Douce soirée

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 Sa maison est entourée par un magnifique jardin. C'est une grande bâtisse, pas moderne, ni trop ancienne. Il arrête sa voiture dans l'allée gravillonnée puis sort de la voiture. Esmé regrette déjà ses escarpins. Yvan vient à son secours pour l'aider à marcher jusqu'au porche en passant un bras dans son dos et en saisissant sa main. Une fois sorti des gravillons, il se moque gentillement puis ouvre la porte : une grande pièce apparaît. Esmé passe la porte. Elle retire ses chaussures et entre, en admiration. La pièce principale est très haute sous plafond, et deux magnifiques et gigantesques lustres pendent depuis de massives poutres. La cuisine ouverte aux placards blanc et en verre dépoli qui se situe sur la droite est séparée d'un espace laissé vide par une table haute, probablement en marbre. A gauche, le seul meuble est une longue commode brillante noir et blanc avec seulement un poste de musique sur le dessus. Sur le sol, le carrelage anthracite scintillant dissuade de marcher au rique de le salir. Sur le côté droit proche de la cuisine, un passage semble mener vers d'autres pièces. Yvan l'entraîne d'une main dans le dos vers la cuisine.

- Une belle propriété, hun ? demande t-il.

- Somptueuse oui, répond-elle, toujours éblouie par les superbes lustres.

Yvan sort deux verres à vin et une bouteille de vin blanc. Sans un mot, il lui propose et elle accepete le verre. Elle s'installe en face de lui sur une chaise haute du bar. Il lui tend son verre. Ils saisit le sien puis ils trinquent. Il boit une gorgé puis remonte ses manches pour préparer le repas tout en discutant.

- Il y a quand même de bons côtés à la célébrité. Je ne pourrais jamais m'offrir tout ça, dit Esmé en désignant la maison.

Il sourit tout en sortant des casseroles.

- L'argent est un beau confort c'est vrai. J'avais prévu des lasagnes végétariennes, ça te va ?

Esmé est agréablement suprise, elle hôche la tête.

 La soirée avance et Yvan vide la dernière goutte de vin dans le verre d'Esmé. Il enfourne son plat, prend une nouvelle bouteille de vin dans un frigidaire réservé à cet effet et rejoint Esmé de l'autre côté.

- Je ne t'ai même pas proposé de mettre de la musique, dit-il en ouvrant la bouteille. D'ailleurs, relance t-il, ça c'est un truc que j'ai apprit pour la célébrité, dit-il.

Il se lève, se dirige vers la commode et lance de la musique.

- Quoi donc ? demande t-elle intriguée.

Une musique douce empli agréablement le silence. Il se retourne, la main tendue vers Esmé.

- Viens danser avec moi.

- Oh non, je ne sais pas danser.

- Mais si, c'est facile !

Il s'approche et lui prend la main. Elle pose son verre à la hâte et se laisse entraîner au centre de la pièce. Il la tire contre lui et place son autre main sur le bas de son dos.

- Je t'assure que je ne sais pas danser.

Il regarde la minuterie du four et revient à elle.

- Vingt minutes où tu devras faire semblant.

Il lui fait un clin d’œil. Elle rit nerveusement.

Une musique plus rythmée commence. Il l'entraîne contre lui, puis il la fait tourner sur elle-même, il reprend ensuite plus doucement. Ils restent en silence. Esmé se concentre pour le suivre. Ils continuent quelques minutes ainsi.

Il la fait de nouveau tourner sur elle-même. Sauf que cette fois-ci, les jambes d'Esmé s'entre-mêlent et elle bascule.

Yvan la rattrape à temps et la redresse contre lui. Elle le regarde, sans rien dire. Son regard à lui oscille entre ses yeux et sa bouche. Ils ne bougent plus, figés par l'instant. Leurs visages sont proches, leurs bouches sont presque en contact, attirées l'une à l'autre quand ...

DING

Le four relance le temps. Esmé prend conscience de sa main posée sur son torse et la retire et lui de la sienne glissée presque trop bas. Yvan prend une inspiration, mais ne dit rien. Ils s'écartent.

Ils parlent en même temps.

- Je vais voir le repas.

- Peux-tu m'indiquer les toilettes ?

- Oui, bien sûr, c'est part là.

Il lui indique le chemin, l'emmène jusqu'à une porte dans le passage près de la cuisine puis il retourne près du four. .

Derrière la porte, une salle de bain couleur acajou se présente. Sur le côté, au dessus de l'évier en marbre blanc, Esmé croise son reflet dans un immense miroir. Quelques mèches se sont désolidarisé de sa coiffure et ses joues sont roses. Elle ressent aussi le chaud de son visage. Elle desserre un peu son corset puis se passe de l'eau sur le visage.

Yvan lui parle à travers la porte ce qui la fait sursauter.

- Tout va bien, demande t-il. Je suis désolé, j'aurais dû aller plus doucement.

- Non tout va bien.

Elle ouvre la porte. Elle est face à lui. Il ne s'écarte pas. Il lui caresse la joue.

- Tu as chaud ?

Elle inspire puis sourit.

- Mon corset était trop serré. Mais ça va mieux.

Un silence s'installe, il la regarde, appuyé contre le cadre de la porte.

- Si c'est comme ça que tu danses, tu dois effrayer tes partenaires, plaisante t-elle.

- C'est pour ça que personne ne veut de moi ? répond-il avec ironie.

Il rit puis se dégage. Ils marchent ensemble vers la cuisine, relançant la discussion autour des soirées mondaines.

 Tout est redevenu normal. Ils mangent les délicieuses lasagnes, plaisantent, discutent, puis Yvan finit par proposer de regarder un film ce qu'Esmé accepte.

Il débarrasse un peu puis la guide jusqu'au salon, de l'autre côté du passage de la cuisine. Cette pièce-ci est assez basse. Un grand canapé de velour ébène prend une grande partie de la pièce en face d'un grand écran sur le mur. L'éclairage tamisé rend la pièce très chaleureuse.

Ils s'installent côte à côte dans le confortable canapé et Yvan commence à lui proposer des films. Ils se mettent d'accord sur un de ceux proposés. Yvan lance de film mais Esmé sombre rapidement dans le sommeil et tombe sur son épaule. Il l'aide à s'allonger correctement, elle dort si profondément qu'elle ne se réveille pas lorsqu'il la porte. Il se rasseoit du côté de ses genoux repliés contre lui et continue le visionnage tout en lui caressant doucement la cuisse.

À la fin du film, elle n'a pas bougé. Elle respire paisiblement. Yvan décide de la laisser dormir. Il défait le nœud de son corset dans son dos et le desserre un peu. Il attrape ensuite un plaids dans une malle et l'en recouvre.

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