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14 février 2019


L'attaque au drone fut la goûte qui fit déborder le vase.

Le jour de la saint Valentin, Paris communiqua à l'Etat de Genève qu'une vaste opération de boycottage se mettait en place de l'autre côté de la frontière. Le président Matton avait grimpé au rideau, l'expression n'avait rien d'usurpé. Et sa femme Brigitte avait grimpé avec lui.

Il fut décidé que le maximum de frontaliers ne se rendraient pas au travail durant toute la semaine du 25 février. Et l'on se considéra encore sympathique. On laissait une dizaine de jours à l'État genevois pour s'organiser. Le président Matton avait martelé sur les chaînes de télévision qu'il fallait qu'un maximum de frontaliers jouent le jeu. Il s'agissait de démontrer que Genève ne pouvait pas vivre, exister sans la main d’œuvre française. Et qu'il était donc totalement folie de la refuser. De plus, Le président français avait totalement raison, Genève était entièrement responsable du choix qu'elle faisait d'engager du personnel hexagonal.

Certains éditorialistes de la presse parisienne relevèrent toutefois que l'effet collatérale de l'affaire « E » , fut de redorer l'image d'Emmanuel Matton, méchamment égratigné par la crise interne des cartons rouges.

Le ras-le-bol des portions défavorisées du pays, qui grossissaient , qui grossissaient, avait créé le mouvement des cartons rouges. Chacun avait le sien qu'il brandissait chaque fois qu'il n'était pas content de sa vie de français en France , c'est-à-dire quasi en permanence . Et qu'il estimait le gouvernement responsable , c'est-à-dire quasi en permanence .

Mais le président avait parfaitement sut exploiter la situation dans le Grand Genève qui devenait, depuis la mort de trois français se rendant simplement à leur travail à Genève, explosive. Sa rhétorique, son discours sur la France victime de l'incompétence du gouvernement genevois avait fait mouche. Et, le coup du carton rouge qu'il avait sorti de sa poche sur le plateau de télévision de TF1, la première chaîne française, et adressé au gouvernement genevois avait beaucoup plu, même s'il était criard qu'il récupérait la balle au rebond. En l'espace d'une seconde, il devenait lui-même membre des cartons rouges. Parce que, tout le monde était d'accord avec cela, ce que « E » faisait était cruellement injuste. Jean-Pierre Delut, 35 ans, Sylvette Morel, 58 ans et Kevin Delasorthe, 27 ans, étaient les victimes totalement innocentes. De plus, ils avaient fait l'effort du covoiturage. Mais malgré cela, « E » avait envoyé sur eux, le drone bourré d'explosif. Les images avaient défilés en boucle sur toutes les chaînes d'infos, les réseaux sociaux, sur youtube : les restes calcinées de la Renault Kadjar sur la route de Viry, non loin de Saint-Julien en Genevois avaient choqué le monde entier.

Des spécialistes s'étaient tous mis d'accord, la personne qui avait réussi à envoyer le drone meurtrier sur le véhicule en mouvement était un professionnel aguerri. Et dans l'opinion publique, le boycottage de la Suisse devait être exemplaire et même durer jusqu'à l'arrestation de « E » !

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