'agissait de se remonter le moral.

- Au moins elle est d'accord avec moi sur ma voisine ! fit Hans tout en mordant dans le croissant.

- Ouais...positivons, Hans, positivons, t'as raison...

Alice souriait et ajouta :

- Mais mine de rien, ça aurais été bien que Séverine ne soit pas d'accord avec toi ! Elle nous aurait ainsi donné une piste et on ne serait pas là à broyer du noir...

- Alice...Elena Pericolo, une piste !? Pour la trentième fois, madame Pericolo n'est pas « E » ! Et je dois quand même dire que je suis pas peu satisfait que la cheffe l'ai reconnu. Et il ne lui a fallut que dix minutes pour arriver à cette conclusion. Voilà ! Comme on dit : « une bonne chose de faite ! »

Il prit la Tribune de Genève qui traînait sur la table.

Première page, éditorial : on remettait en cause toute la gestion de l'affaire « E » par la police genevoise. Et l'on se posait ouvertement la question de savoir s'il était véritablement judicieux de confier l'enquête à un inspecteur « étranger ». Stagiaire en plus.

Hans attaqua son deuxième croissant.

Alice prit également un journal sur la table d'à côté. Et se mit à le lire. Puis, au bout d'un moment, elle leva la tête et observa Hans. À chaque tourné de page il mouillait son doigt dans la bouche, et cela avait quelque chose d'un peu comique. Parce que il engouffrait son index presque au fond de la bouche au lieu de juste la lécher délicatement du bout de la langue. Elle souriait. Il ne la voyait pas, il était si occupé à lire les nouvelles du monde et également celle le concernant. Qui ne pouvaient malheureusement pas avoir le moindre effet encourageant. Il n'y avait que des critiques et des moqueries. Elle voyait le moral de Hans filer dans les chaussettes.

Et elle se surpris à avoir une envie fulgurante de lui montrer de l'affection. Elle sentait quelque chose monter en elle. Une envie, un désir, une peur. La peur de s'avouer quelque chose. Elle mis tout d'abord la faute sur Diae. S'il s'était montré moins complètement absorbé par ses études lors de leurs week-end en commun, les choses se seraient goupillés autrement, n'est-ce-pas ?

C'est à ce moment-là que le téléphone de Hans retentit. Celui-ci regarda le plafond. Le nom de Séverine Mélisse s'était affiché.

- Oui, Séverine, qu'est-ce qu'il y a ?

- Je veux vous voir immédiatement tous les deux au poste !


Cinq minutes plus tard, Hans tenait dans ses mains une perruque blonde dans les mains.

- Bon mais...il ne nous reste plus qu'à annoncer la bonne nouvelle à la chancelière...et à Sabine Cheland.

Alice prit la lettre que Hans venait de lire à haute voix, et la parcouru pour elle-même.



Cher inspecteur Pfäfi,

je tiens à remettre ici, les choses au point.

Au cours de l'attaque que j'ai perpétré à l'encontre de Patrick Cheland,

j'ai commis une grosse bourde. Je devais initialement, laisser cette perruque

dans la voiture devant la gare de Versoix, avec une missive de ma main.

Et puis non ! J'ai oublié !

Je suis sorti de la golf verte avec la perruque sur la tête.

Il était trop tard pour faire marche arrière.

Des gens m'avait vu. Il fallait que je continue mon rôle. Jusque dans les toilettes public de

la gare. Là, j'ai pu ôter l'objet que vous tenez en ce moment entre vos mains.

Et puis ensuite, la tournure des événements m'a trop amusée...

La pauvre Sabina Cheland soupçonnée de meurtre...

La chancelière soupçonnée de meurtre...

Non c'était tout bonnement incroyable !

Digne des meilleures série policières !

Alors je me suis pris à votre jeu, et j'ai laissé un peu pisser...

Mais bon, comme je crois vous l'avoir déjà dit, je suis pour la justice.

Je ne veux pas faire accuser injustement des personnes.

Donc, je vous joint la perruque que je portais au moment de percuter

Patrick Cheland. Je vous donne aussi quelques indices sur la voiture

de Sabina Cheland, pour que vous puissiez vérifier que je ne suis pas un copieur :


Je suis E !


La personne qui oeuvre actuellement dans le canton

pour que nos chers politiciens fassent leur travail comme il faut !

Pour le peuple genevois !

Ce pour quoi ils ont été élus !

Ils ont une sacrée tendance à l'oublier, les coquins et les coquines !


E


Le police avait reçu le colis avec la perruque et la lettre par la poste. Tout simplement. Tout-à-l'heure. Adressé à Hans Pfäfi.





Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Dam Filip ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0