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Mercredi 10 octobre 2018, 10h00, Hôtel de ville, salle de presse


Une foule de journaliste armée d'appareils photos et micros avait investi l'Hôtel de ville comme jamais cela n'était encore arrivé dans l'histoire de la république genevoise. Y compris des journalistes étrangers. Jusqu'ici, la cité du bout du lac n'intéressait l'international que lorsque des événements internationaux s'y déroulaient. Congrès à l'ONU, rencontre au sommet de dirigeant, etc...Mais jamais, au grand jamais, pour une histoire criminel interne au pays. Mais il est vrai que ici, par la force des choses, la France, les frontaliers étaient concernés en premier chef.

Les six conseillers d'États en deuil du septième, Georges Pendal, apparurent en silence, tous de noir vêtus. Les flashs crépitèrent. Ils s'installèrent à une grande table rectangulaire, face aux dizaines de journalistes présent dans la salle. Devant chaque conseiller, une rose blanche dans un petit vase.

Hans et Alice étaient assis au 1er rang. Lui, en costume bleu roi, avec une cravate violette. Elle, vêtue d'une robe d'été blanche juste au dessus des genoux, il faisait toujours aussi chaud, avec des petits dessins noirs dessus, et des souliers noirs à petit talon. Elle avait attaché ses long cheveux noir en un chignon délicat. Un léger maquillage. Hans lui sourit. Alice était particulièrement magnifique aujourd'hui.

Elle avait sorti son calepin, lui aussi, prête à noter les choses peut-être importantes qui allaient se dérouler. Une photo de Georges Pendal était posée au centre de la table avec également une rose blanche. Le brouhaha s'estompait. Patrick Cheland allait prendre la parole. Il était celui qui avait été le plus proche collaborateur du président décédé, et beaucoup pensait que c'était lui qui allait assurer l 'intérim jusqu'à ce qu'une solution soit trouvée pour remplacer le président du conseil d'État.

- Mesdames, messieurs, le conseil d'état de la ville de Genève vous remercie de votre présence, et je tiens au nom de tout mes collègues à saluer la mémoire de notre collègue et pour ma part, véritable ami de longue date, Georges Pendal ! Et je souhaite qu'en sa mémoire nous observions une minute de silence...

Et pendant une minute, réellement une minute, on n'entendit dans la grande salle de presse de l'Hôtel de ville, que quelques sanglots que certains ne pouvaient réprimer.

Hans, qui avait été requinqué par son week-end en Thurgovie, était plein d'envies. D'envies de trouver « E » et de le coffrer. Sa femme l'avait soutenu. Le soutien de la femme est l'un des plus puissant anabolisant pour un homme. Lorsque cela n'est pas le cas , le moral file dans les chaussettes. Donc « E », il l'aurait ! On ne ne tue pas les gens parce qu'ils ont permit que l'on engage du personnel étranger au lieu de suisse. Point barre. Ça ne se fait pas. C'est hors de toute justification possible.

Il avait été décidé que chaque conseiller d'État devait s'exprimer. La parole était maintenant à Sylvie Delcourt, la cheffe du DIP. Une légère émotion dans la voix , mais toutefois empreinte d'une formidable détermination :

- Non ! Jamais ! Jamais nous ne céderons au terrorisme ! Jamais les voix obscurantistes nous dicterons ce que nous devons faire ! Le Grand Genève est l'avenir, le véritable, le positif et le constructif avenir pour tous : genevois et français ! VIVE LE GRAND GENÈVE ! Et nous avons décidé, à l'unanimité, que ce serait Jean-Pierre Lonfat qui assurera l'intérim, et remplacera donc Georges Pendal en tant que président du conseil d'état.

Un murmure parcourait la salle.

Les pronostiques avaient été déjoués. Mais l'affaire Lonfat était encore bien présente dans la mémoire de chacun. Et, même si les circonstances était particulièrement tragique, décerner la présidence à celui qui avait causé tant de tort à la vie politique genevoise et fédérale ces derniers temps, demeurait choquant. La Tribune de Genève ne manquerait pas de le souligner dans son édition du lendemain.

Alice écrit discrètement sur son bloc note, puis le montra à Hans : « Tu as entendu parler de l'affaire Lonfat ? ». Il lui emprunta son stylo, et nota : « Oui ! Le watergate genevois ! ». Alice sourit et regardait Hans. Elle remarqua tout d'un coup son costume bleu, sa cravate violette. Et elle le trouva tout à fait charmant.

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