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Le boycott de la semaine du vingt-cinq février fut largement suivit, et ce fut une catastrophe.

Les prédictions optimistes des experts-analystes que Kevin Champiot avait lus dans la Tribune de Genève du samedi vingt-trois février, se révélèrent complètement erronées. Ces même experts-analystes pensaient maintenant que la mort de la conseillère d'État Nathalie Luck avait pesé de tout son poids sur la décision de très nombreux frontaliers de boycotter Genève. Et ils craignaient que « E » était réellement en train de réussir son pari. Faire fuir les frontaliers. Leur faire suffisamment peur pour qu'ils partent d'eux-même. Faire suffisamment peur aux politiques pour qu'ils prennent les dispositions souhaitées par « E ». Et que l'on cède ainsi au terrorisme !


Donc, la semaine du vingt-cinq février fut une catastrophe.

Les magasins, Les transport public, les écoles, les hôpitaux, les EMS, etc...souffrirent affreusement de la pénurie d'employés. On fit venir en renfort, des infirmières, des chirurgiens et médecins du canton de Vaud, et même de suisse-allemande. Certains magasins durent fermer épisodiquement, tellement leur fonctionnement devenait chaotique. Et dangereux ! Dans une grande surface de la place, un client s'était énervé avec une telle férocité sur le personnel restant qu'un vendeur, n'en pouvant plus avait fini par le bousculer. Celui-ci lui avait alors envoyé son poing sur le nez. Et nez cassé, saignant copieusement , le vendeur s'était rué sur le client, renversant au passage deux autres clientes dont une en déambulateur. Et, par terre, assis sur le client, le vendeur lui assénait baffe sur baffe tout en l'inondant de son sang. Il fallut l'intervention de deux collègues et deux clients, des jeunes hommes bien robustes, pour séparer les bagarreurs, qui continuaient à se hurler dessus:

«  Sale Frouze ! J'espère que « E » te fera la peau! » (car manque de pot, le vendeur/boxeur était frontalier et avait boycotter le boycott), « Suisse de merde! C'est pas ma faute si tes politiques sont des connards incompétents! », « Incompétents toi-même ! », etc...etc...

Ce fut une semaine pendant laquelle la population genevoise vécut comme en état de guerre. Chose qui ne lui était encore jamais arrivée. Et ce fut tout-à-fait traumatisant.

L'aéroport dut fermer une partie de la journé de lundi, le temps que l'on trouve du personnel de renfort : aiguilleurs du ciel, personnel de tarmac. À partir du jeudi, on parvint cependant à mieux s'organiser grâce à la venue de personnel de toute la suisse romande. Et l'on put se rendre compte que la solidarité entre les cantons voisins existait bel et bien.


Cependant, la conséquence de cette semaine historique ne fut pas un éclaircissement de la situation, mise-à-part que tout le monde avait put faire le constat indéniable que sans frontalier c'était la grosse merde, mais un durcissement de la situation. Chaque parties récupéraient les faits afin de consolider sa position.

Pour les partisans de « E », et il y en avaient de plus en plus, le chaos de la semaine du vingt-cinq février, était la preuve que l'État avait engagé beaucoup trop de frontalier, et qu'il soupçonnait l'État de commettre un délit de dumping salarial. Car un salaire de trois-mille-cinq-cent francs pouvait constituer un sorte d'Eldorado pour un français qui chez lui, devait se démener avec mille-huit-cent euros, environ deux-mille francs suisse. Alors que ces mêmes trois-mille-cinq-cent francs était une quasi misère pour le résident genevois.

À l'inverse, l'État de Genève, Jean-Pierre Lonfat en tête, martelère que « E » s'était tiré une balle dans le pied, car la situation catastrophique engendrée par le boycott français n'avait fait que mettre en totale lumière la nécessité absolue de la main d’œuvre transfrontalière.

Ce qui accentua encore plus l'impression d'être en guerre, fut la décision prise des deux côtés de la frontière de faire intervenir l'armée pour surveiller tout les passages douaniers du canton.


Et il fallut, démocratie directe oblige, de nouveau organiser des élections pour remplacer la défunte madame Luck.

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